Bernard Minier - Sœurs

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Sœurs: краткое содержание, описание и аннотация

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Pauvres âmes déchues. Il a fallu que je vous tue…
Mai 1993. Le jeune Martin Servaz, qui vient d’intégrer la PJ de Toulouse, participe à sa première enquête. Très vite, il s’intéresse à Erik Lang, célèbre auteur de romans policiers à l’œuvre aussi cruelle que dérangeante.
Les deux sœurs n’étaient-elles pas ses fans ? L’un de ses plus grands succès ne s’appelle-t-il pas La Communiante ?… L’affaire connaît un dénouement inattendu et violent, laissant Servaz rongé par le doute : dans cette enquête, estime-t-il, une pièce manque, une pièce essentielle.
Février 2018. Une épouse, deux sœurs, trois communiantes… et si l’enquête de 1993 s’était trompée de coupable ?
Pour Servaz, le passé, en resurgissant, va se transformer en cauchemar. Un cauchemar écrit à l’encre noire.
Peur, soumission, mensonges, manipulation Le nouveau thriller de Bernard Minier

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Les parents se tenaient l’un près de l’autre, sur deux chaises face au bureau du légiste, mais sans se toucher — et Servaz se demanda si leur couple résisterait à ce double deuil.

Klas ne semblait guère travaillé par ce genre de considérations. Il avait vu trop de cadavres, trop de violence, trop de chagrin, réel ou simulé. Il était assis derrière un bureau sur lequel ne traînait aucun objet qui pût évoquer la mort — de ceux qu’on trouve dans les hôpitaux, sur les tables de travail des grands spécialistes : cerveaux, poumons ou cœurs en résine.

Au contraire, dans la serre ensoleillée transformée en bureau, avec sa verrière sale et ses grands vitraux de couleur, c’était la vie même qui croissait de toutes parts. Sur le mobilier, comme suspendue aux poutres métalliques : une jungle de plantes exotiques en pots qui se déployait, envahissait tout l’espace, dispensant une odeur de terre nourricière et d’humus. Des pots étaient même posés sur la table en chêne du légiste, près du gros téléphone et du Rolodex. Servaz lut quelques étiquettes : Dracula chimaera (une orchidée), Chamaecrista fasciculata (une sorte de fougère), Dionaea muscipula (un attrape-mouche ?). Néanmoins, il trouva que cela sentait quelque peu la décomposition sous la verrière, l’invincible cycle de la nature : mort et renaissance.

— Allons-y, fit Klas en se levant.

Servaz vit les parents des deux jeunes filles rentrer un peu plus la tête dans les épaules. Le petit légiste les précéda le long d’un couloir en pierre grise qui évoquait les entrailles d’une forteresse, poussa une porte métallique, actionna un interrupteur, et ils pénétrèrent dans une pièce carrelée et froide éclairée par des néons. Un des murs était entièrement tapissé de tiroirs frigorifiques en acier brillant. Klas consulta les cartons d’identification glissés dans les porte-étiquettes, puis il ouvrit l’une des portes et ramena le long tiroir à lui dans un discret cliquetis de roulements à billes. Il fit signe aux parents de s’approcher.

— Ne vous attardez pas, conseilla-t-il. Ça ne sert à rien. Il vaut mieux se souvenir d’elles comme elles étaient avant. Je veux simplement que vous les regardiez le temps de les reconnaître.

Le père acquiesça, la mère paraissait statufiée.

Klas souleva le drap.

C’était Alice, pas de doute… Le légiste la découvrit jusqu’en haut des seins. Servaz remarqua que la jeune femme avait une tache de naissance caractéristique près de l’épaule gauche. Elle avait l’air de dormir. Les deux parents opinèrent presque simultanément. Klas remonta le drap.

Il ouvrit un autre tiroir.

Souleva à nouveau le drap — et Servaz, les dents serrées, anticipa la réaction qui allait suivre.

Un hoquet d’horreur étouffé de la part de la mère, un brusque mouvement de recul chez le père — puis des sanglots. Servaz nota qu’ils détournaient rapidement le regard d’Ambre défigurée. La bouche pincée par une grimace, le père confirma d’un coup de menton et tourna le dos à la civière et à ses filles pour prendre sa femme dans ses bras.

— Vous confirmez donc qu’il s’agit bien d’Ambre et Alice Oesterman, vos deux filles ? questionna Klas d’un ton bureaucratique.

Servaz murmura un « Je suis désolé » et fila respirer l’air du dehors, maudissant Kowalski qui l’avait envoyé seul ici.

À l’extérieur, il se sentit brusquement épuisé. Il alluma une cigarette, la fuma en suivant des yeux deux jeunes filles qui passaient sur le trottoir opposé. Elles riaient, elles l’arpentaient à grandes enjambées comme si la ville leur appartenait. Il ferma les yeux. Tira sur sa cigarette et écouta. La rumeur de la ville. Les klaxons, les scooters, le bourdonnement régulier de la circulation, les cloches d’une église, un pigeon sur un toit, des bribes de musique… La vie même.

En fin d’après-midi, Gambier, le procureur de la République, s’exprima devant un parterre réduit de journalistes. Il évoqua deux jeunes étudiantes, parla de premières constatations, de robes de communiante — Servaz vit Kowalski se crisper à cette évocation —, mais passa sous silence les deux croix, celle absente et celle présente. En ressortant, Kowalski prit Martin à part :

— Rentre au bureau et lis ce fichu bouquin. Vois s’il y a d’autres points communs. Si le meurtrier s’en est vraiment inspiré. S’il y a quelque chose dans ce putain de livre. C’est toi l’intellectuel du groupe, ajouta-t-il en tapotant sur son épaule et en lui tendant le sachet à scellé contenant l’exemplaire trouvé dans la chambre d’Ambre.

Servaz devina à quoi Kowalski faisait allusion. À ses cheveux longs, à ses études de lettres, à ses grandes phrases, au fait que les vieux briscards du service redoutaient et méprisaient en même temps sa cervelle trop pleine.

— Il serait peut-être intéressant de savoir qui a eu accès à la chambre d’Ambre à part les parents, dit-il soudain. Le meurtrier était-il au courant que les deux sœurs étaient fans d’Erik Lang ? Et qu’Ambre avait La Communiante dans sa chambre ? Ça ne peut pas être une coïncidence.

— Il y a au moins une personne qui le savait, dit Kowalski.

— Oui : Erik Lang.

Il était 20 h 30 quand Servaz quitta le SRPJ. Il n’y avait plus la moindre trace d’humidité ; c’était une agréable soirée de mai qui jetait les Toulousains dans les rues, aux terrasses des cafés. Le ciel avait pris une teinte saumonée qui ravivait le rose des façades et des bribes de chansons qui ne passeraient pas l’été — émanant des fenêtres ouvertes comme des voitures en stationnement — flottaient dans l’air tels des éphémères.

Il descendit à pied jusqu’à la rue de Metz, tourna à gauche et marcha vers la place Esquirol, puis poussa jusqu’à la Garonne, qu’il traversa sur le Pont-Neuf, en direction du quartier Saint-Cyprien, arpentant des trottoirs qui restituaient la chaleur emmagasinée. L’air avait la douceur d’une caresse.

En pénétrant dans le petit trois pièces, il constata qu’il y régnait une température étouffante malgré les fenêtres ouvertes. Margot courut vers lui et se jeta dans ses bras. Alexandra apparut. Elle était pieds nus, portait un tee-shirt blanc à rayures bleues trop grand pour elle et un jean troué au-dessus de ses genoux bronzés. Elle le scruta, lui souffla un baiser puis retourna dans le salon — et il l’entendit parler à voix basse au téléphone. Il reconnut la musique qui monta soudain : The Cure, le concert au Zénith de l’année dernière (il la reconnut parce qu’Alexandra l’y avait traîné), et se demanda fugitivement si elle ne l’avait pas mise pour masquer ses propos.

Il joua un moment avec sa fille, la souleva et la bascula par-dessus son épaule, la chatouillant et déchaînant une tempête de gloussements, de gazouillis, de rires et de feintes protestations. Assurément, sa fille était encore un petit animal aux besoins élémentaires : manger, dormir, jouer, rire, être aimée… Tout le contraire de sa mère, pensa-t-il un peu perfidement.

Plus tard dans la soirée, alors que la température commençait à peine à redescendre dans l’appartement mais qu’une agréable brise nocturne se coulait dans la pièce, assis dans le coin du canapé le plus proche de la fenêtre ouverte, il sortit le livre du sachet pour pièces à conviction.

Il n’avait pas encore commencé sa lecture qu’il doutait déjà. Cela avait-il le moindre sens de se plonger dans ces pages ? À quoi s’attendaient-ils ? À trouver la solution au milieu ? Mais il fallait bien que quelqu’un s’y colle. Si le meurtrier s’était inspiré du roman, ce qui semblait à tout le moins être le cas, peut-être qu’ils pourraient remonter sa trace d’une manière ou d’une autre. Combien de librairies avaient vendu le livre dans la région ? Combien de bibliothèques le possédaient ? À en croire le libraire, La Communiante avait été un succès. Cela signifiait sans doute trop de lecteurs pour les passer tous en revue. Il débuta sa lecture. Au bout de deux pages, il se dit que ça n’était pas mauvais du tout, dans le genre économe. Moins ampoulé que celui des lettres, le style, même si ça manquait d’ambition. Il poursuivit alors que, en bas dans la rue, un ivrogne passait en chantant d’une voix avinée un air qu’il ne reconnut pas cette fois. Il n’était pas un spécialiste mais il y avait quelque chose dans l’écriture de cet auteur, se dit-il. Un fond de méchanceté, de morbidité et de perversité . Présent presque à chaque page. Corruption, dépravation, sadisme… Il se demanda si c’était ce qui avait plu aux deux adolescentes, à l’âge où la transgression, le dépassement de ses peurs, le besoin d’aller à l’encontre des valeurs parentales et d’être reconnu et aimé ont le même attrait irrésistible que la lumière pour le papillon. Alice et Ambre étaient-elles cela : des chrysalides devenues papillons et prenant leur essor ? Se cherchant et mettant à l’épreuve les interdits parentaux ? Après tout, sur des esprits aussi avides de nouveauté, les romans d’Erik Lang devaient exercer une attraction puissante.

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