Janet Evanovich - Deux fois n’est pas coutume

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Deux fois n’est pas coutume: краткое содержание, описание и аннотация

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Stéphanie Plum est chasseuse de prime. Sa spécialité : ramener les libérés sous caution récalcitrants au tribunal. Un job sans grande surprise, sauf quand il s'agit de mettre la main sur Kenny Mancuso. Un vrai coriace trempé dans une affaire de trafic d'armes, qui passe son temps à découper des cadavres et à envoyer les morceaux à Stéphanie. Sans compter les quarante cercueils disparus d'une entreprise de pompes funèbres. Un vrai casse-tête. Évidemment, tout irait mieux si Morelli, flic et pot de colle, n'était pas toujours pendu à ses basques. Heureusement, Stéphanie à une grand-mère qui s'y connaît en flingues et en salons funéraires.

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Morelli passa la tête dans le réfrigérateur et en sortis des bières.

— Tu en veux une ?

Je pris une canette et la décapsulai.

— Alors, ces noms…

— Oublie ça. Ils ne t’aideraient pas à retrouver Kenny.

— Vous avez une description du revendeur ? Son physique, sa voix ? La couleur de ses yeux ?

— Un Blanc tout ce qu’il y a de plus moyen, une voix tout ce qu’il a de plus moyenne, pas de signe particulier. Et personne n’est allé regarder la couleur de ses yeux. L’interrogatoire a tout de même permis de déterminer que les Blacks voulaient des armes, pas tirer un coup.

— Il ne nous aurait pas échappé si on avait fait équipe, dis-je. Tu aurais dû me téléphoner. En tant que chasseuse de primes, j’ai le droit d’être au courant des opérations interservices.

— Faux. Être invité à participer à une telle opération relève de bons procédés professionnels qui peuvent, éventuellement, t’être appliqués.

— Très bien. Et pourquoi ça n’a pas été le cas ?

Morelli goba une poignée de pop-corn.

— Rien n’indiquait de façon absolue que Kenny y serait mêlé.

— Mais c’était du domaine du possible.

— Ouais, c’était du domaine du possible.

— Et tu as choisi de m’exclure de l’opération. Je le savais depuis le début ! Je savais que tu me tiendrais à l’écart !

Morelli passa au salon.

— Où veux-tu en venir ? fit-il. Tu déterres la hache de guerre ?

— Je veux en venir à te dire que tu es répugnant. ET que je veux que tu me rendes MON pop-corn et que tu sortes de chez MOI !

— Non.

— Comment ça, non ?

— On a passé un accord. Renseignement contre pop-corn. Tu as eu ton renseignement, je veux mon pop-corn.

Je pensai à mon sac posé sur la table de l’entrée. Et si je faisais subir à Morelli le même traitement qu’à Eugène Petras ?

— Oublie ça, me fit Morelli. Si tu t’approches un tant soit peu de la table, je te fais arrêter pour port d’arme prohibée.

— Tu m’écœures. C’est une utilisation abusive de tes prérogatives d’officier de police.

Morelli prit la cassette de S.O.S. Fantômes qui était posée sur la télévision et la glissa dans le magnétoscope.

— Bon, on se le regarde ce film, oui ou merde ?

Je me réveillai de mauvais poil sans savoir pourquoi. Que je n’aie pu trouver le moyen de bomber, électrocuter ou flinguer Morelli y était peut-être pour quelque chose. Il était parti une fois le film et le bol de pop-corn finis. En partant, il m’avait enjoint de lui faire confiance.

— Bien sûr, lui avais-je assuré.

Quand les poules auront des dents.

Je mis la cafetière électrique en route, téléphonai à Eddie Gazarra et lui laissai un message, lui demandant de me rappeller. En attendant, je me vernis les ongles des orteils, bus du café, et fis un pain de guimauves Rice Krispies. Je le coupai en barres et eus le temps d’en manger deux avant que le téléphone ne sonne.

— Quoi encore ? fit la voix de Gazarra.

— Il me faut les noms des quatre Blacks qui se sont fait arrêter hier soir dans Jackson Street. Et ceux dont s’est recommandé le conducteur de la camionnette.

— Merde. J’ai pas accès à ces infos, moi.

— Tu cherches toujours une baby-sitter ?

— Plus que jamais. Bon, je vais voir ce que je peux faire.

Je pris une douche à la va-vite, me coiffai de même, et enfilai un Levi’s et une chemise en flanelle. Je sortis le revolver de mon sac et le remis avec précaution dans la boîte à biscuits. Je branchai mon répondeur et partis.

L’air était vif, le ciel presque bleu. Les vitres de la Buick étaient étincelantes de givre. On l’aurait dit recouverte de poudre magique. Je me glissai au volant, mis le contact et réglai le dégivrage à fond.

Fidèle au principe qu’il vaut toujours mieux faire n’importe quoi (aussi pénible et insignifiant cela soit-il) que rien, je passai ma matinée à rendre visite aux amis et parents de Kenny. Tout en roulant, j’ouvrais l’œil au cas où je verrai ma Jeep ou une camionnette blanche à la carrosserie ornée de lettres noires. Je ne trouvai rien de rien, mais la liste de choses à chercher s’allongeait de jour en jour, alors on pouvait peut-être considérer que l’enquête avançait : plus la liste serait longue et plus j’aurais de chance de retrouver quelque chose.

Après la troisième visite, je décidai de laisser tomber et de passer chez Vinnie. Il fallait que je touche ma prime correspondant à l’arrestation de Petras et je voulais interroger mon répondeur. Je trouvai une place à deux pas de l’agence et tentai de faire un créneau. En un peu moins de dix minutes, je réussis à plutôt bien garer ma Grande Bleue avec seulement une roue arrière sur le trottoir.

— Joli travail, me dit Connie. J’avais peur que tu tombes en panne d’essence avant que t’aies fini de rentrer ton paquebot à bon port.

Je laissai tomber mon sac sur le canapé en vinyle.

— Je m’améliore. Je n’ai touché la voiture de derrière que deux fois, et j’ai évité le parcmètre.

Un visage familier surgit de derrière Connie.

— Meeeeeerde, ben heureusement pour toi que c’est pas ma tire que t’as embouti !

— Lula !

Celle-ci déhancha ses cent quinze kilos et posa une main sur sa taille. Elle portait un survêtement et des tennis blancs. Ses cheveux, qu’elle avait fait teindre en orange, évoquaient du poil de sanglier raidis à la colle murale.

— Salut, fillette ! me lança-t-elle. Quel bon vent nous amène ton triste cul ?

— Un chèque de paiement. Et toi ? Qu’est-ce que tu fiches ici ? Tu cherches quelqu’un pour payer ta caution ?

— Que non. Je viens d’être embauchée pour remettre ce bureau en ordre en deux temps trois mouvements. Je vais me faire chier à faire du classement.

— Et ta profession habituelle ?

— Je suis à la retraite. J’ai cédé mon bout de trottoir à Jackie. J’pouvais pas continuer à faire la pute après m’être salement fait amocher l’été dernier.

Connie souriait jusqu’aux oreilles.

— Je suis sûre qu’elle saura comment « gérer » Vinnie, dit-elle.

— Ouais, fit Lula. S’il me cherche, je lui écrabouille la gueule à ce petit enfoiré. Il se frotte à une femme de mon gabarit, et il ne sera plus qu’une tache puante sur la moquette.

J’aimais beaucoup Lula. On s’était connues quelques mois plus tôt quand, chasseuse de primes débutante, je cherchais des réponses à certaines questions vers son coin de trottoir dans Stark Street.

— Tu traînes toujours dans le quartier ? lui demandai-je. Tu es un peu au courant des trucs qui se passent dans le secteur ?

— Quel genre de trucs ?

— Quatre Blacks se sont fait pincer alors qu’ils essayaient d’acheter des armes volées hier soir.

— Ha, ça. Tout le monde en a entendu parler. C’est les deux fils Long, Booger Brown et son cousin de merde plus-con-tu-meurs Freddie Johnson.

— Tu sais à qui ils les achetaient ?

— À un Blanc. J’en sais pas plus.

— J’essaie de trouver un tuyau sur ce Blanc.

— Sûr que ça me fait bizarre d’être de ce côté-ci de la loi, dit Lula. Il va me falloir un peu de temps pour que je m’y fasse.

Je décrochai le téléphone et interrogeai mon répondeur. Une autre invitation de Spiro et une liste de noms laissée par Eddie Gazarra. Les quatre premiers étaient ceux que venaient de me citer Lula ; les trois autres ceux des types dont s’était recommandé le voyou. Je les notai et me tournai vers Lula.

— Lionel Boone, Stinky Sanders et Jamal Alou, ça te dit quelque chose ?

— Boone et Sanders sont des dealers. Ils font des séjours en taule comme si c’était le Club Med. Leur espérance de vie n’est pas très bonne, si tu vois ce que je veux dire. Alou, connais pas.

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