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Hugues Pagan: L’Étage des morts

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Hugues Pagan L’Étage des morts

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Savoir quand on a commencé à glisser, pourquoi ?… Comment on a fini par s'y mettre pour de bon ?… Allez savoir. Comme si on savait jamais au juste le fond des choses et de soi-même. Pour moi, je dirais la nuit de la femme sans tête. Pas vraiment sans tête, du reste, puisqu'elle l'avait bien perdue mais qu'on l'avait retrouvée. On retrouve presque tout lorsqu'on se donne la peine de chercher… De là à dire que c'est réellement ce qu'on cherchait ou que ça fait toujours plaisir, il y a un monde. Par l'auteur de la lente descente aux enfers d'un flic devant une société dominée par le fric, la corruption de ses collègues, le blues lancinant de la nuit, la mort enfin, cette mort qui, comme certaines femmes et quelques hommes, ne veut pas de ceux qui l'aiment trop. L'étage des morts vient d'être porté à l'écran sous le titre par Gilles Beat avec Gérard Depardieu, Olivier Marchal et Asia Argento.

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La dernière pièce est celle où je dors. J’ai tapissé les murs et le plafond de journaux d’un peu partout — partout où je sais à présent que je n’irai plus jamais. Elle est assez vaste, presque douze mètres carrés, et il y a des tentures aux fenêtres mais pas de rideaux. J’ai un lit au ras du sol, une couette qui elle aussi date de Calhoune avec sur la housse des motifs dessinés par Folon dans des tons roses, mauves et orangés, qui peuvent sembler féminins alors qu’ils ne sont qu’incurablement rêveurs et presque inoffensifs. Des caisses à munitions réglementaires me servent de chevets. À l’aide de briques crues et de planches, je me suis fabriqué des étagères qui supportent mon ampli à lampes, un tourne-disque à entraînement direct, deux grosses enceintes noires et pas moins d’un millier de disques. Presque autant de livres de poche. Aucun huissier n’en a jamais voulu.

Ils ont bien eu raison, tout cela ne vaut rien.

Dans son coffre, qui repose sur ma cantine militaire, il y a ma guitare. C’est une Gretsch acoustique qu’on peut électrifier, mais dont la caisse seule sonne déjà comme une cathédrale. Il ne s’en fabrique plus de pareilles. Eddie Cochrane et Carl Perkins s’en sont servi de semblables, et dans leurs mains elles pouvaient passer pour des armes de voyou, alors qu’il n’en est rien. Même quelqu’un de raisonnablement honnête peut en tirer quelque chose de beau, ou au moins d’acceptable. Cette guitare a autant de cœur que Minnie The Moocher. Dans la chanson, Minnie est taillée comme une grenouille mais elle a le cœur aussi gros qu’une baleine. C’est une chanson pleine d’un entrain dévastateur. On ne devrait jamais écouter les chansons. Même les plus insignifiantes peuvent revêtir des atours blessants.

Aucun huissier n’a jamais voulu non plus de ma Gretsch.

Heureusement. Elle vaut trop cher pour eux. Trop cher pour moi. Calhoune, qui n’était pas la moitié d’une gourde, ne l’aimait pas beaucoup. Peut-être parce que c’était tout ce que j’avais au monde puisque je ne connaissais pas encore Yellow Dog. Calhoune faisait partie de ces gens qui sont capables d’être jaloux d’un feu de signalisation du moment qu’on porte les yeux dessus et en tirent une légitime fierté. Calhoune n’aimait pas mes blues. Elle avait raison : le peu de talent que je croyais avoir ne m’a jamais rapporté d’argent (assez d’argent à ses yeux), seulement des emmerdements sans fin. Maintenant, je ne joue plus. Je la sors pour l’accorder, je monte une gamme ou deux… Je fais bien attention à ne pas me laisser embringuer. Les camés seuls savent comme ça blesse de revenir.

Parce que jusqu’à la fin on n’en finit pas de revenir.

J’ai encore un placard dans le mur où sont rangés des vêtements et du linge, mes cartouches de cigarettes, quelques papiers que je brûlerai un jour ou l’autre, des photos… Tout tiendrait dans deux ou trois cartons d’Évian. Peu de chose. Presque rien. Une cheminée que j’utilise pour économiser le courant. Pas loin, presque à la tête du lit, une trappe qui ne se voit pas donne sur une petite cache. Dedans, il y a une boîte en fer scellée avec de l’adhésif d’emballage marron. À l’intérieur, je conserve un automatique .45 Governement Model, avec son chargeur et une boîte de cinquante cartouches calibre 11,43 dont les ogives sont creuses. Ce sont ce qu’on appelle des balles dum-dum et leur effet à l’impact est assez effrayant, de même qu’à la sortie. Surtout à la sortie. Il y a aussi un petit magnétophone qu’on peut charger de très longues bandes. Il démarre et s’éteint à la voix ou au son et sert d’ordinaire aux gens des Services spéciaux. Il y a une barrette de shit, genre soupe à la dynamite, et la seule photo que je possède de Calhoune nue. Presque nue. Si elle sait que je l’ai, elle ne me l’a jamais réclamée, et si elle me l’avait réclamée, je ne la lui aurais pas rendue.

Chacun ses fantômes.

Yellow Dog s’est installé là où il dormait toujours. Cinq secondes après, il s’était abîmé dans le sommeil comme un sous-marin en immersion profonde. Je me suis allongé sans retirer mon jean et mes bottes. J’ai fumé cigarette sur cigarette en pensant à ce que m’avait dit Franck. Un fade de trois cents briques. Ali-Baba Mike. J’aurais aimé que tout s’arrête. Ma pendule à quartz faisait du bruit près de ma tête, un bruit saccadé et lancinant qui finissait par boucher tout le silence. Son pas d’automate occupait le moindre recoin d’ombre, à la manière mécanique et inexorable d’une armée ennemie. Quarante-huit heures. Trois plaques. Trois plaques. Quarante-huit heures. Sentinelles. Plus vivant, ou si j’avais eu un autre endroit où aller, je me serais bien laissé tenter. C’était un truc facile, vite fait, faisable à deux puisqu’il n’était pas question de serrer du monde, mais de le neutraliser. Un plan d’enfer. Il fallait percer à l’aller, au moment où le passeur chargerait Ali-Baba Mike. Il fallait… Bon Dieu, ni Franck ni moi n’avions plus grand-chose à perdre, un peu de sang, plus beaucoup de vie. Plus le moindre vrai avenir. C’étaient autant de raisons de faire en sorte de se la couler douce le peu de temps qui restait.

D’abord on rêve, après on meurt.

Le sommeil m’a pris comme un voleur au coin d’un bois.

C’était ce qui pouvait m’arriver de mieux.

Quand je me suis réveillé, la nuit était revenue, ce qui était tout à son honneur. Mon Oméga qui a marché sur la Lune marquait dix-neuf heures vingt et Yellow Dog n’était plus à sa place. Je n’avais pas très chaud et la crosse du pistolet me meurtrissait les côtes. Je me suis fait du café instantané auquel j’ai ajouté du lait en tube et je l’ai bu le dos à la fenêtre. Pour un peu, j’avais rêvé, Franck n’était jamais venu me raconter son histoire à la mords-moi-le-pneu, seulement en relevant les yeux j’ai vu les deux numéros de téléphone qu’il avait laissés. L’un était celui que je lui avais toujours connu en Seine-et-Marne, l’autre correspondait à un Eurosignal, mais je ne le savais pas. Si je l’avais su, ça n’aurait rien changé. Si j’avais su, j’aurais tout effacé.

Mais est-ce que ça aurait changé grand-chose ?

Cinq

Ce soir-là, je suis arrivé tôt comme souvent, mais c’est seulement que je n’avais pas d’autre endroit où aller. Il me restait juste la Division et la Nuit, rien que la moitié du monde si on veut. La grande pendule du hall marquait vingt-deux heures trente-six. Ma montre aussi. J’ai entendu tout de suite les bruits de bottes, des cliquetis de menottes et les machines à écrire qui crépitaient en bas, toutes ensemble. Je suis descendu marche par marche avec mon sac en nylon au bout du bras. Il me restait la nuit. J’ai poussé la porte grillagée qui ne sert à rien puisque personne ne la ferme jamais à clé. Dessus, une pancarte interdit l’accès à toute personne étrangère au service.

J’ai pensé une dernière fois à ce que m’avait dit Franck, à son cancer. J’ai pensé à tout ce qu’on pouvait acheter pour trois cents millions, à des voiles rouges dans le soleil couchant et à une longue décapotable blanche glissant sans bruit sur le strip. Tout cela n’avait plus de relief ni la moindre importance, là où j’allais. J’étais trop vieux et trop fatigué, j’avais duré bien trop longtemps pour me mettre à tourner voyou. Je n’avais plus assez de rage et d’espoir. Plus assez de moelle.

Je suis passé devant les cages.

Elles étaient pleines et sentaient la peur, la misère et les pieds. Toutes les cages du monde sentent la même chose — l’odeur du malheur et de ceux qui ont tout perdu. Dans le couloir, il y avait des clients tout du long, les uns assis sur les bancs, les autres par terre contre le mur, souvent la tête entre les bras à rien regarder au fond. Presque tous les prisonniers se ressemblent. Les flics aussi. Ceux qui avaient emmené la viande m’ont salué au passage. Pour la plupart, ils ne m’aimaient pas.

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