Frédéric Dard - Si ma tante en avait

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Si ma tante en avait: краткое содержание, описание и аннотация

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Si ma tante en avait eu, les choses se seraient passées autrement. Ce livre n'aurait pas eu lieu, mon éditeur aurait donc été en faillite, plusieurs centaines d'ouvriers du livre seraient allés grossir la cohorte des chômeurs, l'économie française n'y aurait pas résisté, la pauvre, tant déjà qu'elle boite. La révolution en aurait consécuté. Là-dessus la Russie nous praguait dans la foulée, histoire de rétablir l'ordre. Ce que voyant, les Ricains s'annonçaient pour « pas de ça, Lisette ! ». Conflit mondial, bombes nucléaires énuclantes et découillantes. Fin de la vie sur la planète. Point à la ligne.
Voilà, brièvement résumé, ce qui se serait passé si ma tante en avait eu.
En outre, si ma tante en avait eu, on l'aurait appelée « mon oncle », pas vrai ?
Heureusement, ma tante n'en avait pas.
Par contre Santantonio et Béru, eux, en avaient.
Et des grosses comme ça, viens voir !

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CHAP QUATRIÈME

UN HOMME À LA MER

Ça vient sûrement de M’man.

Où que nous allions, en deux coups de cul hier à Pau, ça devient « chez nous ». Avec la même ambiance, les mêmes odeurs, la même qualité de silence qu’à Saint-Cloud. La maison de Ploumanac’h Vermoh n’est pas marrante dans sa grisaille, malgré les hortensias qui la pullulent, eh bien, quand tu pénètres à l’intérieur, c’est comme de rentrer dans un lit familier, où tu récupères le moelleux des habitudes, ses senteurs subtiles.

Il suffit de si pas grand-chose pour s’y retrouver, que tout continue. L’encaustique de Félicie (elle le fabrique elle-même avec de la cire vierge et j’sais plus quoi), la photo de papa dans son cadre d’ébène. Elle a été prise voici longtemps. Il avait alors l’âge qui est le mien, on devrait se ressembler, mais non. Parfois je me plante devant la photo pour y chercher mon hérédité. Rien ne se produit. Papa, il est d’ailleurs, c’est devenu une espèce d’improbabilité. Il a existé pour ma mère, très peu pour moi. Je le sens davantage dans les évocations de ma Félicie. Au fil des souvenirs de M’man, il pêche le brochet, mon père. Il pose du papier sur des murs. Il met une attelle à la patte fracturée de son chien. Il chante une chanson d’avant-guerre. Il a des cousins. Il fait des recommandations à mon sujet, comme s’il savait que la mort le surveille de près et qu’il ne verra jamais l’Antonio au volant d’une voiture sport.

Malgré tout, sa photo, si elle ne le ressuscite pas dans ma mémoire, a le mérite inestimable de créer à la maison quelque chose qui ne peut exister ailleurs. Je la contemple en grignotant mes toasts grillés qui sentent bon le pain brûlé. Le beurre breton demi-sel (pour un flic c’est tout indiqué) est bien meilleur que celui qu’on achète à Paris. Il a conservé un goût de vache et d’herbage.

Le petit Antoine construit un édifice branlant sur le plancher, avec ses cubes. Il attend l’instant où tout s’écroulera. La joie !

J’entends parler Félicie au bout du couloir. Elle annonce que oui-je-suis-ici, et puis Marie-Marie surgit, adorable dans un manteau vert sombre. Elle porte au cou un très long cache-nez jaune qui tombe presque à terre devant et derrière ; sur ses cheveux, un bonnet tricoté avec la même laine. Elle tient sous son bras trois livres scolaires réunis par un énorme élastique.

Elle vient à moi et m’embrasse. Elle sent le frais, l’eau de cologne, la jeune fille dans le matin clair…

— Dis donc, l’artiste, pour toi c’est la vie de château, glousse cette pie-borgne. Tu sais qu’il est presque neuf heures ?

— Pour aller signer quatre papelards, c’est pas la peine de se bousculer, objecté-je.

Elle rafle mon restant de tartine et le clappe.

— Je sens que tu vas choper du burlingue, ici, assure-t-elle, la bouche pleine. C’serait dommage.

Ses yeux malicieux sont pleins d’admiration. Je caresse sa joue du plat de la main. Elle est vibrante, Marie-Marie, comme une cage pleine d’oiseaux.

— Et alors tu ne m’aimeras plus quand j’aurai pris du bide ?

Elle hausse les épaules :

— Pauv’ con ! Toi, pour que je ne t’aime plus, il faudrait que je ne vive plus. Et même… Suppose qu’il y ait une survie ? Tu penses bien que ce ne sont pas des archanges à gueules de pédés qui me distrairaient de toi !

Elle vide ma tasse de caoua sans vergogne.

— Ça boume, les études bretonnantes ? j’interroge.

Elle hoche sa jolie tête de mésange polissonne.

— Tu sais : d’est en ouest et du nord au sud, Montaigne reste Montaigne et l’Histoire de la Grande Bretagne ce qu’elle a été.

— Tu es gentille de me rendre visite.

— C’est tonton qui m’envoie.

— Alors tu es moins gentille de n’être pas venue de ton plein gré.

Elle me sourit un peu triste, puis m’empare la main. Comme la plupart des filles, elle a les mains froides ; ces mains si réchauffantes pourtant, qui volètent autour de nos personnes masculines pour s’y poser parfois, et parfois s’y percher. Volètent les mains froides des chères chéries guérisseuses et empâmantes. Mains froides qui nous marquent au fer rouge le cœur et la chair.

— Tu sais bien que si tu m’écoutais, j’habiterais ici, Antoine, fait-elle gravement.

Je mets une paluche par-dessus la sienne et cela fait épais comme une grosse lourde compresse de viande sur ma viande, soudain.

— Tu envoies le bouchon un peu loin, ma poule.

— Merde, avec ta poule ! Ça te passera donc jamais, cette sotte marotte ? Ma poule ! A quoi ça ressemble ? Je ne serai jamais ta poule, Dieu merci. Et moule-moi avec ton bouchon. J’ai plus de dix-sept ans, Antoine. Je suis en âge d’être épousée, même par un chnock comme le commissaire San-Duconneau.

Je la regarde au fond de la France. Elle ne cille pas.

— Tu finiras bien par me traîner dans une mairie un jour, dis-je, une telle obstination doit fatalement porter ses fruits. Mais finis d’abord tes études, Marie-Marie. J’ai pas envie d’épouser une frangine qui me quitterait pour aller suivre des cours dans une fac pleine de godelureaux. Quand tu m’auras mis le grappin dessus, c’est toi qui seras ma prisonnière, sache-le.

Elle se lève pour m’embrasser. Ses lèvres ont le goût de mon café.

— Tu sais, l’Antoine, chuchote-t-elle, bien sûr, nous avons une certaine différence d’âge…

— Tu veux dire une différence certaine !

— Ecrase, avec tes calembours d’épicier. Ce dont je suis convaincue, l’artiste, c’est que, de nous deux, c’est moi qui sais ce qu’est un grand amour, malgré cette certaine différence d’âge. Je le sais parce que je t’aime depuis que je suis au monde et que je t’aimerai jusqu’à la fin du monde. Tandis que toi, t’es con et fringant comme un coq. Tu regardes pas le temps passer. Tu te suis comme ton ombre, parce que ton ombre, c’est toi et que le gugus que je viens d’embrasser n’est que l’ombre de cette ombre. Quand je serai ta femme, y aura plus d’ombre. Je m’arrangerai pour qu’on soit heureux. La vie, c’est une cloche sans corde. Je serai ta corde, vieille cloche, et je te ferai sonner à toute volée.

— C’est ça, môme : tu seras ma corde et moi ton tocsin.

Elle coule son œil sagace sur sa montre.

— Zut, je vais être à la bourre, à un de ces quatre, l’artiste. On devrait profiter de notre exil pour se voir davantage, non ? Pourquoi t’organises pas un pot-au-feu grand siècle, avec ta maman ? Je suis persuadée qu’elle voudra bien, et ça fera tellement plaisir à mes deux ogres. Nous deux on se regarderait. Ensuite tu mettrais un disque et on danserait. Ou bien, non, on irait prendre l’air au bord de la grève pendant que tantine et tonton digéreraient. Je parie que t’es pas encore allé admirer l’océan au clair de lune, hein, avoue ?

J’avoue.

Et puis elle file après avoir câliné le petit Toinet au passage et embrassé Félicie dans la cuisine. J’ouvre la fenêtre pour la héler.

— Eh, moustique ! Tu ne m’as pas dit pourquoi ton oncle t’a demandé de passer me voir.

— Mince, c’est vrai. Il faut que t’ailles illico au port, on vient d’y repêcher un noyé.

Les poissons parlent peu. Ceux qui les pêchent non plus. Il a raison, le Coustaud des épinoches : la mer, c’est le monde du silence.

Faut les voir, tous, vêtus de bleu — un bleu tellement marin qu’il tire sur le noir — autour du cadavre allongé entre deux bittes de toute beauté. Pas une broque. Ils ne produisent du bruit avec leurs bouches que pour téter leur brûle-gueule. Et ça fait un truc désagréable, vaguement glaireux.

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