Fred Vargas - Quand sort la recluse

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— Trois morts, c’est exact, dit Danglard. Mais cela regarde les médecins, les épidémiologistes, les zoologues. Nous, en aucun cas. Ce n’est pas de notre compétence.
— Ce qu’il serait bon de vérifier, dit Adamsberg. J’ai donc rendez-vous demain au Muséum d’Histoire naturelle.
— Je ne veux pas y croire, je ne veux pas y croire. Revenez-nous, commissaire. Bon sang mais dans quelles brumes avez-vous perdu la vue ?
— Je vois très bien dans les brumes, dit Adamsberg un peu sèchement, en posant ses deux mains à plat sur la table. Je vais donc être net. Je crois que ces trois hommes ont été assassinés.
— Assassinés, répéta le commandant Danglard. Par l’araignée recluse ?

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Raphaël n'avait pas la nonchalance de son frère, il était homme plus terrestre, plus instruit aussi, mieux réglé sur le monde concret, quelque rebutantes que fussent pour lui l'ordonnance de ce monde et sa progression. Raphaël n'était pas Jean-Baptiste. Mais il avait un don que ne possédait nul autre : il était capable de se mettre à la place de son frère, de se glisser dans sa peau jusqu'au bout de ses ongles, réalisant une presque incarnation, tout en conservant ses pleines capacités d'observation.

Adamsberg prit encore plus d'une heure pour achever le récit des grands et dérisoires événements qui avaient rythmé sa chasse au tueur. Puis il fit une pause, alluma une autre cigarette de Zerk.

— Tu fumes cela ? J'ai meilleur si tu veux.

— Non, c'est à Zerk. Il est resté en Islande.

— Je vois. Veux-tu un verre de madiran ? J'en fais venir. Ou crains-tu que cela ne te brouille les idées ?

— Je n'ai plus d'idées, Raphaël, et tout est déjà brouillé. Alors va pour un verre. Il nous reste donc un seul homme en vadrouille, ce Jean Escande. Tu as bien capté cela ?

— J'ai tout capté, l'assura Raphaël, du ton d'un homme qui prononce une phrase inutile.

— Toutes les flèches pointent dans sa direction. Tout l'indique, en logique ultime, pour être le meurtrier de Vessac. Les hommes de la Bande des mordus se sont sans doute relayés tour à tour dans leur œuvre d'extermination de leurs tortionnaires. Tout est parfait, tout est en place, la Bande des mordus a lancé son venin contre la Bande des recluses. Et pourtant, je rate quelque chose, je dois pousser ailleurs, ici ou là, je ne sais pas. Et je ne sais pas car je ne vois pas. Et je ne vois pas parce que je ne supporte plus cette recluse, je ne tolère plus son simple nom, je ne veux plus l'entendre. Elle me dévore sur place, elle m'a nécrosé.

— Si bien que te voilà immobile, pris dans sa toile. Et que l'enquête s'en ira sans toi, conclut Raphaël, en servant du madiran à son frère.

— Et me laissera seul, avec ce que je ne t'ai pas encore dit.

— L'effroi. Tu en as parlé.

Avec difficulté, butant sur les mots ou les évitant, Adamsberg décrivit à son frère le mal-être croissant dans lequel le plongeait la recluse, depuis l'instant où il avait lu son nom sur l'écran de Voisenet jusqu'à cet après-midi où, après avoir pris des nouvelles de leur mère, il s'était effondré sur le talus, ankylosé, puis avait dû courir, courir pour fuir.

— Donc, dit Raphaël quand son frère en eut terminé, tu ne te souviens de rien ?

— Ce n'est pas ce que je t'ai dit. J'ai dit : je ne vois plus rien, et j'ai les mains vides.

— Et moi je te demande : tu ne te souviens de rien ? Quand tu parles du « spectre » sans même savoir ce que tu veux bien vouloir dire, tu ne te souviens de rien ? D'aucune image ? Quel spectre, Jean-Baptiste ? Depuis quand aurais-tu vu un spectre ?

— Jamais.

— Oublier, pourquoi pas ? enchaîna Raphaël, de la même voix aux tonalités basses et douces que son frère, alors que sa propre voix était plus vive. Sauf lorsque quelque chose refuse à tout prix d'être oublié. Alors c'est la guerre. Et cela fait mal jusqu'à tomber sur un talus de forêt, jusqu'à cavaler sur les sentiers sans sentir les branches. Tu as les joues balafrées.

— Ce sont les noisetiers.

— Tu n'as pas perdu la vue, Jean-Baptiste.

Et cette fois, Raphaël était bel et bien entré dans les replis de l'esprit de son frère. Il frotta sa propre nuque, comme s'il y balayait quelque raideur.

— Je te dis, Raphaël, que je ne vois plus ! cria Adamsberg, choqué par l'incompréhension de son frère. Tu m'entends, ou bien es-tu devenu sourd pendant que je suis aveugle ?

Adamsberg criait rarement, et ses récents éclats, face à Voisenet d'abord, à cause de cette foutue murène, et face à Danglard ensuite, à cause de sa foutue lâcheté, étaient événements rares. En revanche, crier contre son frère lui était habituel, et Raphaël en faisait autant.

— Tu vois très bien, cria à son tour Raphaël, se levant et frappant de son poing sur la table. Tu vois aussi net que tu me vois, moi ou bien ces bougies. Mais des portes se sont refermées, qui te plongent dans la nuit. Peux-tu le comprendre, cela ? Et quels chemins peux-tu choisir quand tout s'est fermé ? Quand il fait noir ?

— Quoi, les chemins ? Fermés par quoi ?

— Mais par toi.

— Moi ? Moi je ferme les chemins ? Quand il s'agit de huit hommes assassinés ?

— Toi, en personne.

— Et moi, j'aurais fermé toutes tes foutues portes et pourquoi ? Pour être dans le noir ?

— Par noir, j'entends profondément noir. Comme l'intérieur de la terre, comme l'intérieur d'un trou. Là où se cachent les recluses.

— Je sais tout des recluses. Et elles ne m'ont jamais fait peur.

— Je te parle des autres, bon sang. Je te parle des femmes.

Adamsberg eut un frisson. Le vent se levait sur la plage. Raphaël ne dit pas : « Il fait froid, veux-tu qu'on rentre ? » Son frère avait un frisson ? Eh bien tant mieux. Il allait lui faire mal, il le savait. Il tendit juste un doigt vers le verre d'Adamsberg, intact.

— Bois une gorgée, dit-il. Donc quand je te dis « recluse » et « femme », rien ne te revient ? Toujours pas ? Absolument rien ?

Adamsberg secoua la tête, et but une gorgée.

— De quoi dois-je me souvenir ? Que dois-je casser pour sortir de ton noir ? Où dois-je aller ?

— Où tu choisiras d'aller, je ne suis pas flic, et ce n'est pas mon enquête.

— Alors pourquoi me fatigues-tu avec tes portes fermées ?

Raphaël tendit la main pour une cigarette, aussi âpre soit-elle.

— Pourquoi les mets-tu à même tes poches ?

— Je n'aime pas les boîtes. Surtout en ce moment.

— Je comprends.

Il y eut un court silence, pendant qu'Adamsberg cherchait son briquet puis donnait du feu à son frère.

— On est stupides, dit Raphaël, j'aurais pu l'allumer à la flamme de la bougie.

— Le temps qu'on trouve l'idée, tu sais ce que c'est. On en était où ?

— À ce que je n'ose pas te dire.

— Pourquoi ?

— Parce que je vais te faire mal.

— Toi ?

— Tu ne te souviens de rien, et pourtant tu avais douze ans. Et moi dix. Douze ans, et tu ne te rappelles pas ! C'est bien la preuve que, oui, ce fut l'effroi. Moi, je ne l'ai pas vue. Mais toi, oui.

— De quoi parles-tu ?

— Mais de la recluse, bon sang, hideuse et cachée dans l'ombre. Tu l'as vue. À l'écart du chemin de Lourdes.

Adamsberg haussa les épaules.

— Je me souviens très bien du chemin de Lourdes, Raphaël. Le chemin Henri IV.

— Bien sûr. Notre mère nous y emmenait marcher tous les ans, de gré ou de force.

— De force. Mais pas sur les trente-cinq kilomètres, tout de même.

— Notre père nous avançait en voiture, jusqu'à un bois.

— Le bois de Bénéjacq.

— C'est cela, j'avais oublié.

— Tu vois que je me souviens. De là, on marchait sur quelques kilomètres, puis notre père revenait nous chercher pour achever la route jusqu'à Lourdes. Chaque année la même chose.

— Sauf une fois, dit Raphaël. Ce jour-là, il nous a conduits droit jusqu'à Lourdes. Notre mère a fait tous ses trucs dans la grotte, elle a acheté ses fioles d'eau sacrée — tu te souviens qu'un soir, on les a bues ? On s'est pris une volée.

— De cela, oui, je me souviens.

— Mais de rien d'autre ?

— Rien. On allait à Lourdes, et on revenait. Que veux-tu que je te dise ?

Adamsberg se sentait bien. Il écoutait son frère, il n'y avait que cela à faire. Ce devait être cette sainte de Lourdes qui avait placé Raphaël sur sa route, sur cette plage de l'île de Ré, à deux pas de Rochefort. Comment s'appelait-elle d'ailleurs, cette sainte ? Thérèse ? Roberte ?

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