Tonino Benacquista - La Maldonne des sleepings

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La Maldonne des sleepings: краткое содержание, описание и аннотация

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« Dans les trains de nuit, mon boulot, c'est le sommeil des autres.
Mais quand il s'agit de veiller sur un dormeur que l'Europe s'arrache, quand les contrôleurs, les douaniers et les énervés du cran d'arrêt cherchent à me poinçonner, je regrette le doux temps de l'Orient-Express…
Tout ce que je désire, c'est éviter de me faire descendre à la prochaine… »

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Par bonheur la cigarette existe et vient ponctuer l'ambiance, le tabac n'est plus ami ou ennemi, chaque bouffée est mécanique et chaude, la fumée se marie diaboliquement bien avec cette haleine, ils sont faits l'un pour l'autre. Le plus souvent la clope se consume toute seule, planquée dans un cendrier encastré dans le bras du siège et ça n'est plus important, pourvu qu'elle soit allumée. Réduite au rôle d'encens. À Paris je ne tire jamais sur le moindre mégot.

Katia regarde, à demi réveillée, cette silhouette fripée qui n'a même pas l'idée d'enlever sa cravate pour s'étendre, une ombre hagarde qui s'agite dans son incohérence. Je ne sais plus comment allumer le gaz sous la cafetière, j'oublie que j'ai le droit d'ôter mes chaussures, j'essaie de lui demander ce qu'elle a fait, à Paris, mais elle sent bien que je m'en fous. Qu'est-ce qu'elle a bien pu vivre ? Du dérisoire, encore plus creux que le mien. Mon dérisoire à moi est hors norme, hors sujet, hors contexte. Je deviens presque méchant, je raille son équilibre, je la soupçonne d'être passée à côté d'un moment, je lui en veux de n'avoir pas connu la moindre petite cassure. Qu'est-ce que j'en sais, après tout ? Je suis injuste et elle m'en donne le droit. Je me mets à parler vite, je lui raconte avec passion comment cette nuit-là, dans un train presque désert, un homme en pleurs m'a décrit la mort de sa femme, la veille. Le besoin qu'il avait de parler de cette petite bulle d'eau qui a fait imploser un poumon, la manière dont elle s'est doucement cabrée dans une sourde expiration. Et dans le lit de Katia je m'endors au milieu d'une phrase. Elle sort en fermant délicatement la porte. Comme elle le fait à chacun de mes retours.

— Et alors ? Il vous faut combien de temps pour vous remettre de tout ce bordel ?… Je veux dire… de toutes ces bêtises.

— Hein ?

— Eh bien oui… Je suppose que votre boulot demande un peu de récupération… je dirais même un peu d'oubli.

Je reste accoudé à la barre du couloir sans parvenir à émerger complètement. Le souvenir m'a pris en traître, le film de mes douloureux débuts. Les quelques milliers de voyageurs que j'ai rencontrés depuis ne m'ont parlé que de vacances et d'architecture. Et qui a prononcé le mot d'oubli ?

— Oui, l'oubli… Avant il me fallait quinze heures de sommeil dans mon propre lit avant d'y voir clair et de reprendre un rythme normal. Maintenant c'est à la seconde précise où je pose le bout du pied sur le quai de la Gare de Lyon. Dès que le train s'arrête je sors tous les voyageurs, je passe dans la voiture pour voir si personne n'a rien oublié, je descends. Et là…

— J'imagine…

— C'est un bonheur divin, un cadeau céleste. Mais ça ne dure que quelques secondes, le temps d'arriver au bout de quai. On a l'impression d'une expédition qui a duré des siècles. On se sent sale et heureux.

Il rit et me tape à nouveau sur l'épaule. Cette fois c'est plutôt un geste paternel.

— Je vous rends hommage pour au moins une chose, c'est votre maturité en ce qui concerne votre appréciation du temps. Je veux dire le temps qui passe, et en général les jeunes gens n'y attachent aucune importance.

— Comprends pas.

— C'est simple, un gars de vingt piges n'a pas de sablier dans la tête, pour lui il est toujours midi ou minuit, il est capable de tout casser pour avoir satisfaction dans la minute même, mais il est tout aussi capable de perdre des heures et des jours pour un détail ou une impression. C'est un peu normal, il sent qu'il a du temps devant lui. Moi aussi j'étais comme ça. Vous, non. Vous avez une notion du long terme qui n'est pas de votre âge. En gros, vous semblez avoir compris ceci de fondamental ; il y a deux choses auxquelles il faut accorder de l'importance : l'instant et la patience. Il faut savoir vivre les deux.

Jamais entendu ça. Je n'ai pas trop bien compris mais je vais tout noter sur un bout de papier pour y cogiter un peu, cette nuit. Il est temps de rentrer.

— Faut voir, je dis, en faisant mine d'avoir pigé. En tout cas je m'en souviendrai. Sur ce, si vous avez un problème, venez me voir.

— Je n'en aurai pas. Tout ce que je veux c'est dormir. Dormir…

2

Je vérifie si tout est prêt pour la douane. Les Français passent en premier et ne regardent que les feuilles de déclaration, des fois qu'un voyageur soit suffisamment stupide pour y notifier : « les cinquante briques que le fisc n'aura pas ». De temps en temps ils appellent le central au talkie-walkie pour une identité, un R.A.S. crépite, et ils passent à la voiture suivante. Les Suisses sont moins routiniers mais tout aussi prévisibles dans leur paranoïa de l'immigration clandestine. Tout exotique individu doit se munir d'un visa de transit, et ce, uniquement pour traverser leur cher petit paradis, à une vitesse de 160 pendant deux heures, sans y poser le pied. Ça pourrait être drôle si ça ne coûtait pas 120 FF. Personne ne le sait et peu d'entre eux l'ont, les autres sont débarqués à la frontière, même avec un passeport en règle. Un jour j'ai demandé à un douanier quels pays avaient besoin d'un visa. Réponse : l'Asie, l'Afrique, le Proche et Moyen-Orient, l'U.R.S.S., et une variété choisie d'Amérique du Sud. Un autre soir j'en ai vu un me demander aussi sec : « T'as du nègre ? » Celui-là, au moins, avait l'avantage de la concision. Le genre qui annonce la couleur. Et justement il en avait trouvé un, Sénégalais, avec lequel je discutais le coup un peu avant Vallorbe. Étudiant en droit à Dakar, le pauvre gars s'était entendu dire :

— Toi besoin visa, toi descendre.

— Mais je ne savais pas… je vous assure…

— Toi descendre, j'ai dit.

Il s'est contenu, leur a offert un sourire bwana et m'a serré la main en descendant. Avant de changer de voiture le Suisse m'a tout de même demandé depuis combien de temps on se connaissait, le nègre et moi. À cela il n'y a aucune parade, on peut tout juste travailler sa faculté d'abstraction et peut-être imiter le cri déchirant du coucou.

— Venez immédiatement dans mon compartiment !

Il m'a fait sursauter. Quand on entre chez moi sans frapper je suis capable de tuer. C'est le 23, celui du billet foireux.

— Calmez-vous et parlez-moi autrement. C'est encore à cause de votre billet ?

— On m'a volé mon portefeuille ! Voilà, et j'avais tout là-d'dans ! Mon fric, mon billet, mon permis, tout.

Il a voulu le garder, son titre de transport à la con. C'est bien fait, il aurait dû me faire confiance.

— Vous êtes chargé de surveiller, non ? Vous avez parlé de voleurs, tout à l'heure.

C'est vrai mais pas sur le parcours français. Ces trucs-là n'arrivent qu'en Italie.

— Je ne suis responsable que des billets et des passeports en ma possession.

— C'est toujours comme ça, y'a plus personne ! je veux retrouver mes cinq mille balles et ma carte bleue. Si je tiens le salopard… !

Je le précède dans le couloir et débouche dans le compartiment 2. Le dormeur sibyllin de tout à l'heure fouille les couchettes, et l'Amerlo est à quatre pattes par terre, la tête enfouie sous la banquette. Apparemment, rien que de la bonne volonté.

— Mais ça fait un quart d'heure qu'on cherche ! On me l'a piqué je vous dis !

— Vous avez quitté le compartiment depuis le départ ?

— Dix minutes, pour acheter un sandwich, monsieur et monsieur étaient dans le couloir, dit-il en montrant du doigt ses colocataires.

— Et vous laissez votre portefeuille, comme ça ?

— Je sais plus. J'ai enlevé ma veste un moment… je sais plus.

L'Amerlo se relève.

— Rien en dessous.

Et se rassied, tranquille, vers la fenêtre, jugeant sans doute en avoir suffisamment fait. Le dormeur l'imite en secouant les bras, gêné.

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