Bernard Minier - Sœurs

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Sœurs: краткое содержание, описание и аннотация

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Pauvres âmes déchues. Il a fallu que je vous tue…
Mai 1993. Le jeune Martin Servaz, qui vient d’intégrer la PJ de Toulouse, participe à sa première enquête. Très vite, il s’intéresse à Erik Lang, célèbre auteur de romans policiers à l’œuvre aussi cruelle que dérangeante.
Les deux sœurs n’étaient-elles pas ses fans ? L’un de ses plus grands succès ne s’appelle-t-il pas La Communiante ?… L’affaire connaît un dénouement inattendu et violent, laissant Servaz rongé par le doute : dans cette enquête, estime-t-il, une pièce manque, une pièce essentielle.
Février 2018. Une épouse, deux sœurs, trois communiantes… et si l’enquête de 1993 s’était trompée de coupable ?
Pour Servaz, le passé, en resurgissant, va se transformer en cauchemar. Un cauchemar écrit à l’encre noire.
Peur, soumission, mensonges, manipulation Le nouveau thriller de Bernard Minier

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Servaz ne dit rien, il laisse venir. Lang a les yeux embués.

— Alors, je décide d’aller faire un saut à cette expo. Je suis à cent lieues de me douter de ce qui m’attend… Elle s’appelle Brisures, Fissures, Fractures . Bon, le genre de métatexte pompeux qu’on vous sert avec l’art contemporain et l’architecture, des concepts fumeux, mal digérés, servis avec une sauce indigeste à destination des gogos. Mais l’expo, c’était autre chose… J’ai cru devenir fou. Ces photos… c’était comme si je les avais prises moi-même. Je passais de l’une à l’autre et je ne pouvais empêcher mes larmes de couler. Toutes les photos avaient le même thème : des serpents et des croix. Tantôt, c’étaient des écailles en gros plan et l’ombre de la croix dessus, tantôt une église photographiée de l’intérieur et, sur l’un des vitraux, se profilait une forme serpentine. La netteté et la profondeur de ces noirs et de ces blancs étaient étonnantes, des cieux très sombres, des effets d’orage — et je me suis dit qu’elle devait utiliser des filtres rouges pour ses photos en noir et blanc. Il y avait aussi des ombres bizarres sur les clichés. Cette femme avait créé des ombres qu’aucun objet ou être vivant connu n’aurait pu projeter. Je ne sais pas comment elle faisait ça — peut-être des parapluies sur lesquels plusieurs sources de lumière rebondissaient —, mais tout était d’une intensité rare, tout était oppositions et contrastes. J’avais la sensation d’avoir trouvé mon âme sœur… J’ai demandé à rencontrer la photographe, on m’a dit qu’elle n’était pas là et qu’elle ne viendrait pas. Je me suis étonné. C’était pourtant le vernissage de sa première expo. On m’a expliqué qu’elle fuyait la lumière et les mondanités. Plus on me parlait d’elle, plus elle me fascinait. Il y avait néanmoins un portrait, un seul, sur le catalogue. Dès que j’ai posé les yeux dessus, j’ai eu un coup au cœur. Cette femme, il me la fallait .

Sa voix tremble à présent — et Servaz se dit qu’il est impossible de feindre une telle émotion.

— J’ai déclaré que je voulais acheter plusieurs photos. Toutes celles qui n’avaient pas déjà été vendues. Le galeriste a eu l’air très abattu. Il m’a expliqué qu’elles n’étaient pas à vendre. L’artiste avait expressément demandé à ce qu’elles soient brûlées une fois l’expo terminée, c’était la condition pour qu’elle ait lieu. Cette perspective m’a rendu fou. On ne pouvait pas brûler ces photos, c’était impossible ! je lui ai dit. Il a secoué la tête, découragé. Il était bien d’accord avec moi, il avait lui-même tout tenté pour la convaincre de n’en rien faire, mais elle s’était montrée intransigeante.

Il marque une pause, consulte brièvement sa montre et, brusquement, Servaz se demande si ce n’est pas une tactique pour gagner du temps, comme d’autres se murent dans le silence : noyer celui qui vous auditionne sous un flot de détails sans rapport avec l’affaire.

— Bref, à force d’insister, j’ai fini par obtenir son adresse : un squat abritant un collectif d’artistes, je m’y suis rendu avec la boule au ventre. Je ne savais pas comment elle allait réagir. Et puis, je l’ai vue … Elle avait dans la quarantaine, ses cheveux avaient prématurément viré au gris mais on devinait qu’elle avait été très belle et elle l’était encore. Surtout, je ne sais pas comment l’expliquer, je sais que ça ressemble à une mauvaise fiction, mais, dès le premier regard, j’ai su que c’était la femme que j’avais attendue toute ma vie.

À présent lancé, Lang évoque cette rencontre avec une loquacité déconcertante. Comment il essaie de convaincre Amalia de ne pas brûler ses photos, comment il lui dit qu’il veut les acheter, là, au milieu de ce joyeux foutoir qu’est ce collectif d’artistes qui paraît tout droit sorti des années 1960, comment elle se montre aussi intransigeante avec lui qu’avec le directeur de la galerie, comment elle lui répète obstinément qu’elles ne sont pas à vendre.

Elle ne semble nullement impressionnée par sa personne — ni par son statut d’auteur. Probablement considère-t-elle qu’il n’est pas un artiste, mais juste un faiseur, il ne peut pas lui jeter la pierre. Et plus elle parle, plus il se sent irrésistiblement attiré par elle. Il est en train de tomber amoureux. Éperdument amoureux. Il y a quelque chose chez elle de si familier, qui éveille en lui des émotions très anciennes.

— Vous n’avez jamais ressenti ça ? Être devant une femme — pas la plus belle, pas forcément celle qui attire le plus l’attention, mais c’est comme si les traits de cette femme, sa silhouette, sa façon de bouger, de parler, de rire, étaient inscrits depuis toujours dans votre mémoire à long terme, alors que c’est la première fois que vous la voyez… Comme si elle vous évoquait à maints égards quelque chose qui était enfoui en vous, qui attendait de se réveiller…

Il continue. Il en est au point où il sait qu’il veut cette femme. Ça ne lui est jamais arrivé auparavant mais il le sait. Il la veut dans sa vie. Pour la vie … Il lui fait la cour pendant des semaines, des mois. Il ne ménage pas sa peine. Il pense à elle tout le temps, de l’instant où il se lève à celui où il se couche. Il vient avec des fleurs, du vin, des chocolats — et même un Hasselblad racheté à un amateur. Il l’invite à dîner chez Sarran , l’emmène à l’opéra, au cinéma, en balade dans la campagne environnante. Jusqu’au jour où, enfin, elle lui cède. Ce jour-là, elle vient chez lui, elle sonne à sa porte, elle a un paquet à la main. Elle a brûlé toutes ses photos, comme elle l’avait dit. Toutes sauf une. La première qu’il a vue. Le serpent dans le trou. Et elle lui en fait cadeau. Elle entre, lui demande où est la chambre et, dix minutes plus tard, elle est nue dans son lit.

— Elle a emménagé chez moi au bout de six mois, et puis on s’est mariés. Amalia, dit-il en conclusion, très ému, ça a été mon plus beau triomphe.

C’est le mot qu’il emploie. Triomphe . Servaz ne dit rien. Il hoche la tête imperceptiblement, comme pour dire qu’il respecte, qu’il comprend. Il est temps de faire une pause.

— Vous avez faim ? dit-il. On va vous apporter un repas…

— J’ai soif surtout.

— Samira, apporte un verre d’eau à M. Lang.

— Ce collectif d’artistes, dit Servaz après la pause, vous pouvez m’en parler ?

Il en parle. Il est étonnamment loquace. Rarement suspect s’est montré si coopératif. Le squat, explique-t-il, existe toujours. C’est un truc basé sur l’autogestion. Bien sûr, sans les subventions de la mairie, ils auraient disparu depuis longtemps, selon lui. Lang retrouve son ton arrogant. C’est très pluridisciplinaire, très bordélique, si on veut son avis. Des gens qui sont passés par les Beaux-Arts, des autodidactes, des fumistes et quelques talents. Amalia avait coupé les ponts avec cette époque de sa vie, le seul lien qu’elle en gardait était une amie.

— Une amie ? fait écho Servaz.

— Une artiste qui travaillait au sein du collectif. Elle s’appelle Lola Szwarzc.

— À quoi elle ressemble ?

Lang lui en brosse le portrait. C’est net, précis, il n’est pas auteur pour rien. Servaz la reconnaît d’emblée : la femme du cimetière .

2.

Dimanche

Le squat

Servaz leva les yeux vers le tag au-dessus du porche :

LÉZARD PLASTIQUE

Les lettres dessinaient des serpents de couleur enchevêtrés, saturés de jaunes, de rouges, de bleus, avec des bordures blanches, sur la pierre ocre du vieux mur. Elles réveillaient la noble mais décrépite façade avec leur explosion polychrome.

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