Frédéric Dard - Zéro pour la question

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Zéro pour la question: краткое содержание, описание и аннотация

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Moi, vous me connaissez ! Je ne m'embarrasse pas de préjugés. Je connais des esprits chagrins qui me diront :
« Dans un sous-marin, ça se pas comme ça ».
Je répondrai à ces pisse-froid que, dans mon sous-main à moi, ça se passe comme ça. La preuve, j'y étais ! Je connais aussi des esprits non moins chagrins qui me diront :
« Au pôle Sud, ça se pas comme ça ».
Je répondrai à ces autres pisse-froid que, dans mon pôle Sud à moi, ça se comme ça. La preuve, c'est que nous y étions, Béru et moi ! Allez lui demander, vous verrez ce qu'il vous répondra. Mais, de toute façon, pour les incrédules et le ci-dessus mentionnés : Zéro pour la question !

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Sinon ils nous pralineraient et emploieraient leurs loisirs forcés d'une autre manière. Il est probable qu'à partir de cette heure, ne les voyant pas revenir, les types de leur base secrète vont envoyer une expédition de reconnaissance. Ça, je vous le garantis sur fracture.

Je coule un œil en direction de nos prisonniers. Ils sont assis sur une banquette et ne nous lâchent pas des yeux ni de la mitraillette.

— Oui, m'sieur le baron, me souffle le Gravos, on essaie de leur jouer la fête à Ninette ?

— Non, Gros, déconseillé-je, ils nous arroseraient illico, ce sont des vrais méchants.

— À quoi ça rime de jouer les allongés, tu peux me le dire ?

— Ça sert à vivre encore, mon pote, et je pense que, pour l'instant, nous ne devons pas nourrir d'autres ambitions.

Une nouvelle distribution de manche à gigot nous réduit au silence. On s'écoute donc gargouiller l'estom' en claquant du bec, car le thermomètre continue de descendre. C'est presque de la chute libre. Pour ma part, je ne sens plus mes os et de vilains frissons me secouent. A force de rester immobiles dans la froidure, on finit par être insensibilisés. Des fois que nous allons clamser sans nous en rendre compte, à force, vous ne croyez pas, docteur ?

Va bien falloir y aller un jour ou l'autre, dans le sirop de néant, non ? Par moment, je me dis que ça se fera bêtement. Pas du tout au cours d'une action d'éclat, mais à la sauvette : la peau de banane, c'est le destin de l'homme. Il la rêve bien glorieuse et bien pathétique, sa mort, le Julot, sur fond de fanfare et de pourpre. Seulement, neuf fois sur dix, elle se goupille autrement…

Il canne comme un ballot falot. Et on se manie le rond pour l'oublier. Réagir, qu'ilsappellent ça, les bons apôtres de l'entourage. Entourage mon c…, oui ! L'homme, il est entouré que de conneries et de mauvaisetés. Il estentouré de négriers piqueurs d'oseille. Il estentouré d'indifférents, aux yeux pleins de larmes de crocodile et aux dents de crocodile. « A mon cher disparu », c'est écrit dessus, en doré, en creux, en marbre. De temps à autre on vientlui arroser le réséda, lui apporter le chrysanthème toussainteux, lui sarcler la mauvaise herbe. Ah ! les vaillants petits jardiniers. C'est uniquement le sentiment de propriété qui les amène. Ils ont trois mètres carrés de terrain au Père Lachaise, et ils viennent le voir, ils viennent en jouir. Ça leur supporte le rêve. Les trois mètres carrés, c'est une maquette. Eux, ils multiplient par mille. Ils se disent que la villa Sam'Suffit ils la construiraient en bordure de route pour qu'on puisse mieux leur l'admirer. Le coin potager, derrière, pour le poireau du soir. L'allée de dahlias, les petits châssis à persil, le garage douillet pour la tuture… Je vous le dis, mes pommes : c'est ça, une tombe.

Un ronron… Ai-je des bourdonnements ?

Non, puisque je vois les Japs dresser la tête… V’là un second hélicoptère.

— On continue d'attendre ? s'inquiète le Preux.

— Vaut mieux, Gros… Avec les renforts qui se pointent, on n'aurait pas une chance sur trente-deux milliards de s'en tirer, d'autant plus que je suis trop engourdi pour appuyer sur la moindre détente.

Un autre coucou tout pareil au premier se pose non loin de là. Le vent brutal de son moulin achève de nous transpercer. Le moteur s'arrête. Des exclamations, des interjections pointues fusent. Des gars identiques à nos gardiens se précipitent, nous administrent une grêle de coups de pieds.

Je ne sens même pas ma ration de gnons, car ce sont les coups portés à Dominique, surtout, que je ressens.

On nous oblige à nous lever. Nos membres craquent. Je regarde Dominique : elle est verte, elle a les traits marqués, elle claque des dents. Béru n’est pas très comestible non plus… Nous chancelons jusqu'à l'hélicoptère. Les Jaunes sont obligés de nous y hisser tant est grande notre faiblesse. Nous nous abattons dans la carlingue, à moitié morts ; ou peut-être morts en plein… Allez donc savoir.

* * *

A mesure que nous approchons de notre destination, l'air se réchauffe. Malgré l'altitude, relativement faible d'ailleurs, je sens nettement que la température regrimpe.

Mais nous avons pris froid et toussons comme des perdus…

Il s'est passé du temps avant que nous décollions de la plate-forme côtière. J'ai perçu nombre de détonations (j'ai eu la flemme de compter). Ensuite il y a eu du remue-ménage… Puis un grand flamboiement, et j'ai compris — car mon prodigieux cerveau me permet de piger même ce que je ne vois pas — j'ai compris, dis-je, que nos petits copains achevaient le pilonnage refroidisseur, embarquaient le matériel et nettoyaient au lance-flammes les restes du premier appareil et des gars morts.

— Tu ne trouves pas qu'y fait meilleur ? grogne Béru, lequel parle du nez mieux que M. Wilson parle anglais.

— On approche de leur base, mon pote.

— T'as une idée sur ce bigntz, gars ?

— Oui, et elle se précise. Ils sont venus faire des expériences au pôle Sud. Sans doute voulaient-ils localiser celles-ci à un point précis, mais le réchauffement a dépassé le secteur prévu, causant le désastre que nous savons. Effrayés par les conséquences de leur entreprise, ces messieurs s'appliquent maintenant à recréer le froid polaire pour ne pas émouvoir l'opinion mondiale…

— Vous devez avoir raison, réfléchit Dominique.

— C'est calé, déclare l'Evasif qui n'a rien pigé à mon hypothèse.

Nous gyroscopons pendant une bonne heure. J'ai l'impression que l'appareil se déplace très vite. Le bruit de ses moteurs couvre nos voix. Du reste, nos geôliers sont eux-mêmes occupés à discuter. Mon cœur se serre à l'idée que nous nous enfonçons dans le sud. C'est angoissant comme lorsqu'on vient de franchir le point de non-retour.

Une crampe me fait changer de position. Je me redresse sous l'œil aigu d'un des Jaunes. Je le sens tout prêt à m'estourbir au moindre geste inconsidéré, pourtant il me permet de m'asseoir. Enhardi, j'aide la jeune savante à en faire autant. Nous regardons par la coupole vitrée l'horizon qui se développe sous nous. A perte de vue, je ne vois que des roches, de l'eau ou de la glace, impossible de le déterminer… Tout cela brille a la morne clarté du jour. Je suis sans forces. Un gosse de cinq ans me renverserait. Je rêve d'un repas substantiel, d'un lit douillet à triple matelas. Dominique, épuisée, dort, sa tête sur mon épaule tandis que le Gros, pour sa part, en écrase à même le plancher.

Pendant ce temps-là, le Vieux achève de guérir sa grippe, emmitouflé dans sa robe de chambre ; Félicie prépare à tout hasard des petits plats sentant bon le gratiné, Pinaud casse les bonbons des copains avec ses éternelles et sempiternelles anecdotes, et Mme Alexandre-Benoît Bérurier s'emploie à faire les délices, les amours et les grandes orgues d'Alfred le coiffeur. Les rues de Paname bourrées de voitures… Les restaurants… Les hôtels… Les cinés… Je crois bien que je vais me laisser aller aussi, m'écrouler dans un sommeil bon à boire. J'ai comme une envie d'oublier ma vie, dirait Léo Ferré. Je tiens bon, malgré tout. La conscience professionnelle, mes Infâmes, c'est une force.

Je me survolte les méninges. Je me dis : « Mon San-A. on t'a envoyé au pôle Sud pour enquêter, faut que tu enquêtes. Même prisonnier de ces mystérieux Japonos-Martiens tu dois continuer ta tâche. Un jour, il te sera beaucoup pardonné parce que tu auras beaucoup bossé. »

Un jour… Quand, un jour ? Quoi, un jour ? Qu'est-ce que ça signifie des pensées pareilles ? En y réfléchissant, elles me font honte. Y a que l'intérêt qui mène les hommes. Ce qu'ils font de moche, c'est par intérêt, et ce qu'ils font de bien idem, pour mériter un problématique bonheuréterneldemesdeux. Ils se fignolent l'âme en vue de la grande parade. Ils capitalisent sur la survie. Ils achètent du Paradis. Leurs bonnes actions ne sont en fait que des actions qu’ils espèrent bonnes.

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