Jean-Christophe Grangé - Kaïken

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Quand le Soleil Levant devient un Soleil noir,
Quand le passé devient aussi tranchant qu’une lame nue,
Quand le Japon n’est plus un souvenir mais un cauchemar,
Alors, l’heure du kaïken a sonné.

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Il se releva avec cette conviction soudaine : ils allaient tous y passer. Naoko. Les enfants. Lui-même. L’hécatombe ne faisait que commencer. Il fixa son regard sur le légiste, qui rangeait ses instruments avec humeur.

— Qu’est-ce que tu peux me dire ?

— Rien de plus que ce que tu vois. Vous m’emmerdez avec vos bestioles.

Le flic ne se formalisa pas :

— Personnellement, je ne vois rien.

Le toubib leva un sourcil :

— Tu ne vois rien ?

— Il s’agit de mon propre chien. Nous sommes dans ma maison. Tout s’est passé à quelques centimètres de mes mômes endormis. J’ai du mal à être objectif.

Rudel boucla son cartable.

— On lui a ouvert le ventre et sorti les viscères. Du boulot de chasseur, ou de boucher. On lui a tranché les organes génitaux. On lui a arraché les yeux et coupé la langue.

— Pourquoi ne s’est-il pas défendu ?

— Qu’est-ce que j’en sais ? Il a peut-être été drogué. Il y a aussi des marques de liens sur les pattes.

— C’est tout ?

— J’en ai marre de vos conneries. Je suis pas véto.

— Fais un effort.

Rudel se planta face à Passan, sacoche en main. Le flic lui savait gré de ne pas le traiter comme un infirme défiguré. De ne pas lui poser la main sur l’épaule. De ne pas prendre un ton compatissant.

— On a utilisé un couteau à lame incurvée pour le charcuter. C’est à vérifier mais les plaies…

— Comme un sabre ?

— Un petit sabre alors. On voit les marques de la garde sur plusieurs blessures.

— Quelle longueur ?

— Je dirais vingt centimètres pour la lame.

— Quand pourras-tu m’en dire plus ?

— Je ne sais pas. Faut que je trouve un véto.

— Appelle-moi.

Le médecin disparut. Passan contourna la flaque de sang et s’arrêta sur le seuil de la salle de bains. Les murs étaient éclaboussés. Le fond de la baignoire souillé par des résidus d’hémoglobine, de chair, de peau et de poils. Le rideau de douche figé en plis coagulés.

Olivier resta dans l’embrasure. Des détails lui griffaient le cœur. Les brosses à dents de ses garçons, mouchetées de sang. Les jouets qu’ils utilisaient dans le bain, ternis par un film rougeâtre. Les giclées brunes sur le carrelage.

Il recula et tomba face à son reflet, au-dessus du lavabo. Plutôt une bonne surprise. Il était abîmé — mais pas méconnaissable. Un cratère rouge vif s’étirait le long de sa tempe droite. Ses cheveux de ce côté avaient disparu jusqu’au milieu du crâne. Des cloques boursouflaient sa joue gauche. Sa lèvre supérieure était aussi gonflée, côté droit, débordant à la commissure en une plaque orange cuivré.

Malgré tout, il s’en tirait à bon compte. Il puisa dans ce tableau un vague réconfort. Il se sentit prêt à affronter le regard de ses enfants et de Naoko. Au moins, il n’en rajouterait pas une couche dans cette nuit d’horreur.

62

Le salon ressemblait à un de ces hangars où on accueille les réfugiés après une catastrophe naturelle. Les réfugiés n’étaient que trois : Shinji, Hiroki, Naoko. Passan les vit d’abord de dos, blottis sur le sofa, enroulés dans la même couverture. Naoko avait groupé ses cheveux en chignon — la vision de ces trois nuques blanches, surmontées d’un petit dôme noir, lui fit plus d’effet que le corps de son chien ou le carnage de la salle de bains. Sa vie se résumait à ces trois têtes soyeuses — et il n’était pas foutu de les protéger.

Il contourna le canapé et leur fit face. La réaction des enfants fut immédiate :

— Papa !

Pas de répulsion ni d’hésitation : même défiguré, il était toujours leur père. À l’instant où il les serrait contre lui, son regard croisa celui de Naoko. Sur leur échelle de Richter, on atteignait des sommets.

Shinji se redressa et le dévisagea :

— Pourquoi t’as pas de pansements ?

— Parce que je vais mieux.

Hiroki intervint :

— T’es plus à l’hôpital ?

— Non. Mais je vais continuer à me soigner.

Shinji passa aux choses sérieuses :

— Diego, il est mort, papa.

— Je sais, ma puce. On va lui faire une tombe dans le jardin, avec plein de fleurs.

Il ne quittait pas Naoko du regard. Elle était livide. Des larmes voilaient ses yeux mais la peur et la colère l’emportaient sur le chagrin. L’analogie était facile mais elle ressemblait au masque de l’écran vidéo. Non pas l’expression : la matière — bois vernis, patiné, dont la teinte jaunâtre n’était plus un ton de surface mais un élément organique. La couleur de la peur .

Il posa ses fils à terre. Aussitôt, ils retournèrent se nicher près de leur mère. Une louve et ses louveteaux.

— Faut qu’on parle, dit simplement Passan.

— Sandrine va arriver. Ils vont finir la nuit chez elle.

Il acquiesça et s’adressa à Fifi :

— Tu les installes dans la chambre de Naoko en attendant ? Et tu fais gaffe là-haut.

Distribution de baisers. Les garçons suivirent docilement le flic en se frottant les yeux : ils n’allaient pas tarder à se rendormir.

Le silence s’imposa dans la pièce. Il ne restait plus que Naoko sur le sofa, Jaffré et Lestrade debout derrière elle, deux bleus sur le seuil du salon. Olivier aurait pu leur dire de sortir mais il n’avait pas envie de faciliter les choses à son ex. Il avait encore dans l’œil la silhouette au kimono ensanglanté.

— Y a certaines choses que tu ignores…, commença-t-il.

— Sans blague !

— Cette nuit, la maison était toujours sous surveillance.

— Et tu ne me l’as pas dit ?

Il fourra les mains dans ses poches et fit quelques pas.

— Pour ne pas t’affoler.

— Connard…, fit Naoko à voix basse.

— Personne n’a pu entrer ni sortir de la villa après 21 heures. Il y avait des capteurs, des caméras, tu comprends ?

Elle ne répondit pas : elle comprenait, oui. Ses lèvres frémissaient. Ses paupières s’agitaient comme les ailes d’un papillon aveuglé.

Passan se posta face à elle. Un véritable interrogatoire, tendance dure…

— Toutes les pièces étaient surveillées, sauf ta chambre et les salles de bains.

— Où tu veux en venir ? cria-t-elle soudain. Tu me soupçonnes, c’est ça ? D’avoir tué notre chien ? Dans la chambre des garçons ?

Il la considéra. Sa beauté formait une espèce de paroi entre elle et lui. Un élément extérieur au dialogue, à la fois sensible et invisible, qui brouillait les sens et déformait, mystérieusement, la perception de ses interlocuteurs.

Chassant son trouble, il appuya sur la plaie :

— On a des images de l’agresseur. C’est une femme. Elle était vêtue d’un kimono et portait un masque de théâtre Nô.

Naoko se cambra. L’effet de surprise paraissait lui avoir frappé le bas de l’échine. Elle ne simulait pas, Passan en était certain. Quinze ans d’interrogatoire, et surtout dix ans de vie commune.

— Je n’ai jamais eu de kimono, souffla-t-elle, tu le sais bien.

— Tu as pu en acheter un.

— Comme n’importe qui d’autre…

— Je te répète que personne n’a pu entrer ce soir dans la maison.

Elle enserra ses épaules avec ses bras. Elle pleurait et tremblait à la fois. De vraies convulsions. Il n’aurait su dire si elle avait froid ou si elle brûlait de fièvre. Jaffré et Lestrade détournèrent les yeux. Ce n’était pas la violence du flic qui les gênait mais l’intimité de cet échange.

Passan n’en menait pas large. Il se sentait honteux d’humilier ainsi celle qui avait partagé sa vie. De profiter de sa position et de son statut. Au fond, il ne savait rien. Il n’était fort d’aucun élément, d’aucun indice. Il ne possédait qu’une conviction : son ex était innocente. Il se demanda tout à coup s’il n’était pas en train de se venger de quelque chose d’autre, enfoui au fond de lui-même. Quelque chose qui n’avait rien à voir avec le meurtre de Diego et dont il n’avait pas même conscience.

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