Patrick Suskind - Le parfum
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Derrière le comptoir en buis clair se tenait alors Baldini lui-même, vieux et raide comme une statue, en perruque poudrée d’argent et habit bleu à passements d’or. Un nuage de frangipane, eau de toilette dont il s’aspergeait tous les matins, l’enveloppait de manière presque visible, situant son personnage dans des lointains brumeux. Dans son immobilité, il avait l’air d’être son propre inventaire. Ce n’est que quand retentissait le carillon et que les hérons crachaient – ce qui n’arrivait pas trop souvent – qu’il reprenait soudain vie : sa silhouette s’affaissait, rapetissait et s’agitait, jaillissait avec force courbettes de derrière le comptoir, avec une telle précipitation que le nuage de frangipane avait peine à suivre, et priait le client de bien vouloir s’asseoir, afin qu’on lui présente les parfums et les cosmétiques les plus exquis.
Et Baldini en avait des milliers. Son assortiment allait des essences absolues, huiles florales, teintures, extraits, décoctions, baumes, résines et autres drogues sous forme sèche, liquide ou cireuse, en passant par toutes sortes de pommades, pâtes, poudres, savons, crèmes, sachets, bandolines, brillantines, fixatifs pour moustaches, gouttes contre les verrues et petits emplâtres de beauté, jusqu’aux eaux de bain, aux lotions, aux sels volatils et aux vinaigres de toilette, et enfin à un nombre infini de parfums proprement dits. Pourtant Baldini ne s’en tenait pas à ces produits de cosmétique classique. Son ambition était de réunir dans sa boutique tout ce qui sentait d’une façon ou d’une autre, ou bien avait quelque rapport avec l’odorat. C’est ainsi qu’on trouvait aussi chez lui tout ce qu’on pouvait faire se consumer lentement, bougies, plaquettes et rubans odorants, mais aussi la collection complète des épices, des grains d’anis à l’écorce de cannelle, des sirops, des liqueurs et des eaux-de-vie de fruits, des vins de Chypre, de Malaga et de Corinthe, des miels, des cafés, des thés, des fruits secs et confits, des figues, des bonbons, des chocolats, des marrons glacés, et même des câpres, des cornichons et des oignons au vinaigre, et du thon mariné. Et puis aussi de la cire à cacheter odorante, des papiers à lettres parfumés, de l’encre d’amour à l’huile de rose, des écritoires en maroquin, des porte-plume en bois de santal blanc, des petites boîtes et des coffrets en bois de cèdre, des pots-pourris et des coupes pour mettre des pétales de fleurs, des porte encens de cuivre jaune, des coupelles et des flacons de cristal avec des bouchons taillés dans de l’ambre, des gants parfumés, des mouchoirs, des coussinets de couture bourrés de fleurs de muscadier, et des tentures imprégnées de musc, à parfumer des chambres pendant plus de cent ans.
Naturellement, toutes ces marchandises ne pouvaient trouver place dans cette boutique somptueuse qui donnait sur la rue (ou sur le pont) et, faute de cave, c’est non seulement le grenier de la maison qui servait d’entrepôt, mais tout le premier et tout le deuxième étage, ainsi que toutes les pièces qui se trouvaient au niveau le plus bas, côté fleuve. La conséquence de tout cela, c’est qu’il régnait dans la maison Baldini un indescriptible chaos d’odeurs. Si raffinée que fût la qualité de chaque produit – car Baldini ne se fournissait qu’en première qualité –, leur polyphonie olfactive était intolérable, comme un orchestre de mille exécutants, dont chacun aurait joué fortissimo une mélodie différente. Baldini et ses employés n’étaient plus sensibles à ce chaos, tels de vieux chefs d’orchestre, dont on sait bien qu’ils sont tous durs d’oreille, et même son épouse, qui habitait au troisième étage et défendait celui-ci avec acharnement, contre une nouvelle extension de l’entrepôt, n’était plus guère incommodée par toutes ces odeurs. Il en allait autrement du client qui pénétrait pour la première fois dans la boutique de Baldini. Il encaissait de plein fouet l’impact de ce mélange d’odeurs et, selon son tempérament, s’en trouvait exalté ou abruti, et dans tous les cas le désarroi de ses sens était tel que souvent il ne savait plus du tout pourquoi il était entré. Les garçons de courses en oubliaient leur commission. Des messieurs à l’air rogue en avaient le cœur tout soulevé. Et plus d’une dame était prise d’un malaise, à moitié d’hystérie et à moitié de claustrophobie, perdait connaissance et ne retrouvait ses esprits qu’en respirant les sels les plus puissants, à base d’huile d’œillet, d’ammoniaque et d’esprit de camphre.
Dans de telles conditions, il n’était donc pas fort surprenant que le carillon persan, à la porte de la boutique de Giuseppe Baldini, retentît de plus en plus rarement et que les hérons d’argent ne crachassent plus qu’exceptionnellement.
10
De derrière ce comptoir, où il était planté comme une statue depuis des heures à regarder fixement la porte,
— Baldini cria Chénier ! Mettez votre perruque !
Apparut alors, entre les tonneaux d’huile d’olive et les jambons de Bayonne qui pendaient du plafond, l’ouvrier de Baldini, Chénier, un homme un peu plus jeune que son patron, mais déjà vieux, qui s’avança jusqu’à la partie la plus chic de la boutique. Il tira sa perruque de la poche de sa veste et s’en coiffa le crâne.
— Vous sortez, monsieur ?
— Non, dit Baldini, je vais me retirer quelques heures dans mon laboratoire et je veux n’être dérangé sous aucun prétexte.
— Ah ! je comprends ! Vous allez créer un nouveau parfum.
BALDINI.
— C’est cela. Pour parfumer un maroquin pour le comte de Verhamont. Il exige quelque chose de complètement nouveau. Il exige quelque chose comme... comme... je crois que ça s’appelait « Amor et Psyché », ce qu’il voulait, et il paraîtrait que c’est de ce... de cet incapable de la rue Saint André des Arts, de ce...
CHÉNIER.
— Pélissier.
BALDINI.
— Oui. Pélissier. C’est ça. C’est ainsi que s’appelle cet incapable. « Amor et Psyché » de Pélissier. Vous connaissez ça ?
CHÉNIER.
— Ouais. Si, si. On sent cela partout, maintenant. A tous les coins de rue. Mais si vous voulez mon avis : rien d’extraordinaire ! Rien en tous cas qui puisse se comparer à ce que vous allez composer, monsieur.
BALDINI.
— Non, naturellement.
CHÉNIER.
— Cela vous a une odeur extrêmement banale, cet « Amor et Psyché ».
BALDINI.
— Une odeur vulgaire ?
CHÉNIER.
— Tout à fait vulgaire, comme tout ce que fait Pélissier. Je crois qu’il y a dedans de l’huile de limette.
BALDINI.
— Pas possible ! Et quoi encore ?
CHÉNIER.
— Peut-être de l’essence de fleur d’oranger. Et peut-être de la teinture de romarin. Mais je ne saurais le dire avec certitude.
BALDINI.
— D’ailleurs, ça m’est complètement égal.
CHÉNIER.
— Évidemment.
BALDINI.
— Je me fiche complètement de ce que cet incapable de Pélissier a bien pu gâcher dans son parfum. Je ne m’en inspirerai même pas !
CHÉNIER.
— Et vous aurez bien raison, monsieur.
BALDINI.
— Comme vous le savez, je ne m’inspire jamais de personne. Comme vous le savez, mes parfums sont le fruit de mon travail.
CHÉNIER.
— Je le sais, monsieur.
BALDINI.
— Ce sont des enfants que je porte et que je mets au monde tout seul !
CHÉNIER.
— Je sais.
BALDINI.
— Et je songe à créer pour le comte de Verhamont quelque chose qui fera véritablement fureur.
CHÉNIER.
— J’en suis convaincu, monsieur.
BALDINI.
— Vous vous chargez de la boutique. J’ai besoin d’être tranquille. Faites en sorte que j’aie la paix, Chénier...
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