Halter,Marek - Marie

Здесь есть возможность читать онлайн «Halter,Marek - Marie» весь текст электронной книги совершенно бесплатно (целиком полную версию без сокращений). В некоторых случаях можно слушать аудио, скачать через торрент в формате fb2 и присутствует краткое содержание. Год выпуска: 2006, Издательство: Alexandriz, Жанр: Старинная литература, на французском языке. Описание произведения, (предисловие) а так же отзывы посетителей доступны на портале библиотеки ЛибКат.

Marie: краткое содержание, описание и аннотация

Предлагаем к чтению аннотацию, описание, краткое содержание или предисловие (зависит от того, что написал сам автор книги «Marie»). Если вы не нашли необходимую информацию о книге — напишите в комментариях, мы постараемся отыскать её.

Marie — читать онлайн бесплатно полную книгу (весь текст) целиком

Ниже представлен текст книги, разбитый по страницам. Система сохранения места последней прочитанной страницы, позволяет с удобством читать онлайн бесплатно книгу «Marie», без необходимости каждый раз заново искать на чём Вы остановились. Поставьте закладку, и сможете в любой момент перейти на страницу, на которой закончили чтение.

Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

Joseph d’Arimathie, bravant la défiance traditionnelle des esséniens envers les femmes, s’y présentait parfois. Rachel appréciait grandement sa présence. Elle l’accueillait avec tendresse. Miryem avait appris qu’en secret elle soutenait de ses deniers la communauté de Damas, où Joseph diffusait sa sagesse et son savoir de la Thora. Il y enseignait également la science de la médecine et soulageait autant qu’il le pouvait les souffrances des gens ordinaires.

Mais, surtout, Rachel avait ouvert ses portes aux femmes de Galilée désireuses de s’instruire. Et cela avec une grande discrétion. S’il fallait craindre la suspicion et les espions d’Hérode et des Romains, l’esprit borné des rabbins et des maris n’était pas une menace moins redoutable. Nombre de celles qui franchissaient le seuil de la maison de Magdala, la plupart épouses de marchands ou de riches propriétaires, le faisaient en cachette. À l’abri du dégoût des hommes pour les femmes instruites, elles se livraient avec délice à l’apprentissage de l’écriture et de la lecture, très souvent transmettant à leurs propres filles le goût du savoir comme la passion de la réflexion.

Ainsi, Miryem avait appris ce qui, habituellement, était réservé, en Israël, à peu d’hommes : la langue grecque, la philosophie de la politique. Avec ses compagnes d’étude elle avait lu et discuté les lois et règles qui régissent la justice d’une république ou la puissance d’un royaume, s’était interrogée sur les forces et les faiblesses des tyrans et des sages.

Autant qu’elle, Rachel et ses amies souffraient du joug d’Hérode. L’humiliation morale et matérielle, ainsi que la décrépitude du peuple d’Israël s’aggravaient. Cette violence, ce tourment, devenaient un sujet obsédant de débat. Et engendraient trop souvent un terrible constat d’impuissance. Elles n’avaient que leur intelligence et leur obstination à opposer au tyran.

Selon les rumeurs, la maladie plongeait Hérode dans une démence toujours plus meurtrière. Désormais, il cherchait à entraîner le peuple d’Israël dans son enfer. Chaque jour ses mercenaires se montraient plus cruels, les Romains plus méprisants et les sadducéens du sanhédrin plus rapaces. Cependant, Rachel et ses amies craignaient la mort d’Hérode. Comment, alors, empêcher qu’un autre fou, plus jeune, issu de son sang corrompu, ne s’empare du pouvoir ?

Certes, Hérode semblait vouloir assassiner sa famille entière. Déjà celle de son épouse avait été décimée. Mais le roi avait distribué sa semence avec largesse tout au long de son existence, et nombreux étaient ceux qui pourraient se réclamer de son lignage. Ainsi, lorsque le tyran recevrait enfin son châtiment, le peuple d’Israël risquait fort de ne pas être libéré de son mal.

Miryem avait raconté comment Barabbas avait espéré, puis échoué, engendrer une révolte qui renverse le tyran, mais aussi affranchisse Israël de Rome et chasse la gangrène sadducéenne du Temple.

Si elles s’attristaient devant les sottes disputes opposant les zélotes, les pharisiens et les esséniens, les femmes de Magdala ne pouvaient cependant se résoudre à la violence pour atteindre la paix. Socrate et Platon, qu’elles admiraient, n’enseignaient-ils pas que les guerres conduisaient à plus d’injustice, à plus de souffrances pour les peuples et à la grandeur éphémère des vainqueurs aveuglés par leur force ?

Mais pour autant devaient-elles se ranger à l’imprévisible intervention de Dieu ? Devaient-elles se contenter d’attendre que l’Éternel, et Lui seul, par l’intermédiaire du Messie, les libère des malheurs dont les hommes et les femmes d’Israël ne parvenaient pas à les délivrer ?

Le plus grand nombre le croyait. D’autres, dont Rachel, estimaient que seule une justice nouvelle, née de l’esprit humain et de la volonté humaine, une justice fondée sur l’amour et le respect, pouvait les sauver.

— La justice enseignée par la loi de Moïse est grande et même admirable, expliquait Rachel avec une conviction provocante. Mais ses faiblesses, nous les voyons bien, nous, les femmes. Pourquoi établit-elle une inégalité entre la femme et l’homme ? Pourquoi Abraham peut-il offrir son épouse Sarah à Pharaon sans que cette faute l’accable ? Pourquoi l’épouse est-elle toujours poussière dans la main de l’époux ? Pourquoi, nous autres femmes, comptons-nous pour moindres que les hommes dans l’humanité, alors que, par le nombre et le travail, nous valons autant qu’eux ? Moïse avait choisi une Noire pour être la mère de ses fils. Alors, pourquoi sa justice n’accueille-t-elle pas dans une même égalité tous les hommes et toutes les femmes de la terre ?

À celles qui protestaient qu’il s’agissait là d’une pensée impie, que la justice de Moïse ne pouvait s’adresser qu’au peuple choisi par Yhwh dans son Alliance, Rachel répondait :

— Croyez-vous que le Tout-Puissant ne désire le bonheur et la justice que d’un seul peuple ? Non ! C’est impossible. Cela Le rabaisserait au rang de ces divinités grotesques qu’adorent les Romains ou de ces idoles perverses que vénèrent les Égyptiens, les Perses et les Barbares du Nord.

Des protestations jaillissaient. Comment Rachel osait-elle penser une chose pareille ? Depuis l’origine, l’histoire d’Israël ne consacrait-elle pas le lien entre Dieu Tout-Puissant et Son peuple ? Yhwh n’avait-Il pas dit à Abraham : « Je te choisis et ta descendance sera dans Mon lien d’Alliance. »

— Mais Yhwh a-t-Il dit qu’il n’accorderait Sa justice, Sa force et Son amour à aucun autre peuple ?

— Veux-tu que nous cessions d’être juives ? murmurait une femme de Tarichée, effarée. Jamais je ne pourrais te suivre. Ce n’est pas concevable…

Rachel secouait la tête, expliquait encore :

— N’avez-vous jamais songé que l’Eternel ait pu vouloir l’Alliance avec notre peuple comme une première étape ? Pour que nous tendions la main à tous les hommes et à toutes les femmes ? Voilà ce que, moi, je pense. Oui, je crois que Yhwh attend de nous plus d’amour envers les hommes et les femmes de ce monde, sans exception.

Longuement, discutant jusque dans l’obscurité de la nuit où s’épuisait l’huile des lampes, Rachel cherchait à démontrer que l’obsession des rabbins et des prophètes à conserver leur sagesse et leur justice pour le seul bénéfice du peuple d’Israël était peut-être la source de leur malheur.

— Ce que tu veux, se moquait une autre, c’est donc que l’univers entier devienne juif ?

— Et pourquoi pas ? rétorquait Rachel. Lorsqu’un troupeau se scinde et que la plus petite de ses parties se met à l’écart, elle s’affaiblit et risque de se faire dévorer par les fauves. Il en va ainsi de nous. Les Romains l’ont compris, eux qui veulent imposer leurs lois aux peuples du monde entier afin de demeurer forts. Nous aussi, nous devrions avoir l’ambition de convaincre le monde que nos lois sont plus justes que celles de Rome.

— La belle contradiction ! Ne dis-tu pas toi-même que notre justice n’est pas assez juste, puisqu’elle nous écarte, nous, les femmes ? En ce cas, pourquoi vouloir l’imposer au reste du monde ?

— Tu as raison, admettait Rachel. Avant tout, nous devrions changer nos lois…

— Eh bien, tu ne manques pas d’imagination ! lançait une rieuse, détendant l’atmosphère. Changer la cervelle de nos époux et de nos rabbins, voilà un défi qui s’annonce plus difficile encore à relever que d’en finir avec Hérode, je vous le dis.

*

* *

Des jours durant, Miryem les avait écoutées débattre ainsi, leur humeur alternant entre le plus grand sérieux et le rire. Elle intervenait rarement, préférant laisser à d’autres, plus expérimentées, le plaisir d’affronter l’esprit aigu de Rachel.

Читать дальше
Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

Похожие книги на «Marie»

Представляем Вашему вниманию похожие книги на «Marie» списком для выбора. Мы отобрали схожую по названию и смыслу литературу в надежде предоставить читателям больше вариантов отыскать новые, интересные, ещё непрочитанные произведения.


Отзывы о книге «Marie»

Обсуждение, отзывы о книге «Marie» и просто собственные мнения читателей. Оставьте ваши комментарии, напишите, что Вы думаете о произведении, его смысле или главных героях. Укажите что конкретно понравилось, а что нет, и почему Вы так считаете.

x