Patrick Suskind - Le parfum
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Grenouille se tenait sans rien dire dans l’ombre du pavillon de Flore, sur la rive droite, à la hauteur du Pont-Royal. Il ne faisait pas mine d’applaudir, il ne levait pas même les yeux quand montaient les fusées. Il était venu parce qu’il croyait pouvoir flairer quelque chose de nouveau, mais il s’avéra bien vite que, sous le rapport des odeurs, ce feu d’artifice n’avait rien à lui apporter. Cette débauche bigarrée d’éclairs et de cascades, de détonations et de sifflements ne laissait derrière elle qu’une odeur extrêmement monotone où se mêlaient le soufre, l’huile et le salpêtre.
Il s’apprêtait déjà à tourner le dos à cet ennuyeux spectacle pour rentrer en suivant la galerie du Louvre, lorsque le vent lui apporta quelque chose : quelque chose de minuscule, d’à peine perceptible, une miette infime, un atome d’odeur et même moins encore, plutôt le pressentiment d’un parfum qu’un parfum réel, et pourtant en même temps le pressentiment infaillible de quelque chose qu’il n’avait jamais senti. Il se recula contre le mur, ferma les yeux et dilata ses narines. Le parfum était d’une délicatesse et d’une subtilité tellement exquise qu’il ne pouvait le saisir durablement, sans cesse le parfum se dérobait à sa perception, était recouvert par les vapeurs de poudre des pétards, bloqué par les transpirations de cette masse humaine, mis en miettes et réduit à rien par les mille autres odeurs de la ville. Mais soudain il était de nouveau là, ce n’était qu’une bribe ténue, sensible durant une brève seconde tout au plus, magnifique avant-goût... qui aussitôt disparaissait à nouveau. Grenouille était à la torture. Pour la première fois, ce n’était pas seulement l’avidité de son caractère qui était blessée, c’était effectivement son cœur qui souffrait. Il avait l’étrange prescience que ce parfum était la clef de l’ordre régissant tous les autres parfums et que l’on ne comprenait rien aux parfums si l’on ne comprenait pas celui-là ; et lui, Grenouille, allait gâcher sa vie s’il ne parvenait pas à le posséder. Il fallait qu’il l’ait, non pour le simple plaisir de posséder, mais pour assurer la tranquillité de son cœur.
Il se trouva presque mal à force d’excitation. Il n’arrivait même pas à savoir de quelle direction venait ce parfum. Parfois, il y avait des minutes d’intervalle jusqu’à ce que le vent lui en apportât de nouveau une bribe, et à chaque fois il était pris d’une angoisse atroce à l’idée qu’il l’avait perdu à jamais. Pour finir, il se consola en se persuadant désespérément que le parfum venait de l’autre rive du fleuve, de quelque part vers le sud-est.
Il se détacha du mur du pavillon de Flore, plongea dans la foule humaine et se fraya un chemin sur le pont. Dès qu’il avait fait quelques pas, il s’arrêtait, se haussait sur la pointe des pieds pour renifler par-dessus la tête des gens, commençait par ne rien sentir tant il était nerveux, puis finissait par sentir tout de même quelque chose, il ressaisissait le parfum à force de renifler, le trouvait même plus fort qu’avant et se savait sur la bonne piste, replongeait et recommençait à jouer des coudes dans la cohue des badauds et des artificiers qui à chaque instant tendaient leurs torches vers les mèches des fusées, reperdait son parfum dans l’âcre fumée de la poudre, était saisi de panique, continuait à se cogner et à se débattre et à frayer sa voie, et atteignit après d’interminables minutes l’autre rive, l’hôtel de Mailly, le quai Malaquais et le débouché de la rue de Seine...
Là il s’arrêta, reprit ses esprits et flaira. Il l’avait. Il le tenait. Comme un ruban, le parfum s’étirait le long de la rue de Seine, net et impossible à confondre, mais toujours aussi délicat et aussi subtil. Grenouille sentit son cœur cogner dans sa poitrine et il sut que ce n’était pas l’effort d’avoir couru, mais l’excitation et le désarroi que lui causait la présence de ce parfum. Il tenta de se rappeler quelque chose de comparable et ne put que récuser toute comparaison. Ce parfum avait de la fraîcheur ; mais pas la fraîcheur des limettes ou des oranges, pas la fraîcheur de la myrrhe ou de la feuille de cannelle ou de la menthe crépue ou des bouleaux ou du camphre ou des aiguilles de pin, ni celle d’une pluie de mai, d’un vent de gel ou d’une eau de source... et il avait en même temps de la chaleur ; mais pas comme la bergamote, le cyprès ou le musc, pas comme le jasmin ou le narcisse, pas comme le bois de rose et pas comme l’iris... Ce parfum était un mélange des deux, de ce qui passe et de ce qui pèse ; pas un mélange, une unité, et avec ça modeste et faible, et pourtant robuste et serré, comme un morceau de fine soie chatoyante... et pourtant pas comme de la soie, plutôt comme du lait au miel où fond un biscuit – ce qui pour le coup n’allait pas du tout ensemble : du lait et de la soie ! Incompréhensible, ce parfum, indescriptible, impossible à classer d’aucune manière, de fait il n’aurait pas dû exister. Et cependant il était là, avec un naturel parfait et splendide. Grenouille le suivait, le cœur cognant d’anxiété, car il soupçonnait que ce n’était pas lui qui suivait le parfum, mais que c’était le parfum qui l’avait fait captif et l’attirait à présent vers lui, irrésistiblement.
Il remonta la rue de Seine. On n’y voyait personne. Les maisons étaient désertes et silencieuses. Les gens étaient descendus sur les quais, voir le feu d’artifice. On n’était pas dérangé par l’odeur de l’énervement des gens, ni par l’âcre puanteur de la poudre. La rue fleurait les odeurs usuelles d’eau, d’excréments, de rats et d’épluchures. Mais pardessus cela flottait, délicat et net, le ruban qui guidait Grenouille. Au bout de quelques pas, le peu de lumière nocturne qui tombait du ciel fut englouti par les immeubles et Grenouille poursuivit sa route dans l’obscurité. Il n’avait pas besoin d’y voir. Le parfum le menait sûrement.
Cinquante mètres plus loin, il prit à droite par la rue des Marais une ruelle encore plus sombre, s’il se pouvait, et large à peine d’une brassée. Curieusement, le parfum n’y était pas beaucoup plus fort. Il était seulement plus pur et de ce fait, du fait de cette pureté toujours plus grande, il exerçait une attirance de plus en plus forte. Grenouille marchait sans volonté propre. A un endroit, le parfum le tira brutalement sur sa droite, apparemment vers le mur d’un immeuble. Un passage bas s’y ouvrait, qui menait à l’arrière-cour. Grenouille l’emprunta comme un somnambule, traversa l’arrière-cour, tourna un coin et aboutit dans une seconde arrière cour plus petite, et là enfin il y avait de la lumière : l’endroit ne mesurait que quelques pas au carré. Il était surplombé par un auvent. Au-dessous, il y avait une bougie collée sur une table. Une jeune fille était assise à cette table et préparait des mirabelles. Elle les puisait dans un panier à sa gauche, les équeutait et les dénoyautait au couteau, puis les laissait tomber dans un seau. Elle pouvait avoir treize ou quatorze ans. Grenouille s’immobilisa. Il sut aussitôt quelle était la source du parfum qu’il avait senti à une demi lieue, depuis l’autre rive du fleuve : ce n’était pas cette arrière-cour miteuse, ni les mirabelles. Cette source était la jeune fille.
L’espace d’un moment, il fut si désorienté qu’il pensa effectivement n’avoir jamais vu de sa vie quelque chose d’aussi beau que cette jeune fille. Pourtant il ne voyait que sa silhouette à contre jour. Ce qu’il voulait dire, naturellement, c’est que jamais il n’avait senti quelque chose d’aussi beau. Mais comme malgré tout il connaissait des odeurs humaines, des milliers et des milliers, des odeurs d’hommes, de femmes, d’enfants, il ne parvenait pas à comprendre qu’un parfum aussi exquis pût émaner d’un être humain. Habituellement, les êtres humains avaient une odeur insignifiante ou détestable. Les enfants sentaient fade, les hommes sentaient l’urine, la sueur aigre et le fromage, et les femmes la graisse rance et le poisson pas frais. Parfaitement inintéressante et répugnante, l’odeur des êtres humains... Et c’est ainsi que, pour la première fois de sa vie, Grenouille n’en croyait pas son nez et devait requérir l’aide de ses yeux pour croire ce qu’il sentait. A vrai dire, cet égarement des sens ne dura pas longtemps. Il ne lui fallut en fait qu’un instant pour vérifier et, cela fait, s’abandonner plus impétueusement encore aux perceptions de son odorat. Maintenant, il sentait qu’elle était un être humain, il sentait la sueur de ses aisselles, le gras de ses cheveux, l’odeur de poisson de son sexe, et il les sentait avec délectation. Sa sueur fleurait aussi frais que le vent de mer, le sébum de sa chevelure aussi sucré que l’huile de noix, son sexe comme un bouquet de lis d’eau, sa peau comme les fleurs de l’abricotier... et l’alliance de toutes ces composantes donnait un parfum tellement riche, tellement équilibré, tellement enchanteur, que tout ce que Grenouille avait jusque-là senti en fait de parfums, toutes les constructions olfactives qu’il avait échafaudées par jeu en lui-même, tout cela se trouvait ravalé d’un coup à la pure insignifiance. Cent mille parfums paraissaient sans valeur comparés à celui-là. Ce parfum unique était le principe supérieur sur le modèle duquel devaient s’ordonner tous les autres. Il était la beauté pure.
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