Tonino Benacquista - La Maldonne des sleepings

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La Maldonne des sleepings: краткое содержание, описание и аннотация

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« Dans les trains de nuit, mon boulot, c'est le sommeil des autres.
Mais quand il s'agit de veiller sur un dormeur que l'Europe s'arrache, quand les contrôleurs, les douaniers et les énervés du cran d'arrêt cherchent à me poinçonner, je regrette le doux temps de l'Orient-Express…
Tout ce que je désire, c'est éviter de me faire descendre à la prochaine… »

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— J'ai un compartiment libre… tu seras mieux, je dis, à mi-voix.

Pas de réponse.

Je ne demandais rien, j'ai toujours évité les emmerdements, je n'ai jamais arnaqué personne, j'ai toujours refusé les clandos et ce soir j'ai un œil qui me fixe du fin fond d'une pile de draps, un Suisse galonné refuse de sortir de chez moi, un dingue de Ricain m'a menacé et l'alarme a sonné. Je vais faire dégager tout le monde d'ici… Laissez-moi faire mon boulot peinard… Il est déjà assez pénible comme ça…

Nous avons un mouvement de tête simultané. Un ralentissement. Lausanne approche.

— Je termine le P.-V. après Lausanne. T'as du monde qui monte ?

— Personne.

Il sort pour au moins trois minutes. Pendant les arrêts, ils peuvent aussi bien descendre que donner un petit coup de lanterne du haut d'un marchepied. Je soulève la tablette et reconnais l'ami du Ricain, le dormeur, prostré, avec un genou ramené vers le corps et l'autre enseveli sous une marée de draps. Il me supplie des yeux, dans cette position on ne peut faire que ça, implorer du regard.

— Ne bougez pas, le contrôleur est juste derrière. Il essaie de dire quelque chose et déglutit, sa jambe doit lui faire mal, il tente de la ramener vers lui.

— … Merci… Je dois… descendre… à Lausanne… Je rabats la tablette qui claque à ras de son nez. Merci ? ! Pauvre pomme, je fais ça pour moi, toi tu peux bien crever tout de suite et n'importe où, sauf dans ma cabine. Le train s'engage sur un quai, à 1 h 30, comme prévu. L'Américain avait parlé d'une échéance à Lausanne. Il faut que je me débarrasse de ce poids mort dès maintenant, à l'arrêt, ça m'évitera de le jeter par la fenêtre sur le parcours, du haut d'un petit col enneigé. Personne n'y verrait rien et je pourrais enfin dormir en paix.

Mais ce Suisse de malheur a décidé de ne pas descendre, il lance un mot à son collègue, agite sa lampe, et tout ça du couloir. Il faut que je l'écarte de là pour virer mon clandestin.

Son acolyte lui hurle quelque chose en allemand, un incompréhensible R.A.S. Des Zurichois ? Voilà pourquoi je les trouvais coriaces, ce soir. Il cesse d'agiter son lampion, le pose à terre, referme la fenêtre et se retourne vers moi en posant les poings sur ses hanches.

Ce soir je ne me reconnais plus. Je suis obligé de la boucler devant un Suisse, et j'ai mal. D'habitude tous les sarcasmes inimaginables y passent, je sers tous les jeux de mots nuls sur l'emmental, je fais l'éloge du chocolat belge et une étude comparative des coucous, et je demande des renseignements précis sur la position idéale de la langue pendant le yodle. Beaucoup s'y prêtent, certains m'opposent un mépris souverain et je jubile, toujours, à l'idée de déconcerter un démocrate mou, inculte, et économiquement fort. Je ne connais rien de plus savoureux que d'être pris pour un con par un Suisse. Mais ce soir Antoine va baisser d'un ton.

Le bruit lourd des ressorts de la portière se met en branle et un souffle glacé vient troubler notre face-à-face. Nous restons figés, hébétés sans qu'il y ait de quoi, en attendant que ça grimpe. Mais celui qui vient d'ouvrir n'est pas pressé. Une main s'accroche lentement à la poignée pour hisser le reste du corps à bord. Une silhouette bleue surgit, un grand manteau bleu marine surmonté d'une tête très blonde aux cheveux raides, des yeux angéliques, une peau blanche et un regard qui rend impossible toute considération sur l'individu avant qu'il n'ouvre la bouche. Il m'a tout de suite fait penser à un guitariste des Stones, mort dans une piscine. Dès qu'il s'est mis à parler une volute d'air chaud s'est échappée de ses lèvres.

— Pardon messieurs, je suis bien dans la voiture 96 ?

Je lance un « oui » franc et clair, à peine masqué par le « ouaaais » du C.F.F.

— J'attendais deux voyageurs arrivant de Paris et je suis étonné de ne pas les voir.

La porte est restée ouverte mais c'est plutôt une bouffée de chaleur qui me sort des pores. J'ai même l'impression que ce type parvient à discerner le halo d'émanations autour de moi. Je sais bien de qui il veut parler.

— Des voyageurs de CETTE voiture ? Ils ressemblaient à quoi ? je demande.

— Il y avait un homme assez fort, brun, avec un accent anglo-saxon. L'autre était français.

Il n'en sait visiblement rien. Il recule d'un pas et regarde dehors, fait des gestes avec les mains mais je ne peux pas voir à qui il s'adresse. Le Suisse pointe l'index vers moi.

— Demandez à ce monsieur.

Je ne sais pas quoi répondre.

— J'en sais rien… allez dans la 95 ou la 94, il y a souvent des changements de dernière minute dans les réservations.

Un coup de sifflet sur la voie, le contrôleur s'engouffre dans ma cabine. Je ne dois pas le laisser seul.

Second coup de sifflet.

— Trop tard, désolé, on démarre, vous restez jusqu'en Italie ou vous descendez ?

Il n'avait sans doute pas prévu de se retrouver là, coincé dans cette alternative, mais un battement de cils lui a suffi pour choisir. Il veut le dormeur, et j'aimerais tellement le lui donner.

En descendant il me regarde de trois quarts et dit, sans souci de se faire entendre :

— C'était un rendez-vous très important, vous savez.

Il claque la portière lui-même. La buée et l'obscurité m'aveuglent mais je parviens à discerner un geste de sa main vers une silhouette noire qui se met à courir vers la tête du train. On démarre avec une incroyable lenteur, je supplie le lombric 222 de s'envoler à l'aplomb vers la Voie lactée en crevant une nappe de nuages.

— Fèèèrme la porte, on gèle.

Avant d'obéir je m'accroche à la fenêtre pour saisir la petite seconde où elle passera dans l'axe du beau blond. Ma carcasse immobile passe au-dessus de sa tête, immobile aussi, mais ses bras s'agitent comme des tentacules dans les poches de son manteau. Pour un peu il m'en sortirait un renard fou, une guitare, une poignée de braise ou quoi que ce soit expliquant des gestes aussi désordonnés. Mais l'instant est court, nous nous toisons déjà de biais. Et maintenant de loin, trop pour apercevoir le lapin blanc. La machine glisse devant lui et le plante là, seul, comme un magicien en deuil de poursuite. Absolument seul.

Et maintenant, occuper le contrôleur.

Parler, dire des phrases, faire déferler des vagues de mots et reprendre mon souffle au ressac, faire chanter à mon gosier une litanie monocorde, vomir avec propreté un bla-bla vide de sens, avec juste assez de ton pour donner l'illusion d'une structure. Je cherche le K.-O. verbal, le travail aux tympans, gauche, gauche et pan, il vacille. Et je souffre de m'imposer un tel exercice, moi qui hurle au silence depuis mon arrivée dans cette voiture. Mais ça, c'est la vie, hein ? On fait parfois le contraire de ce qu'on veut, obéir à l'ordre fascisant du réveil-matin, la boucler devant un chefaillon retors ou même se servir d'un contrôleur suisse comme d'un dévidoir à palabres.

Je les oublie au fur et à mesure, à peine éructées, ça a commencé avec Guillaume Tell, je crois, et très vite j'ai dérivé sur les autoroutes gratuites en Suisse, et pourquoi le signe de la Croix-Rouge ? Je ne lui ai pas laissé le temps de répondre, ensuite se sont mêlés les films de Spielberg et le Vatican, en passant par Castel Gandolfo.

J'ai bien vu qu'il branchait son oreille sur la position stand-by, il n'a rien écouté ni même entendu, il a fait comme si j'étais un moustique invisible et chiant, trop gros pour être écrasé, trop fébrile pour espérer une plage de répit. Debout, lourd de fatigue, flanqué d'un masque sans âme sous lequel son visage dormait déjà, il a jeté l'éponge. J'ai gagné petitement, aux points, par manque de combativité.

Ça m'a surtout servi à couvrir un éventuel bruit de collision hydrophile, voire un ronflement d'abandon de la part du clando. Il s'est passé la main dans les cheveux avant d'y reposer sa casquette et a entrouvert les lèvres.

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