Jean Echenoz - Les grandes blondes

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"Vous travaillez pour la télévision. Comme vous souhaitez produire une série sur les grandes filles blondes au cinéma, mais aussi dans la vie, vous pensez faire appel à Gloire Abgrall qui est un cas particulier de grande blonde. On l'a vue traverser, dans les journaux, les pages Arts et spectacles puis les pages Faits divers du côté des colonnes Justice, il y a quelques années. Ce serait bien, pensez-vous, de lui consacrer une émission. Certes. Malheureusement, Gloire est un peu difficile à joindre..."

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Un clou chassant l'autre, face à cette défection, Jouve a dû se résigner à remplacer, en tant que premier agent, Personnettaz par Boccara. Lequel a jugé nécessaire, du moins conforme à cet avancement, le recrutement immédiat d'un assistant. Jouve lui a trouvé trois jours plus tard un nouvel élément répondant au nom de Patrick Berthomieux. Patrick Berthomieux est un garçon pensif, retenu, frêle et porteur en toute saison d'un chandail surnuméraire. Inconvénient majeur quand on exerce un tel métier, Patrick Berthomieux craint toujours de vous déranger. Il est à peine plus jeune que Boccara qui, nostalgique de Personnettaz, ne voit pas de meilleur moyen d'évoquer sa mémoire que de se comporter avec Berthomieux comme l'autre procédait avec lui.

Le lendemain de sa promotion, à l'occasion d'une visite à Jouve comme souvent absent de chez lui, Boccara n'a pas trouvé non plus de meilleur projet que séduire Geneviève Jouve. Il lui est apparu le surlendemain que cette perspective était une impasse, une fausse bonne idée. Dès le week-end suivant, en planque avec Patrick Berthomieux devant le domicile d'un ingénieur soupçonné par sa firme, Boccara s'est ouvert à son assistant de ses nouveaux soucis. Comme il avait accoutumé de le faire avec Personnettaz, il a développé devant lui ses idées :

- L'amour, tu vois, lui a-t-il expliqué, c'est vraiment comme la neige à Paris. C'est bien joli quand ça vous tombe dessus mais ça ne tient pas. Et ensuite c'est foutu. Soit que ça vire à la boue, soit que ça vire à la glace, très vite c'est plus d'ennuis que d'émois.

- Ah bon, lui a répondu Berthomieux, tu crois ?

- Oui, a dit Boccara, je crois. Mais je crois surtout, je te le rappelle, que tu dois me dire vous.

- Ah oui, s'est repris Berthomieux, excusez-moi.

Diffusée en prime time, avec une moyenne de 16,2 points Médiamat et 35,6 % de parts de marché, la série de Salvador a recueilli un vif succès. On l'a beaucoup suivie dans les foyers. Geneviève Jouve n'en a pas perdu une miette sur son canapé, ni Lagrange et Zbigniew dans leur cellule à Fresnes. Du coup, Stocastic Film a raffermi ses positions avec les chaînes hertziennes et Salvador a vu son contrat se renouveler. Il ne lui a pas été difficile dans ces conditions de négocier, pour mettre au point d'autres projets, quelques semaines de réflexion à la montagne. Puis il a préparé son bagage.

Autre conséquence de cette diffusion, Gloire à dû faire les frais d'une popularité nouvelle. On s'est mis à la reconnaître à nouveau dans la rue, à lui faire parvenir des sacs postaux de courrier, lui proposer de tourner dans des publicités, de poser nue dans certains magazines et même de remixer ses anciens succès. Mais nous savons bien comme elle est fragile. Après qu'elle a pu s'amuser quelques heures de cette situation, rapidement elle a recommencé à vouloir se cacher, à ne plus s'alimenter, à ne plus ouvrir sa porte ni répondre au téléphone. Le comportement de Gloire a fini par inquiéter le personnel de l'hôtel qu'elle n'a pas quitté, derrière la mosquée. Immédiatement prévenue, bien que très occupée par sa nouvelle vie avec Personnettaz, Donatienne accourue s'est alarmée, s'est efforcée d'apaiser Gloire avant de mettre Salvador au courant.

Lui représentant qu'il était responsable de l'état de la jeune femme, Donatienne a fini par convaincre Salvador de s'occuper d'elle et de la prendre en charge, de la protéger des autres et d'elle-même. Salvador n'a pas pu, d'abord, masquer sa réticence. Ça ne faisait pas du tout son affaire. Vivement impressionné par Gloire mais échaudé par la vie, il aime mieux prévenir que risquer d'avoir à guérir. Baissant le rideau de fer sur ses sentiments, il a soigneusement tenu ses distances avec la jeune femme pendant le tournage. Mais exhorté par Donatienne il a fini par céder. Il a pris sur lui.

Avant de boucler sa valise, il s'est donc d'abord assuré qu'une autre chambre pouvait se libérer dans l'hôtel où il avait réservé, petite pension confortable tenue par deux sœurs dans une station climatique des Pyrénées ; Salvador y a ses habitudes. Aucun problème, a répondu la sœur aînée, très peu de clientèle en ce début d'automne. Ils sont partis en voiture.

Ils sont arrivés en fin de journée. La chambre de Gloire est meublée de bois blanc. Soleil, lessives ont décoloré les rideaux, la courtepointe, et les draps sont très légèrement amidonnés. Par la fenêtre, au loin, Gloire voit se découper dans le crépuscule deux éminences rocheuses aiguës qui rythment l'horizon comme sur un encéphalogramme : la base de l'une est reliée par un téléphérique au sommet de l'autre. Après le dîner, fatiguée par la route, elle est montée se coucher tôt en comptant vaguement, sans vraiment la souhaiter, sur une visite de Béliard. Mais non. Ce soir, personne.

C'est qu'on le voit de moins en moins souvent, Béliard. Depuis la diffusion des Grandes blondes, ses interventions se font rares. Et, plus intermittent du spectacle que jamais, c'est en coup de vent qu'il apparaît alors. Bientôt Gloire ne l'a plus entrevu que furtivement, l'air pressé de l'homme d'affaires entre deux trains, vêtu d'un costume neuf, consultant sa montre toutes les cinq minutes ainsi qu'un petit calepin qu'elle ne lui connaissait pas. Négligemment, Béliard commence de sous-entendre qu'il a pris des contacts.

Le lendemain de leur arrivée, Salvador a proposé d'aller se promener, comptant sur l'air de la montagne pour équilibrer la jeune femme. A cette altitude et en cette saison, si cet air se montre un peu froid le soir, l'après-midi par contre il revêt sa tenue d'été. Gloire et Salvador marchent en parlant assez peu, pas toujours côte à côte, comme s'ils se connaissaient à peine. Leurs échanges sont empreints de la politesse distante qu'adoptent systématiquement, contraints de partager la même île déserte, les naufragés belligérants. Salvador, qui connaît la région, précise quand même parfois le nom d'une fleur qu'ils ont croisée, le nom d'un oiseau de passage, on s'en tient là. Gloire aura tout loisir, plus tard, de rechercher ces noms dans ses petits volumes anglais sur la nature.

Pour un premier jour, ils ont beaucoup marché. Leurs pas les ont amenés vers l'une des deux éminences aiguës que Gloire aperçoit de sa fenêtre. Ils parviennent à la base de cette éminence, depuis laquelle on peut rejoindre le sommet de l'autre par le téléphérique. Ils sont vêtus de clair, il fait presque chaud, Gloire avance la première et Salvador la suit à quelques mètres, sa veste jetée sur son épaule. Sous le pylône, près d'une petite maison de bois, simple édicule à toit monopente et percé d'un guichet, la benne vide du téléphérique a l'air d'un vieux modèle de tram ou de ferry-boat à quai. Près d'un gros rouleau de tickets, le buste d'un homme au visage cuit, aux doigts épais, vêtu d'un anorak, se découpe dans l'encadrement du guichet. Le paysage est silencieux, nulle âme qui vive à perte de vue sauf Salvador, Gloire et cet homme qui vend aussi des cartes postales du paysage.

Après avoir consulté les tarifs affichés, Gloire vient d'acheter à l'homme deux tickets lorsque Salvador la rejoint. A l'intérieur de l'édicule, l'homme s'est levé pour aller actionner le départ de la benne. Attendez, fait Salvador, attention. C'est que je ne peux pas monter là-dedans, moi. Gloire le regarde interrogativement. Je suis un peu sensible au vide, explique Salvador. Je ne le supporte pas au-dessous de moi. Ça me rend malade, si vous voulez. Ça me fait peur, c'est idiot, mais ça ne se raisonne pas.

Gloire le regarde avec un drôle de sourire un peu fixe, ses yeux sont presque liquides. Allons, venez, dit-elle avec une drôle de voix. Et Salvador, il n'y peut rien, la suit vers la cabine. La porte se referme sur eux dès que l'homme sorti de son édicule a manipulé manettes et leviers, puis appuyé sur un gros bouton vert : le téléphérique se met silencieusement en mouvement. Ils s'élèvent. Ils s'éloignent. Debout près des machines, l'homme voit décroître la cabine au-dessus de laquelle, en plein ciel, des aigles ou déjà des vautours décrivent de nouveaux cercles. Un vent très léger, par intermittences, fait sonner quelques harmoniques dans les câbles du téléphérique. Dont la cabine, à mi-chemin, vient de s'arrêter. Toujours pas de nouvelles de Béliard.

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