Frédéric Dard - Après vous, s'il en reste, monsieur le Président

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Après vous, s'il en reste, monsieur le Président: краткое содержание, описание и аннотация

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“ Gentil lecteur bien-aimé, en lisant ce puissant ouvrage de politique-fiction (ou de polique-affliction), n'oublie pas que si je puise certains de mes héros dans la vie courante, je les entraîne par contre dans des délirades qui n'appartiennent qu'à moi.
En somme, je les prends en charge et leur offre une croisière dans mon imaginaire.
Tous frais payés.
Ils en ont de la chance ! ” San-Antonio

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Le Président, pudique, détournait son regard de statue africaine.

D’un élan, je me suis arraché. Embardée. J’ai eu que le temps de me rattraper à ma table de chevet. Comment m’étais-je démerdé pour avaler cette lampe à souder qui me balayait le tuyau de descente ?

— Ce serait dramatique si je ne me rasais pas, monsieur le Président ?

Il avait retrouvé son indomptable énergie de Machiavel diplômé de l’Etat.

— Généralement, les gens de mon entourage le sont, mon cher. Et quand ils ne le sont pas c’est parce qu’ils portent la barbe.

O.K. !

Pas de cadeau. Grandeur et servitude !

Je parvins à gagner ma salle de bains. La douche était à cinquante degrés, mais je claquais des dents dessous comme si elle m’avait arrosé d’eau glacée.

Après ce fut mon Braun, bourdon rageur, qui arpenta mes joues pour tondre ce foutu gazon dont le Magistral ne voulait pas.

Il m’attendait toujours dans ma chambre, assis, au milieu de la pièce sur la chaise-prie-Dieu, et j’eus le sentiment qu’il priait, justement. Cet homme comblé avait la foi et élevait son âme au-dessus du niveau de l’amer chaque fois qu’un turbin fâcheux le dépourvait. Là, il devait prier pour récupérer l’intégralité de sa mémoire. Mais se rappelait-il les paroles de sa prière ?

Je sortis des fringues de ma garde-robe. Puis j’appelai m’man. Quand elle me vit saboulé, elle ne put s’empêcher de lancer à notre Illustre :

— Mais il a quarante !

— L’Académie également, plaisanta l’Empereur, qui ne détestait pas de bouter en train à l’occasion.

— M’man, prépare-moi deux aspirines effervescentes, suppliai-je. Y a que ça pour te redonner une certaine vitesse de croisière.

Cinq minutes plus tard, nous descendions l’escadrin. La garde rapprochée du Souverain attendait dans notre salon. Ils étaient trois, capables d’allumer n’importe qui en moins d’une seconde. Pour l’heure, c’était des cigarettes qu’ils avaient allumées (après avoir demandé la permission à ma mother). Ils s’engrouillèrent de les écraser et se mirent en essaim autour du noyau.

Dans ma strasse fumante, d’un noir mouillé, tout neuf, mais bientôt salopé, des ouvriers immigrés tartinaient la chaussée en louchant sur les deux motards assis en amazone sur leurs péteuses au repos.

Deux bagnoles attendaient dans une zone déjà rechargée. La grosse noire du Président, et une Renault 11 d’escorte. Le Souverain m’invita à prendre place près de lui. Moins pour m’honorer que pour continuer la converse à voix basse.

— A compter de cet instant, vous ne me lâchez plus d’une semelle, décida-t-il. Vous passez tout au crible de votre observation que je sais aiguë. Si vous suspectez qui que ce soit, agissez immédiatement, n’importe si vous vous trompez. Vous avez les pleins pouvoirs, commissaire.

L’aspirine jointe à la douche prolongée me redonnait un peu de vitalité.

— Si vous me racontiez vos tout premiers symptômes ? lui fis-je. Cela a débuté comment et quand ?

Il regardait droit devant lui, comme toujours. Lui, le futur : à nous deux, Paris ! Dans le fond, il avait toujours aperçu ce que les autres ne songeaient même pas à regarder. Un regard de prophète et de vigie, si tu mords le topo ? Les yeux à la fois out et in. Tournés vers les confins et braqués à l’intérieur de soi-même. Paré, imbaisable ! Il est gagnant, celui qui peut surveiller simultanément sa bite et ses miches.

— Cela, je me le rappelle, déclare triomphalement l’Auguste. C’était au cours d’une conférence de presse que je donnais à…

Il se crispe.

— C’est trop bête, je l’avais sur la langue. Un pays d’Afrique… Ou d’Europe… Enfin, bref, vous voyez ?

— Et donc, au cours de cette conférence de presse ?

— Des journalistes étrangers me posaient des questions par le canal d’un interprète. Notez que je parle toutes les langues usuelles, mais je fais semblant de n’en comprendre aucune afin de contraindre mes interlocuteurs à s’exprimer en français. Moi, la mano dans la mano, très peu, ce n’est pas mon genre. Je me livrais donc à ces assauts routiniers, car ce sont toujours les mêmes questions qui me sont posées et seules mes réponses diffèrent selon les circonstances. J’étais donc à pied d’œuvre lorsque, brusquement, j’ai senti mes idées se brouiller et mon entendement s’obscurcir. Je suis formel, San-Antonio, cela ressemblait à une espèce d’anesthésie.

La force de cet homme, c’est qu’il possède au plus haut point l’art de se faire croire. Un individu capable de transmettre des certitudes, voire de les imposer, est immanquablement promis aux plus hautes destinées.

Devant la force de son affirmation, je fis ce qu’avaient fait avant moi cinquante millions virgule quelque chose de Français : je pris ses paroles au pied de la lettre. « Bon, me dis-je, il doit avoir raison : on le neutralise de façon occulte. » Aussitôt me vint une immense indignation devant pareil forfait, car il est monstrueux de s’attaquer à la vie mentale d’un individu, plus encore qu’à sa vie organique. Et à tout prendre, qu’on eût zingué la mère Gandhi par exemple me parut plus propre que ces torves manœuvres destinées à diminuer l’un des hommes les plus brillants de ces vingt derniers siècles.

Le mouvement souple de la voiture pilotée par un virtuose éveillait en moi des nausées inopportunes. Je n’aurais voulu, en aucun cas, gerber dans la belle limousine élyséenne, ça ne se fait pas. Je me suis laissé dire que Raspoutine avait dégueulé dans le carrosse de Nicolas II, un lendemain de biture, et je conçois la gêne que dut éprouver ce bon moine.

Un court instant je fermai les yeux, me crispai, tous mes sens bloqués. Surmonter ce malaise absolument ! Dévier la fusée de sa rampe de lancement.

D’instinct, mon index cherchait le bistougnet de l’abaisse-vitre. L’air de la vitesse fit une pirouette à l’intérieur de l’auto. Je penchai mon chef par la portière et offris aux populations interloquées, qui déjà se découvraient sur le passage du Tsar, des reliquats de bile qui se tenaient peinards depuis lurette.

Le Président se rencogna pronominalement sur la banquette veloutée. Tandis que je torchais mes babines sanieuses, je l’aperçus dans le rétroviseur : il ressemblait de plus en plus à un oiseau de nuit troublé par les flonflons d’un bal musette.

Je n’eus pas la force de m’excuser. Quand le pire se produit, il est préférable de passer outre.

Un certain bien-être succéda à mon indécence.

— Donc, vous fûtes positivement hypnotisé ? revins-je à nos moutons égarés.

— Vous raffolez des adverbes, ronchonna l’Illustre.

— Ils permettent de mieux cerner la langue, plaidai-je. Je trouve le français trop évasif.

— S’il ne l’était pas, la politique ne constituerait pas une carrière, objecta mon fabuleux voisin.

Un temps s’écoula, flou, avec des pétarades motardes devant nous. Le prince rejoignit le sujet pour lui donner un complément :

— En effet, je fus hypnotisé.

— Cela dura longtemps ?

— Je mis fin à la conférence discrètement, alléguant une obligation du dernier moment. Mon entourage se demanda ce qui se passait. Je dus aller m’enfermer vingt minutes avec je ne sais plus quel ministre du pays où j’étais reçu pour lui parler de mon élevage de moutons afin d’accréditer mon esquive.

— Le phénomène dura combien de temps ?

— Il cessa dès que j’eus quitté la salle de conférences.

— Quand se reproduisit-il ?

— Un mois plus tard, à Paris. Dans des circonstances presque analogues. J’étais allé visiter une exposition, à la requête de mon ministre de la Culture, lequel, entre nous soit dit, me pompe un peu l’air avec son art moderne ; si je vous disais qu’à cette manifestation, un artiste espagnol exposait un sac de pommes de terre. Un vrai sac, avec de vraies pommes de terre. « Où est l’art ? » ai-je chuchoté à mon ministre. « Partout ! m’a-t-il répondu. La décision d’exposer ce sac plein de tubercules est une expression artistique. Il y a désignation subconsciente. L’artiste se projette dans son choix. » On me brandit des micros, je répète cette profession de foi en y ajoutant quelques fioritures de mon cru, vous me faites confiance…

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