Jean-Christophe Grangé - La Terre des morts

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Quand le commandant Corso est chargé d'enquêter sur une série de meurtres de strip-teaseuses, il pense avoir affaire à une traque criminelle classique.
Il a tort : c'est d'un duel qu'il s'agit. Un combat à mort avec son principal suspect, Philippe Sobieski, peintre, débauché, assassin.
Mais ce duel est bien plus encore : une plongée dans les méandres du porno, du bondage et de la perversité sous toutes ses formes. Un vertige noir dans lequel Corso se perdra lui-même, apprenant à ses dépens qu'un assassin peut en cacher un autre, et que la réalité d'un flic peut totalement basculer, surtout quand il s'agit de la jouissance par le Mal.

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— Mais Goya, c’était ma vraie passion.

— Le professeur Audissier nous a déjà expliqué ça.

— Non. Mon objectif était de devenir Goya.

Delage ne s’attarda pas à cette phrase qui ne voulait rien dire et accéléra la chronologie :

— À votre sortie de prison, vous avez donc continué à copier ce peintre ?

— Je faisais déjà beaucoup mieux, je peignais des nouveaux Goya. Je reproduisais son style, son époque, sa facture. Je gardais ces tableaux pour moi mais ils me satisfaisaient beaucoup plus que mes propres œuvres.

Le président demeurait impassible. Dans les plis figés de sa robe rouge, il ressemblait à un roi de carreau. Sobieski était le joker, malin, sournois, pouvant jouer le rôle de toutes les cartes.

— Je suis pas de mon époque, continua le voyou. Je chie sur l’art actuel, tous ces branleurs qui savent plus quoi inventer pour s’faire mousser et qui d’ailleurs n’inventent plus rien du tout. Même ma peinture, celle que j’signe de mon nom, je veux dire, est noyée dans c’torrent de merde.

— Votre travail n’est pas original ?

— J’ai mon truc, si. Mais rien d’incroyable ni d’historique. Une p’tite nuance dans un grand mouvement sans relief.

— Donc, vous préférez peindre à la manière de Goya ?

Je suis Goya, fit-il, le visage penché sur le micro. Un peintre hors du temps, hors du monde.

Autour de lui, le silence était aussi serré que les moellons des murs. Le personnage qui se dévoilait était tout à coup plus intéressant que le tueur dont on cherchait à disséquer le profil depuis le début.

Pas plus que les autres, Corso ne devinait où tout ça allait les mener mais cette confession sonnait juste — et il devinait déjà que le nouveau Sobieski allait s’extraire sans difficulté de ce procès.

— De toutes les œuvres de Goya, celles qui m’obsédaient le plus étaient les Pinturas negras . Pas seulement par leur style mais par leur origine. Quand Goya les a peintes, il était déjà vieux, malade, sourd…

— Au fait, Sobieski.

Le maquereau continua comme s’il n’avait pas entendu :

— Goya n’a pas peint cette série sur des toiles mais sur les murs de sa maison. Des cauchemars, des visions, des délires qu’il avait dans la tête et qu’il a projetés sur la pierre. Il avait pas le choix : il était enfermé dans son silence. J’me suis identifié à lui et j’ai peint des scènes d’horreur dans son style. C’était ça qui me venait, du fond de mes souvenirs de cellule. Durant des années, moi aussi j’ai vécu dans la Maison du Sourd.

Delage parla plus fort comme si justement il s’adressait à un handicapé :

— Sobieski, qu’est-ce que tout ça nous apporte sur les meurtres de Sophie Sereys et d’Hélène Desmora ?

L’artiste leva la main pour l’interrompre : « patience ».

— Quand j’suis sorti de prison, j’suis pas devenu du jour au lendemain un peintre connu qui lâchait des interviews pour un oui ou pour un non. Comme tous les taulards, j’suis passé par la case « réinsertion ». Une association m’a déniché un job chez un restaurateur de tableaux anciens. C’est là-bas qu’j’ai tout appris. Vous pouvez vérifier, j’y ai bossé trois ans nuit et jour.

Le président regarda sa montre mais il n’interrompit pas l’accusé. Ce n’était pas tous les jours qu’un meurtrier se transformait en faussaire, que des corps se métamorphosaient en tableaux, et tout ça en quelques journées d’assises.

— Pour être capable de peindre mes propres Pinturas negras , ça m’a pris quatre ans. J’ai réussi à imiter parfaitement le style de Goya mais surtout, j’ai résolu les problèmes techniques.

— Quels problèmes techniques ?

La question avait échappé au président. Il semblait tiraillé entre sa curiosité et l’exaspération de voir son procès subir une aussi longue digression.

Sobieski s’éclaircit la gorge. Il rayonnait. Encore une fois, en empruntant un chemin des plus tortueux, il avait réussi son show. Un spectacle en forme de tour de magie grandiose.

— Quand on pense au travail du faussaire, on songe d’abord à la difficulté d’imiter un style. Mais c’est qu’un des problèmes, pas le plus important. Les vrais obstacles sont physiques : un tableau de maître découvert de nos jours est soumis à une batterie d’analyses qui visent à vérifier son authenticité. L’ennemi du faussaire aujourd’hui, c’est pas le style, c’est la chimie.

— On est ici pour juger des meurtres. Où voulez-vous en venir ?

— J’y arrive. Pour faire une contrefaçon, j’ai élaboré une série d’étapes rigoureuses, à base de toiles anciennes et de produits complexes. La nuit du meurtre de Sophie Sereys, j’achevais une de ces œuvres.

— Pouvez-vous le prouver ?

— Je ne travaillais pas seul.

— Avec qui ?

— Junon Fonteray.

Nouvelles rumeurs dans la salle. Corso revoyait la jeune fille poncer des sculptures médiocres dans la bambouseraie. Aider Sobieski à créer des nouveaux Goya, c’était autrement risqué, autrement excitant.

— Vous n’avez pas eu de rapports sexuels cette nuit-là ?

— Si. (Il rit.) Pendant que la toile séchait.

— Arrêtez de jouer avec nous, Sobieski, et expliquez-vous. Si vous n’avez rien d’autre que le même témoin à nous proposer, je ne vois pas en quoi nous avons avancé.

Sobieski exhala un nouveau soupir. Le théâtre, on l’a dans la peau ou on l’a pas.

— Vous n’avez qu’à checker le four.

— Quel four ?

— L’étape du séchage est capitale dans l’élaboration d’un faux tableau. J’ai mis au point une technique qui permet de faire sécher la toile très rapidement et aussi d’imiter le travail des années. À la sortie du four, mon faux est aussi dur que de la pierre, exactement comme une toile ancienne.

Corso se revoyait face au four gigantesque. À cet instant, Barbie et lui étaient certains d’avoir découvert un nouveau Landru.

— Et alors ? demanda le président.

— Et alors, cette cuisson se fait en plusieurs étapes. Je suis le seul à pouvoir régler les durées, évaluer les températures nécessaires. Durant des heures, j’ai cuit mon tableau, vérifié, cuit encore, vérifié…

— Et on doit vous croire sur parole ? Où est ce tableau ? Que représentait-il ?

Sobieski se recula dans sa cage vitrée.

— Jamais je ne vous en parlerai.

— Pourquoi ?

— Déontologie. L’œuvre de cette nuit-là est peut-être aujourd’hui dans un musée ou je l’ai brûlée. Ça m’regarde.

— Sobieski, vous êtes en train de jouer votre liberté !

Le faussaire revint vers le micro.

— Vérifiez la mémoire du four. Elle porte la trace de toutes les opérations effectuées à cette date. Appelez des experts. Personne ne peut bidouiller cette programmation. Ces horaires prouvent ma présence dans mon atelier au moment du meurtre.

Le président ouvrit les bras — mouvement de manches pourpres du plus bel effet.

— Tout ça, c’est du vent, répliqua-t-il avec familiarité. Comment croire que vous êtes un véritable faussaire si vous ne nous donnez pas les noms de vos « œuvres » ?

— Je vous ai donné les Pinturas rojas de Madrid. Analysez-les : vous verrez.

— Elles ne l’ont pas été au moment de l’achat ?

— Bien sûr que si, mais je connais mon boulot. J’ai peint sur une toile d’époque, traitée par mes soins. J’ai utilisé des pigments anciens, ceux de Goya au XVIII e siècle…

— On ne peut donc déceler s’il s’agit d’un vrai ou d’un faux tableau ancien ?

Sobieski sourit. Dans son costard blanc, voûté sur son micro, il avait vraiment de la gueule. Une rock-star décavée, un fantôme de soie ayant tout traversé et portant sur son visage les stigmates de ses excès.

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