Jean-Christophe Grangé - Kaïken

Здесь есть возможность читать онлайн «Jean-Christophe Grangé - Kaïken» весь текст электронной книги совершенно бесплатно (целиком полную версию без сокращений). В некоторых случаях можно слушать аудио, скачать через торрент в формате fb2 и присутствует краткое содержание. Город: Paris, Год выпуска: 2012, ISBN: 2012, Издательство: Éditions Albin Michel, Жанр: Триллер, Ужасы и Мистика, на французском языке. Описание произведения, (предисловие) а так же отзывы посетителей доступны на портале библиотеки ЛибКат.

Kaïken: краткое содержание, описание и аннотация

Предлагаем к чтению аннотацию, описание, краткое содержание или предисловие (зависит от того, что написал сам автор книги «Kaïken»). Если вы не нашли необходимую информацию о книге — напишите в комментариях, мы постараемся отыскать её.

Quand le Soleil Levant devient un Soleil noir,
Quand le passé devient aussi tranchant qu’une lame nue,
Quand le Japon n’est plus un souvenir mais un cauchemar,
Alors, l’heure du kaïken a sonné.

Kaïken — читать онлайн бесплатно полную книгу (весь текст) целиком

Ниже представлен текст книги, разбитый по страницам. Система сохранения места последней прочитанной страницы, позволяет с удобством читать онлайн бесплатно книгу «Kaïken», без необходимости каждый раз заново искать на чём Вы остановились. Поставьте закладку, и сможете в любой момент перейти на страницу, на которой закончили чтение.

Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

Elle s’était précipitée. Elle l’avait rejoint par l’étage des chambres de bonne et avait réussi à le ramener à l’intérieur. Passan ne pouvait plus parler. Elle n’avait perçu qu’un bruit, particulièrement horrible : celui de ses dents qui grinçaient.

Elle avait alors compris deux vérités.

La première : il s’était tourné vers elle parce qu’il n’avait personne d’autre. Ils s’étaient connus de la manière la plus banale possible. Un an plus tôt, elle s’était fait agresser et voler en sortant d’une boîte du 10 e arrondissement : le flic avait enregistré sa plainte. Ils avaient dîné. Ils avaient vu. Ils avaient vaincu. Rien à faire ensemble. Mais ils avaient continué — d’une autre façon — à se fréquenter. Elle était devenue la bonne copine, la confidente. Celle à qui on dit tout et à qui on ne fait rien. Elle s’en était contentée.

Deuxième vérité : il ne traversait pas une mauvaise passe, cette crise de panique était le premier signe d’une sévère dépression. Elle l’avait installé chez elle. Il avait obtenu un arrêt maladie auprès du médecin-chef de la police. Officiellement, on lui avait diagnostiqué une insuffisance cardiaque et prescrit une liste d’examens médicaux longue comme le bras. Elle avait découvert qu’il avait pris des bêtabloquants afin d’être en hypotension lors de sa visite médicale. Jamais il n’aurait voulu passer pour un dépressif aux yeux de sa hiérarchie.

Durant plusieurs mois, elle s’était occupée de lui, l’avait nourri, veillé, surveillé. Elle avait planqué son arme de service. Elle l’avait réconforté lorsqu’il était submergé par des vagues d’angoisse — ou des paralysies soudaines. Tout le monde pensait qu’ils vivaient ensemble, ce qui était vrai. Mais leur relation était celle d’un malade et d’une infirmière.

Peu à peu, il avait repris le boulot. Il étouffait dans les tunnels, pleurait dans les toilettes, s’enfermait dans son bureau. Parfois, c’était pire : il reprenait du poil de la bête et traversait des phases d’hyperactivité, marquées par une agressivité incontrôlable. Il partait alors dans la nuit et revenait à l’aube, le regard vitreux, le costume taché de sang, sans le moindre souvenir. Sandrine était terrifiée. Cet homme d’une force colossale, armé d’un calibre et d’une carte de police, était un danger majeur pour la ville. Puis il retombait dans sa léthargie habituelle et elle le nourrissait à nouveau avec des petits pots pour bébé.

Elle avait eu le temps de réfléchir à son cas. Son idée — pas très originale — était qu’il tirait sur la corde depuis sa naissance. Il avait grandi seul, s’était débrouillé seul, s’était affirmé seul. Ce qui donnait l’illusion d’une forte personnalité n’était en fait qu’un forage continu dans ses propres forces. Aujourd’hui, le puits était à sec. Ne restaient que les pollutions effrayantes — peur du noir, angoisse de la mort, solitude chronique — que Passan avait cru éliminer…

C’est d’ailleurs ce qu’avaient conclu les psychiatres lors d’un internement en urgence à Sainte-Anne, en janvier 1999. Passan était parvenu au bout de son système. À fond de cale . Sans doute un évènement avait-il provoqué cette faille brutale. Pour l’identifier, et se prémunir contre d’autres séismes, il fallait qu’il plonge maintenant en lui-même. Une thérapie permettrait d’ouvrir sa boîte noire.

Antidépresseurs. Anxiolytiques. Analyse… Il avait réactivé les anticorps de son âme et les avait purifiés. Côté boulot, l’honneur était sauf. Personne n’avait jamais soupçonné sa vraie maladie. Côté privé, ils s’étaient quittés bons amis et Passan avait alors trouvé sa raison de renaître : Naoko.

Sandrine accéda enfin au parking du centre hospitalier. Elle repéra le bâtiment sur le campus. Dans l’ascenseur, elle réalisa qu’elle était en nage. Encore cette odeur… Elle avait oublié son parfum. Elle haussa les épaules. Tout ça, c’était du passé.

Couloir. Chaleur. Relents d’éther, de désinfectant, d’urine. Ses visites quotidiennes à Saint-Antoine l’avaient définitivement guérie de l’angoisse des hôpitaux. Désormais, elle aurait pu camper dans une morgue sans éprouver la moindre gêne.

Elle frappa à la porte de Passan. Pas de réponse. Une main sur la poignée, elle risqua un regard.

— Salut.

Il était méconnaissable. Une partie de ses cheveux avait brûlé. Des pansements ceignaient son crâne. D’autres traversaient son visage, alternant gaze verdâtre et bandes blanches. Elle renonça à l’embrasser et s’installa sur une chaise, près du lit, sans ôter sa veste. Aussitôt, le silence l’oppressa. Le problème, avec les gens qu’on connaît trop, c’est qu’on n’a rien à leur dire.

— Tu as besoin de quelque chose ? hasarda-t-elle au bout d’un long moment.

Signe de tête : non.

— Tu as mal ?

Signe de tête, à l’indienne : ni oui ni non.

— Tu vas rester longtemps ici ?

— Une journée encore. Après ça, on me retire les pansements. Enfin, j’espère.

Sa voix semblait avoir brûlé avec son visage. Sandrine aurait pu l’interroger sur les évènements ou sur sa conviction à propos de Guillard. Elle y renonça : il mentirait, de toute façon.

— Je pense à Naoko, murmura-t-il comme pour proposer un sujet.

— Allons bon, fit-elle sur le ton de la plaisanterie.

— Hier, avant tout ça, on s’est vus dans notre jardin.

— Le fameux jardin zen ?

Elle ne lâchait pas son ton ironique. Passan n’eut pas l’air d’entendre. Il se parlait à lui-même.

— Je l’ai trouvée vraiment… belle.

— T’as rien d’autre comme scoop ?

Il tourna les yeux vers elle, entre les bandages :

— Je veux dire… (Sa respiration filtrait par la texture de la gaze.) C’était comme un vieux morceau à la radio. Un truc que t’as tellement écouté que tu l’entends plus… Et puis un jour, d’un coup, au volant de ta bagnole, t’as de nouveau le frisson.

— Et alors ? (Sa voix s’était chargée d’irritation.) Vous ne divorcez plus ?

Il agita lentement sa main. Elle regretta d’avoir durci le ton.

— Au contraire…, murmura-t-il. Mais hier, j’étais heureux de retrouver celle que j’ai aimée et non pas l’étrangère qui partage ma vie depuis des années.

De nouveau, le silence.

— Quand tu vas au Japon, reprit-il, tu n’arrêtes pas d’osciller entre deux états d’esprit. Parfois, tu as l’impression d’être sur la planète Mars. La seconde suivante, à travers une phrase, un détail, les Japonais te paraissent au contraire très proches.

— Où veux-tu en venir ?

— J’ai vécu ce va-et-vient pendant dix ans avec Naoko.

— Ça fait partie de son charme.

Il grogna quelques syllabes puis prononça plus distinctement :

— La dernière fois que je l’ai embrassée, c’était il y a au moins deux ans. J’ai eu l’impression d’embrasser ma propre main.

Elle s’approcha et lui parla comme un prêtre dans un confessionnal :

— Je ne sais pas pourquoi tu remues tout ça… Franchement, il y a d’autres urgences. Tu dois te reposer, tu…

Elle s’arrêta. Le visage de Passan s’était affaissé d’un coup, menton contre la poitrine. Il dormait. Cette image lui causa un choc : on aurait dit qu’il était mort.

Elle ramassa son sac et se leva, demeurant immobile quelques instants. Elle n’éprouvait ni empathie ni bienveillance.

Elle ne voyait qu’une vérité : Passan ne serait plus un obstacle pour son plan.

59

— Papa, il avait mis la télé dans la chambre !

— Papa fait comme il veut mais avec moi, la télé, c’est dans le salon. Et dans la chambre, c’est dodo !

Читать дальше
Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

Похожие книги на «Kaïken»

Представляем Вашему вниманию похожие книги на «Kaïken» списком для выбора. Мы отобрали схожую по названию и смыслу литературу в надежде предоставить читателям больше вариантов отыскать новые, интересные, ещё непрочитанные произведения.


Jean-Christophe Grangé - La Terre des morts
Jean-Christophe Grangé
Jean-Christophe Grangé - Miserere
Jean-Christophe Grangé
Jean-Christophe Grangé - Le Passager
Jean-Christophe Grangé
Jean-Christophe Grangé - Le Сoncile de pierre
Jean-Christophe Grangé
Jean-Christophe Grangé - La Ligne noire
Jean-Christophe Grangé
Jean-Christophe Grangé - L'Empire des loups
Jean-Christophe Grangé
Jean-Christophe Grangé - Les Rivières pourpres
Jean-Christophe Grangé
Jean-Christophe Grangé - Congo Requiem
Jean-Christophe Grangé
libcat.ru: книга без обложки
Jean-Christophe Grangé
Jean-Christophe Grangé - Esclavos de la oscuridad
Jean-Christophe Grangé
Jean-Christophe Grangé - Le concile de pierre
Jean-Christophe Grangé
Отзывы о книге «Kaïken»

Обсуждение, отзывы о книге «Kaïken» и просто собственные мнения читателей. Оставьте ваши комментарии, напишите, что Вы думаете о произведении, его смысле или главных героях. Укажите что конкретно понравилось, а что нет, и почему Вы так считаете.

x