Boulle, Pierre - Le photographe

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Je passe mes nuits à me mettre dans la peau d’un tueur pour essayer de deviner d’où peut venir le danger. »

Il s’interrompit un moment, pendant que le barman apportait une bouteille et des verres, puis continua d’exposer ses problèmes sur un ton douloureux. Brave Herst ! Martial Gaur avait une grande amitié pour lui et comprenait ses soucis, quoiqu’il fût incapable de les partager. Le gorille atteignait la fin de sa carrière. Il avait passé quarante-cinq ans et n’était maintenu à son poste que par la faveur de Pierre Malarche lui-même, qui l’avait connu autrefois et l’appréciait ; mais il était évident qu’il ne pourrait y rester encore bien longtemps. A la veille de sa retraite, un attentat réussi contre le président eût été considéré par lui comme le déshonneur.

Herst vida son verre par petites gorgées rapides, en regardant d’un air morne Martial enfiler maladroitement ses vêtements. Il refusa l’offre d’une autre consommation et se leva.

Il tenait à garder l’esprit clair pour son entretien avec les autorités et s’en alla, après qu’ils furent convenus de dîner ensemble le lendemain.

« Je te raconterai les perles émises au cours de la conférence. De quoi se marrer, sans doute, pour un dilettante comme toi. »

Martial le raccompagna jusqu’à l’ascenseur, puis revint lentement et marqua encore une pause devant la porte d’Olga. Il était maintenant libre pour la soirée et eut la velléité de l’inviter.

Mais il ne se décida pas ; il était dans un de ses jours où il avait besoin de solitude.

Il rentra sans bruit dans sa chambre, s’assit dans le fauteuil, les yeux fixés sur l’album qu’il avait montré quelques jours auparavant à Olga et qui traînait depuis sur une table. Là, était représentée en images la période la plus passionnante de sa carrière : celle des guerres. Il le saisit machinalement et soupira en tournant un feuillet. Cela commençait en 1939 et se terminait à la guerre d’Algérie.

VI

EN 1939, la déclaration de guerre suscita chez Martial Gaur une poussée d’enthousiasme fébrile qui n’avait rien de commun avec le patriotisme. C’était simplement la manifestation d’un sens esthétique particulier : les événements allaient sans doute lui permettre de prendre des photos dignes de lui, dignes de cet art de la chasse aux images qu’il pratiquait depuis trois ans et dans lequel il estimait être passé maître.

La première année ne lui apporta guère que des déceptions.

Il avait réussi à se faire enrôler comme photographe aux armées, mais ne trouvait rien d’intéressant à se mettre sous la dent. Les documents qu’on lui commandait lui soulevaient le cœur : généraux en tenue de campagne visitant des postes avancés et offrant des cigarettes aux soldats, aménagements allaient sans doute lui permettre de aux armées... L’écœurante banalité de ces clichés le désespérait et il considérait alors la drôle de guerre avec une indignation voisine de celle qui animait les plus belliqueux partisans de l’offensive.

Enfin vint la catastrophe, la ruée allemande de 1940, qui lui redonna du cœur à l’ouvrage ! La déroute française fit même passer dans ses veines ce frisson de fièvre, mélange capiteux d’espoir et de nervosité inquiète, qui précède chez l’artiste les grandes réalisations. Il appliquait sans se poser de questions les préceptes favoris du vieux Tournette : le photographe doit être impartial ; le photographe est un juste ; le juste n’a pas d’opinion préconçue. Un désastre chez l’ennemi aurait provoqué en lui à peu près les mêmes réactions, un peu tempérées pourtant par la difficulté plus grande d’en fixer certaines scènes sur la pellicule.

La débâcle française lui fournit donc des occupations inespérées, qu’il ne laissa certes pas échapper. Cette série de photos par exemple. Elles marquaient un de ses premiers succès. Il les contemplait ce soir avec une émotion proche des larmes, en revivant la joie et l’orgueil qu’elles lui avaient procurés. Elles avaient été prises aux heures les plus sombres de la défaite. L’unité à laquelle il était attaché fut d’abord pilonnée par une escadrille de stukas et, du trou où il était niché, il put saisir quelques vues saisissantes du ravage, en particulier l’explosion d’un dépôt de munitions qui fit des centaines de victimes.

Ensuite, ce fut l’arrivée des chars ennemis. Là, il avait eu vraiment de la chance, il le reconnaissait avec objectivité. Il put saisir en gros plan la chenille d’un engin monstrueux, juste au moment où, pointant encore vers le ciel, elle était près de retomber sur un tas de blessés sanglants, qui levaient les bras au fond d’une tranchée. L’angle de prise de vue était presque parfait. L’expression désespérée des malheureux sortait de l’ordinaire.

Enfin, l’infanterie allemande suivit et la fortune continua de lui sourire. (C’était vraiment son heure de gloire. Il avait le sentiment de l’avoir bien mérité après s’être si longtemps morfondu.) Il avait réussi à fixer l’image du colonel commandant l’imité, au moment précis où celui-ci levait les bras en signe de reddition, affolé par la vague humaine qui se précipitait vers lui.

Son étoile continuant de briller tout au long de cette journée faste, il parvint à s’échapper et à ramener ces documents à l’arrière, où ils produisirent une certaine sensation. Beaucoup, hélas ne pouvaient être publiés à cette époque. Son amertume fut toutefois tempérée par l’envie qu’ils suscitèrent parmi les professionnels qui en prirent connaissance.

Quelques feuillets plus loin, c’était l’occupation. Il consentit à faire partie d’un groupe de résistance, à condition qu’on lui permît d’exercer son métier. La condition fut acceptée : la résistance avait besoin de photographes. Il prit d’abord, en risquant d’ailleurs sa vie, quelques clichés de centres ennemis, qui avaient une valeur certaine pour l’aviation alliée. Mais cela ne l’intéressait qu’à demi. Il eut, heureusement, des occasions plus piquantes, comme celle-ci, qui montrait un groupe de policiers allemands s’acharnant à coups de bottes sur une femme marquée de l’étoile jaune. Celle-ci avait été largement utilisée par la propagande. Elle eut l’honneur d’être envoyée à Londres et publiée dans plusieurs journaux. Elle lui valut des félicitations et une décoration, car il avait encore couru les plus grands dangers pour la prendre.

... Ou encore comme celle-là, qui illustrait une scène de violence perpétrée cette fois par la résistance. Pour opérer, il avait dû alors se cacher de ses propres amis. Celle-là aussi était évidemment restée dans ses carnets secrets. Il ne l’avait montrée, plus tard, qu’à des amis sûrs, des spécialistes objectifs, des « justes » comme Tournette, qui savaient apprécier l’art pour l’art en matière de photographie.

Herst apparaissait sur un de ces clichés. C’était à cette époque qu’il l’avait connu et s’était lié avec lui. Herst était alors tout jeune (dix-sept ans à peine) mais son énergie, son amour de la bagarre et son entraînement sportif faisaient de lui un élément précieux pour l’action. Ils étaient devenus amis, malgré des différences profondes de caractère. Un point commun les faisait s’accorder, c’était leur recherche également passionnée des endroits « chauds », Martial Gaur, par nécessité professionnelle et désir toujours plus ardent d’images spectaculaires, Herst, par patriotisme, bravoure naturelle et esprit aventureux. Le photographe, à cause de sa maturité plus grande et de sa supériorité intellectuelle, exerça très vite un ascendant sur son compagnon qui n’avait guère fréquenté jusqu’alors que des salles de culture physique et des cercles de boxe. Souvent, informé à l’avance des coups durs auxquels il devait participer, ayant compris et admis une fois pour toutes ce que recherchait son ami, Herst lui signalait les points où il serait le mieux posté, persuadé que le rôle du photographe était encore plus utile que le sien pour la cause qu’ils servaient.

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