Bernard Minier - Une putain d’histoire

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Une île boisée au large de Seattle…
« Au commencement est la
.
La
de se noyer.
La
des autres,
ceux qui me détestent,
ceux qui veulent ma peau Autant vous le dire tout de suite :
Ce n’est pas une histoire banale. Ça non.
c’est une putain d’histoire.
Ouais,
… »

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13.

Onze jours plus tôt

Jay avait envie d’un cigare. Plus de cinq heures qu’il n’avait pas fumé. Mais il était enfermé ici. Dans une pièce sans fenêtre d’un bâtiment en béton qui en comportait fort peu.

WatchCorp Security occupait quatre étages d’un immeuble qui faisait tout pour ne pas attirer l’attention, si ce n’est par le nombre inhabituel de caméras de surveillance et la hauteur de la clôture grillagée qui entourait son parc de stationnement, à huit cents mètres du carrefour entre le Baltimore-Washington Parkway et la route 32 de l’État du Maryland. Autrement dit, à en croire un ancien responsable du renseignement américain, « la plus forte concentration de cyberpouvoir de la planète ». Le parc d’activité qui s’étendait à proximité n’abritait pas des sièges de banques, de compagnies pétrolières ou de constructeurs automobiles, mais les principaux sous-traitants de la NSA, l’Agence nationale de sécurité. Le siège de WatchCorp était comme les autres peuplé de jeunes informaticiens habillés de façon décontractée mais aussi d’anciens responsables gouvernementaux en costumes. Outre leur expertise, ils permettaient à la firme — par les relations qu’ils conservaient dans les hautes sphères — de s’assurer que la politique du gouvernement en matière de surveillance continuait de s’infléchir dans le bon sens. L’après-11 Septembre avait vu une explosion des ressources consacrées à la surveillance, et une bonne partie de ces fonds étaient passés directement des poches du contribuable aux comptes en banque d’hommes tels que Grant Augustine.

Le téléphone sonna sur le bureau et Jay fronça les sourcils. Personne n’était censé l’appeler ici.

« Non, je ne suis pas M. Joseph Turner, répondit-il. Non, je ne sais pas quel est son numéro. Non, j’ignore où vous pouvez le joindre… »

Raccrochant violemment, il se leva, fit quelques pas autour de l’unique table et s’étira — ses mains pouvant presque toucher les murs de chaque côté. Ses yeux étaient rougis à force de fixer des lignes en petits caractères sur un écran. Il sortit de la pièce, remonta le couloir jusqu’au distributeur de boissons et se servit un Coca bien frais.

De retour dans le petit bureau, il déboutonna le col de sa chemise et se pencha de nouveau sur le moniteur. Son visage éclairé par le halo de l’écran se fendit d’un sourire. Dix ans auparavant, le pouvoir qu’il détenait ici n’existait que dans les films et les romans de science-fiction. Depuis son poste de travail, Jay avait tout simplement accès à la vie de n’importe quel citoyen connecté de la planète — ou possédant un téléphone. Il était Dieu . Dieu s’appelait Jay — ou n’importe lequel des employés de cette foutue firme. Généralement jeunes, ayant souvent connu l’échec scolaire mais développé des compétences informatiques remarquables. Le fantasme de tous les pouvoirs au cours des siècles — celui de l’omniscience — était sur le point de devenir réalité grâce au progrès technologique.

Cela se passait ici et maintenant . Dans un périmètre de quelques kilomètres carrés, au sein d’une poignée d’entreprises qui se consacraient toutes, pour le compte du gouvernement américain, à la surveillance de ce que le reste de l’humanité disait, faisait ou pensait.

salut, je suis DIEU

non, c’est moi DIEU — et vous qui êtes-vous ?

vous devriez le savoir si vous êtes DIEU

en effet, je le sais : vous êtes DIEU

Une des blagues récurrentes qu’on entendait autour des machines à café. Jay était trop vieux — et trop ringard — pour frayer avec ces gamins. Il n’avait aucune compétence informatique particulière et encore moins envie de discuter des dernières applications de l’iPhone 5s ou du prochain Star Wars . Il savait juste se servir des programmes qu’on mettait à sa disposition — comme X-KEYSCORE, qui permettait de surveiller une cible donnée : le contenu de ses mails, l’historique de ses recherches, ses navigations sur le Web, son activité sur les réseaux sociaux, et autorisait même le monitoring en temps réel de n’importe quel quidam en ligne dans le monde entier, comme s’il se trouvait dans la même pièce, penché par-dessus son épaule.

Seigneur, Jay avait grandi à une époque où les téléphones portables et les ordinateurs domestiques n’existaient même pas. Il était à la fois fasciné et terrifié par la quantité d’informations qu’une boîte comme WatchCorp détenait sur la vie privée de milliards d’individus.

Que se passerait-il si ce pouvoir tombait un jour en de mauvaises mains ? Il ne lui était pas venu à l’idée que c’était peut-être déjà fait.

Il fixa l’écran, où s’affichaient les données démographiques de l’archipel :

Population totale : 16 409

Hommes : 8 056

Femmes : 8 353

Moins de 18 ans : 3 296

Race blanche : 12 323

Noirs ou Afro-Américains : 1 649

Indiens ou natifs d’Alaska : 148

Asiatiques : 591

Natifs d’Hawaï ou d’autres îles du Pacifique : 16

Hispaniques ou Latinos : 1 682

Jay entra deux chiffres pour afficher de nouvelles données :

Âgés de 16 ans : 193

Il effectua quelques manipulations supplémentaires et le résultat suivant s’afficha :

Âgés de 16 ans, race blanche, hommes : 68

Jay fixa longuement ce nombre. Réfléchit. Tapa une autre requête.

Âgés de 15-16-17 ans, race blanche, hommes : 167

Il s’enfonça dans son fauteuil, les mains derrière la nuque. Qui sait si Meredith n’avait pas changé son âge — tout comme elle avait forcément changé son nom. Il pianota encore. Les cent soixante-sept noms apparurent. En face de chacun : un numéro de téléphone. Un coup d’œil à l’horloge : presque 13 heures. Il en avait encore pour plusieurs heures. Il parcourut lentement la colonne de noms — une fois, deux fois —, mais aucun ne lui était familier. Jay lança une impression, puis il mit en route PROTON, un programme de collectes des métadonnées, sur les numéros qui s’affichaient. Pour des gens comme Jay, les métadonnées — c’est-à-dire les données relatives à un appel téléphonique : qui appelle qui ? quand ? combien de temps ? où ? —, c’était le pied. Elles présentaient autant d’intérêt sinon plus que le contenu des conversations elles-mêmes. Imaginez un homme marié qui reçoit tard le soir un appel d’une femme autre que la sienne, une jeune femme qui a joint le même jour son gynécologue, sa meilleure amie et une clinique spécialisée dans les avortements. Nul besoin du contenu des conversations pour avoir une idée de toute l’affaire.

Parallèlement, Jay lança une recherche d’ antériorité : grâce aux gigantesques capacités de stockage de la NSA, il aurait non seulement accès aux métadonnées en temps réel mais également à celles des années passées. Les métadonnées collectées par l’Agence nationale de sécurité et par ses sous-traitants comme WatchCorp finissaient stockées dans deux bases de données : Marina et Mainway, la première renfermait le trafic Internet, la seconde était capable de stocker jusqu’à 1,1 milliard d’enregistrements téléphoniques/jour. Dans le budget secret des agences de renseignements, des centaines de millions de dollars étaient versés chaque année aux géants privés des télécommunications.

Tous les numéros écoutés commençaient par l’indicatif 360 — qui correspond à la partie occidentale de l’État de Washington hors la ville de Seattle —, mais la requête officielle de Jay mentionnait que le pays ciblé était la Hongrie, dont le code international est le 36. De la sorte, s’ils se faisaient prendre, ils invoqueraient une simple erreur de manipulation. La loi FISA (Foreign Intelligence Security Act) de 2008, qui protégeait la vie privée des citoyens américains, n’autorisait à contrôler le contenu des communications d’un de ces citoyens que si ce dernier entrait en contact avec un ressortissant étranger préalablement identifié comme une menace pour la sécurité du pays. Précaution superflue, Jay le savait. Dans les faits, il n’y avait pas une chance sur un million que quelqu’un vînt fourrer le nez dans leurs affaires : la cour fédérale FISA avait été créée en 1978 par le Congrès américain pour éviter les abus dans la surveillance électronique. Cette cour était l’une des institutions les plus secrètes du pays et ses arrêts étaient tous classés « ultraconfidentiel ». Jay savait qu’elle n’était là que pour rassurer l’opinion et qu’elle n’exerçait aucun contrôle sérieux. Au cours des six années écoulées, elle n’avait pas rejeté une seule requête formulée par les services de renseignements.

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