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Frédéric Dard: Y en avait dans les pâtes

Здесь есть возможность читать онлайн «Frédéric Dard: Y en avait dans les pâtes» весь текст электронной книги совершенно бесплатно (целиком полную версию). В некоторых случаях присутствует краткое содержание. Город: Paris, год выпуска: 1992, ISBN: 2-265-04745-7, издательство: Éditions Fleuve Noir, категория: Иронический детектив / Шпионский детектив / Полицейский детектив / на французском языке. Описание произведения, (предисловие) а так же отзывы посетителей доступны на портале. Библиотека «Либ Кат» — LibCat.ru создана для любителей полистать хорошую книжку и предлагает широкий выбор жанров:

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Frédéric Dard Y en avait dans les pâtes

Y en avait dans les pâtes: краткое содержание, описание и аннотация

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C'est l'histoire d'un type, au restaurant, qui fait une scène d'enfer au maître d'hôtel parce qu'il vient de trouver un poil dans ses nouilles. L'après-midi de ce même jour, le maître d'hôtel va dans un clandé et aperçoit son client en train de faire minette à une pensionnaire. Il prend le gars à partie : — C'était pas la peine de crier si fort pour un poil dans les nouilles quand on fait ce que vous faites ! lui dit-il. Le client s'interrompt et riposte : — Je crierais plus fort encore si je trouvais une nouille dans ces poils ! Le grand Maurice Chevalier passait pour être plutôt ladre. Un soir qu'il donnait un dîner chez lui, le maître d'hôtel lui demanda à voix haute et intelligible s'il devait passer les fromages. Et Maurice Chevalier s'écria : — Quelle idée ! Y en avait dans les pâtes ! Un jour, dans un restaurant, à l'étranger, j'ai trouvé un gros morceau de phare de voiture dans mon assiette de spaguettis, ce qui m'a rendu perplexe. Je n'ai rien dit, mais je ne l'ai pas mangé. On ne peut imaginer tout ce qu'il y a, parfois, dans les pâtes ! Lis ce bouquin, tu t'en rendras compte !

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Elle accepta. La femme brune se dirigea alors vers une table roulante, en verre fumé, surchargée de flacons, de fruits et de tout un matériel de barman. Elle s’affaira pendant un moment, puisant des glaçons dans un récipient permettant leur conservation prolongée. Elle chantonnait en espagnol et Marie-Marie réalisa alors qu’elle conservait un très léger accent ibérique sur lequel on ne s’attardait pas, mais qui ajoutait à son charme.

Elle revint, tenant deux verres coniques emplis d’un breuvage jaune et mousseux.

— J’espère que vous aimerez, fit-elle. C’est un « Margarita ».

Elles trinquèrent et la femme but à longs traits. Quand elle reposa son verre, sa bouche était frangée d’écume.

— Ça se boit cul sec, encouragea-t-elle. Ce n’est pas le genre de cocktail qu’on déguste, ses effets se produisent après qu’on l’ait avalé.

Marie-Marie trouva le liquide fortement alcoolisé et chargé en citron. Cela dit, ce n’était pas mauvais.

Elle le dit à son hôtesse qui en marqua une puérile satisfaction.

— Pour respecter la vraie recette, dit-elle, il faudrait tremper le bord du verre dans du sel, mais j’ai remarqué que les Européens n’apprécient pas beaucoup.

Marie-Marie eut la langue levée pour lui demander quel était son pays d’origine, mais sa compagne ne lui en laissa pas le temps.

— Est-il indiscret de vous demander, mademoiselle, ce qui motive vos recherches concernant le professeur X ? Mon époux brûlait de vous poser la question, mais il n’a pas osé ; moi je n’ai pas honte de ma curiosité.

Marie-Marie hésita, mais son hôtesse lui inspirait confiance.

— Il s’agit d’une affaire plus que grave, répondit-elle. D’assassinat, pour tout vous dire.

— D’assassinat ! répéta la femme du proviseur, apparemment bouleversée.

— Vous avez entendu parler de cette prostituée dont on a retrouvé le corps il y a quelques jours : elle avait été tuée d’une rafale de balles tirées dans son sexe ?

— Vous voulez dire que c’est un de nos professeurs qui aurait commis cette abomination ?

— Je le crains.

Marie-Marie désigna le dossier bleu à sangle sur la console.

— La réponse, si elle est affirmative, se trouve là-dedans.

— Un second cocktail ? proposa l’hôtesse.

— Oh ! non… Le premier déjà me tourne la tête.

— En somme, vous travaillez pour la police ? demanda la femme brune.

— De manière très officieuse. Je suis enquêtrice pour une maison d’assurances londonienne, mais je me trouve en vacances et mon… mon fiancé n’est autre que le directeur de la P.J.

— Vous mettez la main à la pâte ? plaisanta l’hôtesse.

— En quelque sorte.

— Il est au courant de vos soupçons concernant le professeur X ?

— Non.

Marie-Marie pressa ses tempes entre le pouce et les autres doigts de ses mains.

— Vous n’auriez pas un verre d’eau ? demanda-t-elle, je crois que votre Margarita était corsé. Qu’y a-t-il dedans ?

— De la tequila et du citron, répondit la femme en se levant pour aller chercher ce qu’elle lui demandait. Gazeuse, l’eau ?

— Peu importe.

Elle souffrait d’un mal de tête violent qui lui causait de cruelles lancées au-dessus de la nuque. Quelque chose de vague la tourmentait soudain. Elle cherchait de quoi il retournait, mais la migraine déferlait si violemment sous son crâne qu’elle avait du mal à coordonner ses pensées.

— Tenez.

Elle rouvrit les yeux et eut le gros plan d’un verre d’eau devant son nez. Des bulles se bousculaient dans le liquide. Elle s’empara du verre, presque à tâtons, le porta à ses lèvres et but jusqu’à ce qu’il fût vide.

Elle perçut un bruit de porte et vit le proviseur s’avancer vers elle en souriant. Il était en pyjama et veste d’intérieur de velours noir à brandebourgs.

— Bonsoir ! fit-il.

Il ne s’excusa pas d’être en retard, non plus que de porter une tenue aussi peu compatible à la réception d’une personne étrangère à la maison.

— J’ai travaillé pour vous, dit-il en allant prendre la chemise bleue.

Il fit sauter la sangle et revint auprès de la jeune visiteuse, sur le canapé. Le dossier contenait différents feuillets dactylographiés qui tous étaient des fiches nominatives auxquelles se trouvaient accrochées des photos d’identité.

— A vrai dire, le tri n’a pas été long, reprit-il ; si je m’en réfère à vos indications, une seule personne du lycée André Sarda a été tour à tour en poste à Bourg-en-Bresse et à Lyon avant d’arriver ici. Un certain Pach Louis ; mais il n’est pas professeur.

Il tendit la fiche à Marie-Marie. Elle souffrait tellement de la tête que les lignes dansaient devant elle. Elle regarda la photo jointe, mais elle savait déjà. Le cliché représentait le proviseur sans perruque.

Il murmura :

— Je mets une moumoute pour éviter les quolibets de nos garnements. A Bourg-en-Bresse et à Lyon, ils m’avaient surnommé « Crâne d’œuf ». J’ai fait des frais pour monter à Paris.

Marie-Marie sentit s’ouvrir un gouffre dans ses entrailles. Une sorte d’intense désespoir, mêlé de résignation la fit se courber en avant. Elle comprit que ce qui l’avait assombrie, un moment plus tôt, c’était le mot « tequila ». La femme Pach lui avait fait prendre de la tequila, comme en avait bu Elise Lalètra avant de se faire tuer. Des regrets brûlants la submergèrent. Elle pensa à San-Antonio qu’elle avait voulu épater et qui, à cet instant effroyable, faisait probablement le joli cœur devant une pétasse quelconque en attendant son retour !

— Vous m’avez droguée ? balbutia-t-elle, tournée vers Mme Pach.

Cette femme constituait pour elle un espoir. Elle songeait que le proviseur assassin n’oserait jamais la trucider en présence de son épouse. Qui sait, peut-être arriverait-elle à amadouer celle-ci ?

— Droguée est excessif, répondit l’interpellée. Je vous ai juste administré un calmant. Détendez-vous.

Elle demanda, tournée vers son mari :

— Elle te plaît, Louis ?

— Beaucoup ! avoua-t-il. On dirait une jeune fille.

— Tu veux la prendre sur le canapé ou dans la chambre ?

— Dans la chambre, c’est plus confortable.

— Alors, allons-y ! dit-elle avec entrain.

Ils saisirent Marie-Marie chacun sous une aisselle, l’obligeant à se lever, puis à marcher. Elle tenta de regimber, mais elle était sans force et presque sans volonté ; à peine parvenait-elle à mettre un pied devant l’autre.

Au fond du vestibule, il y avait la chambre à coucher du couple. Très exotique. Elle comprenait un lit ouvragé, à longues colonnes semblables à des cierges de bois torsadé, sur lequel on avait jeté un couvre-lit du genre poncho, aux couleurs pimpantes. Un sombrero de fête s’étalait sur un mur blanc, des statuettes incas et des instruments de musique recouvraient le marbre d’une commode.

Marie-Marie prit vaguement conscience de ces choses avant que le couple ne la propulse sur le lit où elle tomba, la face en avant. Le couvre-lit de laine lui donna envie d’éternuer. Elle resta là, inerte, privée de toute énergie. C’est tout juste si elle sentait la main du proviseur qui retroussait sa jupe pour aller saisir l’élastique de son slip.

— Non ! cria-t-elle.

— Chut ! fit la femme, soyez sage ! D’ailleurs vous avez de la chance, Louis fait très bien l’amour, vous verrez.

Marie-Marie sentit que son visage était trempé de larmes.

— Antoine…, soupira-t-elle. Oh ! Antoine…

— Cet Antoine, c’est l’homme que vous aimez ? questionna Mme Pach.

D’une voix mourante, elle répondit que « oui ».

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