Jean-Christophe Grangé - Kaïken
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- Название:Kaïken
- Автор:
- Издательство:Éditions Albin Michel
- Жанр:
- Год:2012
- Город:Paris
- ISBN:978-2226243034
- Рейтинг книги:4 / 5. Голосов: 1
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Quand le passé devient aussi tranchant qu’une lame nue,
Quand le Japon n’est plus un souvenir mais un cauchemar,
Alors, l’heure du kaïken a sonné.
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Il se rendit compte qu’il pleurait. Sans doute le banquier avait-il entendu ses sanglots. Il s’essuya les yeux et chercha en lui de nouvelles ressources de dissimulation. Quelques secondes passèrent. Quand il ouvrit la porte, il avait retrouvé sa contenance. Casquette, lunettes noires, visage verrouillé. L’autre s’inclinait déjà, reprenant la boîte avec déférence. Il patienta pendant qu’on rangeait « son » coffre puis regagna la surface.
Dehors, le soleil l’éblouit. Il décida, malgré son retard, de marcher jusqu’à la porte de Pantin. Ici, Paris n’avait rien à voir avec une ville de lumière. Tout était laid. Des constructions disparates, crasseuses, des boutiques bon marché, des enseignes dont les couleurs juraient entre elles. Des offres de misère pour des porte-monnaie de fauchés. En définitive, c’était dans cette laideur, cette pauvreté qu’il se sentait bien. Cet enfer était son creuset originel, son magma primitif.
Il songea aux gants dans sa poche et en éprouva un vague soulagement. Il ne craignait pas d’être démasqué. Au contraire, son Œuvre était sa fierté. Mais c’était lui, et lui seul, qui déciderait du moment et du lieu de sa révélation.
Où les détruire ? Il fallait un endroit spécial. Un lieu sacré. Ces gants possédaient une importance particulière. Non pas en tant que pièce à conviction, plutôt comme un souvenir, à la fois douloureux et voluptueux. Une preuve de sa lâcheté — il se revoyait détaler dans le terrain vague — mais aussi un vestige du contact avec l’Ennemi. Il avait encaissé les coups assénés par le Chasseur. Elle avait adoré ces chocs qui étaient aussi des étreintes.
Il vit passer un taxi, leva la main : le véhicule s’arrêta.
— Au parc de la butte du Chapeau-Rouge.
— C’est où ?
Il prit une inspiration, exaspéré :
— Prenez la porte de Pantin puis les boulevards extérieurs. Boulevard d’Algérie, je vous indiquerai.
47
Il se fit déposer devant la fontaine du parc, boulevard d’Indochine. De l’autre côté de la grille, une femme nue dressait ses formes imposantes au-dessus des bassins qui s’échelonnaient en paliers, évoquant des terrasses liquides. La statue elle-même semblait tombée des piédestaux du palais de Chaillot — ce qui était le cas : elle était une réplique d’une œuvre façonnée pour l’Exposition internationale de 1937.
Il paya et remonta le long des grilles pour trouver une entrée. Les jardins étaient déserts. Il en descendit les pentes parsemées d’essences rares : gingkos, séquoïas, féviers, sophoras pleureurs… La topographie du parc trahissait le style monumental des années 30 : grands espaces, lignes symétriques, larges escaliers. Cet ordre et cette rigueur lui calmaient les nerfs. Il y avait quelque chose de fasciste, de stalinien dans cette gestion des volumes — et il aimait ça.
Il parvint de nouveau aux pieds de cette Eve, à la fois colossale et languide. Secrètement, il s’identifiait aux statues féminines de cette époque. Larges épaules, petits seins, pieds lourds : il se reconnaissait dans ces formes primitives, plus assyriennes que grecques. Ces œuvres évoquaient aussi les Titans, ceux qui avaient été tués ou chassés pour laisser place, dans la cosmogonie hellénique, aux dieux de l’Olympe, plus proches des êtres humains.
À l’époque de l’école des voleurs, il venait ici le mercredi, avec son livre fétiche. Il dévorait ces histoires mythologiques, cherchant, sans le savoir, une justification à sa propre existence. Il avait vécu l’enfer à Jules-Guesde. On l’avait frappé. On avait uriné dans sa nourriture. On l’avait violé. Mais il ne se souvenait que de ces après-midi solitaires, dans ce square. Il imaginait alors sa vie comme un bas-relief de granit, lustré par les siècles.
Il avait fait d’autres recherches. Il avait lu le mythe d’Hermaphrodite, enfant d’Hermès et Aphrodite, dont la nymphe Salmacis était tombée amoureuse. Il avait découvert les androgynes primordiaux, évoqués par Aristophane dans Le Banquet de Platon. La légende perse de Kainis, fille du roi des Lapithes, qui avait demandé aux dieux, après avoir été violée, de devenir un homme. Puis il avait rencontré le Phénix…
D’abord il ne s’était pas reconnu dans l’oiseau de feu. Ce n’est qu’après sa deuxième opération et ses injections de testostérone qu’il avait compris. À chaque piqûre, son corps brûlait, et il renaissait. Il était le Phénix. Ni homme ni femme. Ou plutôt les deux. Autonome et immortel. L’oiseau n’avait pas de géniteur, pas de sexe, et il s’engendrait lui-même par les flammes, qui étaient à la fois son linceul et sa matrice. Il n’avait besoin de personne. Il était un Tout.
Il avait consulté d’autres livres et obtenu confirmation. Il était l’héritier de l’oiseau rouge qui renaissait de ses cendres en Grèce, mais aussi du Phénix d’Égypte, aigle géant aux plumes de feu. Du Simurgh de la mythologie persane, du Nan Fang Zhu Qué de la cosmogonie chinoise, de l’Oiseau-Tonnerre amérindien, de l’Oiseau Minka aborigène… Ces rapaces, aux quatre coins du monde, constituaient son arbre généalogique. Sur la Terre, il avait été le symbole de la puissance de Rome, aigle mythique, androgyne et immortel. Plus tard, il avait accompagné les images du Christ, sur les retables du Moyen Âge, sur les tableaux de la Renaissance…
Il regarda autour de la fontaine : personne. Il s’agenouilla, tournant le dos au trafic des Maréchaux. Il sortit les gants des sachets et vida sur eux la fiole d’alcool qu’il avait apportée. Son Zippo fit le reste. Une étincelle contre la pierre du briquet et les deux mains de nitryle furent enveloppées aussitôt par une autre main, brillante, incandescente. En quelques secondes, les pièces à conviction devinrent deux fragments filandreux et noirâtres.
Il brûla aussi les rapports d’analyses puis ferma les yeux, murmurant une prière à sa divinité :
— Je suis né sous le signe du dégoût et du reniement. J’ai grandi sous un torrent d’injures et d’immondices. Comme le Christ, c’est cette misère qui a forgé ma grandeur. C’est ce martyre qui m’a transcendé et révélé. Je suis l’Unité. Je suis le feu et la paix. La mort et le salut…
Il dispersa les cendres dans l’eau puis se releva. Un nuage passa juste à cet instant. La lumière s’éclipsa. Tout devint sourd, argenté, comme à l’approche d’un orage. Il n’entendait plus les bruits de la circulation, des travaux du tramway. Il percevait des voix discordantes, des déclamations de chœur antique. Il sentait l’électricité dans l’air. Des picotements au bout des doigts.
Il regarda sa montre : 13 heures. Il allait rater le déjeuner du personnel.
Il balaya le problème d’un mouvement d’épaule. Tout cela n’importait plus. Sa vengeance touchait à sa fin.
48
En sortant de l’ascenseur, Passan tomba sur Fifi qui l’attendait dans le hall du deuxième étage. Dans ce décor impersonnel, il ressemblait à un coursier égaré dans une compagnie d’assurances.
— Faut que tu mates ça, dit le punk en lui tendant un document plié.
C’était une carte du sud-est de la France : Paca, Languedoc-Roussillon, Rhône-Alpes… On avait entouré en vert les villes où Guillard avait vécu et en rouge d’autres zones : sans doute des foyers d’incendie. Les cercles se croisaient par paires et formaient des sous-ensembles, comme dans les cours d’initiation aux mathématiques.
Fifi pointa son index sur l’un d’entre eux :
— En 87, à seize ans, Guillard a été envoyé dans un centre, près du Vigan.
— Les Hameaux.
— C’est ça. Six mois plus tard, un incendie criminel détruit cinq cents hectares de végétation entre Le Vigan et Saint-Hippolyte-du-Fort. Pas de coupable. Affaire classée.
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