Boulle, Pierre - Le Pont de la rivière Kwaï

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Il dormit par petits sommes, coupés par de longues périodes de veille. Pendant les uns et les autres, des lambeaux de l’aventure présente alternaient curieusement avec les souvenirs de ce passé qu’il avait évoqué avec Shears, avant de s’embarquer sur la rivière.

Il était dans le bureau d’études poussiéreux, où quelques-unes des plus importantes années de son existence s’étaient écoulées en d’interminables heures mélancoliques, devant la feuille à dessin, éclairée par une lampe à projecteur, sur laquelle il s’était penché pendant des journées éternelles. La poutrelle, cette pièce de métal qu’il n’avait jamais contemplée dans sa réalité, étalait sur le papier les représentations symboliques à deux dimensions qui avaient accaparé sa jeunesse. Le plan, le profil, l’élévation et les multiples coupes naissaient sous ses yeux, avec tous les détails des nervures dont la disposition experte avait permis l’économie d’une livre et demie d’acier, après deux années de tâtonnements obscurs.

Sur ces images, contre ces nervures, venaient se fixer maintenant de petits rectangles bruns, semblables à ceux que Warden avait tracés, accolés aux vingt-quatre piliers, sur le schéma à grande échelle du pont. Le titre, dont la composition lui avait coûté de pénibles crampes, à chacune des innombrables épreuves, le titre à la ronde se dilatait, puis se brouillait sous son regard. Il cherchait vainement à suivre les lettres. Elles s’éparpillaient sur toute la feuille, jusqu’à ce que, se regroupant enfin, comme parfois lors de la présentation d’un film sur une toile de cinéma, elles fissent un mot nouveau. C’était le mot DESTRUCTION, en grosses lettres noires dont l’encre brillante reflétait les feux du projecteur, qui effaçant tout autre symbole, s’inscrivait sur l’écran de son hallucination.

Il n’était pas véritablement obsédé par cette vision. Il pouvait la chasser à volonté. Il lui suffisait d’ouvrir les yeux. Le coin de nuit où s’inscrivait en sombre le pont de la rivière Kwaï chassait les spectres poussiéreux du passé et le rappelait à la réalité : sa réalité. Sa vie ne serait plus la même après cet événement. Il savourait déjà le philtre du succès en percevant sa propre métamorphose.

Au petit jour, à peu près au même instant que Shears, il éprouva, lui aussi, un malaise, provoqué par un changement dans les émanations sensibles de la rivière Kwaï. L’altération avait été si progressive qu’il n’en avait pas été impressionné au cours de son engourdissement. De son gîte, il ne voyait que le tablier du pont. La rivière lui était cachée, mais il était certain de ne pas se tromper. Cette conviction l’oppressa bientôt au point qu’il lui parut nécessaire de ne pas rester inactif. Il rampa dans les buissons en direction de l’eau, parvint au dernier voile de feuillage et regarda. Il comprit la cause de son trouble en même temps qu’il découvrait le fil électrique sur la plage de galets.

Suivant les mêmes étapes que celui de Shears, son esprit s’éleva graduellement jusqu’à la contemplation d’un irréparable désastre. Il ressentit la même dislocation de son être physique à la pensée des charges de plastic. De sa nouvelle position, il pouvait voir les piliers. Il n’avait qu’à lever les yeux. Il se contraignit à faire ce geste.

Il lui fallut une assez longue observation pour apprécier le degré de risque que comportait le mouvement baroque de la rivière Kwaï. Même après un examen attentif, il ne put le mesurer exactement, l’espoir alternant avec l’angoisse, suivant le jeu des mille rides que le courant créait autour du pont. Au premier coup d’œil, un flux d’optimisme voluptueux détendit ses nerfs convulsés par l’horreur de sa première pensée. La rivière n’avait pas tellement baissé. Les charges étaient encore sous l’eau.

… Du moins cela paraissait ainsi, de sa place, très peu élevée. Mais d’en haut ? Du pont ?… Et même d’ici ? En s’appliquant mieux, il apercevait maintenant une assez grosse vague, comme celle créée à fleur d’eau par une épave fixe, autour des piliers qu’il connaissait bien, ceux auxquels il avait laissé incrustés des lambeaux de sa chair. Il n’avait pas le droit de s’illusionner. La vague, autour de ces piliers particuliers, était plus importante que pour les autres… Et contre l’un d’eux, il lui semblait bien distinguer par moments un coin de matière brune qui tranchait sur le bois plus clair. Cela émergeait parfois comme le dos d’un poisson et, l’instant d’après, il n’y avait plus que des remous. Les charges devaient être au ras de la surface liquide. Une sentinelle vigilante pouvait certainement repérer celles des rangées extérieures, en se penchant un peu au-dessus de la balustrade.

Et peut-être la rivière baissait-elle encore ? Peut-être, dans un moment, les charges seraient-elles entièrement exposées à tous les regards, encore dégouttantes d’eau, étincelantes sous la lumière brutale du ciel de Thaïlande ! La grotesque absurdité de ce tableau le glaça. Quelle heure était-il ? Dans combien de temps ?… Le soleil commençait seulement à éclairer la vallée. Le train n’était pas attendu avant dix heures. Leur patience, leur travail, leurs peines, leurs souffrances, tout était soudainement rendu dérisoire et presque ridicule par la fantaisie inhumaine du ruissellement sur la haute montagne. Le succès du grand coup pour lequel il avait sacrifié en une fois toutes les réserves de vitalité et de puissance dédaignées, économisées pendant des années de contrainte, était remis en jeu, pesé de nouveau dans une balance insensible aux aspirations de son âme. Son destin devait se jouer pendant les minutes qui le séparaient de l’arrivée du train ; se jouer en dehors de lui, sur un plan supérieur, peut-être en une conscience, mais une conscience étrangère, impitoyable et dédaigneuse de l’élan qui l’avait emporté, dominant de si haut les affaires humaines qu’elle ne pouvait être fléchie par aucune volonté, aucune prière, aucun désespoir.

Cette certitude que la découverte ou la non-découverte des explosifs était maintenant indépendante de ses efforts lui rendit paradoxalement un peu de son calme. Il s’interdit d’y songer et même de faire des souhaits. Il n’avait pas le droit de gaspiller une seule parcelle de son énergie pour des événements qui se passaient dans un univers transcendant. Il devait les oublier pour concentrer toutes ses ressources sur les éléments qui étaient encore dans les limites de son intervention. Sur ceux-là, et sur aucun autre, il lui fallait appliquer son esprit. L’action était encore possible et il lui fallait prévoir sa forme éventuelle. Il réfléchissait toujours à sa conduite future. Shears l’avait remarqué.

Si les masses de plastic étaient décelées, le train serait arrêté avant le pont. Il appuierait alors sur la poignée du manipulateur, avant d’être lui-même découvert. Les dommages seraient réparables. Ce serait un demi-échec, mais il n’y pouvait rien.

Différente était sa situation relativement au fil électrique. Celui-ci ne pouvait être aperçu que par un être humain descendu sur la plage, à quelques pas de lui. Alors, il lui resterait encore une possibilité d’action personnelle. Peut-être ne se trouverait-il en cet instant personne sur le pont ou sur la rive d’en face pour le voir ? Et le talus dissimulait la plage de galets aux Japonais du camp. L’homme hésiterait probablement avant de donner l’alarme. Alors, lui, Joyce, devrait agir, agir très vite. Pour cela, il ne fallait perdre de vue ni la plage ni le pont.

Il réfléchit encore, retourna vers sa précédente cachette et ramena ses appareils à ce nouveau poste, derrière un mince écran de végétation, où il pouvait observer à la fois le pont et l’espace nu que barrait le fil. Une idée lui traversa l’esprit. Il ôta son short et sa chemise. Il resta en slip. C’était à peu près l’uniforme de travail des prisonniers. S’il était aperçu de loin, il pourrait être pris pour l’un d’eux. Il installa soigneusement le manipulateur et s’agenouilla. Il sortit son poignard de l’étui. Il posa sur l’herbe, à côté de lui, cet accessoire important de son équipement, jamais oublié dans les expéditions de la « Plastic & Destructions Co. Ltd », et attendit.

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