Halter,Marek - Marie

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Marie: краткое содержание, описание и аннотация

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Miryem s’immobilisa, le visage en feu. Le cœur battant et la tête pleine des histoires monstrueuses que l’on racontait sur ces gamins. Comment ils vous attaquaient, petits fauves en meute. Comment ils vous dépouillaient, vous violentaient. Et même, disait-on avec les délices de la peur et de la haine, comment ils vous mangeaient.

L’endroit, elle devait en convenir, était parfait pour qu’ils puissent accomplir ces horreurs sans crainte d’être dérangés.

Ils marquèrent le pas à leur tour. Dans leurs grimaces, la prudence se mêlait au plaisir de deviner sa peur.

Ayant vite jugé qu’ils ne risquaient rien, ils bondirent vers elle. Pareils à des chiens sournois, ils l’entourèrent, sautillants, goguenards, grognant des moqueries, la bouche ouverte sur des petits crocs affamés, se poussant du coude en pointant de leurs doigts dégoûtants la belle étoffe de son manteau.

Miryem eut honte. Elle s’en voulut de sa crainte, de son cœur qui battait la chamade, de ses paumes moites. Elle se souvint de ce que Joachim, son père, lui avait dit une fois : « Rien de ce que l’on colporte sur les am-ha-aretz n’est vrai. On se moque d’eux parce qu’ils sont plus pauvres que les pauvres. C’est là leur seul vice et leur unique méchanceté. » Elle s’efforça de leur sourire.

Ils répondirent par les pires grimaces. Ils agitèrent leurs mains crasseuses en des gestes obscènes.

Peut-être son père avait-il raison. Mais Joachim était bon et voulait voir le bien partout. Et, bien sûr, il n’avait jamais été à la place d’une jeune fille entourée par une meute de ces démons.

Elle ne devait pas rester immobile. Peut-être pouvait-elle atteindre la rue la plus proche, où il y aurait des maisons ?

Elle fit quelques pas en direction de l’âne, qui les observait en agitant ses grandes oreilles. Les gamins la suivirent, redoublant leurs grognements stupides et leurs bonds menaçants.

L’âne retroussa les babines, découvrit ses dents jaunes dans un braiment mauvais qui n’impressionna pas les gosses. Ils lui claquèrent aussitôt les flancs en l’imitant. En un instant, ils furent là, serrés autour Miryem, riant de leurs singeries comme les enfants qu’ils étaient, la contraignant à s’immobiliser de nouveau.

Leurs rires anéantirent sa crainte. Oui, c’étaient des gosses, et qui s’amusaient avec ce qu’ils pouvaient : la peur de l’âne et la peur d’une fille trop sotte !

Les mots d’Halva lui traversèrent l’esprit : « Trouve des personnes de bonne mine. » Elle les avait devant elle, ces personnes de « bonne mine ». Le Tout-Puissant lui offrait l’occasion dont elle désespérait, et si Barabbas était celui que l’on disait, alors, elle avait trouvé les messagers dont elle avait besoin.

Elle pivota sur elle-même, brusquement. Les enfants s’écartèrent d’un bond, telle une meute craignant les coups.

— Je ne vous veux pas de mal ! s’exclama Miryem. Au contraire, j’ai besoin de vous.

Une dizaine de paires d’yeux la scrutèrent, soupçonneuses. Elle chercha un visage qui paraisse plus raisonnable que les autres. Mais la crasse et la défiance les maquillaient tous d’un même masque.

— Je cherche un homme qui s’appelle Barabbas, lança-t-elle. Celui que les mercenaires d’Hérode traitent comme un bandit.

Ce fut comme si elle les avait menacés d’un brandon. Ils s’agitèrent, marmonnèrent des mots inaudibles, la bouche mauvaise, le regard querelleur. Quelques-uns, les poings serrés, prirent des poses comiques de petits hommes.

Miryem ajouta :

— Je suis son amie. J’ai besoin de lui. Lui seul peut m’aider. Je viens de Nazareth et je ne sais pas où il se cache. Je suis sûre que vous pouvez me conduire jusqu’à lui.

Cette fois, la curiosité tendit leurs visages et les rendit silencieux. Elle ne s’était pas trompée. Ces gamins sauraient trouver Barabbas.

— Vous le pouvez, et c’est important. Très important. L’embarras succéda à la curiosité. La méfiance réapparut.

L’un d’eux, d’une voix criarde, lança :

— On ne sait même pas qui c’est, ce Barabbas !

— Il faut lui répéter que Miryem de Nazareth est ici, dans Sepphoris, insista Miryem comme si elle n’avait pas entendu. Les soldats du sanhédrin ont enfermé mon père dans la forteresse de Tarichée.

Ces derniers mots brisèrent ce qui leur restait de résistance. L’un des gamins, ni le plus costaud ni le plus violent de la bande, se rapprocha. Sur son corps malingre, son visage sale semblait vieilli prématurément.

— Si on le fait, qu’est-ce que tu nous donnes ? Miryem fouilla dans la poche de cuir qui doublait son manteau. Elle en tira des piécettes de laiton : à peine un quart de talent, le prix d’une matinée de labeur dans les champs.

— C’est tout ce que j’ai.

Les yeux des enfants brillèrent. Leur petit chef surmonta son plaisir et parvint à afficher un dédain convaincant.

— C’est rien du tout. Et ce que tu demandes, c’est beaucoup. On raconte que ce Barabbas, il est très méchant. Il peut nous tuer s’il n’est pas content qu’on lui coure après.

Miryem secoua la tête.

— Non. Je le connais bien. Il n’est pas méchant, ni dangereux avec ceux qu’il aime bien. Moi, je n’ai plus rien, mais si vous me conduisez à lui, il vous récompensera.

— Pourquoi ?

— Je te l’ai dit : c’est mon ami. Il sera content de me voir. Un sourire rusé s’esquissa sur les lèvres du garçon. Ses compagnons se serraient maintenant autour de lui. Miryem tendit la main, offrant les piécettes.

— Prends.

Aussi légers que les pattes d’une souris, sous les regards vigilants de ses camarades, les doigts de l’enfant cueillirent les pièces dans sa paume.

— Toi, ne bouge pas d’ici, ordonna-t-il en refermant son poing contre sa poitrine. Je vais voir si je peux te conduire. Mais avant qu’on revienne, ne bouge pas d’ici, sinon, tant pis pour toi.

Miryem opina.

— Dis bien mon nom à Barabbas : Miryem de Nazareth ! Et que mon père va mourir dans la forteresse de Tarichée.

Sans un mot, il lui tourna le dos, entraînant sa troupe. Avant de quitter le terrain vague, quelques gosses poursuivirent par jeu les dindes et les poules, qui s’éparpillèrent, affolées. Puis tous les enfants disparurent aussi soudainement qu’ils avaient surgi.

* * *

Elle n’eut pas à attendre longtemps.

De temps à autre, quelques passants traversaient les ruelles. Leur apparence était à peine moins miséreuse que celle des enfants. Une vague curiosité animait leurs visages las. Ils la dévisageaient avant de poursuivre leur chemin, indifférents.

Les poules revinrent picorer au pied de l’âne, qui ne se souciait plus de Miryem. Le soleil montait dans le ciel constellé de petits nuages. Il chauffait la terre jonchée de détritus, soulevant une odeur de plus en plus nauséabonde.

Tentant d’y demeurer insensible, Miryem se contraignit à la patience. Elle voulait se convaincre que les enfants ne la trompaient pas et savaient véritablement où se trouvait Barabbas. Elle ne pourrait demeurer en ce lieu sans que sa présence incongrue n’éveille quelque soupçon.

Puis, sans crier gare, ils furent là. Ils ne couraient plus. Au contraire, ils s’approchèrent d’elle d’un pas mesuré. Leur petit chef ordonna à voix basse :

— Suis-nous. Il veut te voir.

Sa voix demeurait rude. Sans doute l’était-elle en toutes circonstances. Chez ses compagnons, Miryem devina un changement.

Avant qu’ils ne quittent le terrain vague, le gosse ajouta :

— Y en a parfois qui veulent nous suivre. On les voit pas, mais moi, je les sens. Si je te dis : « Fiche le camp », tu fiches le camp. Tu discutes pas. On se retrouvera plus tard.

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