Patrick Suskind - Le parfum

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A présent, il était carrément fier de lui. Et infiniment soulagé. Pour la première fois depuis bien des années, les courbatures serviles de son échine disparaissaient, qui lui avaient crispé la nuque et ployé toujours plus bas les épaules, et il se tenait droit sans peine, affranchi, libéré et content. Son souffle passait aisément par son nez. Il percevait nettement l’odeur d’« Amor et Psyché » qui régnait dans la pièce, mais cela ne lui faisait plus rien. Baldini avait transformé sa vie et se sentait merveilleusement bien. Il allait maintenant voir sa femme et la mettre au courant de ses décisions, puis il irait à Notre Dame et allumerait un cierge pour remercier Dieu du signe qu’Il lui avait adressé et pour l’incroyable fermeté de caractère qu’Il avait accordée à son serviteur, Giuseppe Baldini.

C’est avec une fougue quasi juvénile qu’il flanqua sa perruque sur son crâne chauve, enfila son habit bleu, saisit le chandelier qui était sur son bureau et quitta le laboratoire. A peine avait-il allumé sa bougie au lampion de l’escalier pour s’éclairer jusqu’à son appartement, qu’il entendit sonner en bas, au rez-de-chaussée. Ce n’était pas le beau carillon persan de la porte de la boutique, c’était la sonnette aigrelette de l’entrée de service, dont le bruit déplaisant l’avait toujours irrité. Il avait souvent voulu la supprimer pour la remplacer par une clochette plus agréable, mais avait toujours reculé devant la dépense ; et maintenant, songea-t-il soudain avec un petit ricanement, cela n’avait plus aucune importance ; il allait vendre cette sonnette importune en même temps que toute la maison. Ce serait à son successeur de s’en irriter !

La sonnette grelottait à nouveau. Il écouta ce qui se passait en bas. Manifestement, Chénier avait déjà quitté la boutique. La bonne ne semblait pas vouloir descendre non plus. Aussi Baldini descendit-il lui-même pour ouvrir.

Vigoureusement, il tira le verrou et fit tourner le lourd panneau... et il ne vit rien. L’obscurité engloutissait complètement la lueur de sa bougie. Puis, très progressivement, il parvint à distinguer une petite silhouette, un enfant ou un jeune adolescent, qui portait quelque chose sur le bras.

— Que veux-tu ?

— C’est Maître Grimal qui m’envoie, j’apporte le chevreau, dit la silhouette.

L’enfant s’approcha et tendit à Baldini son bras replié, sur lequel étaient accrochées quelques peaux, les unes sur les autres. A la lumière de sa bougie, Baldini distingua le visage d’un garçon, le regard aux aguets et craintif. Son attitude était défiante. On aurait dit qu’il se cachait derrière son avant-bras tendu, comme quelqu’un qui s’attend à des coups. C’était Grenouille.

14

Le chevreau pour le maroquin du comte ! Baldini se rappelait. Il avait commandé ces peaux voilà quelques jours chez Grimal : du cuir chamoisé, le plus fin et le plus souple, pour le sous-main du comte de Verhamont, à quinze francs la peau. Mais à présent, il n’en avait plus que faire, à vrai dire ; il pouvait s’épargner cette dépense. D’un autre côté, s’il se contentait de renvoyer ce garçon... ? Qui sait, cela pouvait faire mauvaise impression, on allait peut-être jaser, des bruits pouvaient se répandre : Baldini n’est plus de parole, Baldini n’a plus de commandes, Baldini ne peut plus payer... et tout ça n’était pas bon, non, non, car cela pouvait faire baisser la valeur du fonds. Mieux valait accepter ce chevreau inutile. Personne n’avait besoin de savoir avant l’heure que Giuseppe Baldini avait transformé sa vie.

— Entre !

Il fit entrer le garçon et ils passèrent dans la boutique. Baldini devant avec son chandelier, Grenouille sur ses talons avec les peaux. C’était la première fois que Grenouille mettait les pieds dans une parfumerie, dans un lieu où les odeurs n’étaient pas accessoires, mais où elles étaient carrément au centre des préoccupations. Il connaissait naturellement tous les droguistes et marchands de parfums de la ville, il avait passé des nuits entières devant leurs vitrines, le nez pressé contre les fentes de leurs portes. Il connaissait tous les parfums qu’on y vendait et souvent déjà il les avait en imagination combinés en de magnifiques créations intérieures. Donc, rien de nouveau ne l’attendait là. Mais de même qu’un enfant doué pour la musique brûle de voir un orchestre de près ou de monter, à l’église, jusqu’au buffet d’orgue pour y découvrir les claviers, de même Grenouille brûlait de voir une parfumerie de près et, quand il avait entendu dire qu’il fallait livrer du cuir à Baldini, il avait tout mis en œuvre pour qu’on lui confie cette commission.

Et voilà qu’il était dans cette boutique de Baldini, à l’endroit de Paris où le plus grand nombre de parfums professionnels étaient réunis sur aussi peu de place. Il ne voyait pas grand-chose, à la lumière vagabonde de la bougie, il aperçut tout juste l’ombre du comptoir avec sa balance, les deux hérons au-dessus de leur bassin, un fauteuil pour les clients, les rayonnages sombres le long des murs, le reflet fugitif d’ustensiles de cuivre, et des étiquettes blanches sur des bocaux et des coupelles ; et il ne sentit d’ailleurs rien de plus que ce qu’il avait déjà senti dans la rue. Mais il ressentit aussitôt la gravité qui régnait en ces lieux, on aimerait presque dire la gravité sacrée, si le mot « sacré » avait eu pour Grenouille la moindre signification ; c’est la gravité froide qu’il ressentait, le réalisme artisanal, le sobre sens des affaires qui était attaché à chaque meuble, à chaque instrument, aux tonnelets, aux bouteilles et aux pots. Et tandis qu’il marchait derrière Baldini, dans l’ombre de Baldini, car celui-ci ne se donnait pas la peine de l’éclairer, la pensée s’imposait à lui que sa place était ici et nulle part ailleurs, qu’il allait y rester et que c’était de là qu’il bouleverserait le monde.

Cette pensée était naturellement d’une immodestie proprement grotesque. Il n’y avait rien, mais vraiment rien du tout, qui pût autoriser un petit vagabond, employé subalterne d’une tannerie, d’origine plus que douteuse, sans relations ni protections, ni le moindre statut corporatif, à espérer prendre pied dans le commerce de parfums le plus renommé de Paris ; d’autant que, comme nous le savons, la fermeture de ce commerce était quasiment chose faite. Mais il ne s’agissait au demeurant pas d’un espoir : ce qu’exprimait l’immodeste pensée de Grenouille, c’était une certitude. Cette boutique, il savait qu’il ne la quitterait plus que pour aller chercher son balluchon chez Grimal, et ensuite plus jamais. La tique avait senti le sang. Des années durant, elle s’était tenue immobile, refermée sur elle-même, et avait attendu. Maintenant, elle se laissait tomber, jouant son va-tout, sans rien qui ressemblât à de l’espoir. Et c’est pourquoi sa certitude était si grande.

Ils avaient traversé la boutique. Baldini ouvrit l’arrière-boutique qui donnait sur le fleuve et qui servait pour partie d’entrepôt, pour partie d’atelier et de laboratoire : on y cuisait les savons, on y travaillait les pommades, et l’on y mélangeait les eaux de senteur dans des bouteilles pansues. Lui montrant une grande table devant la fenêtre, Baldini dit au garçon.

— Là ! Pose-les là !

Grenouille sortit de l’ombre de Baldini, étendit les peaux sur la table, puis bondit prestement en arrière et se plaça entre Baldini et la porte. Baldini resta encore un moment sans bouger. Il tenait la bougie un peu sur le côté, pour qu’il ne tombe pas de goutte de cire sur la table, et caressait du dos des doigts la surface lisse du cuir. Puis il retourna la première feuille et passa la main sur son envers, qui était comme du velours, à la fois rêche et doux. Il était très bon, ce cuir. Fait tout exprès pour un maroquin. Il ne rétrécirait presque pas au séchage et, si on le rebroussait bien à la paumelle, il retrouverait toute sa souplesse, cela se sentait tout de suite, rien qu’à le serrer entre le pouce et l’index ;il pourrait emmagasiner le parfum pour cinq ou dix ans ; c’était un très, très bon cuir – peut-être qu’il en ferait des gants, trois paires pour lui et trois pour sa femme, en vue du voyage jusqu’à Messine.

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