Patrick Suskind - Le parfum
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Mais les grandes conquêtes de l’esprit humain ont toutes leurs revers, elles valent toujours à l’humanité non seulement des bienfaits, mais aussi contrariétés et misère, et malheureusement la magnifique découverte de Frangipani avait eu elle aussi des conséquences fâcheuses : car dès lors qu’on eut appris à capter dans des liqueurs et à mettre en flacons l’esprit des fleurs et des plantes, des bois, des résines et des sécrétions animales, l’art de la parfumerie échappa peu à peu au petit nombre d’artisans universellement compétents et devint accessible à des charlatans, pourvu qu’ils possédassent un nez point trop grossier, comme par exemple cette bête puante de Pélissier. Sans se soucier de la manière dont avait bien pu naître ce que contenaient ses flacons, il était en mesure de suivre ses lubies olfactives et de combiner tout ce qui lui passait par la tête, ou tout ce dont le public avait envie dans l’instant.
Pour sûr, ce bâtard de Pélissier, avec ses trente cinq ans, était déjà à la tête d’une fortune plus grande que celle que lui, Baldini, avait fini par amasser au bout de trois générations et par un labeur obstiné. Et la fortune de Pélissier s’accroissait de jour en jour, tandis que Baldini voyait de jour en jour la sienne qui se rétrécissait. Une chose pareille eût été impensable autrefois ! Qu’un respectable artisan, un commerçant bien établi, ait à se battre pour assurer sa simple existence, on ne voyait ça que depuis quelques dizaines d’années ! Depuis que partout et dans tous les domaines s’était répandue cette manie fébrile d’innover, cet activisme sans retenue, cette rage d’expérimenter, cette folie des grandeurs, dans le négoce, dans les échanges et dans les sciences !
Ou encore cette folie de la vitesse ! Qu’avait-on à faire de toutes ces routes nouvelles qu’on piochait de toutes parts, et de ces nouveaux ponts ? Pour quoi faire ? A quoi cela vous avançait, de pouvoir gagner Lyon en une semaine ? Qui est-ce qui y tenait ? Qui y trouvait son compte ? Ou bien de traverser l’Atlantique, de filer en un mois jusqu’à l’Amérique – comme si, pendant des millénaires, on ne s’était pas fort bien passé de ce continent ! Qu’est-ce que perdait l’homme civilisé, à ne pas aller dans la forêt vierge des Indiens, ou chez les nègres ? Voilà maintenant qu’ils allaient jusqu’en Laponie, c’est dans le nord, dans les glaces éternelles, où vivent des sauvages qui dévorent des poissons crus. Et ils veulent découvrir encore un autre continent, qui se trouverait dans les mers du sud, allez savoir où c’est ! Et cette folie, en quel honneur ? Parce que les autres en faisaient autant, les Espagnols, les maudits Anglais, ces insolents de Hollandais, avec lesquels il fallait ensuite se prendre au collet, sans d’ailleurs en avoir les moyens. Un de ces bateaux de guerre coûte trois cent mille livres, excusez du peu, et se coule en cinq minutes d’un seul coup de canon, sans espoir de retour, et tout ça est payé avec nos impôts. Un dixième de tous nos revenus, voilà ce qu’exige Mr le ministre des Finances aux dernières nouvelles, et c’est catastrophique, même si l’on n’en paie pas autant, car c’est cet état d’esprit qui est néfaste.
Tout le malheur de l’homme vient de ne pouvoir rester seul dans sa chambre, là où est sa place. Dixit Pascal. Et Pascal était un grand homme, un Frangipane de l’esprit, un artisan dans le meilleur sens du terme, mais les gens de cette trempe ne font plus recette aujourd’hui. A présent, les gens lisent des livres subversifs, écrits par des huguenots ou des Anglais. Ou bien ils écrivent des libelles, ou de prétendues sommes scientifiques, où ils mettent en question tout et le reste. Rien de ce qu’on pensait n’est plus vrai, à les entendre ; on a changé tout ça. Voilà que dans un verre d’eau nageraient de toutes petites bestioles qu’on ne voyait pas autrefois ; et il paraît que la syphilis est une maladie tout ce qu’il y a de plus normale et non pas un châtiment de Dieu ; lequel n’aurait pas créé le monde en sept jours, mais en des millions d’années, si du moins c’était bien lui ; les sauvages sont des hommes comme nous ; nos enfants, nous les éduquons de travers ; et la terre n’est plus ronde comme naguère, elle est aplatie en haut et en bas comme melon – comme si ça avait de l’importance ! Dans tous les domaines, on pose des questions, on farfouille, on cherche, on renifle et on fait des expériences à tort et à travers. Il ne suffit plus de dire ce qui est et comment c’est : il faut maintenant que tout soit prouvé, de préférence par des témoins et des chiffres et je ne sais quelles expériences ridicules. Ces Diderot d’Alembert, Voltaire, Rousseau, et autres plumitifs dont le nom m’échappe (il y a même parmi eux des gens d’Eglise, et des messieurs de la noblesse !), ils ont réussi ce tour de force de répandre dans toute la société leur inquiétude sournoise, leur joie maligne de n’être satisfaits de rien et d’être mécontents de toute chose en ce monde, bref, l’indescriptible chaos qui règne dans leurs têtes !
Où qu’on portât le regard, c’était l’agitation. Les gens lisaient des livres, même les femmes. Des prêtres traînaient dans les cafés. Et quand pour une fois la police intervenait et fourrait en prison l’une de ces signalées fripouilles, les éditeurs poussaient les hauts cris et faisaient circuler des pétitions, tandis que des messieurs et des dames du meilleur monde usaient de leur influence, jusqu’à ce qu’on libère la fripouille au bout de quelques semaines, ou qu’on la laisse filer à l’étranger, où elle continuait à pamphlétiser de plus belle. Et dans les salons, on vous rebattait les oreilles de la trajectoire des comètes ou d’expéditions lointaines, de la force des leviers ou de Newton, de l’aménagement des canaux, de la circulation sanguine et du diamètre du globe.
Et même le roi s’était fait présenter l’une de ces inepties à la dernière mode, une espèce d’orage artificiel nommé électricité : en présence de toute la Cour, un homme avait frotté une bouteille, et ça avait fait des étincelles, et il paraît que Sa Majesté s’était montrée très impressionnée. On ne pouvait imaginer que son arrière-grand-père, ce Louis-le-Grand qui méritait son nom et sous le règne béni duquel Baldini avait encore eu le privilège de vivre de nombreuses années, eût toléré qu’une démonstration aussi ridicule se déroulât sous ses yeux ! Mais c’était l’esprit des temps nouveaux, et tout cela finirait mal !
Car à partir du moment où l’on ne se gênait plus pour mettre en doute de la façon la plus insolente l’autorité de l’Eglise de Dieu ; où l’on parlait de monarchie, elle aussi voulue par Dieu, et de la personne sacrée du roi comme si ce n’étaient que des articles interchangeables dans un catalogue de toutes les formes de gouvernement, parmi lesquelles on pouvait choisir à sa guise ; quand enfin on avait le front, comme cela ce faisait à présent, de présenter Dieu lui-même, le Tout-Puissant, comme quelque chose dont on pouvait fort bien se passer, et de prétendre très sérieusement que l’ordre, les bonnes mœurs et le bonheur sur terre étaient imaginables sans lui et pouvaient procéder uniquement de la moralité innée et de la raison des hommes... Dieu du ciel !..., il ne fallait plus s’étonner alors que tout soit sens dessus dessous, que les mœurs se dégradent et que l’humanité s’attire les foudres de Celui qu’elle reniait. Cela finira mal. La grande comète de 1681, dont ils ont ri et dont ils ont prétendu que ce n’était qu’un amas d’étoiles, c’était tout de même bien un avertissement divin, car elle annonçait – on le savait bien maintenant – un siècle dissolu, un siècle de déchéance, un marécage spirituel, politique et religieux, que l’humanité avait creusé de ses mains, où elle n’allait pas tarder à sombrer et où seules fleurissaient encore des fleurs nauséabondes aux couleurs tapageuses, comme ce Pélissier !
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