Halter,Marek - Marie

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Marie: краткое содержание, описание и аннотация

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Alors que les chevaux et les soldats disparaissaient dans l’ombre de la forêt, le silence se déposa sur Nazareth.

Un froid glacial s’empara de Miryem. La pensée de son père lié et livré aux soldats du Temple lui noua la gorge. Malgré la présence de tout le village qui se pressait autour d’elle, elle sentit une immense peur la saisir. Elle songea aux paroles qu’elle allait devoir dire à sa mère.

*

* *

— J’aurais dû aller avec lui, murmurait Lysanias sans cesser de se balancer sur son tabouret. Je suis resté dans l’atelier comme une poule peureuse. Ce n’était pas à Joachim de défendre Houlda. C’était à moi.

Les voisins et voisines qui se tenaient dans la pièce, et jusque sur le seuil, écoutaient en silence les gémissements du vieux Samaritain. Vingt fois, les uns et les autres lui avaient répété qu’il n’y était pour rien et qu’il n’aurait rien pu faire. Lysanias était incapable de se sortir cette pensée de la cervelle. Comme Miryem, il redoutait l’absence de Joachim à son côté, maintenant, ce soir, demain.

Hannah, elle, se taisait, assise, toute raide, les doigts chiffonnant nerveusement les pans de sa tunique.

Miryem, les yeux secs, le cœur battant lourdement, l’observait à la dérobée. La tristesse muette et solitaire de sa mère l’intimidait. Elle n’osait faire un geste de tendresse vers elle. Les voisines non plus n’avaient pas pris Hannah dans leurs bras. L’épouse de Joachim n’était pas femme à se laisser approcher facilement.

A présent, le temps des mots violents et vengeurs était passé. Ne restaient plus que la douleur et la conscience de l’impuissance.

Fermant les paupières, Miryem revoyait le drame. Le corps de son père recroquevillé, lié et jeté tel un sac dans la charrette.

Elle se demandait sans relâche : « Et maintenant, que lui arrive-t-il ? Que lui font-ils ? »

Lysanias n’était en rien responsable du drame. Joachim l’avait défendue, elle. C’était à cause d’elle qu’il était désormais livré à la cruauté des percepteurs du Temple.

— On ne le reverra plus. C’est comme s’il était mort. Retentissant dans le silence, la voix claire d’Hannah les fit sursauter. Personne ne protesta. Tous pensaient la même chose.

Joachim avait tué un soldat, blessé un percepteur. On connaissait par avance son châtiment. Si les mercenaires ne l’avaient pas tué ou crucifié sur place, c’était uniquement parce qu’ils étaient pressés de soigner le charognard du sanhédrin.

Sans doute allaient-ils le supplicier pour l’exemple. Une sentence que chacun connaissait par avance : la croix jusqu’à ce que la faim, la soif, le froid et le soleil tuent. Une agonie qui durerait des jours.

Miryem se mordit les lèvres pour retenir le sanglot qui l’étouffait. D’une voix sans timbre elle énonça :

— Au moins, il faudrait apprendre où ils le conduisent.

— À Sepphoris, dit un voisin. Sûrement à Sepphoris.

— Non ! protesta un autre. Ils n’emprisonnent plus personne à Sepphoris. Ils ont trop peur des bandes de Barabbas, ces jeunes qu’ils ont poursuivis tout l’hiver sans parvenir à les attraper. On raconte que, deux fois déjà, Barabbas a osé piller des charrettes de percepteurs. Non, c’est à Tarichée qu’ils vont le conduire. De là-bas, aucun prisonnier ne s’est jamais échappé.

— Ils pourraient aussi l’emmener à Jérusalem, intervint un troisième. Le crucifier devant le Temple pour dénoncer une fois de plus à ceux de Judée les barbares que nous sommes, nous autres, de Galilée !

— Le mieux, pour le savoir, c’est de les suivre, fit Lysanias en se levant de son tabouret. J’y vais.

Des objections s’élevèrent. Il était trop vieux, trop fatigué pour courir derrière les mercenaires ! Lysanias insista, assurant qu’on ne se méfierait pas d’un vieillard et qu’il était encore assez ingambe pour revenir vite à Nazareth.

— Et après ? demanda Hannah d’une voix retenue. Quand vous découvrirez où se trouve mon époux, à quoi cela vous servira-t-il ? À aller le voir sur sa croix ? Moi, je n’irai pas. Non, je n’irai pas voir Joachim se faire dévorer par les oiseaux alors qu’il devrait être ici et prendre soin de nous !

Quelques voix protestèrent. Pas bien fort, car nul ne savait ce qu’il était désormais bon ou mal de faire. Mais Lysanias gronda :

— Si ce n’est moi, quelques autres doivent les suivre. Il faut que nous sachions où ils l’emmènent.

On tint conciliabule et, finalement, deux jeunes bergers furent désignés, qui partirent aussitôt, évitant la route de Sepphoris et coupant à travers la forêt.

*

* *

La journée n’apporta aucun réconfort. Au contraire, elle divisa Nazareth comme un vase qui se brise.

La synagogue ne désemplit pas. Hommes et femmes s’y retrouvèrent, plus fervents qu’à l’ordinaire, bavardant après de longues prières et surtout attentifs aux exhortations du rabbin.

Dieu avait décidé du sort de Joachim, affirmait-il. On ne tue pas un homme, même un mercenaire d’Hérode. Il faut accepter son chemin car seul le Tout-Puissant sait et nous conduit jusqu’à la venue du Messie.

Il ne fallait pas se montrer trop indulgent envers Joachim, assurait-il. Car son acte, outre qu’il mettait sa vie en danger, désignait désormais le village de Nazareth dans son entier à la vindicte de Rome et du sanhédrin. Ils seraient nombreux à réclamer un châtiment. Et les mercenaires d’Hérode, des païens sans foi ni loi, ne rêveraient que de vengeance.

Il fallait s’attendre à des heures sombres, prévint le rabbin. Dès lors, accepter le châtiment de Joachim était le plus sage, ainsi que prier longuement afin que l’Éternel lui pardonne.

Ces conseils achevèrent de jeter le trouble. Certains les trouvèrent emplis de bon sens. D’autres se rappelèrent que, la veille de la venue des percepteurs, la rage avait soufflé un vent de révolte sur eux. Joachim les avait pris au mot. À présent, ils ne savaient plus s’ils devaient suivre son exemple et manifester, eux aussi, le courage de leur colère. La plupart avaient l’âme désorientée par les paroles entendues à la synagogue. Comment distinguer le bien du mal ?

En les écoutant, Lysanias s’enflamma et déclara bien haut qu’il était content, finalement, d’être un Samaritain plutôt qu’un Galiléen.

— Vous êtes beaux à voir, jeta-t-il à ceux qui entouraient le rabbin, incapables que vous êtes de porter dans votre cœur celui qui défend une vieille femme contre les percepteurs.

Et, assurant que désormais plus aucune règle ne l’en empêcherait, il alla s’installer chez la vieille Houlda, qui souffrait d’un mal de hanche et ne pouvait plus quitter sa couche.

Miryem écouta et se tut. Elle admettait qu’il y avait une part de vérité dans les paroles du rabbin. Pourtant, celles-ci étaient inacceptables. Non seulement elles justifiaient toutes les souffrances que les mercenaires d’Hérode pourraient infliger à son père, mais en outre elles acceptaient que le Tout-Puissant ne fût pas juste avec les justes. Comment cela était-il possible ?

*

* *

Avant le crépuscule, les bergers revinrent, hors d’haleine. La colonne des charognards du Temple ne s’était attardée dans Sepphoris que le temps de soigner la blessure du percepteur.

— Avez-vous vu mon père ? demanda Miryem.

— On ne pouvait pas. On est restés à l’écart. Les mercenaires étaient mauvais. Mais ce qui est sûr, c’est qu’il est resté dans la charrette. Comme le soleil tapait dur, il devait avoir une soif terrible. Les gens de Sepphoris non plus ne pouvaient pas approcher. Pas question de lui tendre une gourde, je vous jure.

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