Bernard Minier - Une putain d’histoire

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Une île boisée au large de Seattle…
« Au commencement est la
.
La
de se noyer.
La
des autres,
ceux qui me détestent,
ceux qui veulent ma peau Autant vous le dire tout de suite :
Ce n’est pas une histoire banale. Ça non.
c’est une putain d’histoire.
Ouais,
… »

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— Putain, ce type est même sur OffenderWatch ! s’est exclamé Johnny.

— Et sa cabane n’est pas très loin de la plage », j’ai dit.

La base de données OffenderWatch répertoriait les délinquants présents sur l’archipel. Elle était régulièrement mise à jour par les services du shérif. Selon cette base, il y avait vingt-six délinquants sexuels représentant un risque faible et cinq représentant un risque moyen — pour ce que cela voulait dire — rien que dans le comté des îles. Je me suis souvenu d’une autre histoire qui avait ému la communauté deux ans plus tôt : en 2011, peu de temps avant l’installation sur Glass Island d’un autre délinquant sexuel qui avait purgé sa peine, le Journal of the San Juan Islands avait titré : Un délinquant sexuel de niveau 3 va bientôt s’installer sur Glass Island , avec un portrait du type en première page, et une partie de la communauté avait aussitôt manifesté devant le palais de justice de l’île. Ce genre de papier faisait hurler Liv de rage : « S’ils présentent un risque, alors pourquoi ils sont dehors ? Et s’ils n’en présentent pas, alors pourquoi on ne leur fiche pas la paix ? “Niveau 3”… Bon sang ! C’est quoi, ce charabia ? »

Mais j’étais moins affirmatif : qu’est-ce qui était plus important, la tranquillité de ces types ou la sécurité des enfants ? Est-ce que leurs parents n’avaient pas le droit de savoir qu’il y avait un pédophile dans le coin, les femmes, un ancien violeur à proximité ? Je sais ce que Liv m’aurait objecté : « Bon sang, Henry, tout le monde a le droit à une seconde chance ! Ils ont fait leur temps… » Mais je n’en étais plus si sûr.

Ce dont j’étais sûr, en revanche, c’est qu’il y avait un paquet de gens qui se délectaient de colporter ce genre de rumeurs, des gens bien moins concernés par la sécurité des mômes que par le délicieux poison de la médisance déguisée en vertu.

J’ai hésité, considéré l’avant du magasin où la pluie ruisselant sur les carreaux projetait des cordes noires et miroitantes sur le plancher.

« Ça mérite quand même qu’on aille jeter un coup d’œil, vous ne croyez pas ?

— Qu’on aille jeter un coup d’œil à quoi ? a dit Kayla.

— À la bicoque pourrie de ce connard », ai-je lâché froidement.

Un volet a battu quelque part et tout le monde a sursauté en même temps.

« T’es sérieux ?

— Jeter un œil comment ? a voulu savoir Johnny.

— En entrant chez lui pendant qu’il est pas sur l’île, pardi, a répliqué Charlie d’une voix atone.

— Vous me faites marcher, là, a suggéré Kayla.

— PUTAIN, KAYLA, EST-CE QUE TU CROIS QU’ON A ENVIE DE PLAISANTER DANS UN MOMENT PAREIL ? » C’était Charlie, sa voix pleine d’une fureur si inhabituelle chez lui que nous avons tous tressailli.

J’ai vu Kayla baisser la tête de confusion.

« Alors ? a dit Charlie. Qui est pour ? »

Il a levé la main ; je l’ai imité. Johnny a suivi après un instant d’hésitation. Kayla a vigoureusement secoué la tête en signe de dénégation, les yeux baissés vers la table.

« Trois contre un, a décrété Charlie. On peut pas faire ça ce soir. On ira demain… On attendra qu’il soit sur le continent. (Taggart bossait dans une casse de Mount Vernon.) On se démerde pour rentrer plus tôt du bahut. Johnny, tu surveilleras l’arrivée des ferries ; Henry et moi, on se charge d’aller là-bas…

— En espérant que la police aura fait le boulot avant vous », a commenté Kayla d’un ton glacial.

Le téléphone portable de Johnny a choisi ce moment pour vibrer au fond de sa poche et il l’a sorti ni une ni deux pour consulter ses messages, comme si nous étions au milieu d’un bavardage amical. L’écran a éclairé ses traits pâles par en dessous.

« Putain de merde ! s’est-il exclamé.

— Qu’est-ce qu’il y a ? » a demandé Charlie.

Dans la lueur de l’écran, j’ai nettement vu Johnny me zieuter en douce.

« Je le crois pas ! »

Kayla s’est penchée sur l’écran et je l’ai vue pâlir, non sans m’avoir lancé à son tour une œillade furtive. La trouille a siphonné mon estomac.

« Qu’est-ce qu’il y a, Johnny ? »

Il a levé les yeux vers moi, confus.

« On vient de m’envoyer ça : ça circule sur les réseaux sociaux, apparemment… »

Johnny a retourné son appareil pour nous le présenter et Charlie et moi nous nous sommes penchés sur l’écran, épaule contre épaule. J’ai sursauté. Une page Facebook. Une page avec ma photo. J’ai avalé ma salive… Prise à mon insu par un téléphone, de loin — mais j’étais aisément reconnaissable. J’avais une sale tronche sur cette image, la tête d’un gus qui a des trucs à se reprocher. Le regard fuyant, hostile, du mec pas clair du tout. Je rentrais le cou dans les épaules sous la pluie battante. Et, surtout, j’étais tenu par deux policiers.

Elle avait de toute évidence été prise sur le chemin menant à la plage après mon irruption sur celle-ci. Mais par qui ? La page s’intitulait sobrement : « Je suis un assassin ». Et il y avait déjà une avalanche de posts :

je l’ai toujours trouvé chelou ce mec

il a été interogé par la police tout l’am

un mec élevés par deux goudous

comment vous pouvez accuser quelqu’un sans preuve ? Vous devriez avoir honte

toujours été un conard arogant, il calculé personne

pas de fumée sans feu

Naomi était une meuf géniale. Ça me donne envie de gerber

je le crois pas, les keufs l’ont relaché

arrêtez vos délires merde l’enquête fait que commencer !

vous êtes des abrutis irresponsables

J’ai compté une quarantaine de posts du même acabit avant de dire : « C’est bon, ça suffit. » Johnny s’est empressé d’éteindre. « Bande de connards, a-t-il lâché.

— Tu dois répondre à ces crétins ! a dit Charlie.

— S’il le fait, il est foutu, a dit Kayla.

— S’il le fait pas aussi », a dit Johnny.

Était-ce le début d’une campagne de cyberintimidation ? Cette perspective me terrifiait plus que n’importe quelle menace physique. On a tous en tête ces histoires de collégiens poussés au suicide parce qu’ils étaient gays, différents — ou pas assez méchants pour pouvoir se défendre dans la jungle de leur bahut. Dans la plupart des cas, ceux qui les ont poussés dans la tombe ne ressentent pas la moindre culpabilité ; et eux, me suis-je dit, ne venaient pas de perdre l’être aimé. J’ai soudainement eu conscience d’être infiniment vulnérable, fragile comme une porcelaine en cet instant précis. Comment allais-je pouvoir résister à un tel tsunami de bêtise, de malveillance et de cruauté s’il survenait ? Je me sentais aux abois. Je me suis rappelé avoir lu quelque part qu’un million d’enfants et d’adolescents avaient été harcelés, menacés, avaient fait l’objet de commentaires haineux ou été soumis à d’autres formes d’intimidation et de cruauté sur Facebook l’année passée. Les discours de haine se propageaient comme la flamme sur l’essence au sein du réseau social.

J’ai cherché leurs regards dans l’obscurité. J’étais terrifié.

« J’ai peur », ai-je dit.

Ma voix avait tremblé. Kayla s’est penchée en avant, les coudes sur la table, soudain radoucie, et elle a pris mes deux mains dans les siennes. Les a pressées.

« On est là…

— On sera toujours là, mec, a renchéri Johnny. Les autres, on s’en tape, pas vrai ?

Mon semblable, mon frère , a répété Kayla.

— À partir de maintenant, on doit s’organiser, a décrété Charlie. On doit faire gaffe à tout ce qu’on dira aux autres, à tout ce qu’on fera. Aujourd’hui, c’est Henry qui est dans l’œil du cyclone, mais peut-être que demain ce sera nous. Et il faut aussi faire gaffe avec les textos et les téléphones. Ces enfoirés de flics pourraient très bien mettre Henry sur écoute. À partir de ce soir, tout ce qu’on a à se dire, on se le dit de vive voix, pigé ? »

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