Bernard Minier - Une putain d’histoire
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- Название:Une putain d’histoire
- Автор:
- Издательство:XO Éditions
- Жанр:
- Год:2015
- Город:Paris
- ISBN:978-2845637566
- Рейтинг книги:3 / 5. Голосов: 1
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« Au commencement est la
.
La
de se noyer.
La
des autres,
ceux qui me détestent,
ceux qui veulent ma peau Autant vous le dire tout de suite :
Ce n’est pas une histoire banale. Ça non.
c’est une putain d’histoire.
Ouais,
… »
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Quant à expliquer pourquoi il surveillait des ados sur une poignée d’îles, il avait inventé de toutes pièces une menace émanant de teenagers fans d’Unabomber qui avaient téléchargé des recettes de bombes sur Internet. C’était le truc chouette avec le mot « terrorisme » : il était bien plus efficace qu’« abracadabra » pour faire sortir un méchant de votre chapeau.
Il continua de croiser des informations pendant plus d’une heure : garçons entre quinze et dix-sept ans vivant avec une mère seule (mais Meredith s’était peut-être recasée, auquel cas il se demanda si elle avait parlé de son passé à son nouveau mari : Jay en doutait), garçons non natifs des îles mais arrivés au cours des seize années précédentes (mais il manquait de données pour les années les plus lointaines), etc. Il entrait les résultats dans des diagrammes pour avoir une vue synoptique des choses. Il passa une heure supplémentaire à examiner les métadonnées des cent soixante-sept numéros cibles, essayant de les interpréter, de détecter une anomalie, un schéma récurrent — mais il y avait trop d’informations à absorber d’un coup. Il faudrait qu’il y revienne, encore et encore, avant que certaines récurrences commencent à lui sauter aux yeux. Les impressions papier allaient dans une chemise estampillée SAR ( Special Access Required ) suivi du nom qu’il avait choisi pour le programme : « Poussin ». Bien entendu, il allait aussi faire appel à PRISM, le programme phare de l’Agence, collectant courriels, fichiers, photos et vidéos en ligne, de même que tout statut, message, commentaire laissés sur les réseaux sociaux.
C’était l’avantage d’avoir des ados pour cible, songea-t-il : Internet était le centre de leur monde. Contrairement aux gens de sa génération, il ne constituait pas pour eux un domaine périphérique, mais bien le cœur de leur activité, de leurs affects et de leur existence. L’endroit où tout se passait, où ils se confiaient, se faisaient de nouveaux amis, stockaient leurs infos les plus personnelles et se mettaient à nu.
Il était impensable qu’un ado de seize ans n’eût pas recours à Internet pour communiquer et exister. Par conséquent, Jay avait au moins une certitude : il était là , celui qu’ils cherchaient, caché quelque part dans ces paquets de données.
Il faisait nuit quand Jay parvint à Leeds Mansion, au sud de Clifton, dans la campagne de Virginie. Une heure vingt en voiture depuis Fort-Meade. La propriété, planquée dans les bois, n’était pas facile à trouver, mais Jay aurait pu faire la route les yeux fermés. Sa Mustang vrombissait tandis qu’il zigzaguait au milieu des vastes domaines délimités par des barrières, des propriétés que jouxtaient des écuries et des courts de tennis. Des routes en croisaient d’autres, et il n’y avait aucun panneau indicateur aux carrefours pour vous orienter : soit vous saviez où vous alliez, soit vous ne le saviez pas — et, dans ce cas, vous n’aviez rien à faire dans le coin.
La Mustang passa sous un tunnel d’arbres au bout duquel elle stoppa devant un portail massif en fer forgé. Pas d’interphone mais deux caméras. Là aussi, vous saviez pourquoi vous étiez là ou vous ne le saviez pas. Il attendit que le type de la société de surveillance ait identifié à la fois sa plaque et son visage : le système vidéo à infrarouge était équipé d’un logiciel de reconnaissance faciale.
La grille franchie, il fit descendre sa vitre pour respirer les parfums d’herbe coupée et écouter le chant des grillons, mais c’est autre chose qu’il entendit : un bourdonnement au-dessus de la voiture, dans la nuit. Le drone… Le dernier joujou de WatchCorp. Pas seulement destiné aux théâtres d’opérations en Afghanistan ou en Irak. Les drones étaient sur le point d’envahir notre quotidien. Dans très peu de temps, ils livreraient les pizzas et nos commandes en ligne, veilleraient sur nos résidences plus efficacement que des bergers allemands, pollueraient le moindre site touristique. Et, à l’occasion, permettraient à des petits malins de venir mater dans votre jardin.
La route serpenta au milieu des pelouses taillées court et des bosquets de grands aulnes qui se détachaient sur le ciel nocturne. Personne en vue — mais il ne s’en savait pas moins observé. Puis, après un ample virage, le manoir de style Tudor apparut. Au coucher du soleil, c’était un spectacle charmant mais, une fois la nuit tombée, la façade de pierre présentait un visage farouche. La bâtisse avait moins de quinze ans d’âge mais elle singeait la vieille Europe avec ses fenêtres à meneaux, ses créneaux de château fort, ses grands toits en pente et ses hautes cheminées surmontées d’ornements biscornus. Les petites lampes disposées sur la façade renforçaient l’effet théâtral. Ce jeu d’ombre et de lumière impressionnait peut-être les visiteurs, mais pas Jay. Jay vivait dans un appartement spartiate plus petit que le vestibule de cette demeure, dormait sur un matelas à même le sol et n’avait presque aucun mobilier. Il n’avait pas lu les philosophes grecs, mais il serait sans doute tombé d’accord avec eux s’il l’avait fait : il était un homme aux besoins étonnamment modestes — et donc faciles à satisfaire.
L’entrée principale consistait en un grand porche de pierre en haut d’un perron de six marches flanqué d’une herse médiévale aux épais barreaux d’acier : on se serait cru dans Ivanhoé . Par cette chaude soirée d’été, la herse était grande ouverte. Jay descendit et sortit un cigare. Il savait que son patron avait déjà été informé de son arrivée mais parfois l’esclave prenait des libertés avec le maître. Le vent tiède portait vers lui l’odeur de l’écurie ouverte et éclairée. Comme d’habitude, tout était silencieux. Grant Augustine détestait le bruit ; il prétendait qu’aujourd’hui le seul luxe véritable est le silence. Ses employés de maison portaient des semelles spéciales et ils avaient pour consigne de ne jamais élever la voix en sa présence. Jay s’endormait presque tous les soirs avec les basses d’un club d’Adams Morgan — le quartier chaud de Washington où il résidait — traversant les murs. Il alluma son cigare avec les précautions d’usage et le téta voluptueusement. Les grillons stridulaient, enfreignant la consigne.
Puis il grimpa les marches, dépassa le vestibule et l’enfilade des salons silencieux — presque tous lambrissés de caissons en bois sombre — ainsi qu’une bibliothèque victorienne sans croiser personne, conscient néanmoins du fait que, depuis qu’il avait franchi la grille, pas une seule minute il n’avait échappé à la vigilance des caméras.
La dernière pièce était plongée dans l’ombre, hormis une mince rampe lumineuse qui courait au ras du sol. Une faible odeur de caoutchouc et de transpiration flottait dans l’air et on devinait les formes géométriques — acier et chromes — des appareils de musculation : butterfly , presse à cuisses, banc pour développé, vélo elliptique… Augustine courait sur un tapis, au centre de la pièce. Nu à part un slip, tous ses muscles soulignés par le halo de lumière. Un silence absolu régnait — hormis le bruit de sa respiration un peu rauque et le bourdonnement léger du tapis roulant.
« Entre, Jay », dit-il d’une voix un brin essoufflée.
Elle semblait désincarnée, spectrale, dans cette obscurité.
Jay s’avança. Il nota le sparadrap sur le triceps gauche d’Augustine, entre l’épaule et le coude. WatchCorp testait sa dernière génération de puces sous-cutanées et, comme souvent, Grant faisait partie des cobayes. La puce RFID, de la taille d’un grain de riz, avait été implantée sous sa peau à l’aide d’une seringue. Elle était révolutionnaire à plus d’un titre. D’abord, elle était alimentée par le corps humain, utilisé comme source d’énergie. Ensuite, elle renfermait une quantité de données considérable et toute personne munie du lecteur idoine pourrait obtenir des informations précieuses sur son porteur — dossier médical, casier judiciaire, mais aussi numéro de Sécurité sociale, comptes bancaires, achats en ligne ou dans des boutiques équipées, déplacements, appels, liste des films et des livres téléchargés… Le jour où la technologie se serait répandue — et ce jour viendrait bientôt —, plus aucun domaine de la vie courante n’échapperait aux puces implantées. C’était juste une question de temps. Plus besoin de codes-barres, de mots de passe, de digicodes, de GPS, de papiers d’identité… Ce qui la rendait encore plus révolutionnaire, c’était que la puce WatchCorp pouvait être lue et captée à des distances importantes avec la technologie appropriée. Et WatchCorp veillerait aussi, comme l’avaient fait par le passé la plupart des grandes sociétés du Web, à introduire des portes dérobées et des failles dans le système pour les agences de renseignements américaines.
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