Jean Echenoz - Les grandes blondes

Здесь есть возможность читать онлайн «Jean Echenoz - Les grandes blondes» весь текст электронной книги совершенно бесплатно (целиком полную версию без сокращений). В некоторых случаях можно слушать аудио, скачать через торрент в формате fb2 и присутствует краткое содержание. Год выпуска: 2006, Издательство: Éditions de Minuit, Жанр: Иронический детектив, на французском языке. Описание произведения, (предисловие) а так же отзывы посетителей доступны на портале библиотеки ЛибКат.

Les grandes blondes: краткое содержание, описание и аннотация

Предлагаем к чтению аннотацию, описание, краткое содержание или предисловие (зависит от того, что написал сам автор книги «Les grandes blondes»). Если вы не нашли необходимую информацию о книге — напишите в комментариях, мы постараемся отыскать её.

"Vous travaillez pour la télévision. Comme vous souhaitez produire une série sur les grandes filles blondes au cinéma, mais aussi dans la vie, vous pensez faire appel à Gloire Abgrall qui est un cas particulier de grande blonde. On l'a vue traverser, dans les journaux, les pages Arts et spectacles puis les pages Faits divers du côté des colonnes Justice, il y a quelques années. Ce serait bien, pensez-vous, de lui consacrer une émission. Certes. Malheureusement, Gloire est un peu difficile à joindre..."

Les grandes blondes — читать онлайн бесплатно полную книгу (весь текст) целиком

Ниже представлен текст книги, разбитый по страницам. Система сохранения места последней прочитанной страницы, позволяет с удобством читать онлайн бесплатно книгу «Les grandes blondes», без необходимости каждый раз заново искать на чём Вы остановились. Поставьте закладку, и сможете в любой момент перейти на страницу, на которой закончили чтение.

Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

Gloire s'y prit un matin de grand soleil, avant que Lagrange s'y mette, pour le prier de l'emmener en voiture jusqu'à Rouen. Juste l'aller-retour, on serait rentrés pour le dîner. Ma foi, dit Lagrange, pourquoi pas. Ça nous changera un peu. Allons-y. On prit ainsi la route de Rouen. A Pont-Audemer, pendant que Lagrange faisait le plein de l'Opel, Gloire s'éloigna de la station-service vers une proche succursale de la chaîne de supermarchés Shopi. Qu'est-ce que tu fais, lui dit Lagrange, où est-ce que tu vas ? Je vais acheter du cognac, dit Gloire. Excellente idée, fit Lagrange.

Le meilleur cognac de Shopi coûtait cent douze francs vingt dans son carton rigide, Gloire passa au rayon papeterie se procurer un rouleau d'adhésif et un autre de papier crépon. Revenue dans l'Opel on repartit puis, pendant qu'on roulait, tant bien que mal elle emballa le carton dans le crépon, ce qui prit un peu de temps mais en fin de compte cela faisait un paquet-cadeau à peu près convenable, oui. Lagrange avait mis l'autoradio qui passait du J. J. Cale, certes, mais aussi du Boz Scaggs, Lagrange battait la mesure de ses premières phalanges sur le volant, il n'eut pas le mauvais goût de vouloir goûter le cognac.

Rouen, puis la banlieue de Rouen. Des cités HLM, un hôpital, un cimetière, une maison de retraite, on se gara devant la maison de retraite. Attends-moi là, dit Gloire en ouvrant la portière, je n'en ai pas pour longtemps. Lagrange eut également le tact de ne pas lui proposer de l'accompagner.

Au bureau des admissions, Gloire demanda à voir monsieur Abgrall. Lien de parenté : fille unique. Attendez un instant, lui dit-on. Au terme de cet instant parut un infirmier. Grand beau jeune type immaculé, très prévenant et qui avait l'air de bien connaître son père, qui en parlait avec affection, qui emmena Gloire le retrouver à l'ergothérapie. En pleine conversation avec une dame de son âge, Abgrall père se leva de son fauteuil à leur approche. Pas grand, pas gros, fil de moustache cendrée, l'air égaré mais toujours élégant dans son costume éteint - sosie presque parfait de l'ex-concierge slave de Personnettaz, mais nul que nous ne le saura jamais, - il baisa la main de Gloire dès que celle-ci fut à sa portée. Voilà votre fille, monsieur Abgrall, affirma l'infirmier allègrement, vous êtes content de la voir. Le vieillard considéra Gloire intensément, un poil trop longuement. C'est bien, dit-il, vous venez pour la distribution, c'est bien. Vous venez pour la contribution. Asseyez-vous. Il se tourna vers sa contemporaine : elle vient pour la rétribution, lui confia-t-il à mi-voix.

Nonobstant les activités calmes des vieilles dames alentour - crochet, tricot, confection de fleurs artificielles et de paniers d'osier, - pas mal de bruit régnait quand même à l'ergothérapie. Dans leurs fauteuils de fils plastiques souillés sur tubulures piquetées d'oxyde, des édentés extravertis se balançaient périlleusement, d'autres chantaient en chœur (« Ah, la troublante volupté de la première étreinte »), l'odeur était spéciale et la télé à fond. Est-ce qu'on ne pourrait pas trouver un endroit plus tranquille, s'inquiéta Gloire. En principe on ne peut pas, dit l'infirmier, mais je vais tâcher de vous arranger ça. On va se trouver un coin. Le coin était un petit salon calme, obscur à première vue mais l'infirmier décidément aimable tira les rideaux, dévoilant un massif sur pelouse. Les meubles étaient cirés, le papier peint à fleurs, les fauteuils recouverts de housses. L'infirmier disparut, reparut avec du thé, disparut à nouveau. Ils étaient seuls.

Alors, fit Gloire, tu vas bien ? Personnellement je vais bien, répondit son père, mais ce sont les geais, voyez-vous. Quels geais ? lui demanda Gloire. Ce sont les geais qui ne vont pas très fort, précisa-t-il, on peut même dire qu'ils ne vont pas du tout. Enfin, nuança-t-il après un moment de réflexion, ils ne vont quand même pas si mal que ça. Est-ce que tu te nourris bien, souhaita savoir sa fille. Je mange mieux qu'eux, cligna-t-il. Dix fois mieux, gloussa-t-il, dix fois plus. Non, dit Gloire, je veux dire est-ce que tu es bien nourri. Est-ce que c'est bon. C'est essentiellement chaud, répondit son père. Bien, dit Gloire, il vaut mieux que ce soit chaud. C'est exact, dit-il. Tu as vu comme il fait beau, s'aventura-t-elle, mais son père parut n'avoir pas entendu cette observation. Tiens, je t'ai apporté ça, dit-elle encore. Comme c'est aimable à vous, s'exclama-t-il, qu'est-ce que c'est ? C'est du cognac pour toi, dit Gloire, tu sais, comme d'habitude. Ah, du cognac, s'étonna-t-il. Moi qui n'en ai jamais bu. Tu parles, dit Gloire, mais le vieil homme n'eut pas l'air d'enregistrer ce commentaire non plus. Bon, dit-elle, je vais devoir y aller. C'est vrai, fit-il rêveusement, peut-être qu'il va falloir. Je reviendrai te voir bientôt, dit-elle. Bien sûr, dit-il, n'allez surtout pas vous mettre en retard.

Après qu'on eut reconduit Abgrall père à l'ergothérapie, l'infirmier sympathique escorta Gloire jusqu'à l'entrée. Il lui plaisait pas mal, cet infirmier. Avant de partir, elle lui demanda de veiller à ce qu'on ne confisquât pas le cognac, comme elle redoutait qu'on eût fait la fois précédente. C'est qu'en principe tout ce qui est alcool n'est pas autorisé non plus, sourit largement l'infirmier, mais on s'arrange toujours. J'y veillerai. Cependant s'il y avait un problème avec le vieux monsieur, s'inquiéta-t-il, Gloire pourrait-elle laisser un numéro de téléphone où la joindre, une adresse ? Elle hésita une seconde, vraiment il lui plaisait bien, mais non, dit-elle enfin, c'est moi qui rappellerai.

Gloire sortit de la maison de retraite et se dirigea vers l'Opel stationnée sur des graviers, devant un petit pavillon administratif. Une longue ambulance à capot de requin blanc se trouvait garée tête-bêche auprès d'elle. Gloire monta dans l'Opel qui démarra tout de suite, manœuvra, passa le portail et disparut. Cinq secondes plus tard, l'ambulance démarrait à son tour. Sur le perron de la maison de retraite, l'infirmier considéra ce trafic. Il se tint immobile cinq autres secondes, puis descendit les marches et franchit à son tour le portail. A cinquante mètres à gauche il pénétra dans une cabine téléphonique, glissa dans l'appareil une carte décorée au recto d'un paysage de neige après avoir distraitement lu, au verso, le texte publicitaire suivant : Au fil des saisons, les horizons comme les sensations changent. Cette émotion, vous pouvez la communiquer le plus facilement du monde. Cet énoncé fit resurgir son beau sourire, puis il composa le numéro de Jouve.

25

Elle vient de passer, votre jeune femme, annonce l'infirmier. Oui, elle est repartie. Eh non, elle n'a pas laissé d'adresse, mais j'ai quelqu'un d'ici qui la suit. Je devrais savoir ce soir, je vous rappelle demain. Et pour l'argent, comment on fait ? On verra demain, répond Jouve avant de raccrocher tout en se tournant vers son épouse. Il est quand même réglo, ton frère, quelquefois. Ça n'a pas mal marché, son tuyau. On pourrait l'inviter à dîner, tu ne crois pas ? Surtout pas, lui répond Geneviève. Bon, dit Jouve, en attendant je vais prévenir Personnettaz.

La journée du lendemain a défilé à toute allure. Personnettaz s'est d'abord présenté vers neuf heures chez les Jouve qui venaient d'achever leur petit déjeuner. Madame Jouve avait l'air moins rêveuse, moins nerveuse, plus détendue qu'à l'accoutumée. Vous n'êtes pas venu avec la jeune femme de l'autre jour ? lui a-t-elle demandé en lui versant un fond de cafetière. Personnettaz a pincé les lèvres au lieu de répondre. Elle est drôlement jolie, dites donc, a souri Geneviève Jouve, vous en avez de la chance. Personnettaz a voulu se composer un visage détaché, n'est parvenu qu'à s'empourprer en renversant le quart de son café dans la soucoupe. Madame Jouve a battu des paupières à ce spectacle. Chance pour Personnettaz, détournant l'attention, l'infirmier sympathique a rappelé juste alors : il a donné l'adresse de Gloire, Jouve a noté l'adresse. Puis il a redemandé, à propos de l'argent, Jouve a promis l'argent.

Читать дальше
Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

Похожие книги на «Les grandes blondes»

Представляем Вашему вниманию похожие книги на «Les grandes blondes» списком для выбора. Мы отобрали схожую по названию и смыслу литературу в надежде предоставить читателям больше вариантов отыскать новые, интересные, ещё непрочитанные произведения.


Georges-Jean Arnaud - Les fossoyeurs de liberté
Georges-Jean Arnaud
Georges-Jean Arnaud - Les indésirables
Georges-Jean Arnaud
Georges-Jean Arnaud - Les gens de l’hiver
Georges-Jean Arnaud
Jean Echenoz - 1914
Jean Echenoz
Jean Echenoz - L'Équipée malaise
Jean Echenoz
Jean Echenoz - Un an
Jean Echenoz
libcat.ru: книга без обложки
Jean Echenoz
Jean Echenoz - Je m’en vais
Jean Echenoz
Charles Dickens - Les grandes espérances
Charles Dickens
Отзывы о книге «Les grandes blondes»

Обсуждение, отзывы о книге «Les grandes blondes» и просто собственные мнения читателей. Оставьте ваши комментарии, напишите, что Вы думаете о произведении, его смысле или главных героях. Укажите что конкретно понравилось, а что нет, и почему Вы так считаете.

x