Halter,Marek - Marie
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- Название:Marie
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- Издательство:Alexandriz
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- Год:2006
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Pourtant, jamais les débats ne se muaient en disputes ou en chicanes stériles. Bien au contraire, les oppositions étaient une école de liberté et de respect. La règle édictée par Rachel, sur le modèle des écoles grecques, était que nulle ne devait réprimer ses opinions, que nulle ne devait condamner les paroles, les idées et même les silences de ses compagnes.
Cependant, après avoir enthousiasmé Miryem, ces riches échanges en vinrent à l’attrister irrémédiablement. Plus ils étaient passionnés et brillants, moins ils voilaient une vérité lancinante : pas plus Rachel que ses amies ne trouvaient de solution pour vaincre la tyrannie d’Hérode. Elles ignoraient le moyen d’unir le peuple d’Israël dans une seule force. Au contraire, mois après mois, les nouvelles qui parvenaient à Magdala indiquaient que la crainte des jours à venir accablait les plus démunis, les paysans, les pêcheurs, ceux dont le commerce ou l’ouvrage parvenait tout juste à assurer la survie.
Sans autre recours, méprisés par les riches de Jérusalem et par les prêtres du Temple, ils accordaient foi aux beaux parleurs, faux prophètes et bavards impuissants qui pullulaient dans les villes et les bourgades. Rugissant des discours effrayants, où les menaces alternaient avec la promesse d’événements surnaturels, ces braillards se prétendaient prophètes des temps nouveaux. Hélas, leurs prophéties se ressemblaient toutes. Elles n’étaient qu’exhalaisons haineuses contre les hommes et annonciations apocalyptiques peintes par des imaginations débridées, avides de châtiments odieux. Il semblait que la volonté de ces hommes, qui s’annonçaient comme purs, pieux et exemplaires, n’était que d’ajouter l’effroi au désespoir qui habitait déjà le peuple. Aucun ne se souciait d’apporter le moindre remède aux plaies qu’ensemble ils dénonçaient.
Malgré la douceur de la vie à Magdala, malgré la joie communicative de Mariamne et la tendresse de Rachel, plus le temps passait, plus ce chaos destructeur imprégnait les pensées de Miryem. Ses silences s’allongeaient, ses nuits étaient mauvaises, troublées de raisonnements sans issue. Les débats autour de Rachel finirent par lui paraître bien vains et les rires des compagnes bien légers.
Mais sa propre impuissance n’était-elle pas une faute ? Ne s’était-elle pas trompée du tout au tout ? Au lieu de demeurer dans le luxe de cette maison n’aurait-elle pas dû suivre Barabbas et Matthias dans un combat qui, au moins, n’était pas que de mots ? Cependant, chaque fois sa raison rétorquait qu’elle agitait là le miroir aux illusions. Le choix de la violence était, plus que tout autre, celui de l’impuissance. C’était agir comme les faux prophètes : ajouter la douleur à la douleur.
Pourtant, elle ne pouvait demeurer sans rien faire.
Depuis peu, une décision mûrissait en elle : quitter Magdala.
Elle devait rejoindre son père, se rendre utile auprès de sa cousine Elichéba, chez laquelle Joachim et Hannah avaient trouvé refuge. Ou aller auprès d’Halva, sur qui le poids des jours et des enfants devait peser bien lourd. Oui, voilà ce qu’elle devait faire : aider la vie à grandir au lieu de demeurer ici, dans ce luxe où les savoirs, aussi brillants fussent-ils, s’effaçaient sous l’effet de la réalité comme une fumée dispersée par le vent.
Elle n’avait pas encore osé l’annoncer. Rachel s’était absentée, allant elle-même accueillir au port de Césarée des bateaux qu’elle affrétait pour Antioche et Athènes. Outre les tissus, les épices de Perse et le bois de Cappadoce dont elle faisait, à la suite de son époux, le commerce, cette flotte devait lui revenir avec des livres depuis longtemps attendus. Et puis ce jour était celui du quinzième anniversaire de Mariamne. Miryem ne voulait pas gâcher la fête de sa jeune amie. Mais, désormais, elle comptait avec impatience les jours avant son départ.
— Miryem ! Miryem !
Les appels de Mariamne la tirèrent de ses pensées.
— Viens donc ! L’eau est si douce !… De la main, elle refusa.
— Ne sois pas si sérieuse, insista Mariamne. Ce jour n’est pas comme les autres.
— Je ne sais pas nager…
— N’aie pas peur. Je vais t’apprendre… Allons ! C’est mon anniversaire. Accorde-moi ce cadeau : viens nager avec moi.
Combien de fois Mariamne avait-elle tenté de la convaincre de la rejoindre dans le lac ? Miryem ne les comptait plus.
— Mon cadeau, répliqua-t-elle en riant, tu l’as déjà.
— Pff ! grogna Mariamne. Un bout de la Thora ! Tu parles si c’est drôle…
— Ce n’est pas un « bout de la Thora », sotte que tu es. C’est la belle histoire de Judith, celle qui sauva son peuple grâce à son courage et à sa pureté. Une histoire que tu devrais connaître depuis longtemps. Et copiée de ma main. Ce qui devrait te remplir de reconnaissance.
Pour toute réponse, Mariamne se laissa couler sous l’eau. Avec une aisance de naïade, elle nagea le long de la rive. Son corps nu ondoya avec grâce sur le fond vert du lac.
L’impudeur même de Mariamne était belle. Ainsi peut-être qu’avait pu l’être celle de Judith, qui avait déclaré à la face de tous : « Écoutez-moi ! Je vais accomplir quelque chose dont le souvenir se transmettra de génération en génération dans notre peuple. » Et qui l’avait accompli si bien que Dieu avait sauvé le peuple d’Israël de la tyrannie d’Holopherne l’Assyrien.
Mais aujourd’hui, qui saurait être Judith ? La beauté d’une femme, si extraordinaire soit-elle, n’apaiserait pas les démons qui œuvraient dans les palais d’Hérode !
Dans un crissement liquide, le visage de Mariamne surgit brusquement à la surface du lac. La jeune fille jaillit hors de l’eau, bondit sur la rive. Avant que Miryem ne réagisse, elle se jeta sur elle avec un grognement de fauve.
Criant et riant, elles roulèrent sur l’herbe, enlacées, luttant. De toutes ses forces Mariamne tentait d’entraîner Miryem dans l’eau, son corps nu trempant la tunique de son amie.
À bout de souffle, secouées par le rire, leurs doigts entrecroisés, elles se laissèrent aller sur le dos. Miryem attira la main de Mariamne pour l’embrasser.
— Quelle folle tu fais ! Regarde l’état de ma tunique !
— C’est bien fait pour toi. Tu n’avais qu’à venir nager…
— Je n’aime pas l’eau autant que toi… Tu le sais bien.
— Tu es surtout trop sérieuse.
— Il n’est pas difficile d’être plus sérieuse que toi.
— Allons ! Tu n’es pas obligée d’être aussi silencieuse. Ni aussi triste. Toujours à penser à on ne sait quoi. Ces derniers temps, c’est pire que jamais. Avant, on s’amusait ensemble… Tu pourrais être aussi joyeuse que moi, mais tu ne le veux pas.
Mariamne se redressa sur un coude et posa l’index sur le front de Miryem.
— Tu as un pli qui se forme entre les sourcils. Ici ! Certains jours je le vois dès le matin. Continue et tu auras bientôt des rides, comme une vieille.
Miryem ne répliqua pas. Elles demeurèrent silencieuses un instant. Mariamne fit une grimace et demanda dans un murmure inquiet :
— Tu es fâchée ?
— Bien sûr que non.
— Je t’aime tellement. Je ne veux pas que tu sois triste à cause de mes bêtises.
Miryem lui répondit, baissant les yeux avec douceur :
— Je ne suis pas triste, puisque tu dis la vérité. Je suis « Miryem de Nazareth la sérieuse ». Tout le monde le sait.
Mariamne roula sur le côté, frissonnante sous la brise. Avec la souplesse d’un jeune animal, elle se nicha dans les bras de Miryem pour se réchauffer.
— C’est vrai : les amies de ma mère t’appellent ainsi. Elles se trompent. Elles ne te connaissent pas comme je te connais. Tu es sérieuse, mais d’une drôle de manière. En fait, tu ne fais rien comme les autres. Pour toi, tout est si important. Même dormir et respirer, tu ne le fais pas comme nous.
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