Patrick Suskind - Le parfum
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— Tais-toi ! cria Baldini. Ne m’interromps pas quand je parle ! Tu es impertinent et prétentieux. Personne au monde ne connaît mille odeurs par leurs noms. Moi-même, je n’en connais pas mille par leurs noms, mais seulement quelques centaines, car dans notre métier il n’y en a pas plus de quelques centaines ; tout le reste ne sent pas, mais pue !
Grenouille, qui s’était presque épanoui physiquement pendant son interruption éruptive et qui s’était même échauffé un instant jusqu’à faire de grands cercles avec ses bras pour indiquer « tout, tout » ce qu’il connaissait, se recroquevilla instantanément devant la réplique de Baldini comme un petit crapaud noir et resta sur le seuil, aux aguets, sans bouger. Baldini reprit :
— Je sais depuis longtemps, naturellement, qu’« Amor et Psyché » est composé de storax, d’huile de rose et d’œillet, et puis de bergamote et d’extrait de romarin, etc... Pour le découvrir, il faut juste, encore une fois, un assez bon nez, et il se peut tout à fait que Dieu t’ait donné un assez bon nez, comme à beaucoup, beaucoup d’autres gens encore, en particulier de ton âge. Le parfumeur, en revanche (et là Baldini leva l’index et bomba la poitrine), le parfumeur a besoin de plus que d’un assez bon nez. Il a besoin d’un organe olfactif que des dizaines d’années de formation ont rendu infaillible et qui lui permet de déchiffrer à coup sûr les odeurs les plus complexes, leur nature et leurs proportions, mais aussi de créer des mélanges d’odeurs nouveaux et inconnus. Un tel nez (et là Baldini tapota le sien du doigt) il ne s’agit pas de l’ avoir , jeune homme ! Un tel nez, cela s’acquiert à force de travail et de persévérance. A moins, peut-être, que tu ne sois capable de fournir à la demande la formule exacte d’« Amor et Psyché » ? Eh bien ? En serais-tu capable ?
Grenouille ne répondit pas.
— Serais-tu capable, peut-être, de me l’indiquer approximativement ? dit Baldini en se penchant un peu pour mieux distinguer le crapaud près de la porte. Juste en gros, à peu près ? Eh bien ? Parle, toi qui es le meilleur nez de Paris !
Mais Grenouille ne pipait mot.
— Tu vois ? dit Baldini à la fois satisfait et déçu en se redressant. Tu ne peux pas. Evidemment pas. Comment le pourrais-tu, d’ailleurs. Tu es comme quelqu’un qui, en mangeant, sait si le potage est au cerfeuil ou au persil. Bon, c’est déjà ça. Mais pour autant, tu es encore loin d’être un cuisinier. Dans tout art, et aussi dans tout métier – note bien cela avant de partir –, le talent n’est presque rien, et l’expérience est tout, que l’on acquiert à force de modestie et de travail.
Il reprenait le chandelier sur la table quand, depuis la porte, la voix grinçante de Grenouille lança :
— Je ne sais pas ce que c’est qu’une formule, Maître. Cela, je ne le sais pas, mais sinon je sais tout !
— Une formule est l’alpha et l’oméga de tout parfum, rétorqua Baldini sévèrement, car il voulait maintenant mettre un terme à cette conversation. C’est l’indication minutieuse des proportions dans lesquelles il faut mélanger les différents ingrédients pour obtenir le parfum qu’on souhaite et qui n’est semblable à aucun autre ; c’est cela, la formule. C’est la recette, si tu préfères ce mot.
— Formule, formule, coassa Grenouille en se faisant un peu plus grand devant la porte. Je n’ai pas besoin de formule. J’ai la recette dans le nez. Dois-je en faire le mélange pour vous, Maître, dois-je en faire le mélange, dois-je ?
— Comment cela ? cria Baldini assez fort en fourrant sa bougie tout près du visage de ce gnome. Comment cela, faire le mélange ?
Pour la première fois, Grenouille ne se recroquevilla pas mais, tendant le doigt dans le noir, il dit :
— Mais elles sont toutes là, voyons, les odeurs dont on a besoin, elles sont toutes là dans cette pièce. L’huile de rose est là ! La fleur d’oranger est là ! L’œillet, là ! Le romarin, là !...
— Bien sûr qu’elles sont là ! hurla Baldini. Elles sont toutes là ! Mais moi je te dis, tête de bois, que ça ne sert à rien tant qu’on n’a pas la formule !
— ... Le jasmin, là ! L’eau-de-vie, là ! La bergamote, là ! Le storax, là ! coassait Grenouille sans s’arrêter, en montrant à chaque nom un autre endroit de la pièce, où il faisait tellement sombre qu’on y devinait tout au plus l’ombre des rayons garnis de bouteilles.
— Je parie que tu y vois aussi dans le noir, hein ? lui lança méchamment Baldini. Tu n’as pas seulement le nez le plus fin de Paris, mais encore la vue la plus perçante, c’est ça ? Eh bien, si tu as ne serait-ce que d’assez bonnes oreilles, ouvre-les grandes et écoute ce que je vais te dire : tu es un petit escroc. Tu as vraisemblablement ramassé chez Pélissier je ne sais quel renseignement, à force d’espionner, hein ? Et tu crois que tu vas pouvoir me rouler ?
Grenouille, à la porte, s’était maintenant redressé de toute sa taille, si l’on peut dire, il avait les jambes légèrement écartées et tenait les bras légèrement ouverts, si bien qu’il avait l’air d’une araignée noire, accrochée au chambranle et au seuil.
— Donnez-moi dix minutes, débita-t-il avec une certaine aisance, et je vous fais ce parfum « Amor et Psyché ». Là, tout de suite, dans cette pièce. Maître, donnez-moi cinq minutes !
— Tu t’imagines que je vais te laisser faire joujou dans mon atelier ? Avec des essences qui valent une fortune ? Toi ?
— Oui, dit Grenouille.
— Bah ! s’écria Baldini en lâchant tout d’un coup tout son souffle.
Puis il respira à fond, regarda longuement l’araignée en question, et réfléchit. Au fond, ça n’a pas d’importance, songea-t-il, puisque de toute façon demain tout est fini. Certes, je sais bien qu’il ne peut pas faire ce dont il prétend être capable, sinon il serait encore plus fort que le grand Frangipane. Mais pourquoi ne le ferais-je pas démontrer de visu ce que je sais déjà ? Sinon, peut-être qu’un beau jour, à Messine – on devient parfois bizarre, en vieillissant, et l’on se raccroche aux lubies les plus aberrantes – l’idée que j’aie pu laisser passer un génie olfactif, un être comblé par la grâce divine, un enfant prodige... C’est tout à fait exclu. D’après tout ce que me dit ma raison, c’est exclu. Mais les miracles existent, c’est un fait avéré. Eh bien, si le jour où je mourrai, à Messine, l’idée me vient sur mon lit de mort qu’un certain soir, à Paris, je me suis bouché les yeux devant un miracle... Ce ne serait pas très agréable, Baldini ! Que cet ahuri gâche donc ces quelques gouttes de musc et d’huile de rose, tu les aurais gâchées toi-même si le parfum de Pélissier t’intéressait encore vraiment. Et que pèsent ces quelques gouttes (encore qu’elles coûtent cher, très, très cher !) comparées à la certitude de savoir, et à une fin de vie tranquille ?
— Ecoute-moi bien, dit-il avec une sévérité feinte. Ecoute-moi bien ! Je... Au fait, comment t’appelles tu ?
— Grenouille, dit Grenouille. Jean-Baptiste Grenouille.
— Ah ! dit Baldini. Eh bien, écoute-moi bien, Jean Baptiste Grenouille. J’ai réfléchi. Je veux que tu aies l’occasion de prouver ce que tu affirmes, maintenant, tout de suite. Ce sera du même coup une occasion pour toi d’apprendre, par un échec éclatant, la vertu d’humilité qui, si l’on peut comprendre et excuser qu’elle soit encore peu développée à un âge aussi jeune que le tien, n’en est pas moins une condition indispensable de ton existence ultérieure, comme membre de ta corporation et de ton état, comme époux, comme sujet du roi, comme être humain et comme bon chrétien. Je suis disposé à ce que cette leçon te soit donnée à mes frais, car certaines raisons font que je suis aujourd’hui d’humeur généreuse. Et puis, qui sait, peut-être qu’un jour le souvenir de cette scène me mettra de belle humeur. Mais ne va pas t’imaginer que tu puisses me rouler ! Le nez de Giuseppe Baldini est vieux, mais il est subtil, suffisamment subtil pour détecter aussitôt la moindre différence entre ce produit – et, ce disant, il tira de sa poche le mouchoir imprégné d’« Amor et Psyché » et l’agita sous le nez de Grenouille – et ta mixture. Approche, meilleur nez de Paris ! Approche de cette table et montre ce dont tu es capable ! Mais prends garde de rien renverser ni faire tomber ! Ne touche à rien, je vais d’abord faire davantage de lumière. Il nous faut un grand éclairage, pour cette petite expérience, n’est-ce pas ?
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