Boulle, Pierre - Le Pont de la rivière Kwaï

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« Il y a quelque chose de changé dans l’atmosphère… » Voilà que le Thaï posté au fusil-mitrailleur donne, lui aussi, des signes d’agitation. Il se hausse sur les genoux pour épier la rivière.

L’angoisse de Shears ne se dissipe pas. L’impression cherche toujours à être plus précisément exprimée, en même temps qu’elle se dérobe à l’analyse. L’esprit de Shears s’acharne sur cet exaspérant mystère.

Le bruit n’est plus le même, il pourrait le jurer. Un homme qui fait le métier de Shears enregistre instinctivement et très vite la symphonie des éléments naturels. Cela lui a été déjà utile en deux ou trois occasions. Le frémissement des remous, le grésillement particulier des molécules d’eau frottant contre le sable, le craquement des branches ployées par le courant, tout cet ensemble compose, ce matin, un concert différent, moins bruyant…, oui, moins bruyant que la veille, certainement. Shears se demande sérieusement s’il n’est pas en train de devenir sourd. Ou bien, ses nerfs sont-ils en si mauvais état ?

Mais le Thaï ne peut pas être devenu sourd en même temps. Et puis, il y a autre chose. Tout d’un coup, un autre élément de l’impression passe dans la conscience. L’odeur aussi est altérée. L’odeur de la rivière Kwaï n’est plus la même, ce matin. Ce sont des exhalaisons de vase humide qui dominent, presque comme au bord d’un étang.

« River Kwaï down ! » s’exclame soudain le Thaï.

Et comme la lumière commence à faire naître des détails sur la berge d’en face, Shears a une brusque révélation. L’arbre, le grand arbre roux, derrière lequel est dissimulé Joyce, ses branches ne trempent plus dans l’eau. La rivière Kwaï a baissé. Le niveau est descendu dans la nuit. De combien ? D’un pied peut-être ? Devant l’arbre, au bas du talus, une plage de galets émerge maintenant, encore constellée de gouttes d’eau et brillant au soleil levant.

Dans l’instant même qui suit sa découverte, Shears éprouve une satisfaction d’avoir trouvé l’explication de son malaise et repris confiance en ses nerfs. Il a senti juste. Il n’est pas encore fou. Les remous ne sont plus les mêmes ; ni ceux de l’eau ni ceux de l’air au-dessus. C’est vraiment toute l’atmosphère qui est affectée. Les nouvelles terres, encore humides, expriment cette odeur de vase.

Les catastrophes ne s’imposent jamais instantanément. L’inertie de l’esprit nécessite de la durée. Une à une seulement, Shears découvre les fatales implications de ce fait banal.

La rivière Kwaï a baissé ! Devant l’arbre roux, une large surface plate, hier submergée, est maintenant visible. Le fil… le fil électrique !… Shears laisse échapper une exclamation obscène. Le fil… Il a sorti ses jumelles et fouille avidement l’espace solide qui vient de surgir dans la nuit.

Le fil est là. Une longue section est maintenant à sec. Shears le suit des yeux, depuis le bord de l’eau jusqu’au talus ; une ligne sombre, jalonnée par des brins d’herbe que le courant y a accrochés.

Il n’est tout de même pas très apparent. Shears l’a découvert parce qu’il le cherchait. Il peut passer inaperçu, si aucun Japonais ne vient à passer par là… Mais la berge, autrefois inaccessible !… C’est maintenant une plage continue en dessous du talus, qui se prolonge… jusqu’au pont, probablement (d’ici, on ne voit pas le pont), et qui, sous le regard, enragé de Shears, semble inviter les promeneurs. Pourtant, dans l’attente du train, les Japonais doivent avoir des occupations qui les empêchent de flâner au bord de l’eau. Shears s’essuie le front.

Jamais l’action ne se modèle exactement sur le plan. Toujours, à la dernière minute, un incident banal, trivial, grotesque parfois, vient bouleverser le programme le mieux préparé. Number one se reproche comme une coupable négligence de ne pas avoir prévu la baisse de la rivière… Et il a fallu que ce soit cette nuit-là, pas une nuit plus tard, ni deux nuits plus tôt !

Cette plage découverte, sans une touffe d’herbe, nue, nue comme la vérité, arrache les yeux. La rivière Kwaï a dû baisser considérablement. D’un pied ? De deux pieds ? Peut-être davantage ?… Bon Dieu !

Shears a une soudaine faiblesse. Il s’agrippe à un arbre pour cacher au Thaï le tremblement de ses membres. C’est la deuxième fois de sa vie qu’il éprouve un pareil bouleversement. La première, c’était pour avoir senti couler sur ses doigts le sang d’un adversaire. Son cœur s’arrête réellement, véritablement de battre, et tout son corps sécrète une sueur glacée.

« De deux pieds ? Peut-être davantage ?… Dieu tout-puissant ! Et les charges ! Les charges de plastic sur les piliers du pont ! »

5.

Joyce, lorsque Shears lui eut serré la main en silence et l’eut laissé seul à son poste, était resté un long moment étourdi. La certitude de ne plus devoir compter que sur ses propres forces lui montait au cerveau comme les fumées de l’alcool. Son corps était insensible à la fatigue de la nuit passée et à la glace de ses vêtements imbibés d’eau. Il n’avait encore jamais éprouvé cette impression de puissance et de domination que donne l’isolement absolu, sur une cime ou dans les ténèbres.

Quand il reprit conscience, il fut obligé de se raisonner pour se décider à accomplir, avant l’aurore proche, quelques actes nécessaires, afin de ne pas être à la merci d’une défaillance. Si cette idée ne lui était pas venue à l’esprit, il serait demeuré ainsi, sans bouger, adossé à un arbre, la main sur le manipulateur, les yeux tournés vers le pont, dont le tablier noir se détachait sur un coin de ciel étoilé au-dessus de la masse opaque des basses broussailles, à travers le feuillage moins touffu des grands arbres. C’était la position qu’il avait prise d’instinct après le départ de Shears.

Il se leva, ôta ses vêtements, les tordit et frictionna son corps transi. Il remit son short et sa chemise qui, même humides, le protégeaient contre l’air froid de l’aube. Il mangea autant qu’il put du riz que Shears lui avait laissé et but une longue rasade de whisky. Il jugea qu’il était trop tard pour sortir de sa cachette et aller chercher de l’eau. Il utilisa une partie de l’alcool pour laver les plaies qui constellaient ses membres. Il se rassit au pied de l’arbre et attendit. Rien ne se passa au cours de cette journée. Il le prévoyait. Le train ne devait arriver que le lendemain ; mais, sur place, il lui semblait qu’il pouvait diriger les événements.

À plusieurs reprises, il vit des Japonais sur le pont. Ils paraissaient sans méfiance et aucun ne regarda de son côté. Comme dans son rêve, il s’était fixé sur le tablier un point facile à repérer, un croisillon de la balustrade, aligné avec lui et une branche morte. Cela correspondait à la moitié de la longueur totale, c’est-à-dire juste au début du passage fatal. Quand la locomotive arriverait là, quelques pieds avant plutôt, il pèserait de tout son poids sur la poignée du manipulateur. Il s’était exercé plus de vingt fois, après avoir détaché le fil, à faire ce geste simple, à le rendre instinctif, suivant en esprit la locomotive imaginée. L’appareil fonctionnait bien. Il l’avait soigneusement nettoyé et essuyé, veillant à en effacer la moindre souillure. Ses réflexes aussi étaient parfaits.

La journée passa rapidement. La nuit venue, il descendit le talus, but de longues gorgées d’eau boueuse, remplit sa gourde, puis retourna dans sa cachette. Il se permit de somnoler, sans changer de position, assis contre l’arbre. Si, par extraordinaire, l’horaire du train était modifié, il l’entendrait venir, il en était certain. Durant les séjours dans la jungle, on s’habitue très vite à conserver dans l’inconscience la vigilance des bêtes.

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