Boulle, Pierre - Le Pont de la rivière Kwaï
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- Название:Le Pont de la rivière Kwaï
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Une aide extérieure… ? Il promena autour de lui des yeux implorants. Il était seul, nu, sur une terre étrangère, tapi sous un buisson comme une bête de la jungle, environné d’ennemis de toute sorte. Sa seule arme était ce poignard monstrueux qui brûlait la paume de sa main. Il chercha vainement un appui dans quelque élément du décor qui avait enflammé son imagination. Tout était maintenant hostile dans la vallée de la rivière Kwaï. L’ombre du pont s’éloignait de minute en minute. L’ouvrage n’était plus qu’une structure inerte et sans valeur. Il ne pouvait espérer aucun secours. Il n’avait plus d’alcool, même plus de riz. Il eût éprouvé un soulagement en avalant n’importe quelle nourriture.
L’aide ne pouvait pas venir de l’extérieur. Il était bien livré à ses seules puissances. Il l’avait voulu. Il s’en était réjoui. Il en avait ressenti de l’orgueil et de l’ivresse. Elles lui avaient paru invincibles. Elles ne pouvaient pas se désintégrer d’un coup en le laissant sans ressort, comme une mécanique au moteur saboté ! Il ferma les yeux au monde environnant et reporta son regard en lui-même. S’il existait une possibilité de salut, elle était là, et non sur la terre ou dans les cieux. Dans la misère de sa présente condition, la seule lueur d’espoir qu’il pût deviner était la scintillation hypnotisante des images internes que provoque l’intoxication des idées. L’imagination était son refuge. Shears s’en était inquiété. Warden, prudent, n’avait pas tranché si c’était une qualité ou un défaut.
Combattre les maléfices de l’obsession par le contrepoison de l’obsession volontaire ! Dérouler le film où s’étaient inscrits les symboles représentatifs de son capital spirituel ; scruter dans une fureur inquisitrice tous les spectres de son univers mental ; fouiller passionnément parmi ces témoins immatériels de son existence, jusqu’à ce qu’il découvrît une figure assez absorbante pour emplir sans laisser d’interstice tout le domaine de sa conscience ! Il les passa en revue fébrilement. La haine du Japonais et le sentiment du devoir étaient des excitants dérisoires, qu’aucun tableau assez clair n’exprimait. Il songea à ses chefs, à ses amis, qui avaient mis en lui toute leur confiance et qui attendaient sur l’autre rive. Cela non plus n’était pas assez réel. C’était tout juste assez bon pour le pousser au sacrifice de sa propre vie. La griserie du succès même était maintenant impuissante. Ou alors, il devait se représenter la victoire sous une forme plus sensible que celle de cette auréole à demi éteinte, dont le rayonnement pâli ne trouvait plus aucun élément matériel où s’accrocher.
Une image traversa brusquement son esprit. Elle avait brillé d’une lumière nette pendant la durée d’un éclair. Avant même de l’avoir reconnue, il eut l’intuition qu’elle était assez significative pour incarner un espoir. Il lutta pour la retrouver. Elle brilla de nouveau. C’était l’hallucination de la nuit passée ; la feuille à dessin sous la lampe à projecteur, les innombrables représentations de la poutrelle, contre lesquelles venaient s’appliquer des rectangles bruns et que dominait un titre à la ronde, composant interminablement en grosses lettres luisantes le mot : DESTRUCTION.
Elle ne s’éteignait plus. À partir du moment où, appelé par son instinct, elle prit victorieusement possession de son esprit, il sentit qu’elle seule était assez consistante, assez complète, assez puissante pour lui faire transcender les répugnances et les tremblements de sa misérable carcasse. Elle était enivrante comme l’alcool et apaisante comme l’opium. Il se laissa posséder par elle et prit garde de ne pas la laisser échapper.
Parvenu à cet état d’hypnose volontaire, il aperçut sans surprise des soldats japonais sur le pont de la rivière Kwaï.
6.
Shears aperçoit les soldats japonais et vit dans de nouvelles transes.
Pour lui aussi, la durée s’écoule à un rythme implacablement ralenti. Après le désarroi causé par l’évocation des charges, il s’est ressaisi. Il a laissé les partisans à leur poste et a remonté un peu la pente. Il s’est arrêté en un point d’où il a une vue d’ensemble sur le pont et la rivière Kwaï. Il a découvert et examiné à la jumelle les petites vagues autour des piliers. Il a cru voir un coin de matière brune émerger et disparaître suivant le jeu des remous. Par réflexe, par besoin, par devoir, il a passionnément cherché par quelle intervention personnelle il pourrait conjurer ce coup du sort. « Il reste toujours quelque chose à faire, une action à tenter », disent les autorités de la Force 316. Pour la première fois, depuis qu’il pratique ce métier, Shears n’a rien trouvé et s’est maudit de son impuissance.
Les jeux sont faits pour lui. Pas plus que Warden, qui de là-haut a sans doute également constaté cette perfidie de la rivière Kwaï, il n’a pas la possibilité de riposter. Joyce, peut-être ? Mais s’est-il seulement aperçu du changement ? Et qui peut savoir s’il aura la volonté et les réflexes que nécessitent les situations tragiques ? Shears, qui a autrefois mesuré la taille des obstacles à surmonter dans des cas de ce genre, s’est amèrement reproché de ne pas avoir pris sa place.
Deux éternelles heures ont passé. Du point où il s’est élevé, il distingue les baraquements du camp. Il a vu un va-et-vient de soldats japonais en uniforme de parade. Toute une compagnie est là, à une centaine de mètres de la rivière, attendant le train, pour rendre les honneurs aux autorités qui inaugurent la ligne. Peut-être les préparatifs de cette cérémonie détourneront-ils l’attention ? Shears l’a espéré. Mais une patrouille japonaise venant du poste de garde se dirige vers le pont.
Les hommes, précédés par un sergent, s’engagent sur le tablier, en deux files de chaque côté de la voie. Ils marchent lentement, d’une allure assez nonchalante, le fusil négligemment posé sur l’épaule. Leur mission est de jeter un dernier coup d’œil avant le passage du train. De temps en temps, l’un d’eux s’arrête et se penche au-dessus de la balustrade. C’est visiblement par acquis de conscience, pour suivre les instructions reçues, qu’ils se livrent à ce manège. Shears se persuade qu’ils n’y mettent aucune conviction, et c’est probablement vrai. Aucun accident ne peut arriver au pont de la rivière Kwaï, qu’ils ont vu construire sous leurs yeux dans cette vallée perdue. « Ils regardent sans voir », se répète-t-il, en suivant leur avance. Chacun de leurs pas résonne dans sa tête. Il s’efforce à ne pas les quitter des yeux et à épier les moindres gestes de leur progression, tandis que dans son cœur s’ébauche inconsciemment une vague prière adressée à un Dieu, un démon, ou quelque autre puissance mystérieuse, s’il en existe. Il évalue machinalement leur vitesse et la fraction de pont parcourue à chaque seconde. Ils ont dépassé le milieu. Le sergent s’accoude à la balustrade et parle au premier homme, en montrant du doigt la rivière. Shears se mord la main pour ne pas crier. Le sergent rit. Il commente probablement la baisse de niveau. Ils repartent. Shears a deviné juste : ils regardent, mais ne voient pas. Il lui semble qu’en les accompagnant ainsi des yeux, il exerce une influence sur leurs perceptions. Un phénomène de suggestion à distance. Le dernier homme a disparu. Ils n’ont rien remarqué…
Ils reviennent. Ils arpentent le pont en sens inverse, à la même allure désinvolte. L’un d’eux penche toute la partie supérieure de son corps au-dessus de la section dangereuse, puis reprend sa place dans la patrouille.
Ils sont passés. Shears s’essuie le visage. Ils s’éloignent. « Ils n’ont rien vu. » Il répète machinalement ces mots à voix basse pour mieux se convaincre du miracle. Il les accompagne jalousement et ne les lâche que lorsqu’ils ont rejoint la compagnie. Avant de se laisser aller à une nouvelle espérance, il est traversé par un bizarre sentiment d’orgueil.
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