Маргерит Дюрас - Le Marin de Gibraltar

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Un homme qui veut changer sa vie s'engage sur un bateau. Sur ce bateau il y a une femme qui court le monde à la recherche du marin de Gibraltar qu'elle a aimé et qui a disparu. L'amour naît entre l'homme qui veut changer sa vie et la femme qui cherche le marin de Gibraltar. Ensemble, ils vont rechercher avec scrupule ce marin disparu. S'ils le trouvent ce sera la fin de leur amour. Etrange contradiction.
De Sète à Tanger, de Tanger à Abidjan, et d'Abidjan à Léopoldville, leur recherche se poursuit.

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— Glacé ?

— Je ne sais pas.

— Vous n'êtes pas bien ?

— Très bien, mais je suis fatigué.

— Alors, chaud, ce serait peut-être mieux.

— Oui, chaud, dis-je.

Il s'éloigna. La place était, vers la mer, le point le plus élevé de la ville. Elle s'étalait jusqu'au port marchand et, un peu plus loin sur la droite de celui-ci, jusqu'à celui du yachting. Le Gibraltar y était, c'était le plus grand de tous les yachts, on le reconnaissait tout de suite. Peut-être dormait-elle encore, peut-être était-elle réveillée, se demandait-elle où je pouvais bien être. Peut-être, qui sait ? le marin de Gibraltar était-il à bord. Le garçon arriva avec le café.

— Vous voulez manger quelque chose ?

Je ne voulais rien manger. Il remarqua que je regardais le port, du côté du yachting. C'était l'heure du déjeuner, il y avait peu de clients et il avait le temps de bavarder.

— Le Gibraltar est arrivé ce matin, dit-il.

Je dus sursauter légèrement, mais il ne le remarqua pas, il regardait le port. Les bateaux l'intéressaient.

— Vous le connaissez ?

— Il n'y en a pas beaucoup de trente-six mètres, c'est un des derniers, alors forcément on les connaît.

J'avalai le café, brûlant. Il était assez bon. J'aimais le café. J'en prenais beaucoup le matin. La place était à sens unique et les camions la contournaient sans arrêt. La limaille de fer flamblait dans le soleil. Un marchand arabe s'arrêta devant moi. Il vendait des cartes postales, innocentes, des vues de la ville. Je lui en achetai une. Je pris un crayon dans ma poche et sur la droite de la carte j'écrivis l'adresse de Jacqueline, c'est-à-dire la mienne. C'était une chose que je m'étais promis de faire avant de quitter l'Europe. En l'écrivant je vis mes mains. Depuis Rocca, faute de vêtements, je ne m'étais pas changé et je n'avais pas eu le temps ni le besoin de beaucoup me laver. Debout à mes côtés, le garçon regardait le port. Je lui étais tout à fait indifférent. Mais c'était cette heure de la journée où les garçons de café ne savent que faire d'eux-mêmes et l'apprécient.

— C'est une femme qui l'habite, dit-il. Elle fait le tour du monde.

— Mais, comme ça, sans arrêt le tour du monde ?

— On dit qu'elle cherche quelqu'un. Mais ce qu'on dit…

— C'est vrai… ce qu'on dit…

— Ce qu'il y a, c'est qu'elle est riche comme Crésus. Faut bien qu'elle trouve quelque chose à faire.

Un client seul arriva et l'appela. Je cherchais ce que j'aurais bien pu écrire à Jacqueline. Mais je ne trouvais pas. Mes mains étaient sales. J'écrivis : je pense à toi. Puis, je déchirai la carte. Les yachts parqués dansaient sur la mer. Des femmes passaient devant la terrasse, oisives, quelques putains, qui regardaient les hommes seuls et désœuvrés. Toutes me ramenaient à elle qui devait dormir encore dans ma cabine. Je me souvenais comme elle dormait, avec insolence. Lorsque je l'imaginais trop, mon corps me faisait mal.

Le garçon revint encore une fois se poster près de moi. Je lui demandai une menthe glacée. Je voulais me glacer jusqu'aux entrailles. Ne plus avoir mal. Je la bus d'un trait. Mais la menthe aussi me ramena à elle. J'essayais de me rappeler les menthes glacées de Florence, qui m'occupaient tout entier et que je transpirais tout seul, mais en vain. Celle-ci était différente, d'une épuisante saveur. Je ne me souvenais plus ni de la chaleur ni de ma solitude dans cette chaleur pendant les cinq jours qu'elle avait duré. J'étais devenu quelqu'un sans souvenirs. Jacqueline me revenait aussi mal à l'esprit que les menthes de Florence, je ne retrouvais plus très bien son visage, ni même sa voix. Il y avait six jours que je l'avais quittée.

Je dus rester longtemps à ce café. Il se remplit peu à peu de gens qui venaient de déjeuner. Le garçon ne me parla plus, il fut bientôt très occupé. Il n'y eut plus aucune place à la terrasse. Il vint et me signifia gentiment que je devais m'en aller.

— Cent francs, dit-il. Excusez-moi.

Je sortis mon portefeuille. Il contenait tout ce que je possédais, les économies d'une vie récente et qui avait duré huit ans et dont je n'avais aucun souvenir. Je posai le billet de cent francs sur la table et je dis au garçon que je serais bien resté un peu plus.

— Alors, il faudrait commander autre chose.

Je commandai un autre café. Il me le ramena aussitôt et me dit que cela faisait cent trente-cinq francs. Je lui donnai un billet de mille francs. Il n'avait pas la monnaie et s'en alla pour la faire. Je gagnai ainsi une dizaine de minutes. Je bus le café. Celui-là éclata dans ma bouche comme le parfum de ses cheveux. Le garçon revint avec la monnaie. Je me décidai enfin à partir. Je recommençai à marcher dans la ville. J'étais peut-être un peu moins fatigué, mais le café me faisait battre le cœur très vite et je ne pouvais marcher encore que très lentement. Les restaurants se désemplissaient. Le vent était tombé et la chaleur était bien plus forte que le matin. Je marchai. Et j'entendis bientôt sonner deux heures. J'avais faim sans doute mais l'idée ne me vint pas de manger. J'avais d'autres soucis, je ne savais pas si j'allais remonter à bord ou laisser le yacht repartir sans moi. Je trouvai un square. Un banc vide à l'ombre d'un platane. Je m'assis et je m'endormis. Je dus dormir pendant une demi-heure. Lorsque je me réveillai le bonheur m'épouvantait encore et je ne savais pas davantage si j'allais remonter à bord. Mais tout en ne le sachant pas je me levai et je me mis à chercher le boulevard par lequel j'étais arrivé. Cela me prit du temps. Il était toujours pareil, aussi exténuant, coupé par les feux rouges des passages cloutés, recouvert par la surface houleuse des camions qui remontaient du port. Je descendis, toujours très lentement sur le quai, par le même chemin que le matin. Le Gibraltar était là, en plein soleil, les ponts vides. On faisait le plein de mazout. Bruno était de corvée. Il vint vers moi.

— Tu devrais monter, dit-il.

— Tu ne descends pas à Tanger ?

— Tu verras bien où je descendrai. Tu devrais monter.

C'est ainsi que je remontai, avec Bruno dans le dos, qui me surveillait. J'allai directement au bar. Elle y était, devant un verre de whisky. Elle m'avait vu traverser le quai et remonter. Epaminondas était avec elle. Elle avait eu peur. Elle le dit, dès qu'elle me vit, avec impudeur.

— J'ai eu peur.

Je vis tout de suite qu'elle avait dû boire pas mal de whiskys. Epaminondas avait l'air bien content de me voir.

— Je t'ai cherché, dit-il en rigolant, toujours chercher tout le monde, c'est pas une vie. S'il faut commencer à te chercher toi aussi…

— J'ai été dans un café, dis-je.

— Tu as bu, dit-elle.

— Du café et une menthe à l'eau.

— Tu as l'air saoul.

— Je suis saoul.

— Il n'a rien mangé, dit Epaminondas.

Elle se leva, alla chercher un morceau de pain et de fromage, me les tendit, puis, comme si c'eût été là la dernière chose qu'elle pût encore faire après tous les whiskys qu'elle avait bus, elle s'affala dans un fauteuil près de moi.

— J'aurais préféré que tu ailles au bordel, dit elle.

— Comme s'il avait besoin de ça, dit Epaminondas.

Puis elle me regarda manger sans dire un mot, hébétée, suivant tous mes gestes mécaniquement, un peu comme si elle me voyait pour la première fois. Quand j'eus fini elle se leva et alla chercher trois verres de whisky. Epaminondas l'aida à les ramener. Elle titubait.

— Ne bois plus, dis-je, on va faire un tour dans la ville.

— Je suis un peu saoule, dit-elle en souriant.

— Elle tient plus debout, dit Epaminondas.

— Je n'ai pas bu, dis-je, je t'aiderai à marcher. Je voudrais beaucoup que tu viennes.

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