Hugues Pagan - Les Eaux mortes

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On en revient toujours au même, à des rues, des ports et de la pluie, des coins de porte et des néons sanglants ou blafards, des trottoirs sans fonds, des rafales de steal guitar tirées à la hanche, en balayant, des caniveaux et des pièces semées de détritus et de verre brisé, de lamentos et de shooteuses, un peu de sang et de la boue… Difficile de trouver la lumière. Contes de la mort tranquille et des morgues pleines… Un jour ou l'autre, il s'agit de choisir son camp et de ne plus bouger. J'avais choisi le mien. Un ancien flic. Une machination… Peut-être une vengeance. Et la mort au rendez-vous.
Plus proche de David Goodis que d'Ed McBain, Hugues Pagan lance le lancinant lamento des vies naufragées dont le blues se répercute à l'infini… Jean-Pierre Deloux,

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— Okay, me dit Tellier. Passe chez Blin en revenant. Il a un papier pour moi. (Il prit un air souffrant.) Ça te dirait de couvrir le Festival de Théâtre Pour la Jeunesse ?

Je me sentais bienveillant. J’écartai les paumes.

— Pourquoi non ?

— Ça sera aussi nul que les autres années, mais le Conseil Général y tient, et le maire aussi. Je compte sur ta bienveillante neutralité et ton sens habituel du flou artistique. Sabine ne veut plus en entendre parler. (Il sourit un peu, économe de tout.) Depuis que son jules lui a déniché une vilaine affaire d’abus de biens sociaux, elle est persuadée de bosser pour le Washington Post.

— Fichtre, mon bon !

— Passe voir Achille, pour le Théâtre. Joue-lui un bon coup de flûte.

— Un enchantement !

Il cessa de sourire, posa les yeux sur ma barbe de la veille.

— Panne de rasoir ?

— Non, panne d’oreiller.

Il eut une mimique désabusée. Je passai quelques minutes dans le placard qui me servait de bureau et dont la fenêtre munie de barreaux donnait sur le monument aux morts. Jo et Pérez, les spécialistes des sports me tombèrent dessus. Ils faisaient tous deux des efforts louables pour paraître sortir d’un polar des années quarante, et ils n’étaient pas loin d’y parvenir. J’évitai le deuxième degré de justesse. Ils ne m’aimaient pas, parce qu’à leurs yeux, j’étais toujours un lardu. Ils s’étaient ramassé une bâche avec Anita — et c’était une autre raison de m’en vouloir.

Lorsque je sortis, elle se battait avec le Transpac, mais elle trouva le moyen de m’adresser un petit salut gracieux avec le bout des doigts, et comme je lui répondis par mon habituel sourire sceptique, elle fit mine de m’envoyer son pot de crayons à travers la figure.

Dizzie Mae démarra au quart de tour. Avant de démarrer, je contrôlai que mon sac à appareils se trouvait toujours derrière le siège du passager. Il ne me fallut qu’une seconde pour enregistrer que quelque chose clochait — et pour qu’une giclée de salive glacée me remplisse la bouche. L’une des poches avant était mal refermée. Dans le feu de l’action, j’avais laissé une brique de matériel à découvert et autant pour mes crosses. Je hissai le sac. Il avait été fouillé. On n’avait rien pris, je m’en assurais rapidement, mais il avait été fouillé, sans beaucoup de méthode. Mon cœur fit un double saut périlleux avant, comme dans un trou d’air, et je me passai les doigts sur la figure. J’ouvris la boîte à gants. Il y régnait une joyeuse pétaudière. J’allumai une cigarette. Dizzie Mae ronronnait doucement. Quelqu’un klaxonna derrière et je manquai me flanquer le crâne dans le montant de portière. Je me retournai : la fille me sourit derrière son volant et, par gestes, me fit comprendre qu’elle attendait pour se garer. Je refermai la boîte à gants, mis le cligno et décrochai. J’avais envie de dégueuler et les coudes en verre filé. Mon pied droit dérapa sur l’accélérateur et Dizzie Mae piqua du nez en protestant, le moteur s’étouffa, repartit… Je me battis avec le volant. Je me battis avec la ceinture de sécurité. Je me battis avec l’envie de tout plaquer, de passer à la banque et de me tirer dans l’instant. Je me battis avec la longue houle de la peur, m’essuyai les doigts sur ma cuisse.

Il faisait un temps gris, frisquet.

Avec une demi-longueur d’avance, je pouvais faire un petit bout de chemin avant qu’on me rattrape. Il fallait courir en zigzag, comme un lièvre à travers la luzerne, et ne pas s’arrêter. Dégager tout de suite, leur partir entre les jambes avant qu’ils aient le temps de mettre en joue. Et courir, courir… Je balançai la cigarette par la fenêtre. Je fis le plein chez Total, en profitai pour examiner les serrures pendant que le grand Bernard vérifiait le niveau d’huile. Je ne relevai pas de trace d’effraction.

— Tout est O.K., mon Prince, claironna Bernard. Ça fait quatre cents balles, sec. (Il me confia à mi-voix :) Benito organise un petit flambe, samedi, avec le gratin. Tu en es ?

— Pourquoi pas ?

Il braqua ses larges yeux jaunes sur moi.

— Tout baigne ?

— Ouais…

— On dirait pas… Le fisc te fait des misères ?

— Si seulement ! (Je le payai. Il enfonça les billets dans la petite sacoche qu’il portait sur la hanche droite. Je le gratifiais d’une grimace qui ne lui parut sans doute pas très convaincante, mais il s’abstint d’en remettre.) Non, Bernie, tout baigne.

Il tint la portière pendant que je démarrais, la claqua au dernier moment. Le grondement du moteur couvrit ce qu’il me dit, mais il me sembla qu’il s’agissait plus ou moins de quelque chose à propos de tourisme et de Grecs. Bernie Le Mataf n’était pas un gonze facile à rouler. Il avait la tête près du bonnet. Si je lui confiais mes tracas, je savais qu’il commencerait par passer dans la réserve remonter son M 16 et se bourrer les poches de 5,56. Et en route pour le grand nettoyage de printemps. Il vivait dans un monde en noir et blanc, et pour un certain nombre de raisons, dont certaines étaient parfaitement respectables, il s’estimait redevable à mon égard. Seulement, il avait une jeune épouse et un moufflet de deux ans, et un sursis au cul. J’avais eu du mal à lui obtenir la gérance de la station.

Dans le rétroviseur, je le vis planté au milieu de la piste, les mains aux hanches, à suivre des yeux Dizzie Mae. Il ressemblait à Sam Shepard. J’accélérai un bon coup. Le compte-tours frôla le rouge. Pas question de l’embarquer dans ma galère : pour rien au monde, je n’aurais voulu que mon filleul se retrouve orphelin. Devant la Maison du Peuple, j’étais déjà à cent. Je longeai la voie de chemin de fer sans lever le pied. Cours, Camarade… Je courus jusqu’à la Chambre d’Agriculture, où un pisse-froid m’attendait avec un sourire de loup. Je passai à l’UD-CFDT, où je fus accueilli par un trotsko avec une bâche de communard et une moustache de stal’. Dans son arrière-boutique, Blin me confia un pli cacheté pour Tellier, en se plaignant du prix des alarmes et de leur peu de fiabilité. Il tenait la plus belle bijouterie du canton. Il me fit voir le Walter 9 mm suspendu par le pontet à un crochet, sous son établi. Je soupesai l’arme, éjectai le chargeur et actionnai la culasse. Une cartouche se fit la paire. Je la ramassai, remis tout en place et lui rendis l’arme en la tenant par le canon.

— J’ai un 22 dans la caisse, m’affirma Blin. Un Mauser chez moi… Qu’ils y viennent. Vous prenez quelque chose ? Whisky, porto, Guinness ?

— Je suis bourbon. (Je regardai ma montre. Il allait être midi. J’étais encore endolori. Blin sourit et ses petits yeux bleus s’élargirent de façon candide. Je ne le voyais pas tirer sur quelqu’un, mais si tous les peintres au pistolet en avaient l’air, la moitié de la rousse ne tarderait pas à pointer à l’ANPE.) Navré…

— Four Roses ?

— Par exemple.

Il sortit une bouteille et deux verres à moutarde. Dans un frigo de camping, il prit un bac à glace qu’il passa sous l’eau chaude. Il disposa des amuse-gueule dans une assiette en carton. Au deuxième tour, je sentis que mes oreilles commençaient à friser. Trop tard pour m’intéresser au Théâtre pour la Jeunesse. Trop tard pour m’occuper de ma survie. Je quittai Blin et son armurerie, plus ou moins en rogne contre le monde entier. Est-ce qu’il savait seulement quel effet ça faisait d’étoiler un type ?

J’en doutais.

J’avais tort, mais je ne le savais pas.

Achille me tint la jambe une bonne partie de l’après-midi. Il avait été professeur de lettres, journaliste et attaché parlementaire, trimardeur, peintre en bâtiment et électro. Il pesait deux cent trente livres et l’erreur consistait à le prendre pour un bon gros débonnaire : il avait sorti pas mal de costauds à coups d’estomac, à l’époque où il était videur à Galpi. Il avait de grosses pattes poilues aux doigts courts, dont il se servait pour exécuter de très bons petits tableaux dans la veine du douanier Rousseau, mais sa vraie nature transparaissait plutôt dans des dessins hyperréalistes qui oscillaient en fonction de son humeur entre Hans Bellmer et Aslan. On ne lui connaissait qu’une seule vraie passion, insatiable et dévorante : les femmes. Il habitait un loft près de l’usine à gaz et détenait la deuxième collection de polars de la ville — la première était la mienne. Nous parlâmes de Thomas Stearn Eliot, que nous tenions tous deux pour un must, et de Rilke, de Heidegger et du nuage radioactif échappé d’Ukraine qui nous avait fait un bout de visite.

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