Halter,Marek - Marie

Здесь есть возможность читать онлайн «Halter,Marek - Marie» весь текст электронной книги совершенно бесплатно (целиком полную версию без сокращений). В некоторых случаях можно слушать аудио, скачать через торрент в формате fb2 и присутствует краткое содержание. Год выпуска: 2006, Издательство: Alexandriz, Жанр: Старинная литература, на французском языке. Описание произведения, (предисловие) а так же отзывы посетителей доступны на портале библиотеки ЛибКат.

Marie: краткое содержание, описание и аннотация

Предлагаем к чтению аннотацию, описание, краткое содержание или предисловие (зависит от того, что написал сам автор книги «Marie»). Если вы не нашли необходимую информацию о книге — напишите в комментариях, мы постараемся отыскать её.

Marie — читать онлайн бесплатно полную книгу (весь текст) целиком

Ниже представлен текст книги, разбитый по страницам. Система сохранения места последней прочитанной страницы, позволяет с удобством читать онлайн бесплатно книгу «Marie», без необходимости каждый раз заново искать на чём Вы остановились. Поставьте закладку, и сможете в любой момент перейти на страницу, на которой закончили чтение.

Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

Cependant, Joachim tentait d’apaiser la discorde d’une voix posée. Cette réunion était un échec, affirma-t-il non sans amertume. Autant se l’avouer. Se quereller comme ils le faisaient ne servait qu’à illustrer leurs faiblesses et à reconnaître la force d’Hérode et des Romains. Il s’en voulait de les avoir contraints à un voyage long et inutile…

Joseph d’Arimathie protesta avec calme.

— Il n’est jamais inutile de chercher la vérité, même si elle nous est désagréable. Et il est un point qui nous met tous d’accord : le pire ennemi du peuple d’Israël n’est pas Hérode, c’est notre propre désunion. Voilà pourquoi Hérode et les Romains sont forts. Nous devons nous unir !

— Mais comment ? s’exclama Joachim. La Judée, la Samarie et la Galilée sont désunies, comme nous sommes désunis au Temple et devant la lecture du Livre. Si nous sommes sincères, nous nous disputons. Tu viens de le voir toi-même.

Était-ce la tristesse dans la voix de son père ? Les larmes de découragement d’Halva ou la déception d’Abdias ? Ou encore le mutisme obstiné de Yossef, dont elle voyait le visage accablé ? Miryem ne le sut jamais.

Ce fut plus fort qu’elle. Elle attrapa un grand panier d’abricots qu’elle venait de préparer et s’élança dans la cour. Elle s’avança jusqu’aux hommes, la poitrine et le visage brûlants. La vigueur de son pas les fit taire. Elle affronta l’étonnement et le reproche qui durcissaient déjà leurs traits. Sans en tenir compte, elle posa le panier de fruits sur la table et se tourna vers son père.

— Me permets-tu de dire ce que je pense ? demanda-t-elle.

Joachim ne sut que répondre et consulta les autres du regard. Guiora déjà levait la main pour la chasser, mais Nicodème saisit un abricot dans le panier avec un sourire condescendant et approuva d’un signe.

— Pourquoi pas ? Dis-nous donc ce que tu penses.

— Non, non, non ! protesta Guiora. Je ne veux rien entendre de cette fille !

— Cette fille est ma fille, sage de Gamala, s’offusqua Joachim, le rouge au front. Elle et moi connaissons le respect que l’on te doit, mais je ne l’ai pas éduquée dans l’ignorance et la soumission.

— Non, non ! répéta Guiora en se levant. Je ne veux rien entendre des infidèles…

— Parle, dit gentiment Joseph d’Arimathie en ignorant la fureur de son frère essénien. Nous t’écoutons.

La gorge sèche, Miryem se sentait à la fois de feu et de glace. Confuse et néanmoins incapable de retenir les phrases qui lui brûlaient le cœur. Du regard, elle supplia son père bien-aimé de lui pardonner et déclara :

— Vous aimez les mots, mais vous ne savez pas vous en servir. Vous parlez sans fin. Cependant vos paroles sont aussi stériles que des cailloux. Vous les jetez à la face des autres pour ne rien entendre de ce qui se dit. Rien ne peut vous unir, car chacun ne reconnaît rien de plus sage que lui-même…

Guiora, qui s’était déjà écarté, se retourna d’un bond qui fit voler sa longue barbe.

— Oublies-tu Yhwh, fille ? tonna-t-il. Oublies-tu que chaque mot vient de Lui ?

Avec un courage douloureux, Miryem secoua la tête.

— Non, sage de Gamala, je ne l’oublie pas. Mais la parole de Dieu que tu aimes, c’est celle que tu étudies dans le Livre. Elle te rend savant, mais elle ne sert pas à nous unir, décréta-t-elle avec une fermeté qui les sidéra.

Miryem vit leurs expressions stupéfaites, y devina de la colère ou de l’incompréhension. Elle craignit de les avoir offenses alors qu’elle voulait les aider. D’un ton plus tendre, elle ajouta :

— Vous êtes tous savants et moi je ne suis qu’une ignorante, mais je vous écoute et je constate que votre savoir ne sert qu’à la dispute. Qui, parmi vous, saurait être celui que chacun écoute ? Et si vous parveniez à vaincre Hérode, que se passerait-il ? Vous vous disputeriez comme avant et vous vous battriez les uns contre les autres ? Les pharisiens contre les esséniens. Tous contre les sadducéens du sanhédrin.

— Alors, toi aussi tu attends le Messie ! ricana Barabbas.

— Non… Je ne sais pas… Tu as raison : il y en a tant qui se lèvent et crient : « Je suis le Messie. » Néanmoins, ils n’accomplissent rien. Ils ne sont que le fruit infécond de leur rêve. À quoi bon pousser le peuple à se soulever contre Hérode si nul d’entre vous ne sait vers quoi le conduire ? Hérode est certes un mauvais roi, il répand le malheur sur nous. Mais qui, parmi vous, saurait être notre roi de justice et de bonté ?

Elle baissa la voix, comme si elle voulait leur confier un secret.

— Seule une femme qui connaît le prix de la vie peut donner la vie à cet être-là. Le prophète Isaïe n’a-t-il pas dit que le Messie naîtra d’une jeune femme ?

En silence ils la dévisageaient. La stupeur figeait leurs traits.

— Nous avons compris, ricana Guiora. Tu veux être la mère du Libérateur. Mais qui sera le père ?

— Peu importe le père…

Le ton de Miryem devint incantatoire, son regard absent.

— Yhwh, saint, saint, saint est Son nom, décidera. Personne ne dit mot, jusqu’à ce que Barabbas se lève d’un bond. La fureur déformait son visage. Il s’approcha de Miryem d’un pas si vif qu’elle recula.

— Je croyais que tu étais avec moi. Tu disais que tu voulais cette révolte, qu’il ne servait à rien d’attendre ! Mais tu es bien comme toutes les filles : un jour tu fais croire une chose et le lendemain son contraire !

Chacun entendit le ricanement de Guiora. Joachim posa la main sur le poignet de Barabbas.

— S’il te plaît, dit-il en s’obligeant à parler bas. Barabbas libéra sèchement son bras pour se frapper la poitrine avec un rictus de dégoût.

— Toi qui es si intelligente, lança-t-il à Miryem, tu devrais le savoir : c’est moi, moi, Barabbas, qui serai le roi d’Israël !

— Non, Barrabas, non. Seul l’homme qui ne connaîtra d’autre père, d’autre autorité que l’Éternel, le père qui est au Ciel, aura le courage d’affronter l’ordre imposé par la méchanceté des hommes et de le changer.

— Folle que tu es ! C’est moi, Barabbas, je suis le seul ici à n’avoir jamais connu de père. Barabbas, le roi d’Israël ! Vous verrez…

Il tourna les talons, s’éloigna à grandes enjambées vers le chemin qui sortait de la cour. Il hurla encore :

— Barabbas le roi d’Israël ! Vous verrez…

Miryem aperçut Abdias qui bondissait à sa suite. Avant de disparaître, il lui adressa une grimace navrée.

Les cris de Barabbas avaient dissipé la stupéfaction des autres. Nicodème et Guiora s’accordaient dans un même rire méprisant.

— Ce garçon est fou. Il serait bien capable de mettre le pays à feu et à sang.

— Il est bon et courageux, répliqua Joachim. Et il est jeune. Il sait faire vivre un espoir que nous ne sommes plus capables d’entretenir.

Il avait prononcé ces derniers mots en croisant le regard de sa fille. Dans ses yeux, passa la douceur d’un sourire triste où Miryem crut lire un reproche.

Le silence des autres la condamnait plus sûrement que des mots. Elle s’enfuit vers la cuisine, transie de honte.

8.

La nuit était profonde. Seule la stridulation régulière d’un inlassable grillon rompait le silence autour de la maison de Yossef. L’aube ne devait plus être loin.

Incapable de dormir, Miryem avait quitté sa couche près des enfants. Elle guettait la lumière du jour tout en la redoutant, espérant que l’obscurité qui l’enveloppait ne cesse jamais.

Elle ne pouvait s’empêcher de revivre cette folie qui l’avait prise d’aller parler devant les hommes. La honte qu’elle avait infligée à son père ne la quittait plus. Et Barabbas ! Elle aurait voulu courir derrière lui et lui demander son pardon.

Читать дальше
Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

Похожие книги на «Marie»

Представляем Вашему вниманию похожие книги на «Marie» списком для выбора. Мы отобрали схожую по названию и смыслу литературу в надежде предоставить читателям больше вариантов отыскать новые, интересные, ещё непрочитанные произведения.


Отзывы о книге «Marie»

Обсуждение, отзывы о книге «Marie» и просто собственные мнения читателей. Оставьте ваши комментарии, напишите, что Вы думаете о произведении, его смысле или главных героях. Укажите что конкретно понравилось, а что нет, и почему Вы так считаете.

x