Bernard Minier - Glacé

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Glacé: краткое содержание, описание и аннотация

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Prix du meilleur roman francophone au Festival Polar de Cognac 2011
Prix de l’Embouchure 2012 Décembre 2008, dans une vallée encaissée des Pyrénées. Au petit matin, les ouvriers d’une centrale hydroélectrique découvrent le cadavre d’un cheval sans tête, accroché à la falaise glacée.
Le même jour, une jeune psychologue prend son premier poste dans le centre psychiatrique de haute sécurité qui surplombe la vallée.
Le commandant Servaz, 40 ans, flic hypocondriaque et intuitif, se voit confier cette enquête, la plus étrange de toute sa carrière. Pourquoi avoir tué ce cheval à 2 000 mètres d’altitude ? Serait-ce, pour Servaz, le début du cauchemar ?
Une atmosphère oppressante, une intrigue tendue à l’extrême, une plongée implacable dans nos peurs les plus secrètes, ce premier roman est une révélation !

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Cette nuit du 21 juin, Hirtmann avait obligé l’amant et sa femme à se dévêtir et à s’allonger sur un lit du sous-sol, puis à boire du champagne jusqu’à ce qu’ils fussent ivres tous les deux. Il avait ensuite ordonné à l’amant de vider un magnum sur le corps d’Alexia étendue tremblante sur le lit, tout en répandant lui-même du champagne sur le corps de son amant. Ces libations terminées, il avait tendu à l’amant un des gadgets qui traînaient en ces lieux : l’objet ressemblait à une grosse perceuse électrique dont on aurait remplacé la mèche par un godemiché. De tels instruments, pour étranges qu’ils paraissent au commun des mortels, ne sont pas rares dans les boutiques spécialisées, et les invités des soirées des bords du lac en faisaient occasionnellement usage. Dans l’après-midi, Hirtmann avait soigneusement bricolé l’instrument, de telle sorte qu’en cas d’examen les fils électriques dénudés apparussent comme un défaut purement accidentel à un expert suspicieux. Il avait aussi remplacé le disjoncteur en parfait état de marche de son tableau électrique par un de ces disjoncteurs de contrefaçon totalement inefficaces qui circulent sur les marchés parallèles. Lorsque l’amant de sa femme eut introduit l’objet ruisselant dans le sexe de sa maîtresse, Hirtmann, sa main gantée de caoutchouc isolant, brancha l’appareil. Le résultat ne se fit pas attendre, le champagne étant visiblement un bon conducteur. Et Hirtmann aurait sans doute pris un plaisir très vif à contempler les corps secoués par des tremblements incontrôlables, poils et cheveux hérissés comme de la limaille de fer sur un aimant, si n’était intervenu à ce moment le « concours de circonstances » dont avait parlé Ziegler.

Du fait du disjoncteur défectueux, aucune coupure n’aurait pu sauver les deux amants de l’électrocution, la surtension eut toutefois une conséquence qu’Hirtmann n’avait pas prévue : elle déclencha le système d’alarme de la maison. Le temps qu’Hirtmann se ressaisisse et la diligente police suisse, alertée par le hurlement puissant de la sirène et par le voisinage, était à sa porte.

Le procureur n’avait pas perdu tout sang-froid pour autant. Comme il avait prévu de le faire un peu plus tard dans la soirée, il avait décliné son identité et sa qualité de magistrat et annoncé, effondré et confus, qu’un tragique accident venait de se produire au sous-sol. Puis il invita, honteux et bouleversé, les agents de police à descendre à la cave. C’est alors qu’intervint le deuxième concours de circonstances pour faire cesser la sirène — et paraître avoir secouru les amants —, Hirtmann avait été contraint de couper tardivement le courant ; le gendarme Christian Gander, de la police cantonale de Genève, déclara que, lorsque son collègue et lui-même étaient entrés dans la sinistre cave, l’une des victimes était encore vivante. C’était la femme d’Hirtmann, Alexia. Dans la lueur des torches, elle se réveilla soudain et elle eut le temps de désigner son bourreau d’un air terrifié avant de s’écrouler définitivement. Les deux gendarmes mirent alors le géant en joue et le menottèrent, malgré ses protestations et ses menaces. Puis ils passèrent deux appels : le premier aux secours, le second à la brigade criminelle de Genève. Arrivés sur les lieux quinze minutes plus tard, les renforts se livrèrent à une fouille systématique et trouvèrent assez rapidement le pistolet automatique — chargé et cran de sûreté ôté — glissé sous un meuble. Hirtmann fut emmené et une équipe de l’identité judiciaire appelée à son tour en renfort. L’analyse des restes du dîner devait démontrer que le procureur assassin avait aussi drogué ses victimes.

Ce furent des documents et des coupures de presse trouvés un peu plus tard dans le bureau d’Hirtmann qui firent le lien entre lui et une vingtaine de disparitions de jeunes femmes survenues au cours des quinze dernières années et jamais résolues. Tout à coup, l’affaire prenait une autre dimension : on passait d’un drame passionnel à un serial killer. L’ouverture d’un coffre à la banque permit d’exhumer plusieurs classeurs remplis de coupures de presse ; elles concernaient d’autres disparitions dans cinq pays : les Alpes françaises, les Dolomites, la Bavière, l’Autriche et la Suisse. Au total, une quarantaine de cas étalés sur vingt-cinq ans. Aucune de ces disparitions n’avait jamais été élucidée. Bien entendu, Hirtmann prétendit qu’il s’était intéressé à ces affaires d’un point de vue purement professionnel et il fit même preuve d’un certain sens de l’humour en déclarant qu’il soupçonnait ces jeunes femmes d’être les victimes d’un seul et même tueur. Ces derniers dossiers furent toutefois juridiquement disjoints de la première affaire — dont ils différaient tant par le mobile que par la nature même du crime.

À l’audience, Hirtmann révéla enfin sa vraie nature. Loin de chercher à minimiser ses penchants, il les étala au contraire avec complaisance. Une série de scandales retentissants éclata au cours du procès, car plusieurs membres du tribunal et de la bonne société genevoise avaient participé à ses soirées. Hirtmann donna leurs noms en pâture avec délectation, ruinant un nombre incalculable de réputations. L’affaire devint un séisme politico-criminel sans précédent mêlant sexe, drogue, argent, justice et médias. De cette période subsistaient de nombreuses photos parues dans la presse du monde entier et légendées : La maison de l’horreur (où l’on voyait la grande maison des bords du lac avec sa façade couverte de lierre), Le monstre sortant du tribunal (où Hirtmann apparaissait revêtu d’un gilet pare-balles et protégé par des policiers qu’il dépassait d’une bonne tête), Genève prise dans la tourmente, Untel accusé d’avoir participé aux orgies Hirtmann , etc.

Au cours de ses pérégrinations virtuelles, Servaz constata que certains internautes vouaient un véritable culte à Hirtmann. De nombreux sites lui étaient consacrés, la plupart le présentant non comme un fou criminel mais plutôt comme l’emblème du sadomasochisme ou — sans rire — de la volonté de puissance , comme un astre incandescent de la galaxie satanique ou même comme un surhomme nietzschéen et rock . Les forums s’avérèrent pires. Même lui, Servaz, en sa qualité de policier, n’aurait jamais imaginé qu’il y avait autant de dingos en circulation. Des individus s’affublant de pseudos aussi grotesques que 6-BORG, SYMPATHY FOR THE DEVIL ou DÉESSE KALI se répandaient en théories aussi fumeuses que leurs identités de contrefaçon. Servaz se sentit déprimé par tous ces univers de rechange, tous ces forums, tous ces sites. Il se dit qu’auparavant tous ces cinglés se seraient crus les seuls de leur espèce et qu’ils se seraient terrés dans leur coin. Aujourd’hui, grâce aux moyens de communication modernes, lesquels communiquent d’abord la sottise et la folie et — plus parcimonieusement — la connaissance, ils découvraient qu’ils n’étaient pas seuls, entraient en contact, et cela les confortait dans leur dinguerie. Servaz se rappela ce qu’il avait dit à Marchand et rectifia mentalement : la folie était bien une épidémie — mais ses deux vecteurs préférés étaient les médias et Internet.

Il se souvint brusquement du message de sa fille lui demandant s’il pourrait se libérer le samedi. Il regarda sa montre : 1 h 07. Samedi, c’était aujourd’hui. Servaz hésita. Puis il composa le numéro pour lui laisser un message sur son répondeur.

— Allô ?

Il tiqua. Elle avait répondu immédiatement — d’une voix si différente de celle qu’elle avait d’ordinaire qu’il se demanda s’il ne s’était pas trompé de numéro.

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