Tonino Benacquista - La Commedia des ratés

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« Car tout était déjà en moi, enfoui. Quelque chose entre la tragédie grecque et la comédie à l'italienne. Une farce bouffonne au goût amer, un drame dont on se retient de rire. Ni une complainte, ni une leçon, ni une morale. Juste une ode à la déroute, un poème chantant la toute-puissance de l'absurdité face au bon sens… »
La commedia des ratés

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Elle s'est penchée pour saisir une sorte de dossier posé sous la table basse, juste à ses pieds. En l'ouvrant, elle a disposé des pages dactylographiées, agrafées par blocs de quatre ou cinq, toutes ornées de cachets et de tampons qu'il m'était impossible d'identifier.

— Ce que vous avez sous les yeux, c'est tout le rêve de Dario…

Énoncé comme ça, j'ai tout fait pour me concentrer.

Des contrats, des papiers officiels, mais j'ai marqué un petit temps de surprise en les voyant tous libellés en italien. Un vrai italien de là-bas, avec des termes techniques, des mots pompeux et sentencieux, et j'ai préféré attendre les explications.

— Vous comprenez sûrement, non ?

— Non.

— Ce sont des actes de propriété. Quatre hectares de terrain dans sa ville natale. Vous êtes né à Sora, aussi… ?

Elle a dit ça avec un gentil sourire, comme si le mot Sora allait déclencher chez moi une tendre mélancolie sur fond de mandoline. J'ai plutôt ressenti une curieuse inquiétude à propos de ce retour à la terre. La mère Trengoni l'avait évoqué aussi, et là encore, malgré les documents, je ne parviens pas à imaginer son crooner de fils rentrer au pays et chausser des bottes en caoutchouc pour crapahuter dans une merde boueuse en espérant un jour y voir surgir quoi que ce soit. Un danseur mondain avec la main gauche sur le cœur et la droite sur une serpe. Je commence à penser que j'étais réellement le seul à connaître Dario. S'il a pu embobiner ses femmes sur des velléités paysannes, moi, il n'aurait jamais pu. Il les a bernées toutes les deux, ça ne fait aucun doute.

— Il voulait faire construire quelque chose ? Qu'est-ce qu'il y a, sur ces terres ?

— De la vigne. Un bout de terrain situé entre Sora et Santo Angelo. Je prononce bien… ?

— Non, il faut faire la liaison, Sant'Angelo, mais ce n'est absolument pas grave, parce que ce saint, tout le monde s'en fout, les gens du cru ne l'utilisent que pour blasphémer.

— Pardon ?

— C'est la vérité, quand on n'ose pas invoquer le Christ ou la Madone, c'est Sant'Angelo qui trinque, c'est moins grave. C'est le bouc émissaire du calendrier, celui qui ponctue toutes les injures de la région. Alors, liaison ou pas, on s'en fout.

— Calmez-vous…

Sa main s'est posée sur mon genou. Ses yeux m'ont fixé, sans comprendre.

— Vous êtes tellement différent de lui… Il était si proche de tout ça… Il m'en parlait avec tant de… Sa terre, son peuple, son nom… Et je trouve ça normal, non ? Vous, on a l'impression que ça vous écorche. D'habitude, les gens venus d'ailleurs sont si…

— Les immigrés, vous voulez dire ? Eh bien, quoi, les immigrés ? Ils sont comment ?

— Ils sont… fiers et vulnérables…

Un petit rire est venu me gratter la gorge mais je l'ai réprimé très vite.

— Et Dario est brusquement devenu fier et puissant en étant propriétaire de quatre hectares de vigne ?

— Il ne les a pas obtenus en claquant des doigts. Le terrain se partageait entre trois propriétaires. Deux hectares lui venaient de sa mère.

— La mère Trengoni ?

– Ça vous surprend ?

Non. Dario parlait du terrain de son père, comme si enfin quelque chose de vrai leur appartenait, ici-bas. Tous les ritals ont un vague bout de terrain qu'ils n'ont pas su vendre ni rendre rentable au point de s'y accrocher et nourrir les bambini. Depuis toujours mon père nous rebat les oreilles avec sa forêt, comme si c'était Brocéliande. En fait, d'après les souvenirs, il s'agit d'une espèce de dos-d'âne avec quelques noisetiers épars où les bergers vont parfois chercher un peu d'ombre. Le père n'a jamais tenté de le vendre, il sait bien que la somme couvrirait à peine les frais de déplacement, de notaire, et de pizza. Et à ce prix-là, il préfère garder dans un coin de rétine, le souvenir flou d'un patrimoine frais et boisé. Pas fou, le père. Celui de Dario avait fait le même calcul.

— Les deux autres hectares se partageaient entre un type installé aux États-Unis, dans le New Jersey, et un autre qui vit toujours en Italie, à Sant'Angelo. Je l'ai bien dit, cette fois ?

— Dans le New Jersey ?

— J'ai payé le voyage de Dario, l'ancien propriétaire avait même oublié ses quelques arpents et les lui a concédés avec grande facilité, et pour presque rien. Le plus dur, ce fut l'Italien, il voulait garder son bout de terrain pour en faire un dépôt de bois. Dario a discuté avec lui, sur place, et a réussi à le convaincre. En réunissant les trois actes de cession, il est devenu propriétaire de toute la vigne. Voilà.

— Je vais sûrement poser une question bête, mais, cette vigne, au juste, il voulait en faire quoi ?

— Du vin.

— Du quoi ?

— Du vin.

C'était la réponse la plus improbable.

— Il voulait quitter la France et faire son vin, là-bas, et en vivre. Un projet plus fort que tout. Plus fort que moi. Et quand on aime, surtout à mon âge, les rêves de l'autre paraissent toujours plus authentiques.

— C'est impossible. Dario n'aurait jamais travaillé la terre. Il n'y connaissait rien en viticulture. Essayez un peu de l'imaginer… ?

— Il aurait appris, avec le temps. Avant que Dario ne soit propriétaire, c'était un paysan du coin qui s'occupait des vignes, sans jamais en tirer un grand bénéfice. J'ai donné à Dario de quoi l'embaucher comme vigneron pour les trois prochaines récoltes, et l'homme a accepté tout de suite. Personne n'en veut, de cette vigne. À croire qu'elle n'attendait plus que Dario pour venir la sauver…

En se laissant doucement tomber sur le canapé, elle a un instant fermé les yeux. Ma curiosité fouineuse m'a laissé les imaginer là, tous les deux. Lui, les bras au ciel, tournoyant dans la pièce en parlant de lui, de lui, de lui, de là-bas, de ses rêves, et elle, écoutant, amoureuse, et goûtant à l'infernale candeur de son amant. Je n'ai pas vraiment d'intuition pour ces choses-là, mais cette fois j'ai la certitude qu'il s'agissait d'amour. Même si tout ça a des relents d'arnaque et de vil intérêt, rien ne se serait fait sans un peu d'amour brut. Il faut être aussi bégueule que moi pour en douter et jouer les choqués.

— Antonio… Je ne vous ai pas dit le principal. Je ne sais pas pourquoi on m'a enlevé Dario. Mais je sais que, depuis toujours, il gardait au fond de lui-même une incroyable peur. Une peur que tout cela tourne mal. Il ne m'en a jamais parlé mais il a fini par me l'écrire. S'il lui arrivait quelque chose, il voulait que ses terrains reviennent aux seuls êtres qui avaient su lui tendre la main.

J'ai baissé les yeux en sentant le tour de démarreur dans mon moteur cardiaque. Avec une envie de me tirer d'ici en trombe.

— Moi, qu'est-ce que j'en ferais, de ce terrain ? Ma vie est ici… Votre pays semble si magnifique… Il vous appartient. C'est votre terre et je ne saurais qu'en faire.

Je me suis levé.

— Dario le savait. Il disait que sa mère ne reviendrait jamais au pays et qu'après moi, il n'avait plus que…

— Taisez-vous.

— Il vous aimait, Antonio… Que vous le vouliez ou non… Devant le notaire il a tenu à rajouter un nom sur les actes de cession.

— Arrêtez de dire des conneries.

— Si vous les refusez, elles reviendront à la commune de Sora. Mais acceptez-les, c'était son dernier souhait…

— Maintenant ça suffit !

La table basse a frémi quand mon pied a buté dedans, par mégarde. Elle a fouillé dans les papiers pour me prouver que tout était déjà écrit, en règle, tamponné, et conforme. Mon nom, écrit en toutes lettres.

Le cauchemar.

— C'est pour ça que je vous cherchais, Antonio. Pour vous transmettre ces papiers. Et ses dernières volontés.

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