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Baricco, Alessandro: Novecento

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Baricco, Alessandro Novecento

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(Il commence à voltiger amplement à travers toute la scène, sur son portant, avec un air de bonheur, pendant que l’Océan devient fou, que le navire danse, et que la musique du piano dicte une sorte de valse qui, à travers différents effets sonores, accélère, freine, tourne, bref « conduit » le grand bal. Puis, après la énième acrobatie, par suite d’une fausse manœuvre, il se retrouve, sur sa lancée, derrière les coulisses. La musique tente de «freiner », mais il est trop tard. Le comédien ajuste le temps de crier

« Oh Christ... »

et il disparaît par la coulisse, heurtant quelque chose. On entend un grand fracas, comme s’il avait cassé une baie vitrée, une table de bar, un salon, quelque chose. Grand boucan. Instant de pause et de silence. Puis, par la même coulisse que celle par laquelle il avait disparu, le comédien revient, lentement.)

Novecento m’expliqua qu’il fallait encore le perfectionner, ce truc. Et je lui répondis qu’en fait il s’agissait seulement d’enregistrer les freins. Quand la tempête fut terminée, le commandant nous dit (avec animation et en criant) «NOM D’UN DIABLE TOUS LES DEUX VOUS DESCENDEZ ILLICO DANS LA SALLE DES MACHINES ET VOUS Y RESTEZ SINON JE VOUS TUE DE MES PROPRES MAINS ET QUE CE SOIT BIEN CLAIR VOUS PAIEREZ TOUT, JUSQU’AU DERNIER CENTIME, MÊME SI VOUS DEVEZ TRAVAILLER TOUTE VOTRE VIE, AUSSI VRAI QUE CE BATEAU s’appelle le virginian et que vous êtes les deux plus grands imbéciles qui aient jamais traversé l’océan !»

Et c’est là, cette nuit-là, dans la salle des machines, que Novecento et moi on est devenus amis. À la vie à la mort. Pour toujours. Notre temps passa à calculer ce que ça pouvait faire en dollars, tout ce qu’on avait cassé. Et plus ça chiffrait, plus on riait. Quand j’y repense, je crois bien que c’était ça, être heureux. Ou ça y ressemblait.

Ce fut cette nuit-là que je lui demandai si elle était vraie, cette histoire, l’histoire de lui et du bateau, qu’il était né dessus, quoi, et tout le reste... si c’était vrai qu’il n’était jamais descendu. Et il me répondit : « Oui.

— Mais vrai vraiment? »

Il était très sérieux.

« Vrai vraiment. »

Et je ne sais pas mais, à ce moment-là, ce que j’ai senti en moi pendant un instant, sans le vouloir, et sans savoir pourquoi, ça a été un frisson : et c’était un frisson de peur.

De peur.

Un jour, j’ai demandé à Novecento à quoi diable il pensait quand il jouait, et ce qu’il regardait, les yeux toujours droit devant lui, où il s’en allait, finalement, dans sa tête, pendant que ses mains se promenaient toutes seules sur les touches. Et il m’a répondu : «Aujourd’hui je suis allé dans un pays très beau, les femmes avaient des cheveux parfumés, il y avait de la lumière partout et c’était plein de tigres. »

Il voyageait, quoi.

Et chaque fois il allait dans un endroit différent : en plein centre de Londres, dans un train au milieu de la campagne, sur une montagne si haute que la neige t’arrivait à la taille, ou dans la plus grande église du monde, à compter les colonnes et regarder les crucifix bien en face. Il voyageait. Le plus difficile à comprendre, c’était comment il pouvait savoir à quoi ça ressemblait, une église, et la neige, et les tigres et... je veux dire, il n’en était jamais descendu, de ce bateau, pas une seule fois, c’était pas une blague, c’était absolument vrai. Jamais descendu, pas une fois. Et toutes ces choses-là, pourtant, c’était comme s’il les avait vues. Novecento, tu lui disais « Une fois j’ai été à Paris », et il te demandait si tu avais vu les jardins de machin-truc, ou si tu avais dîné à tel endroit, il savait tout, il te disait : « Ce que j’aime, là-bas, c’est attendre le coucher du soleil en me baladant sur le Pont-Neuf, et quand les péniches passent, m’arrêter et les regarder d’en haut, et leur faire un signe de la main.

— Mais tu y es déjà allé, à Paris, Novecento ?

— Non.

— Alors...

— C’est-à-dire... si.

— Comment ça, si ?

— Paris. »

Tu pouvais te dire qu’il était fou. Mais ce n’était pas si simple. Quand un type te raconte avec une précision absolue quelle odeur il y a sur Bertham Street, l’été, quand la pluie vient juste de s’arrêter, tu ne peux pas te dire qu’il est fou pour la seule et stupide raison qu’il n’est jamais allé sur Bertham Street. Lui, dans les yeux de quelqu’un, dans les paroles de quelqu’un, cet air-là, l’air de Bertham Street, il l’avait respiré, vraiment. À sa manière : mais vraiment. Le monde, il ne l’avait peut-être jamais vu. Mais ça faisait vingt-sept ans que le monde y passait, sur ce bateau : et ça faisait vingt-sept ans que Novecento, sur ce bateau, le guettait. Et lui volait son âme.

Il avait du génie pour ça, il faut le dire. Il

savait écouter. Et il savait lire. Pas les livres, ça tout le monde peut, lui, ce qu’il savait lire, c’était les gens. Les signes que les gens emportent avec eux : les endroits, les bruits, les odeurs, leur terre, leur histoire... écrite sur eux, du début à la fin. Et lui, il la lisait, et avec un soin infini, il cataloguait, il répertoriait, il classait... Chaque jour, il ajoutait un petit quelque chose à cette carte immense qui se dessinait peu à peu dans sa tête, une immense carte, la carte du monde, du monde tout entier, d’un bout jusqu’à l’autre, des villes gigantesques et des comptoirs de bar, des longs fleuves et de petites flaques, et des avions, et des lions, une carte gigantesque. Et ensuite il voyageait dessus, comme un dieu, pendant que ses doigts se promenaient sur les touches en caressant les courbes d’un ragtime.

(Commence en audio un ragtime mélancolique.)

Il m’a fallu des années, mais j’ai fini un jour par prendre mon courage à deux mains et je lui ai posé la question. Nom de Dieu, Novecento, pourquoi est-ce que tu ne descends jamais, même une fois, rien qu’une, pourquoi est-ce que tu ne vas pas le voir, le monde, de tes yeux, de tes propres yeux. Pourquoi est-ce que tu restes dans cette prison flottante, quand tu pourrais être sur ton Pont-Neuf à regarder les péniches et le reste, tu pourrais faire ce que tu veux, tu joues du piano comme un dieu, ils seraient tous dingues de toi, tu te ferais un paquet de fric, tu pourrais te choisir la plus belle maison qui soit, tu pourrais même t’en faire une en forme de bateau, qu’est-ce que ça peut faire ?, mais tu la mettrais où tu veux, au milieu des tigres, par exemple, ou sur Bertham Street... nom de Dieu tu ne peux pas continuer toute ta vie à traverser dans les deux sens comme un con... t’es pas un con, tu es grand, et le monde est là, il y a juste cette foutue passerelle à descendre, qu’est-ce que c’est, juste quelques petites marches de rien mais il y a tout, nom de Dieu, au bout de ces quelques marches, il y a tout. Pourquoi tu continues, au lieu de descendre de ce machin, au moins une fois, rien qu’une.

Novecento... Pourquoi tu ne descends pas ?

Pourquoi ?

Pourquoi ?

Ce fut durant l’été, l’été de 1931, que Jelly Roll Morton monta sur le Virginian. Tout habillé de blanc, jusqu’au chapeau. Et avec un diamant comme ça au doigt.

Lui, c’était un type, quand il faisait des concerts, il écrivait sur les affiches : ce soir, Jelly Roll Morton, l’inventeur du jazz. Ce n’était pas juste une manière de dire : il en était convaincu : l’inventeur du jazz. Il jouait du piano. Toujours un peu assis de trois quarts, et avec deux mains comme des papillons. Ultra-légères. Il avait commencé dans les bordels, à La Nouvelle-Orléans, c’est là qu’il avait appris à effleurer les touches et caresser les notes : à l’étage au-dessus les gens faisaient l’amour, et ils voulaient pas entendre du bastringue. Eux, ils voulaient une musique qui sache se glisser derrière les tentures et sous les lits, sans déranger. Lui, il leur jouait cette musique-là. Et pour ça, vraiment, il était le meilleur.

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