Jean-Christophe Grangé - Le Vol des cigognes

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Le Vol des cigognes: краткое содержание, описание и аннотация

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Chaque année, elles repartent pour leur fabuleuse migration jusqu’en Afrique. Cette année, elles ne reviendront pas…
Cadavres mutilés, tueurs surgis du néant… le jeu de piste qui aurait dû conduire Louis Antioche sur les traces des cigognes disparues tourne vite au jeu de massacre. Des camps tziganes bulgares à l’enfer vert du Centrafrique en passant par les kibboutz chauffés à blanc des territoires occupés, sa course-poursuite l’entraîne jusqu’à Calcutta. Au cœur des ténèbres.
Imagination débridée, construction impeccable, écriture d’une redoutable efficacité aussi bien dans la violence que dans la psychologie et le suspense : toutes les qualités de Jean-Christophe Grangé qui l’ont porté au premier rang des auteurs de thrillers. Un voyage au bout de la peur. Un livre hallucinant !

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Le froid et la terreur me hérissaient la peau. J’eus la sensation que ma main allait tirer malgré moi. Je plaçai mon index le long du canon, en position de combat, puis me forçai à avancer encore, les yeux grands ouverts.

Au centre de la pièce, sur un bloc de carrelage, des têtes étaient agglutinées. Des minces visages tordus par le tourment, pétrifiés sur leur dernière expression. Sous les orbites, de longs cernes bleuâtres s’étendaient en croissants de souffrance. Toutes ces têtes étaient coupées net à la base du cou. Je longeai l’étal. Au bout, je découvris un amas de membres. Les petits bras et les minces jambes, à la peau sombre, s’entremêlaient, dessinant des entrelacs abominables. Une mince couche de givre les recouvrait. Mon cœur battait comme une bête affolée. Tout à coup, sous ce taillis atroce, je discernai des organes génitaux. Des sexes de garçon, arasés à leur base. Des vulves de fillette, rougeoyantes, posées comme des poissons de chair. Je me mordis les lèvres pour ne pas hurler. Une sensation chaude inonda ma gorge. Je venais de. rouvrir ma cicatrice.

J’écoutais, sens en éveil, et avançai encore. Les pièces défilaient, variant les horreurs. Des éléments sanguinolents étaient à l’abri, dans de petits sarcophages. Des tronçons de corps se balançaient lentement, dans un tournis de givre. J’aperçus des scanners scintillants, suspendus, exhibant des monstruosités incompréhensibles. Des sortes de cœurs siamois, des générations spontanées de foies ou de reins, agglutinés dans un seul corps, comme au fond d’un bocal. À mesure que j’avançais, la température baissait.

Enfin je découvris la dernière porte. Elle n’était pas fermée. Je l’entrouvris, ma poitrine se rompait à force de battements. C’était le bloc opératoire, absolument vide. Au centre, entourée d’étagères de verre, trônait une table d’opération sous une lampe convexe qui diffusait un éclairage blanc. Vide, elle aussi. Personne, ce soir, ne subirait d’atrocités. Je tendis le cou et risquai un regard.

Soudain, un froissement d’étoffes me fit tourner la tête. En même temps, je ressentis une intense brûlure à la nuque. Le Dr Pierre Sénicier était sur moi, une seringue plantée dans ma chair. Je reculai en rugissant et arrachai l’aiguille. Trop tard. Déjà mes sens s’obscurcissaient. Je pointai mon arme. Mon père brandit ses mains, comme effrayé, mais il avança lentement et parla d’une voix très douce :

— Tu ne vas pas tirer sur ton propre père, n’est-ce pas Louis ?

Lentement, il approcha et me força à reculer. Je tentai de lever le Glock, mais toute force avait abandonné mon poignet. Je butai contre la table d’opération, rouvris les yeux d’un coup : durant un centième de seconde je m’étais endormi. La lumière blanche précipitait mon vertige. Le chirurgien reprit :

— Je n’espérais plus cet instant, mon fils. Nous allons reprendre les choses là où nous les avons laissées, toi et moi, il y a si longtemps, et sauver Frédéric. Ta mère n’a pas su contenir son émotion, Louis. Tu sais comme sont les femmes…

A cet instant j’entendis le claquement mat de la porte du sas, des pas précipités. Dans les brumes de glace, ma mère surgit, les ongles braqués sur nous. Son visage était entièrement transpercé d’épingles et de lames. Je vacillai. Dans un dernier sursaut, j’écrasai la gâchette du Glock en direction de mon père. Le cliquetis du métal résonna à travers les cris de ma mère, qui n’était plus qu’à quelques centimètres. Je compris que l’arme était enrayée. En forme d’éclair, je revis l’image de Sarah, qui m’inculquait le maniement des armes. Je tiraillai la culasse et fis jaillir la balle au-dehors. Je réarmais lorsque j’entendis un « non » abominable. Ce n’était pas la voix de ma mère, ni celle de mon père. C’était ma propre voix qui hurlait, alors que le monstre tranchait la tête de son épouse à l’aide d’une faux métallique et scintillante. Mon second « non » s’étouffa dans ma gorge. Je lâchai le Glock et tombai à la renverse, dans un cliquetis de verre. Des détonations retentirent. Le torse de mon père explosa en mille débris sanglants. Je crus à une hallucination. Mais en m’écrasant sur le sol, je perçus l’image inversée du Dr Milan Djuric, le nain tsigane, debout sur les marches, un fusil-mitrailleur Uzi dans les mains. L’arme fumait encore de la rafale rédemptrice qu’elle venait de tirer.

57

Lorsque je m’éveillai, l’odeur de sang avait disparu. J’étais allongé sur un sofa d’osier, dans la cour intérieure du palais. La lumière nacrée du petit matin se déployait, et j’entendais les corneilles, qui criaillaient au loin. À part ce doux murmure, le silence de la demeure était complet. Je n’étais toujours pas sûr de comprendre ce qui était arrivé, lorsqu’une main amie m’offrit du thé. Milan Djuric. Il était en bras de chemise, en sueur, Uzi à l’épaule. Il vint s’asseoir auprès de moi et me raconta son histoire, sans préambule, de sa voix grave. Je l’écoutai, en buvant le breuvage au gingembre. Sa voix me fit du bien. Elle offrait un écho à la fois fracassant et réconfortant à mon propre destin.

Milan Djuric comptait parmi les victimes de mon père.

Dans les années soixante, Djuric était un enfant tsigane parmi d’autres, vivant dans les terrains vagues de la ceinture parisienne. Nomade, libre et heureux. Il n’avait que le tort d’être orphelin. En 1963, on l’envoya à la clinique Pasteur, à Neuilly. Le petit Milan était âgé de dix ans. Aussitôt, Pierre Sénicier lui injecta des staphylocoques au creux des rotules, afin d’infecter ses membres inférieurs. À titre d’expérience. L’opération se déroula quelques jours avant l’incendie final — « la purification » du chirurgien, qui allait être démasqué. Or, malgré son infirmité, Djuric réussit à s’échapper des flammes en rampant le long des pelouses. Il fut le seul survivant du laboratoire expérimental.

Durant quelques semaines, il fut soigné avec attention dans un hôpital parisien. Enfin on lui apprit qu’il était hors de danger mais que sa croissance physique, du fait de l’infection de ses cartilages, n’irait jamais plus loin. Djuric était devenu un « nain accidentel ». Le Rom comprit qu’il était deux fois différent. Deux fois marginal. À la fois tsigane et difforme.

Le petit garçon bénéficia alors d’une bourse d’Etat. Il se concentra sur ses études, lut avec avidité, se perfectionna en français, apprit aussi le bulgare, le hongrois, l’albanais et, bien sûr, approfondit sa connaissance du romani. Il étudia l’histoire de son peuple, découvrit l’origine indienne des Roms et le long voyage qui les avait amenés en Europe. Djuric décida qu’il serait médecin, mais qu’il exercerait là où les Tsiganes se comptent par millions : les Balkans. Djuric devint un élève brillant et assidu. À vingt-quatre ans, il achevait ses études et passait son internat avec succès. Il adhérait aussi au parti communiste, afin d’obtenir plus facilement l’autorisation de s’installer au-delà du mur de Berlin, parmi les siens. Jamais il ne chercha à retrouver le docteur sadique qui lui avait fait tant de mal. Il s’évertua au contraire à effacer de sa mémoire son séjour à la clinique. Son corps était là pour se souvenir à sa place.

Pendant quinze années, Milan Djuric soigna les Roms avec patience et ferveur, circulant à travers les pays de l’Est à bord de sa Trabant. Plusieurs fois il écopa de peines de prison. Il affronta toutes les accusations, mais il s’en sortit toujours. Docteur des Tsiganes, il soignait les siens, ceux qu’aucun médecin ne voulait prendre en compte, à moins qu’il ne s’agisse de stériliser leurs femmes ou de rédiger leurs fiches anthropométriques.

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