Маргерит Дюрас - Le Marin de Gibraltar

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Le Marin de Gibraltar: краткое содержание, описание и аннотация

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Un homme qui veut changer sa vie s'engage sur un bateau. Sur ce bateau il y a une femme qui court le monde à la recherche du marin de Gibraltar qu'elle a aimé et qui a disparu. L'amour naît entre l'homme qui veut changer sa vie et la femme qui cherche le marin de Gibraltar. Ensemble, ils vont rechercher avec scrupule ce marin disparu. S'ils le trouvent ce sera la fin de leur amour. Etrange contradiction.
De Sète à Tanger, de Tanger à Abidjan, et d'Abidjan à Léopoldville, leur recherche se poursuit.

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— Faudrait savoir ce que tu veux, dis-je.

— Elle est venue me chercher à Majunga, chez ma pauvre mère — pour ce qu'elle voulait de moi, elle aurait très bien pu me laisser où j'étais. — Il ajouta, plus bas : — Je me demande encore ce qu'elle a pu me trouver…

— On en est tous un peu au même point. C'est pas la peine de pleurnicher.

Il ne m'écoutait pas.

— Ma mère, elle m'écrit tout le temps de revenir. Mon père est vieux. On avait un beau commerce d'oranges, et tout ça tombe…

— T'as qu'à y retourner à Majunga.

Il s'énerva.

— Tu verras, tu verras ce que c'est que de retourner à Majunga après qu'elle vous a trimbalé à Tempico, à New York, à Manille. J'en crèverais à Majunga. Tu ne sais pas de quoi tu parles.

— Y a pas de raison pour que tu y retournes jamais, dis-je.

— Quand elle l'aura retrouvé, alors j'y retournerai. Pas avant.

— Comprends pas.

— Quand elle l'aura retrouvé, je m'emmerderai partout, je le sais, alors je reviens à Majunga.

— Tu as le temps de voir venir, dis-je.

Il me considéra longuement.

— Pour toi ça ne sera pas tout à fait la même chose. Elle en pince pour toi.

Comme je ne répondis pas, il crut que je doutais de ses affirmations.

— Je sais de quoi je parle. C'est visible. Je l'ai jamais vue réfléchir aussi longtemps sur quoi que ce soit. Je ne la reconnais plus.

— Il y a du koudou chez tes Éoués vraiment ?

Il se transfigura.

— Un peu. Mais au Zambèze, qu'est-ce qu'il y en a. Dans l'Ouellé aussi, remarque, mais du grand, alors c'est aussi dur à attraper que les mouches, pas la peine d'essayer.

Il attendit, je ne répondis pas.

— Pourquoi tu me demandes ça ? Tu veux aller chasser le koudou ?

— Je ne sais pas, par curiosité.

Il parut déçu. Il se rappela tout à coup quelque chose.

— Et mon transporteur que je n'ai pas prévenu ?

— Eh bien, vas-y.

— Impossible. C'est à vingt kilomètres. Il faut que tu me conduises.

— Ce que tu m'emmerdes, tu ne peux pas savoir à quel point.

Il feignit le plus grand des désespoirs.

— C'est bien simple, si tu ne m'y conduis pas, c'est foutu, je reste.

— Je ne sais pas ouvrir le panneau de la cale.

— Moi je sais, dit-il, tu parles si je le sais.

J'aurais pu lui dire d'y aller tout seul, mais si j'étais resté je serais tout de suite redescendu dans sa cabine. Je ne le voulais pas. Lui ne me le proposa pas parce que ça l'ennuyait de faire cette course tout seul. En moins de cinq minutes, il était descendu et il avait ouvert le panneau.

Nous restâmes partis deux heures. Le temps de prévenir le transporteur et de prendre ses affaires dans un petit hôtel meublé de Sète. Pendant le retour, il me parla un peu de Louis.

— Mon pote, dit-il, est un marrant, tu verras.

— Vous la menez souvent en bateau, comme ça, c'est le cas de le dire ?

— En bateau ! Tu crois que ça m'amuse de me trimbaler au Dahomey ?

— Excuse-moi. Moi ça m'amuse.

— On ne le dirait pas.

Lorsque nous revînmes, les marins étaient rentrés. Le bar était allumé. Laurent était un peu saoul. Bruno aussi, mais beaucoup plus que Laurent.

— C'est trop marrant, gueulait Bruno, le premier con venu lui dirait qu'il est sous une tente au sommet de l'Himalaya qu'elle irait sans hésiter. Je reste. Je ne veux pas rater ça.

Epaminondas bondit sur lui.

— Retire ce que tu as dit ou je te casse la gueule.

— Si on n'a plus le droit de se marrer, alors, oui, je descends, dit Bruno. Je retire rien du tout.

— Il a raison, dit Laurent.

Epaminondas s'éloigna dignement.

— Moi, déclara-t-il, ce qui m'épate, c'est qu'elle engage des cons comme ça, qui ne comprennent rien à rien.

Je les laissai. Je descendis dans sa cabine. Elle avait de nouveau éteint. Je rallumai. Elle était couchée dans la même pose que tout à l'heure. Cette fois, j'eus l'impression qu'elle m'attendait. Je lui racontai ma promenade avec Epaminondas et quelques-uns de ses propos sur Louis d'Abomey. Je parlai assez longtemps. Cela, je le vis, l'impatienta un peu. Et puis, je n'eus plus rien à lui dire, même sur les facéties d'Epaminondas.

— Peut-être qu'il vaudrait mieux que tu descendes ici, dit-elle.

Elle ajouta :

— Comme tous les autres.

Je m'assis par terre, la tête contre son lit.

— Je n'ai pas envie de descendre.

— Un peu plus tôt, un peu plus tard, qu'est-ce que ça fait ?

— Pas encore. Je descendrai, mais pas encore.

— Qu'est-ce que tu crois qu'il faille attendre pour que tu descendes ?

— Le marin de Gibraltar.

Elle ne rit pas.

— Excuse-moi, dis-je, mais je ne sais pas.

Brusquement, d'une voix dure, elle demanda :

— Mais d'où sors-tu ?

— Je te l'ai dit, ministère des Colonies, je recopiais…

— Est-ce que tu es à ce point idiot que tu ne voies pas ce qui se passe ?

— Je ne suis pas idiot, je vois ce qui se passe.

— Et tu ne veux pas descendre ?

— Pas encore. C'est la seule chose que je sache vouloir. Je n'ai aucune raison de descendre.

— Moi, dit-elle, lentement, tu le sais, non, j'ai toutes les raisons de te faire descendre.

— Je me fous complètement de ces raisons.

Elle redevint calme. Et, un peu comme si elle l'avait demandé à un enfant, avec une douce perfidie :

— Alors, tu vas rester là, à te taire, à te taire ?

— Je ferai ce que je pourrai.

— Tu crois qu'on peut toujours se taire ?

— Je crois qu'on doit se taire le plus que l'on peut. Mais ne pas se taire… toujours.

Je m'allongeai près d'elle.

— Je ne peux déjà plus me taire, dis-je.

Ce fut un instant comme si nous avions parlé. Mais cela passa et cela ne fut bientôt plus suffisant. Elle mit son visage sur le mien et elle resta ainsi, immobile, un long moment.

— Dis-moi quelque chose, n'importe quoi.

— Anna.

La montre sur la table marqua deux heures. Nous n'avions pas sommeil.

— Encore quelque chose, dit-elle.

— Je me plais sur ce bateau.

Elle se coucha et ne demanda plus rien. Elle éteignit la lumière. A travers le hublot apparut le quai vide violemment éclairé par un réverbère. Nous aurions pu croire que tout désir entre nous était mort.

— Il faut dormir, dit-elle, nous ne dormons plus, nous sommes des gens très fatigués.

— Non, tu te trompes.

— Au fond, j'aime que tu sois ainsi, un mur.

— Tais-toi…

— Le plus grand amour du monde, qu'est-ce que ça veut dire ?

Je voyais son visage, vaguement éclairé par le réverbère. Elle souriait. Je me levai pour partir. Elle essaya de me retenir.

— Imbécile, dis-je.

Je me dégageai. Elle me laissa repartir, ne tenta plus du tout de me retenir.

— Ne t'inquiète pas, dit-elle, moi aussi je me tais à ma façon.

*

Le bateau partit dans la nuit. Je dormis très peu. Les vibrations de l'hélice me réveillèrent et je restai longtemps sans me rendormir. Puis, alors que je désespérais tout à fait d'y arriver, lorsque le jour se leva, je m'endormis. Je sortis de ma cabine vers midi. Elle était sur le pont, calme et gaie, comme chaque matin. Elle parlait à Bruno. Il n'était plus saoul, mais il était de très mauvaise humeur parce qu'il prétendait avoir été embarqué par surprise, qu'il ne voulait pas entendre parler d'aller au Dahomey, etc. Elle essayait de le consoler en lui racontant que nous chasserions le koudou. Je l'entendis lui dire :

— C'est une chose qu'il faut avoir faite, comme ça tu l'auras faite…

Il la regardait avec suspicion. Bruno était le plus jeune marin de l'équipage. La précarité du monde lui manquait beaucoup. Nous avions tous beaucoup de mal à lui faire comprendre la nécessité de nos voyages. Mais tout le monde usait avec lui de beaucoup de patience.

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