Janet Evanovich - Deux fois n’est pas coutume

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Deux fois n’est pas coutume: краткое содержание, описание и аннотация

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Stéphanie Plum est chasseuse de prime. Sa spécialité : ramener les libérés sous caution récalcitrants au tribunal. Un job sans grande surprise, sauf quand il s'agit de mettre la main sur Kenny Mancuso. Un vrai coriace trempé dans une affaire de trafic d'armes, qui passe son temps à découper des cadavres et à envoyer les morceaux à Stéphanie. Sans compter les quarante cercueils disparus d'une entreprise de pompes funèbres. Un vrai casse-tête. Évidemment, tout irait mieux si Morelli, flic et pot de colle, n'était pas toujours pendu à ses basques. Heureusement, Stéphanie à une grand-mère qui s'y connaît en flingues et en salons funéraires.

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— J’étais un intermédiaire en quelque sorte. J’avais un acheteur.

Un acheteur. Hmm ! Baffe mentale.

— Et cet acheteur sait-il que ses cercueils se sont envolés ?

— Pas encore.

— Et vous préféreriez ne pas entacher votre crédibilité.

— On peut le dire comme ça.

Je n’étais pas sûre de vouloir en savoir plus. Je n’étais même pas sûre de vouloir continuer à retrouver ces cercueils.

— Changeons de sujet, dis-je. Kenny Mancuso.

Spiro s’enfonça dans le fauteuil de Constantin.

— On était copains, dit-il. Kenny, Moogey et moi.

— Je suis étonnée que Kenny ne soit pas venu vous demander de l’aide. De le cacher, par exemple.

— J’aimerais avoir cette chance.

— Vous voulez bien préciser ?

— Il est à mes trousses.

— Kenny ?

— Il est venu ici.

Je bondis sur mes pieds.

— Ici ? Quand ? Vous l’avez vu ?

Spiro entrouvrit le tiroir central du bureau et en sortit une feuille de papier qu’il me tendit d’une main légère.

— J’ai trouvé ça sur mon bureau en arrivant ce matin.

Le message était sibyllin.

« T’as un truc à moi et maintenant j’ai un truc à toi. »

Il était composé en lettres argentées collées sur la feuille et signé d’un K.

— Qu’est-ce que ça veut dire ? demandai-je à Spiro, toujours enfoncé dans son fauteuil.

— Si je savais ! Ça veut dire qu’il est devenu fou. Vous allez continuer à chercher les cercueils, dites ? On a conclu un marché.

Le voilà complètement stressé par ce mot bizarre de Kenny et, dans un soupir, il me relance sur les cercueils. Louche. Très louche.

— Je pense que oui, mais en toute franchise, je sèche.

Je retrouvai mamie Mazur dans le salon d’exposition des Mackey, au poste de commandement, au pied du cercueil, en compagnie de Marjorie Boyer et de Mrs. Mackey. Cette dernière, gentiment pétée au thé fortement alcoolisé, racontait à ma grand-mère une version légèrement décousue de l’histoire de sa vie, insistant sur les moments les plus sordides. Elle tanguait, gesticulait, et régulièrement, une giclée de je-ne-sais-quoi débordait de sa tasse et tachait ses chaussures.

— Il faut que tu voies ça, me dit ma grand-mère. Ils ont capitonné ce pauvre George de satin bleu foncé sous prétexte que le bleu et l’or sont les couleurs de sa confrérie. On croit rêver !

— Tous les frères vont venir ce soir, dit Mrs. Mackey. Ils vont faire une cérémonie. Et ils ont envoyé une gerbe… grosse comme ÇA !

— Belle bague que porte George, dit ma grand-mère à Mrs. Mackey qui but d’un trait le restant de son thé.

— C’est celle de sa confrérie. George, Dieu ait son âme, tenait à être enterré avec.

Ma grand-mère se plia en deux pour voir le bijou de plus près. La tête dans le cercueil, elle tendit le bras pour toucher la bague.

— Han ! s’exclama-t-elle.

Nous eûmes toutes peur de demander ce qui se passait. Ma grand-mère se redressa et se retourna vers nous.

— Non mais regardez-moi ça ! fit-elle, tenant un objet de la taille d’une sucette. Son doigt est venu avec !

Mrs. Mackey s’écroula par terre, évanouie, tandis que Marjorie Boyer quittait la pièce en poussant des cris stridents.

Je fis un pas de fourmi pour voir de plus près.

— Tu es sûre ? demandai-je à ma grand-mère.

Comment une chose pareille pouvait-elle arriver ?

— J’étais en train d’admirer la bague, j’ai voulu toucher la pierre, et voilà que son doigt m’est resté dans les miens !

Spiro déboula dans le salon, Marjorie Boyer sur les talons.

— Qu’est-ce que c’est que cette histoire de doigt ?

Ma grand-mère le lui mit sous le nez.

— J’ai voulu regarder de près et voilà le travail !

Spiro lui arracha le doigt des mains.

— Ce n’est pas un vrai doigt, dit-il. C’est de la cire !

— Il s’est détaché de sa main, dit ma grand-mère. Voyez par vous-même.

Tout le monde se pencha sur le cercueil, contemplant le petit moignon là où aurait dû se trouver le majeur de George.

— Il y avait un type l’autre soir à la télé qui disait que des extraterrestres enlevaient des gens pour faire des expériences, dit ma grand-mère. C’est peut-être ce qui lui est arrivé. C’est peut-être des extraterrestres qui ont pris le vrai doigt de George… Et peut-être d’autres parties de son anatomie aussi ! Vous voulez que je vérifie ?

Spiro referma le couvercle d’un coup sec.

— Parfois, des accidents peuvent se produire pendant le processus de préparation, dit-il. Il est alors nécessaire de pratiquer artificiellement quelques améliorations…

Une idée abominable me vint à l’esprit. Nooooon, me raisonnai-je. Kenny Mancuso ne ferait pas une chose pareille. Ce serait trop abject. Même pour lui.

Spiro s’approcha de Mrs. Mackey puis gagna l’interphone qui se trouvait après la porte. Je le suivis et l’entendis demander à Louis Moon d’appeler le SAMU puis d’apporter un peu de mastic au salon numéro quatre.

— Pour en revenir à ce doigt, lui dis-je.

— Si vous faisiez correctement votre boulot, Kenny serait déjà sous les verrous ! me dit-il. Je me demande bien pourquoi je vous ai embauchée pour retrouver mes cercueils alors que vous n’êtes même pas fichue de retrouver Mancuso ! Ce n’est pourtant pas si difficile que ça ! Ce type est fou à lier, il me laisse des petits mots, il démembre les cadavres.

— Vous avez prévenu la police ?

— Quoi ! Vous voulez rire. Je ne peux pas prévenir les flics. Ils courraient interroger mon beau-père. Si jamais tout ça lui arrivait aux oreilles, il deviendrait fou furieux.

— Je suis loin de connaître toutes les subtilités de la loi, mais il me semble que vous êtes dans l’obligation d’en avertir les autorités compétentes.

— Eh bien, je vous en ai avertie, non ?

— Ah non, ne comptez pas sur moi pour prendre tout ça sous ma responsabilité.

— Porter plainte ou pas, c’est mon affaire, fit Spiro. Aucune loi n’impose à quiconque d’aller trouver la police en cas de problème.

Le regard de Spiro se fixa sur un point derrière mon épaule gauche. Je me retournai pour voir ce qui avait retenu son attention et fus agacée de voir Louie Moon se tenant tout près de moi. Il était facile à identifier car son nom avait été cousu au fil rouge sur la poche poitrine de sa combinaison de travail en coton blanc. De taille et de poids moyens, il avait dans les trente ans, le teint pâlichon, des yeux d’un bleu fané au regard éteint, des cheveux blonds légèrement clairsemés. Il me lança un coup d’œil rapide, tout juste le temps de remarquer ma présence, et tendit le mastic à Spiro.

— Une femme s’est évanouie, lui dit ce dernier. Fais rentrer l’équipe du SAMU par la porte de derrière et fais-les monter ici.

Moon partit sans un mot. Très placide, le gars. Peut-être fallait-il y voir un effet d’avoir des morts pour collègues de travail ? Je suppose que cela doit être apaisant pour qui surmonte la question des fluides corporels. Pas beaucoup de conversation, mais idéal pour la tension nerveuse sans doute.

— Et Moon ? dis-je à Spiro. Il n’aurait pas pu prendre la clef du hangar ? Il est au courant pour les cercueils ?

— Moon n’est au courant de rien. Moon a le QI d’un lézard.

Je ne savais trop que répondre à cela, étant donné que Spiro lui-même avait un physique de saurien.

— Bon, reprenons depuis le début, lui dis-je. Quand avez-vous trouvé le mot ?

— Je suis venu pour passer des coups de téléphone et je l’ai trouvé sur mon bureau. C’était un peu avant midi.

— Et le doigt ? Quand vous êtes-vous rendu compte qu’il avait un problème ?

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