Маргерит Дюрас - Le Marin de Gibraltar

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Un homme qui veut changer sa vie s'engage sur un bateau. Sur ce bateau il y a une femme qui court le monde à la recherche du marin de Gibraltar qu'elle a aimé et qui a disparu. L'amour naît entre l'homme qui veut changer sa vie et la femme qui cherche le marin de Gibraltar. Ensemble, ils vont rechercher avec scrupule ce marin disparu. S'ils le trouvent ce sera la fin de leur amour. Etrange contradiction.
De Sète à Tanger, de Tanger à Abidjan, et d'Abidjan à Léopoldville, leur recherche se poursuit.

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Mais Epaminondas avait une idée derrière la tête. C'était visible. Il ne la disait pas encore pour mieux l'amener.

— Moi, dis-je, je trouve que Pierrot du kilomètre dix-sept valait le dérangement.

Elle me regarda et rit doucement comme d'une bonne blague qu'elle m'aurait faite.

— En tout cas, dit Epaminondas, c'est tout ce que j'ai pu faire dans ce département à la con.

Il ajouta à voix plus basse :

— Au prix où est l'essence, personne n'aurait fait mieux.

Anna se pencha vers lui et avec beaucoup de tendresse elle lui dit :

— Tu n'as pas l'air content de ton métier. Il faut dire ce que tu as sur le cœur.

— Il le faut, dis-je. Si tu ne lui dis pas à elle, à qui le diras-tu ?

— Je suis découragé, dit Epaminondas, je dirai rien.

Mais aussitôt après il le dit, et admirablement.

— Étant donné ce qu'il est, dit-il, je trouve que c'est en Afrique que tu devrais chercher.

Un grand silence s'établit, comme il convenait, autour de cette déclaration :

— C'est grand, l'Afrique, dit Anna. Tu devrais préciser.

Il précisa. Cela dura une demi-heure. Nous écoutâmes mal, elle et moi, parce qu'on pensait à autre chose. Il s'agissait d'aller au Dahomey pour retrouver un ancien marin du yacht, un nommé Louis, originaire de Marseille — elle se souvenait de lui. Louis avait écrit à Epaminondas, la semaine dernière, justement, pour lui demander conseil à propos d'un certain Gégé qu'il avait connu au Dahomey, chez les Éoués de la région d'Abomey, lequel, disait Louis, était sans aucun doute le marin de Gibraltar. Epaminondas n'avait pas encore répondu à Louis à ce propos parce qu'il avait trouvé plus logique d'en parler d'abord à Anna. Il nous parla des Éoués. Il s'était documenté. C'était une tribu agricole et nomade qui vivait une partie de l'année sur les plateaux de l'Atakora. C'était beau la région, il y avait des lacs et des koudous, des petits, mais quand même. Cela dit, il ne savait pas si Louis avait de bonnes raisons de la faire se déplacer jusque-là. C'était à elle d'en juger. C'est vrai que c'était loin… Après tout, lui, ce qu'il en disait… Il parla longtemps et en mêlant les charmes des koudous avec ceux du marin de Gibraltar. Trop longtemps. Nous nous regardâmes trop longtemps. Tout à ses Éoués, il ne s'aperçut de rien.

— Pourquoi pas ? dit-elle enfin, tu viendrais avec nous.

— Je ne sais pas, dit pudiquement Epaminondas.

— C'est ton camion qui t'empêche ? demandai-je.

— Il n'est même pas à moi, dit-il, j'ai rien que ma peau.

Je comprenais parfaitement, et pour cause, le désir d'Epaminondas. Mais elle, tout à coup, demanda de réfléchir un peu et elle nous quitta. Ce qui frappa beaucoup Epaminondas. Mais je le laissai à son étonnement et j'allai moi-même m'allonger dans ma cabine. Le sort en était jeté de quelque chose. Je n'eus pas le temps de préciser quoi. Nous partions en Afrique centrale. Je m'endormis dans une verte savane fourmillante de koudous.

*

Je dormis longtemps. Je dus me réveiller peu avant le dîner. Je montai aussitôt au bar. Elle n'y était pas. Seul Epaminondas y était, allongé sur deux fauteuils, il dormait profondément. Il n'y avait personne d'autre à bord. J'allumai. Epaminondas grogna, mais ne se réveilla pas. Les chauffe-plats étaient éteints, on n'avait pas fait de dîner. Je descendis en courant à la cale et je vis que les deux autos étaient là. Je remontai lentement au bar, je réveillai Epaminondas et je lui demandai où elle était. Il me dit ce que je savais, qu'elle était dans sa cabine.

— Elle réfléchit, dit-il. Si elle commence à réfléchir pour savoir s'il faut ou non aller au Dahomey, alors on n'en a pas fini. Comme si on avait besoin de réfléchir à une chose pareille.

Il me dit qu'elle était remontée de sa cabine peu après que je fus descendu et qu'elle avait donné quartier libre à tout l'équipage jusqu'à minuit. Qu'elle avait dit qu'on repartait dans la nuit, mais qu'elle avait négligé de dire où.

— J'attends qu'elle ait suffisamment réfléchi, dit Epaminondas, pour savoir s'il faut prévenir mon transporteur.

Je laissai là Epaminondas et je descendis dans sa cabine. Pour la première fois j'entrai sans frapper. J'allumai. Elle était allongée, tout habillée, les mains sous la tête, dans une pose qui me rappela celle qu'elle avait derrière les roseaux. Je m'assis à côté d'elle. Elle avait dû pleurer.

— On va manger dans un restaurant, dis-je, viens.

— Je n'ai pas faim.

— Tu as toujours de l'appétit.

— Pas toujours.

— Epaminondas est là-haut, il se ronge les sangs, il attend que tu sois décidée à aller chez les Éoués pour prévenir son transporteur.

— Mais on y va, tu peux le lui dire, on part cette nuit.

Elle essaya de se souvenir.

— Où va-t-on ?

— Tu exagères, dis-je. Chez les Éoués du Dahomey, dans la région d'Abomey.

— C'est vrai. C'est un long voyage.

— Dix jours ?

— Si la mer est bonne, oui. Quinze jours si elle ne l'est pas.

— Tu ne veux pas chasser le koudou, comme dans les livres de Hemingway ?

— Non, dit-elle. — Elle ajouta : — C'est le vingt-troisième message que je reçois depuis que je le cherche.

Elle ajouta, gentiment :

— Nous, ce qu'on chasse, ce n'est pas le koudou.

— Mais comme il est rare, ce marin, si tu veux, pendant quelques jours on va chasser autre chose. De temps en temps, il faut quand même avoir un petit gibier à se mettre dans la gibecière. On va chasser le koudou.

— Et s'il était chez les Éoués ?

— Alors, tu chasses le koudou avec lui.

Elle se tut. Je n'osais pas la regarder trop.

— Et la chasse au koudou, elle est dangereuse, elle ?

— Un tout petit peu, mais juste ce qu'il faut. Puis, aux yeux des hommes, tous les koudous se valent. Alors elle est, comment ? plus facile.

— Est-ce qu'on parle en chassant le koudou ?

— Quand on chasse, on ne doit pas faire le moindre bruit, ne pas parler. Tout le monde sait ça.

— Est-ce qu'on ne peut pas se parler à voix basse, à l'oreille ? Ça, c'est permis, non ?

— Sans doute, dis-je, mais on ne parle alors que du gibier. Impossible de se distraire.

— Ah, je n'aurais pas cru avoir embarqué un si bon chasseur. Mais c'est un gibier difficile, le koudou.

— Le plus beau du monde.

— Alors, vraiment, ils ne s'entretiennent que de koudous ?

— Le soir, après la chasse quelquefois, de littérature. Mais avant tout, ce sont des chasseurs de koudous.

— Et jamais, jamais d'autre chose ?

— On ne peut jamais rien affirmer, peut-être, quelquefois d'autre chose.

— Tu devrais voir la ville, elle est belle, dit-elle.

Je me levai. Elle m'arrêta de la main.

— Tu lui as tellement parlé à cette femme ? Tu lui as tellement parlé que ça ?

— Je me réservais pour des temps meilleurs, je ne lui ai jamais parlé. Je n'étais pas heureux.

Elle dit, lentement :

— Moi, il me semble que je l'étais.

— On croit ça, dis-je.

Je sortis. Je rejoignis Epaminondas dans le bar. Il m'attendait impatiemment devant un verre de vin.

— Qu'est-ce qu'elle t'a dit ?

— Rien.

— Pourtant — il but et claqua de la langue —, ce coup-ci, c'est le bon. Alors, c'est qu'elle n'en veut plus.

Je me rappelai sa commission.

— Elle te fait dire qu'on y va chez tes Éoués.

Il ne manifesta aucune joie. Ce fut plutôt le contraire, il s'affala dans un fauteuil, son verre à la main.

— Quand ?

— Tu le sais, cette nuit.

Il se mit à pleurnicher.

— Me voilà encore parti. Je ne ferai jamais rien de bon.

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