Маргерит Дюрас - Le Marin de Gibraltar

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Un homme qui veut changer sa vie s'engage sur un bateau. Sur ce bateau il y a une femme qui court le monde à la recherche du marin de Gibraltar qu'elle a aimé et qui a disparu. L'amour naît entre l'homme qui veut changer sa vie et la femme qui cherche le marin de Gibraltar. Ensemble, ils vont rechercher avec scrupule ce marin disparu. S'ils le trouvent ce sera la fin de leur amour. Etrange contradiction.
De Sète à Tanger, de Tanger à Abidjan, et d'Abidjan à Léopoldville, leur recherche se poursuit.

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— Ne le laisse pas au soleil, dis-je.

Il se leva, comme pris en faute, et poussa rudement la poussette de l'autre côté des dalles, à l'ombre de l'acacia. Le petit ne se réveilla pas. Puis il revint s'asseoir sur la même dalle que tout à l'heure et il se remit à me contempler en silence.

— C'est ton petit frère ?

Il hocha la tête sans répondre. Le parfum de la cigarette n'arrivait pas à dissiper l'odeur de pourriture qui flottait dans l'air. Les deux enfants avaient dû naître et grandir dans cette odeur.

— J'habite sur un bateau, dis-je.

Ses yeux se dilatèrent. Il se leva et s'approcha de moi.

— Un bateau grand comme d'ici à la maison, continuai-je.

Je lui montrai la distance de la main. Il suivit mon geste. Il ne fut plus du tout intimidé, plus du tout.

— C'est toi le commandant ?

Je ris malgré moi.

— Non, ce n'est pas moi.

J'avais envie d'un nouveau cognac, mais je ne pouvais me décider à quitter l'enfant.

— Moi, dit-il, c'est les avions que j'aime.

Il y avait dans ses yeux une sorte d'insatiabilité presque pénible. Pendant un court instant il m'oublia et pensa aux avions. Puis je le vis revenir de son rêve, s'approcher très près de moi et me considérer encore.

— C'est vrai ?

— Quoi ?

— Que tu habites sur un bateau ?

— C'est vrai. C'est un bateau qui s'appelle le Gibraltar .

— Si t'es pas le commandant, alors qu'est-ce que tu fais ?

— Rien. Je suis un passager.

Il y avait devant moi une ortie en fleur, superbe. Le temps n'en finissait pas de passer. Je me penchai et dans une sorte de déclic, je cassai l'ortie et je la froissai dans ma main. Pourquoi ? pour tordre le cou à cette durée. Je réussis. Je l'eus dans ma main et ça me fit très mal. J'entendis le rire de l'enfant. Je me levai. L'enfant cessa brusquement de rire et se sauva.

— Viens, lui dis-je.

Il revint très lentement, il réclamait une explication.

— Ça m'apprendra, dis-je. Je ris. Il me regardait attentivement.

— Tu savais pas que ça piquait ?

— J'avais oublié, dis-je.

Il se rassura. Il aurait bien voulu que je reste encore un peu.

— Je vais m'en aller. J'aurais bien voulu t'acheter un avion, mais je n'ai plus le temps. Un jour je reviendrai et je te l'achèterai.

— Il part, ton bateau ?

— Il part tout de suite. Il faut que je m'en aille.

— Et une auto, t'en as une aussi ?

— J'en ai une aussi. Tu aimes les autos ?

— Pas tant que les avions.

— Je vais rentrer. Au revoir.

— Tu reviendras ?

— Je reviendrai t'acheter l'avion.

— Quand ?

— Je ne sais pas.

— C'est pas vrai, tu reviendras pas.

— Au revoir.

Je partis. Je me retournai pour voir une dernière fois l'enfant. Il m'avait complètement oublié. Il tournait en décrivant de larges cercles, les bras étendus en avant comme des ailes, il jouait à l'avion. Le petit dormait toujours.

Lorsque je passai devant le kilomètre dix-sept, je vis qu'il ne se passait rien. L'auto n'y était pas. L'homme, assis sur un tabouret face à la route, attendait les clients tout en lisant un journal. Je m'arrêtai un peu plus loin et je pris le temps de fumer une cigarette. Puis, très vite, je retournai vers le bateau. Il y avait à peu près deux heures que nous étions partis. Epaminondas nous attendait tout en parlant avec Bruno. Il accourut vers moi. Comme nous avions été longs et qu'elle, elle n'était pas encore rentrée, il était plein d'espoir. Bruno, lui aussi, me sembla-t-il.

— Alors ? cria Epaminondas.

Je lui dis aussi délicatement que je le pus que je ne croyais pas que c'était tout à fait ça. Bruno haussa les épaules et se désintéressa de la situation. Il s'en alla.

— Si elle reste tant de temps, dit Epaminondas, est-ce que ce n'est pas pour en être plus sûre ?

— Peut-être, dis-je, conciliant, cherche-t-elle à savoir si c'est bien sûr que ce n'est pas lui.

— Je ne comprends pas très bien, dit Epaminondas. On sait très vite ces choses-là, on sait très vite si on a connu un homme ou si on ne l'a pas connu. Au bout d'une minute au plus, on le sait.

— C'était ce que je croyais moi aussi.

Je ne sais pas quelle gueule je pouvais bien avoir. Epaminondas me servit un cognac. Il en prit un à la même occasion.

— Quand même, dit-il, elle exagère. Il n'y a pas deux hommes qui se ressemblent à ce point, sur la terre, qu'on puisse les confondre une fois qu'on leur a parlé. Ça, ça n'existe pas.

Je ne répondis pas. Epaminondas réfléchit longuement.

— A moins, continua-t-il, que ça existe, qu'il en existe qui se ressemblent assez pour qu'on puisse les remplacer l'un par l'autre. Je veux dire, si on décide de ne pas y regarder de trop près.

Il avait dû boire pas mal d'alcool tout en nous attendant et il avait des idées sur toute cette affaire.

— Remarque, dit-il, si elle veut, Pierrot, c'est le marin de Gibraltar. Suffit qu'elle le veuille. Il y en a marre, à la fin. Un jour ou l'autre, elle y arrivera. Elle dira c'est ça et ce sera ça et puis voilà, et qui pourra dire le contraire ? qui ?

— Pour ça, dis-je, c'est vrai, personne pourra dire le contraire.

Je lui offris une cigarette.

— Est-ce que je suis pas unique, moi aussi, dans mon genre ? Y en a marre à la fin des fins.

— On l'est tous, dis-je, dans notre genre. C'est ça qui est compliqué.

Ses pensées prirent un autre tour.

— Mais, dit-il tout à coup, si elle lui demande des nouvelles de Nelson Nelson ?

— C'est-à-dire, dis-je, c'est compliqué.

— Tu vas voir ce que tu vas voir, dit Epaminondas en ricanant, si Pierrot, c'est pas Pierrot, il dira qu'il n'a pas connu Nelson Nelson.

Il vit à mon regard que je ne le suivais pas. Mais peu importait.

— Pourtant, continua-t-il, une femme pareille, pourquoi ne pas reconnaître une femme pareille ?

— Faut pas exagérer, dis-je.

— A cause de la station-service ! se répondit Epaminondas à lui-même. Suppose que ce soit lui. Il est propriétaire d'une station-service ultra-moderne, il gagne de l'argent, la police lui fout la paix et il est content comme ça. Et la voilà qui s'amène et qui lui dit : plaque tout, suis-moi !

— C'est vrai, dis-je. Je n'y avais pas pensé.

— Il est capable de résister, non ? Qui sait, ajouta-t-il après un temps, s'ils ne discutent pas de ça depuis deux heures.

— Qui sait ? repris-je.

— Et la honte, dit-il, d'avoir abandonné son existence errante, comme on dit, la mer et tout le reste, pour finalement s'enraciner là, tout comme un autre, comme ses pompes à essence ?

— Il y a du vrai, dis-je, dans ce que tu dis.

Nous regardions les quais tout en parlant. Elle n'arrivait pas.

— C'est vrai que moi aussi, dit Epaminondas, j'ai abandonné la mer pour la route. Seulement moi, tu comprends, j'ai des comptes à rendre à personne. J'ai rien au soleil. Et le camion, il est même pas à moi. Alors je peux toujours partir.

Il s'arrêta un moment de parler et pensa sans doute à son propre sort.

— Crois-moi, reprit-il au bout d'un moment, c'est seulement si Pierrot n'est pas Pierrot qu'il lui avouera tout ce qu'elle voudra, Nelson et le reste. Tu devines dans quel but ?

— Je devine, dis-je.

Mais il lui restait quand même un doute. Il s'impatientait beaucoup de ne pas la voir arriver sur le quai.

— Plus ils sont beaux, les hommes, dit-il, moins on les reconnaît. Pour les femmes, c'est un peu la même chose. Heureusement qu'il a cette cicatrice sur le crâne.

— Heureusement, dis-je.

— Mais pour arriver à fouiller dans les cheveux d'un homme, dit-il, faut du temps. Ce n'est pas tout de suite qu'on peut arriver à demander à un homme de fouiller dans ses cheveux…

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