Tonino Benacquista - La Maldonne des sleepings

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« Dans les trains de nuit, mon boulot, c'est le sommeil des autres.
Mais quand il s'agit de veiller sur un dormeur que l'Europe s'arrache, quand les contrôleurs, les douaniers et les énervés du cran d'arrêt cherchent à me poinçonner, je regrette le doux temps de l'Orient-Express…
Tout ce que je désire, c'est éviter de me faire descendre à la prochaine… »

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J'attends les contrôleurs, la douane, je fais tout ce qu'on me demande et basta, bonne nuit. Galileo, tu m'emmerdes.

*

Ils ont pris mon nom avant de partir, vers minuit et demi, soit vingt minutes de retard sur l'horaire. J'ai parlé de la tentative de bakchich du Ricain, histoire d'être couvert, au cas où. Les flics jouaient du talkie-walkie avec le central mais je n'ai pas réussi à comprendre si les deux autres étaient recherchés. Comment se fier à la gueule d'un douanier ? Impossible de déceler un mouvement de surprise, une émotion. Un jour j'en ai vu un débusquer un mouchoir bourré de diamants au fond d'un sac de bouffe. Le passeur avait en outre une petite toile ex-voto volée trois mois plus tôt dans une abbaye, et le douanier semblait penser à autre chose, sa femme, son lardon qui sèche les cours.

L'aboyeur s'est un peu calmé devant ces nouvelles casquettes, c'est bien la preuve qu'un contrôleur S.N.C.F. ressemble plus à Gnaffron qu'au gendarme. Pas un quidam dans le couloir, plus de curieux ni de badauds, comme s'ils avaient tous un kilo de coke dans la besace. On regarde par terre en attendant que ça passe. Je bâille à n'en plus finir et manifeste un ennui profond.

Le calme est revenu. Demain je m'offrirai un jus au Florian, et après-demain, auprès de ma brune, à Paris. Mais avant tout cela, dormir, dormir la nuit et le jour, rêver, partout, tout le temps, tout de suite.

Éventuellement ils pourraient me contacter à Paris pour une déposition. Tout ce qu'ils veulent pourvu qu'ils se cassent. Les douaniers suisses passent rapidement et s'éloignent sans rien demander. Richard me surprend en plein étirement.

— Le boxon, c'est chez toi ?

— Demain. Je te raconte ça demain.

— Et cette connerie d'alarme ?

— Désolé. Tu t'es écrasé le pif en perçant ta télé ?

— Marre-toi, on a perdu du temps pendant l'alarme et vingt minutes à Vallorbe, les Suisses vont essayer d'en rattraper quinze et les Ritals se feront un plaisir de rallonger la note de deux heures.

Il y a des chances. Un conducteur de loco français ou suisse gagne une prime s'il rattrape un retard, à l'inverse de l'Italien qui est payé en heures supplémentaires. Voilà le secret des retards dans les trains ritals. Un jour où j'attendais une correspondance en gare de Prato, je vois arriver le train avec quatre heures de retard. Je rigole doucement en passant devant un contrôleur des lymphatiques « Ferrovie dello Stato ».

— Alors, les F.S., toujours à l'heure, hein ? Quatre heures, vous déconnez un peu quand même, non ? Et là il affiche un sourire défiant toute ironie.

— Et encore ! Celui sur lequel tu viens de monter, c'est celui d'hier…

Vingt-huit heures de retard. J'ai fermé mon clapet.

Richard soupire.

— Ça va te servir à quoi d'arriver à l'heure à Venise ?

— Y servent plus après dix heures chez Peppe, et en plus j'ai une partie de scopa prévue à neuf.

— C'est terrible… je sais bien ! C'est le salariat. Bon, va te pieuter. J'attends les contrôleurs suisses et je m'écroule, O.K. ?

Il retourne chez lui, dépité, en deuil de sa partie de cartes. Éric n'est pas venu me voir. Je peux me compter un ennemi de plus à la Compagnie internationale des Wagons-lits et du Tourisme. On verra ça plus tard. Il y a toujours moyen de recoller les morceaux.

Il est de rares moments de quiétude dans ces putains de trains, comme la dernière clope, allongé dans le moelleux des couettes, déchaussé, l'œil traînant dans la pénombre du relief helvétique. La der des ders avant le repos est un moment de quiétude de type paternel : les petits sont couchés, je les réveillerai demain, très tôt, et ce sera pénible pour eux comme pour moi, mais ce soir la cendre rougeoie au bout de ma cigarette, le train ronronne et la lune va diffuser une lueur bleutée dans le noir de ma cabine.

Bonne nuit.

Je ne les ai même pas entendus entrer. Ils m'ont agressé les yeux avec la lampe du plafonnier. Une lumière crue et jaune qui m'a poignardé d'en haut, à peine assoupi. Comment peut-on être suisse et contrôleur ? Ça fait beaucoup.

— Tu dormais ? T'en as combien ?

Et leur accent qui ondule, un relief crétin, comme leurs paysages.

— Je ne dormais pas, je préparais une banderole de bienvenue. J'ai trente-sept personnes.

— Avec ou sans les…

— Les fuyards ? Sans. Les douaniers ont gardé leurs billets, les autres sont là.

Il se tait malgré une sérieuse envie d'en savoir plus sur l'affaire, mais il a bien vu que je n'encourageais pas le dialogue. Je veux qu'il éteigne la lumière et qu'il s'en aille. Les gens des Chemins de Fer Fédéraux sont relativement placides, bornés et avares de paroles inutiles. Je ne peux pas leur enlever ce côté Sioux, un Italien m'aurait déjà fait cracher les détails sous la torture. Autre avantage, un Suisse est capable de cribler une pile de billets en vingt secondes. Et Ciao.

— Y'a problèèème.

— Hein… ?

— Il manque un billèèèt.

— C'est une plaisanterie ? Je suis sûr d'avoir trente-sept voyageurs !

— Je sais, j'ai vérifié avant d'entrer. Mais t'as que trente-six billèèèts…

Gros problème. Il va me chercher l'embrouille. S'il dit trente-six c'est sûrement le nombre exact, ils sont capables de tomber pile rien qu'avec un coup d'œil sur le tas.

— Alors ? Le billèèèt ?

Trouver rapidement une explication.

— Oui ! Ça y est ! C'est le type qu'on a volé, il avait gardé son billet sur lui, ce serait trop long à expliquer, bref on lui a tout piqué et son billet avec. Youpi !

— Il voyage sans billèèèt, alors ?

— …

— Alors ?

Il est là le problème. Un Helvète est incapable de reconnaître la notion d'exception. Le cas d'espèce. Pour eux, même un cadavre est censé avoir son titre de transport. Je me vois en train de réveiller l'aboyeur pour lui faire payer un P.-V. Merde et merde. Je suis crevé et ce Suisse me pompe l'énergie qui me restait afin de tenir debout.

Il n'y a pas que ça. Quelque chose déconne dans cette cabine. Je sens quelque chose de volatil, d'impalpable. Ça flotte dans l'air. Ce n'est pas comme d'habitude.

— Alors ?

Le rail me résonne dans la tête, le Suisse attend une réponse, j'ai l'image de Katia endormie. J'ai besoin d'une cigarette.

— Fais-lui un P.-V. sans taxe, sois sympa, on va pas l'emmerder, il a perdu tout son fric.

C'est la première fois que je demande à un Suisse de faire un geste. En essayant d'y mettre le ton.

Et puis… Je sens quelque chose… cette cabine je la connais, j'ai vécu ce moment cent fois, mais ce soir quelque chose ne colle pas. Une clope oubliée quelque part… ou peut-être un bruit bizarre dans la ventilo…

— Un P.-V. sans taxe ? Je demande d'abord au collèèègue, on va voir.

Dès qu'il sort je suis pris d'une envie de fouiller partout, à commencer par mes propres bagages. Je défais le lit et regarde sous la banquette. Un bruit ? J'ai entendu un crissement, un son de bois qui peine. Ça vient peut-être de la cabine attenante, la 10, une couchette mal enclenchée. Ou le bac à linge, une pile de draps qui dégringole. Je soulève la trappe, à tout hasard.

Un œil. Grand ouvert. Qui me regarde. La trappe retombe comme un couperet et je pousse un cri.

— Hé doucement… c'est moi. Mon collèèègue est d'accord pour le sans-taxe. Encore un qu'a d'la chance…

Du pied, le Suisse a poussé la porte entrebâillée au moment où j'allais tomber par terre. Ne rien dire. Rien. Je ne veux rien. Si, de l'oubli, rien de plus. Et celui-là qui s'installe sur ma banquette pour rédiger son P.-V. de merde. Il ne faut pas qu'il entende le bruit, le bruit du bois. Il va voir l'œil. Et là c'est foutu, je serai coupable, on va m'écarter du rail pour m'immobiliser quelque part. Je sais trop bien ce qui arrive si on débusque un clandestin. Et planqué dans ma propre cabine.

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