Patrick Suskind - Le parfum
Здесь есть возможность читать онлайн «Patrick Suskind - Le parfum» весь текст электронной книги совершенно бесплатно (целиком полную версию без сокращений). В некоторых случаях можно слушать аудио, скачать через торрент в формате fb2 и присутствует краткое содержание. Жанр: Старинная литература, fra. Описание произведения, (предисловие) а так же отзывы посетителей доступны на портале библиотеки ЛибКат.
- Название:Le parfum
- Автор:
- Жанр:
- Год:неизвестен
- ISBN:нет данных
- Рейтинг книги:4 / 5. Голосов: 1
-
Избранное:Добавить в избранное
- Отзывы:
-
Ваша оценка:
- 80
- 1
- 2
- 3
- 4
- 5
Le parfum: краткое содержание, описание и аннотация
Предлагаем к чтению аннотацию, описание, краткое содержание или предисловие (зависит от того, что написал сам автор книги «Le parfum»). Если вы не нашли необходимую информацию о книге — напишите в комментариях, мы постараемся отыскать её.
Le parfum — читать онлайн бесплатно полную книгу (весь текст) целиком
Ниже представлен текст книги, разбитый по страницам. Система сохранения места последней прочитанной страницы, позволяет с удобством читать онлайн бесплатно книгу «Le parfum», без необходимости каждый раз заново искать на чём Вы остановились. Поставьте закладку, и сможете в любой момент перейти на страницу, на которой закончили чтение.
Интервал:
Закладка:
Et il prit deux autres chandeliers posés au bord de la table de chêne, et les alluma. Il les disposa tous trois côte à côte sur le grand côté de la table, au fond, écarta les peaux de chevreau et dégagea le centre de la table. Puis, à gestes vifs et calmes, il prit sur un petit meuble les instruments nécessaires à l’opération : la grande bouteille pansue pour le mélange, l’entonnoir de verre, la pipette, le petit et le grand verre gradué, et il les rangea soigneusement devant lui sur le plateau de chêne.
Grenouille, pendant ce temps, s’était détaché du chambranle de la porte. Déjà pendant le pompeux discours de Baldini, il avait perdu toute sa raideur crispée de bête aux aguets. Il n’avait entendu que l’acceptation, que le oui, avec la jubilation intérieure d’un enfant qui a difficilement obtenu ce qu’il désirait et qui se moque des restrictions, conditions et considérations morales dont on assortit la permission. Très à l’aise sur ses deux jambes et ressemblant pour la première fois plus à un homme qu’à un animal, il laissa s’achever l’homélie du parfumeur dans une parfaite indifférence, sachant que l’homme qui lui cédait là était déjà à sa merci.
Tandis que Baldini était encore à manipuler ses chandeliers sur la table, Grenouille se glissait déjà vers les recoins sombres de l’atelier, près des rayons pleins d’essences, d’huiles et d’extraits précieux, et, obéissant à son flair infaillible, y choisissait les flacons qui lui étaient nécessaires. Il lui en fallait neuf : essence de fleur d’oranger, huile de limette, huiles d’œillet et de rose, extraits de jasmin, de bergamote et de romarin, teinture de musc et baume de storax, qu’il eut vite fait de cueillir sur les rayons et de disposer sur le bord de la table. Enfin, il charria jusqu’au pied de la table une bonbonne d’esprit-de-vin hautement concentré. Puis il se plaça derrière Baldini, qui était encore en train de disposer ses instruments avec une pointilleuse minutie, déplaçant légèrement tel récipient dans un sens, tel autre dans un autre, afin que tout se présentât dans la bonne vieille ordonnance traditionnelle et eût belle allure à la lumière des chandeliers, et il attendit, tremblant d’impatience, que le vieux s’écarte et lui laisse la place.
— Voilà ! dit enfin Baldini en s’effaçant. Voici aligné tout ce dont tu as besoin pour... disons gentiment ton « expérience ». Ne casse rien, ne verse pas à côté ! Car note bien ceci : ces liquides, que je te permets à présent de manipuler pendant cinq minutes, sont d’un prix et d’une rareté tels, que jamais plus de ta vie tu n’auras l’occasion d’en tenir entre tes mains sous une forme aussi concentrée !
— Combien dois-je vous en faire, Maître ? demanda Grenouille.
— En faire, de quoi ? dit Baldini. Qui n’avait pas encore achevé son discours.
— Combien de parfum, coassa Grenouille. Combien en voulez-vous ? Dois-je remplir à ras bord la grosse bouteille ?
Et il montrait du doigt la bouteille à mélanger, qui tenait bien trois litres.
— Non ! Surtout pas ! cria Baldini, atterré.
Ce qui avait crié ainsi en lui, c’était la peur spontanée, mais aussi profondément enracinée, de voir gaspiller son bien. Et comme s’il avait honte de s’être ainsi démasqué, il ajouta aussitôt, toujours en hurlant :
— Et puis je te serais reconnaissant de ne pas me couper la parole !
Puis il reprit plus calmement, en mettant quelque ironie dans son ton :
— Qu’aurions-nous à faire d’un parfum que nous n’apprécions ni l’un ni l’autre ? Il suffit en somme d’un demi verre gradué. Mais comme il est difficile de mélanger avec précision d’aussi petites quantités, je veux bien te permettre de remplir au tiers la bouteille à mélanger.
— Bien, dit Grenouille, je vais remplir un tiers de cette bouteille d’« Amor et Psyché ». Mais, Maître Baldini, je vais le faire à ma façon. Je ne sais pas si c’est la façon que reconnaît la corporation, car celle-là, je ne la connais pas, mais je vais faire à ma façon.
— Je t’en prie ! dit Baldini, sachant qu’il n’y avait pas telle et telle manière de procéder à cette opération, mais qu’il n’y en avait qu’une seule possible et judicieuse, qui consistait, connaissant la formule, à faire des règles de trois en fonction de la quantité à obtenir, à mélanger très précisément les essences en conséquence, puis à y ajouter l’alcool dans une proportion elle-même exacte, qui variait généralement entre un à dix et un à vingt, pour parvenir au parfum définitif. C’était la seule façon, il savait qu’il n’en existait pas d’autre. Et c’est bien pourquoi le spectacle auquel il allait assister, et qu’il suivit d’abord d’un air ironique et distant, puis avec inquiétude et étonnement, et pour finir avec simplement une stupeur désarmée, ne put lui apparaître que comme un prodige pur et simple. Et cette scène se grava si profondément dans sa mémoire qu’il ne l’oublia plus jusqu’à la fin de ses jours.
15
Le petit homme déboucha tout d’abord la bonbonne d’esprit-de-vin. Il eut du mal à arracher du sol et à hisser le lourd récipient. Il fallait qu’il le lève presque jusqu’à hauteur de sa tête, pour atteindre l’entonnoir perché sur la bouteille à mélanger, où il versa directement l’alcool sans recourir au verre gradué. Baldini frissonna au spectacle d’une incompétence aussi énorme : non seulement cet animal foulait aux pieds les lois éternelles de la parfumerie en commençant par le solvant, mais encore il n’en avait même pas les moyens physiques ! Il faisait un tel effort qu’il en tremblait, et Baldini s’attendait d’un instant à l’autre à voir la lourde bonbonne se fracasser sur la table en y écrasant tout. Les bougies, songea-t-il, mon Dieu, les bougies ! ça va donner une explosion, il va incendier ma maison !... Il allait déjà se précipiter pour arracher la bonbonne à ce fou, quand Grenouille la redressa lui-même, la redescendit jusque par terre sans dommage et la reboucha. Dans la bouteille à mélanger, le liquide limpide et léger oscillait – il n’en était pas tombé une seule goutte à côté. Pendant quelques instants, Grenouille reprit son souffle, et son visage avait un air de contentement, comme s’il s’était déjà acquitté là de la partie la plus délicate de son travail. Et de fait, ce qui suivit alla à une telle vitesse que les yeux de Baldini ne purent suivre ni, encore moins, distinguer dans ce qui se passait là un ordre ou même le moindre déroulement logique.
Apparemment au petit bonheur, Grenouille piochait dans la rangée de flacons contenant les essences, arrachait leurs bouchons de verre, reniflait une seconde le contenu, versait dans l’entonnoir un peu de l’un, y mettait quelques gouttes d’un autre, y envoyait une giclée d’un troisième, etc... Pipette, tube à essai, verre gradué, petite cuiller et agitateur : tous les instruments qui permettent au parfumeur de maîtriser la procédure compliquée du mélange, Grenouille ne les toucha pas une seule fois. On aurait dit un simple jeu, comme un enfant qui barbote et qui touille, prétendant préparer une soupe, alors qu’il fait un brouet infâme d’eau, d’herbe et de boue. Oui, comme un enfant, songea Baldini ; d’ailleurs, soudain, on dirait un enfant, en dépit de ses mains trapues, de sa face pleine de cicatrices et de crevasses, et de son nez en patate comme celui d’un vieil homme. Je l’ai pris pour plus vieux qu’il n’est, et voilà maintenant qu’il me semble plus jeune ; il me semble avoir trois ou quatre ans ; comme ces petites ébauches d’hommes, inabordables, incompréhensibles et têtues qui, prétendument innocentes, ne pensent qu’à elles-mêmes, voudraient tout soumettre en ce monde à leur despotisme et du reste y parviendraient, si on cédait à leur folie des grandeurs et si on ne les disciplinait peu à peu par les mesures éducatives les plus strictes, pour les amener à la manière d’être bien maîtrisée qui est celle des êtres humains achevés. Il y avait un petit enfant fanatique dans ce jeune homme qui était debout devant la table, les yeux brillants, et avait oublié tout ce qui l’entourait, ne sachant manifestement plus qu’il y avait autre chose dans l’atelier que lui et ces bouteilles qu’il portait à l’entonnoir avec une balourdise précipitée pour fabriquer sa mixture aberrante, dont ensuite il prétendrait dur comme fer (et en y croyant, de surcroît !) que c’était le délicat parfum « Amor et Psyché ». Baldini en avait des frissons, de voir, à la lumière vacillante des bougies, cet être s’agiter avec tant d’affreuse assurance et tant d’affreuse ineptie : des êtres pareils, songea-t-il (et pendant un moment il se sentit de nouveau tout aussi triste et malheureux et furieux que l’après midi, lorsqu’il avait contemplé la ville qui rougeoyait au soleil couchant), de tels êtres n’auraient pas pu exister jadis ; c’était un échantillon tout à fait nouveau de l’espèce, qui n’avait pu voir le jour que dans cette époque de débâcle et de débandade... Mais il allait avoir droit à sa leçon, le présomptueux blanc-bec ! Au terme de ce numéro ridicule, Baldini allait lui passer un de ces savons, à le faire repartir à plat ventre et dans l’état de nullité minable où il était arrivé. Racaille ! Vraiment, au jour d’aujourd’hui, il ne fallait plus se commettre avec personne, car ça grouillait de toutes parts de ridicules canailles !
Читать дальшеИнтервал:
Закладка:
Похожие книги на «Le parfum»
Представляем Вашему вниманию похожие книги на «Le parfum» списком для выбора. Мы отобрали схожую по названию и смыслу литературу в надежде предоставить читателям больше вариантов отыскать новые, интересные, ещё непрочитанные произведения.
Обсуждение, отзывы о книге «Le parfum» и просто собственные мнения читателей. Оставьте ваши комментарии, напишите, что Вы думаете о произведении, его смысле или главных героях. Укажите что конкретно понравилось, а что нет, и почему Вы так считаете.