Jean-Christophe Grangé - Kaïken
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- Название:Kaïken
- Автор:
- Издательство:Éditions Albin Michel
- Жанр:
- Год:2012
- Город:Paris
- ISBN:978-2226243034
- Рейтинг книги:4 / 5. Голосов: 1
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Quand le passé devient aussi tranchant qu’une lame nue,
Quand le Japon n’est plus un souvenir mais un cauchemar,
Alors, l’heure du kaïken a sonné.
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Les secondes passèrent. Dilatées. Interminables. Était-ce vraiment fini ? Ou la vibration reprenait-elle son élan ? Il entendit maugréer dans le couloir. Sans doute la tenancière qui se plaignait des dégâts causés par la trépidation matinale. Son ton n’avait rien d’alarmé, comme s’il s’agissait d’une nouvelle bêtise du chat.
Passan se remit debout et s’ébroua avec incrédulité. Un tremblement de terre, il ne manquait plus que ça. Il avait lu des centaines de témoignages sur les séismes japonais mais c’était la première fois qu’il vivait le phénomène. Coup d’œil à sa montre. 6 h 30. Il était temps de partir. Il regroupa ses affaires.
La porte glissa sur le côté. L’hôtelière apparut, dans son tablier couleur de framboise sombre. Elle riait, râlait, geignait, multipliait les intonations et les grimaces contradictoires. La seule constante dans son visage était sa couleur : le gris avait viré au livide, presque au verdâtre.
— Sumimasen …
Elle partit dans une nouvelle litanie, en découvrant le ventilateur décapité. Passan boucla son sac et la salua sans se retourner.
Dehors, l’agitation ne cadrait ni avec l’horaire ni avec la pluie. On riait, on se lamentait sous l’averse, on était heureux d’avoir échappé une fois encore à la colère de la Terre. En écho, les oiseaux s’égosillaient sur les câbles électriques.
Olivier remonta la ruelle en quête d’un taxi. La chaleur avait gagné encore plusieurs degrés. Même à cette heure, on se serait cru dans une lessiveuse en surchauffe.
Il tourna à droite dans une artère plus large. Des enseignes étaient tombées. Les climatiseurs et les antennes penchaient. Des poubelles étaient renversées. Il héla une voiture. Il avait eu le temps d’acheter un dictionnaire à l’aéroport de Roissy. Il chercha rapidement la traduction de « port de pêche ».
— Gyokoo , ordonna-t-il.
L’homme lui fit répéter une bonne dizaine de fois avant de prononcer lui-même le mot et d’acquiescer avec surprise, comme si les syllabes, enfin, recouvraient tout leur sens.
Le taxi serpenta dans les ruelles. Passan retrouvait la cité de son souvenir. Un déferlement de toits bruns, de jardins de pins, de sanctuaires de pierre… Du gris, du vert, de l’éternité. Les tuiles brillantes de pluie ressemblaient à des écailles de poisson. Les angles des maisons formaient des vagues retroussées, qui évoquaient une mer maussade à l’écume sombre. Nagasaki, ville maritime : aucun doute.
Il repéra un marchand de brochettes, fit stopper le taxi et courut jusqu’au grill. Il en commanda cinq, qu’il dévora à l’abri d’un auvent, écoutant le ruissellement des caniveaux, se demandant si ces quelques minutes de répit étaient raisonnables. Mais y avait-il vraiment urgence ? L’affrontement aurait-il lieu ce matin ? Demain ? Dans trois jours ?
Nouveau départ. Après dix minutes de route, au détour d’une corniche, la baie apparut, surmontée par le pont de Megami. Le port rassemblait des milliers de bateaux qui oscillaient et croisaient leurs mâts sur le rideau de l’averse. Entre les coques, les vagues lentes, lourdes, semblaient broyer du noir.
Côté terre, on perdait tout exotisme : blocs sans fioriture, entrepôts, grues… Tout était uniformément gris. Nagasaki est réputé pour ses fermes perlières. L’idée lui vint que le site était lui-même en nacre. Chaque toit, chaque façade, chaque coque avait été enveloppé, durci par cette fine substance. La baie s’ouvrait comme un gigantesque coquillage, miroitant d’eau de mer et de lumière saline.
Passan chassa ces rêveries et se fit arrêter à la capitainerie. Un marché aux poissons battait son plein. Il traversa au pas de charge des armées de crabes, des montagnes d’huîtres, des éventaires de thons et de morues. Les odeurs iodées l’assaillaient. Des visages camus lui souriaient. Des petites vieilles ratatinées, comme marinées dans du gros sel, flairaient les poissons à hauteur d’étal. Jamais on n’aurait pu croire qu’une demi-heure auparavant, la terre tremblait sur ce rivage.
Sac à l’épaule, il parvint à l’embarcadère. Il arpenta le quai, en hurlant le nom d’Utajima auprès de chaque pêcheur. À la cinquième tentative, un gaillard à casquette de baseball s’inclina et mitrailla des haï en rafales. Vingt mille yens pour le voyage. Passan paya sans broncher. Il n’avait ni le temps ni la force de négocier.
Le moteur pétarada, le pilote manœuvra entre les bateaux. L’averse redoublait. Un crépitement nerveux faisait frissonner les vagues. Quand ils sortirent de la rade, la houle s’amplifia d’un coup, comme une respiration qui s’approfondit. Ils flottaient maintenant sur des poumons aux dimensions de caverne, sombraient dans des fossés noirs, émergeaient sur des crêtes mousseuses, suivant un cycle sans fin.
Cramponné à l’avant, Passan sentait la coque de fibre de verre claquer sur les lames. Il ne voyait rien. Il pressentait seulement un mur de pluie, qui semblait reculer toujours, les éclaboussant durement avant de leur échapper. Au bout d’une demi-heure, le pêcheur modifia sa vitesse. Le bruit du moteur descendit d’une octave. La bateau épousa le rythme des vagues. Enfin, Passan mit sa main en visière et vit jaillir au ras des flots une tache brun et vert.
— Utajima ! hurla le pilote.
On aurait dit un nuage tombé du ciel. Une concrétion d’humeurs posée à fleur d’eau. La plage volcanique avait une couleur cacao alors que la colline offrait un vert éclatant, comme lavé, purifié par l’orage. Le détail énigmatique était un point rouge au pied de la forêt : un torii , ce portique de bois laqué qui marque le seuil d’un sanctuaire. L’île entière devait être un territoire sacré, hanté par des kamis, les esprits de la religion shinto.
Le pêcheur parvint à accoster au plus près de la plage. Passan sauta à terre et salua le marin, après avoir enregistré son numéro de portable. Puis il se tourna vers la forêt. Sous le torii , un sentier grimpait vers le sommet de la colline. Il passa sous l’arche inversée et entreprit l’ascension. Sur les bas-côtés, certains troncs étaient entourés par une corde, qui signale que ces arbres sont habités par des kamis. Plus il montait, plus il avait l’impression de pénétrer dans une forêt féerique, une sorte de Brocéliande des antipodes.
Comme une confirmation, au sommet, apparut le sanctuaire. Une pagode ajourée, un toit cornu posé sur des piliers de bois foncé. Dans l’ombre, il distinguait la cloche de bronze, le bassin, l’autel des offrandes…
Il gravit les marches et repéra, au pied d’une colonne, le sac de Naoko. Une espèce de besace multipoche en tissu imperméable dont elle vantait toujours les qualités : espace, étanchéité, fonctionnalité…
Ce simple objet lui serra le cœur. Elle était bien là. L’autre l’avait-elle trouvée avant lui ?
Une seule certitude : la chasse avait commencé.
92
Depuis l’onde de choc, elle n’avait pas bougé, à genoux dans le sable. Elle n’aurait su dire combien de temps était passé ainsi. Quelques minutes, une heure, plusieurs…
La plage s’était creusée de millions de trous d’épingle, à la manière d’une gigantesque peau d’orange. Des feuilles arrachées par le vent constellaient le sol. Les rouleaux claquaient. L’écume crissait inlassablement sur le sable. Elle ne savait plus si elle allait mourir noyée sous l’averse ou engloutie sous ces vagues qui paraissaient s’avancer pour l’aspirer.
Soudain, mue par un pressentiment, elle releva la tête. Les rais de l’averse lui cinglèrent les yeux.
Elle était là.
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