Bernard Minier - Glacé

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Glacé: краткое содержание, описание и аннотация

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Prix du meilleur roman francophone au Festival Polar de Cognac 2011
Prix de l’Embouchure 2012 Décembre 2008, dans une vallée encaissée des Pyrénées. Au petit matin, les ouvriers d’une centrale hydroélectrique découvrent le cadavre d’un cheval sans tête, accroché à la falaise glacée.
Le même jour, une jeune psychologue prend son premier poste dans le centre psychiatrique de haute sécurité qui surplombe la vallée.
Le commandant Servaz, 40 ans, flic hypocondriaque et intuitif, se voit confier cette enquête, la plus étrange de toute sa carrière. Pourquoi avoir tué ce cheval à 2 000 mètres d’altitude ? Serait-ce, pour Servaz, le début du cauchemar ?
Une atmosphère oppressante, une intrigue tendue à l’extrême, une plongée implacable dans nos peurs les plus secrètes, ce premier roman est une révélation !

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— Papa, tu m’écoutes ?

— Oui, bien sûr.

— Tu n’oublieras pas ma liste, hein ?

Il la rassura sur ce point. Puis il lui proposa d’aller prendre un verre dans un café, place du Capitole. À sa grande surprise, elle demanda une bière. Jusqu’à présent, elle commandait des Coca light. Servaz prit brutalement conscience que sa fille avait dix-sept ans et qu’il continuait à la regarder, malgré l’évidence anatomique, comme si elle en avait cinq de moins. Peut-être était-ce à cause de cette myopie qu’il ne savait plus très bien comment s’y prendre avec elle depuis quelque temps. Son regard tomba de nouveau sur le bleu à sa pommette. Il épia sa fille un instant. Elle avait les yeux cernés et elle les baissait sur son verre de bière avec un regard triste. Tout à coup, les questions affluèrent. Qu’est-ce qui la rendait triste ? De qui attendait-elle un coup de fil à 1 heure du matin ? Qu’est-ce que c’était que cet hématome sur sa joue ? Des questions de flic, se dit-il. Non : des questions de père…

— Ce bleu, dit-il. Tu t’es fait ça comment ?

Elle leva les yeux.

— Quoi ?

— Ce bleu à ta pommette… ça vient d’où ?

— Euh… je me suis cognée. Pourquoi ?

— Cognée où ?

— C’est important ?

Le ton était cinglant. Il ne put s’empêcher de rougir. C’était plus facile d’interroger un suspect que sa propre fille.

— Non, dit-il.

— Maman dit que ton problème, c’est que tu vois le mal partout. Déformation professionnelle.

— Elle a peut-être raison.

Ce fut à son tour de baisser les yeux sur sa bière.

— Je me suis levée dans le noir pour aller pisser et je me suis pris une porte. Ça te va comme réponse ?

Il la dévisagea en se demandant s’il devait la croire. C’était une explication plausible, lui-même s’était déjà ouvert le front de cette façon, en pleine nuit. Cependant, il y avait quelque chose dans le ton et l’agressivité de la réponse qui le mettait mal à l’aise. Ou bien se faisait-il des idées ? Pourquoi voyait-il si clair en général dans les personnes qu’il interrogeait, et pourquoi sa propre fille lui demeurait-elle si opaque ? Et, plus globalement, pourquoi était-il comme un poisson dans l’eau lorsqu’il enquêtait et si inapte aux rapports humains ? Il savait ce qu’un psy aurait dit. Il lui aurait parlé de son enfance…

— Si on allait au cinéma ? dit-il.

Ce soir-là, après avoir mis un plat cuisiné dans le micro-ondes et avalé un café (il s’aperçut trop tard qu’il n’en avait plus et dut ressortir un vieux pot de café soluble périmé), il se replongea dans la biographie de Julian Alois Hirtmann. La nuit était tombée sur Toulouse. À l’extérieur, il ventait et il pleuvait mais dans son bureau régnait la musique de Gustav Mahler ( Sixième Symphonie ) montant du salon et une intense concentration favorisée par l’heure tardive et la pénombre que trouaient seulement une petite lampe de travail et l’écran lumineux de son PC. Servaz avait ressorti son carnet et il continuait de prendre des notes. Elles noircissaient déjà plusieurs pages. Tandis que le son des violons s’élevait du living-room, il se replongea dans la carrière du tueur en série. Le juge suisse ayant demandé une expertise psychiatrique pour établir sa responsabilité pénale, les experts désignés avaient conclu, après une longue série d’entretiens, à « l’irresponsabilité totale », invoquant des crises délirantes, des hallucinations, l’usage intensif de stupéfiants ayant altéré le jugement et renforcé la schizophrénie du sujet et une absence totale d’empathie — ce dernier point étant incontestable, même pour Servaz. Selon les termes du rapport, leur patient n’avait pas « les moyens psychiques de contrôler ses actes, ni le degré de liberté intérieure permettant de choisir et de décider ».

À en juger par les données que Servaz put consulter sur certains sites suisses de psychiatrie légale, les experts désignés avaient la nostalgie d’une méthodologie scientifique laissant peu de place à l’interprétation personnelle : ils avaient soumis Hirtmann à une batterie de tests standardisés, expliquant s’être appuyés sur le DSM-IV, le manuel statistique des désordres mentaux, et Servaz se demanda si Hirtmann ne connaissait pas ce manuel au moins aussi bien qu’eux au moment des tests.

Toutefois, reconnaissant la dangerosité du sujet, ils avaient recommandé une mesure de sûreté et le placement dans un établissement spécialisé « pour une durée indéterminée ». Hirtmann avait séjourné dans deux hôpitaux psychiatriques helvètes avant d’atterrir à l’Institut Wargnier. Il n’était pas le seul pensionnaire de l’unité A venu de l’étranger, car l’Institut, établissement unique en Europe, représentait la première tentative de prise en charge psychiatrique effectuée dans le cadre d’un futur espace judiciaire européen. Servaz fronça les sourcils en lisant ces mots : qu’est-ce que cela pouvait bien vouloir dire, alors que les justices européennes affichaient de telles différences en matière de lois, de durées des peines et de budgets, celui de la France étant par habitant la moitié de celui de l’Allemagne, des Pays-Bas ou même du Royaume-Uni ?

Se levant pour prendre une bière dans le frigo, il réfléchit : il y avait une contradiction évidente entre la personnalité socialement intégrée, professionnellement reconnue du Hirtmann décrit par la presse et celle ténébreuse, en proie à des fantasmes de meurtre incontrôlés et à une jalousie pathologique, établie par les experts. Jekyll et Hyde ? Ou bien Hirtmann avait-il réussi, grâce à ses talents de manipulateur, à échapper à la prison ? Servaz aurait volontiers parié pour la seconde hypothèse. Il était convaincu que, lorsqu’il était apparu pour la première fois devant eux, le Suisse savait très exactement comment il devait se comporter et ce qu’il devait dire aux experts. Cela voulait-il dire qu’eux-mêmes allaient être confrontés à un acteur et à un manipulateur hors pair ? Comment le percer à jour ? Le psychologue envoyé par la gendarmerie en serait-il capable quand trois experts suisses s’étaient fait rouler dans la farine ?

Servaz se demanda ensuite quel raisonnement pouvait bien mener d’Hirtmann à Lombard. Le seul lien évident était la géographie. Hirtmann s’en était-il pris au cheval par hasard ? L’idée lui était-elle venue en passant devant le centre équestre ? Le haras se trouvait à l’écart des principales voies de communication de la vallée. Hirtmann n’avait aucune raison de se trouver là. Et si c’était lui qui avait tué le cheval, pourquoi les chiens n’avaient-ils pas senti sa présence ? Et pourquoi n’en avait-il pas profité pour s’enfuir ? Comment avait-il déjoué les systèmes de sécurité de l’Institut ? Chaque question en entraînait une nouvelle.

Soudain, Servaz pensa à quelque chose de différent : sa fille avait les yeux cernés et un regard triste. Pourquoi ? Pourquoi avait-elle l’air si triste et si fatiguée ? Elle avait répondu au téléphone à 1 heure du matin. De qui attendait-elle un coup de fil ? Et ce bleu à la pommette : les explications de Margot étaient loin de l’avoir convaincu. Il en parlerait à sa mère.

Servaz continua à fouiller l’existence de Julian Hirtmann jusqu’au petit matin. Quand il alla s’allonger, ce dimanche 14 décembre, ce fut avec l’impression d’avoir entre les mains les pièces de deux puzzles différents : aucune ne s’emboîtait.

Sa fille avait les yeux cernés et un regard triste. Et elle avait un bleu à la pommette. Qu’est-ce que cela signifiait ?

Ce soir-là, Diane Berg pensait à ses parents. Son père était un homme secret, un bourgeois, un calviniste rigide et distant tel que la Suisse en produisait avec la même facilité qu’elle fabriquait du chocolat et des coffres-forts. Sa mère vivait dans un monde à elle, un monde secret et imaginaire où elle entendait la musique des anges et dont elle était le centre et la raison d’être — son humeur évoluant en permanence entre l’euphorie et la dépression. Une mère bien trop occupée d’elle-même pour prodiguer à ses enfants autre chose qu’une affection au compte-gouttes, et Diane avait très tôt appris que le monde bizarre de ses parents n’était pas le sien.

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