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Patrick Suskind: Le parfum

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A six ans, il avait totalement exploré olfactivement le monde qui l’entourait. Il n’y avait pas un objet dans la maison de Mme Gaillard, et dans la partie nord de la rue de Charonne pas un endroit, pas un être humain, pas un caillou, pas un arbre, un buisson ou une latte de palissade, pas le moindre pouce de terrain qu’il ne connût par l’odeur, ne reconnût de même et ne gardât solidement en mémoire avec ce qu’il avait d’unique. C’était des dizaines, des centaines de milliers d’odeurs spécifiques qu’il avait collectionnées et qu’il avait à sa disposition, avec tant de précision et d’aisance que non seulement il se les rappelait quand il les sentait à nouveau, mais qu’il les sentait effectivement lorsqu’il se les rappelait ; plus encore, il était capable, par la seule imagination, de les combiner entre elles de façons nouvelles, si bien qu’il créait en lui des odeurs qui n’existaient pas du tout dans le monde réel. C’était comme s’il avait appris tout seul et possédait un gigantesque vocabulaire d’odeurs, lui permettant de construire une quasi infinité de phrases olfactives nouvelles – et ce à un âge où les autres enfants, à l’aide des mots qu’on leur a laborieusement inculqués, bredouillent tout juste leurs premières phrases conventionnelles pour rendre très imparfaitement compte du monde qui les entoure. Son don rappelait peut-être celui du petit musicien prodige qui a su dégager des mélodies et des harmonies l’alphabet des notes simples et qui dès lors compose lui-même des mélodies et des harmonies complètement nouvelles – à ceci près, toutefois, que l’alphabet des odeurs était incomparablement plus vaste et plus nuancé que celui des notes, et à cette autre différence encore que l’activité de l’enfant prodige Grenouille se déroulait exclusivement en lui et ne pouvait être perçue de personne que de lui-même.

Extérieurement, il était de plus en plus renfermé. Ce qu’il préférait par-dessus tout, c’était de vagabonder seul dans le nord du faubourg Saint-Antoine, à travers les jardins potagers, les vignes et les prés. Parfois, le soir, il ne rentrait pas et il disparaissait pendant des jours. La correction à coups de bâton qui s’ensuivait ne lui arrachait pas le moindre cri de douleur. Consigné à la maison, privé de nourriture, condamné à des tâches punitives, il ne modifiait pas sa conduite pour autant. Pendant un an et demi, il fréquenta épisodiquement l’école paroissiale de Notre-Dame-du-Bon-Secours : cela n’eut pas d’effet notable. Il apprit un peu ses lettres, et à écrire son nom, et rien d’autre. Son maître d’école jugea qu’il était imbécile.

Mme Gaillard, en revanche, remarqua chez lui certaines capacités et particularités très peu communes, pour ne pas dire surnaturelles. Ainsi, la peur qu’ont les enfants du noir et de la nuit semblait lui être tout à fait inconnue. On pouvait à toute heure l’envoyer chercher quelque chose à la cave, où les autres enfants se risquaient à peine avec une lampe, ou bien l’expédier chercher du bois dans la grange par nuit noire. Jamais il ne prenait de quoi s’éclairer, et pourtant il s’orientait parfaitement, rapportant aussitôt ce qu’on avait demandé sans faire un faux mouvement, sans trébucher et sans rien renverser. Mais ce qui, à vrai dire, paraissait plus remarquable encore, c’est qu’il était capable, comme Mme Gaillard crut le constater, de voir à travers le papier, le tissu, et même à travers les cloisons de maçonnerie et les portes fermées. Il savait combien il y avait de pensionnaires dans la chambre et lesquels, sans avoir besoin d’y pénétrer. Il savait qu’il y avait une chenille dans un chou-fleur avant qu’on ait coupé la gamme en deux. Et un jour qu’elle avait si bien caché son argent qu’elle ne savait plus elle-même où il était (elle changeait souvent de cachette), il indiqua sans une seconde d’hésitation un endroit derrière la poutre de la cheminée, et effectivement : c’était là ! Il était même capable de voir dans le futur, annonçant par exemple un visiteur bien avant qu’il se montre, ou prédisant infailliblement l’approche d’un orage avant que le moindre petit nuage n’apparaisse dans le ciel. Que tout cela, il ne le voyait pas, pas avec ses yeux, mais qu’il le subodorait grâce à un flair de plus en plus subtil et précis (la chenille dans le chou, l’argent derrière la poutre, les gens derrière les murs et à plusieurs rues de distance), c’est une idée qui ne serait jamais venue à Mme Gaillard, même si le coup de pique-feu avait laissé intact son nerf olfactif. Elle était convaincue que ce petit garçon ne pouvait qu’avoir (imbécilité ou pas !) le don de seconde vue. Et sachant que la seconde vue attire le malheur et la mort, elle commença à le trouver inquiétant. Ce qui était encore plus inquiétant et carrément insupportable, c’était l’idée de vivre sous le même toit qu’un être capable de voir à travers murs et poutres l’argent soigneusement caché ; et une fois qu’elle eut découvert ce don effroyable chez Grenouille, elle n’eut de cesse que elle ne s’en débarrassât ; et cela tomba fort bien que vers la même époque (Grenouille avait huit ans) le cloître Saint-Merri suspendît ses versements annuels sans aucune explication. Mme Gaillard ne déposa pas de réclamation. Pour la bonne forme, elle attendit une semaine et, l’argent de l’échéance n’étant toujours pas arrivé, elle prit le petit garçon par la main et se rendit en ville avec lui.

Dans la rue de la Mortellerie, près du fleuve, elle connaissait un tanneur nommé Grimal, qui avait notoirement besoin de main-d’œuvre jeune : non pas de vrais apprentis, ni de compagnons, mais de tâcherons à vil prix. Car son industrie comportait des tâches (écharner des peaux en décomposition, mélanger des bains et des teintures toxiques, vider des pelins corrosifs) qui étaient à ce point malsaines et dangereuses qu’un maître tanneur conscient de ses responsabilités évitait autant que possible d’y atteler ses ouvriers et les faisait effectuer par de la racaille en chômage, des vagabonds ou encore, précisément, des enfants n’appartenant à personne et dont personne ne viendrait plus s’enquérir si les choses tournaient mal. Mme Gaillard savait naturellement qu’à vues humaines, dans cette tannerie de Grimal, Grenouille n’avait aucune chance de survivre. Mais elle n’était pas femme à s’en préoccuper outre mesure. N’avait-elle pas fait son devoir ? Il avait été mis fin à sa fonction de nourrice. Le destin ultérieur de son petit pensionnaire ne la concernait pas. S’il s’en tirait, c’était bien ; s’il y restait, c’était aussi bien ; l’essentiel était que les choses se passent légalement. Maître Grimal dut donc lui certifier par écrit qu’elle lui avait remis l’enfant, en échange de quoi elle lui donna quittance des quinze francs de provision qu’il lui versait, et elle regagna sa maison de la rue de Charonne. Elle n’éprouvait pas le moindre soupçon de mauvaise conscience. Au contraire, elle pensait avoir agi de façon non seulement légale, mais aussi de façon juste, car en gardant un enfant pour qui plus personne ne payait, elle aurait nécessairement porté tort aux autres enfants ou se serait même fait tort à elle-même, compromettant leur avenir ou même le sien, c’est à dire sa propre mort, sa mort privée et protégée, qui était tout ce qu’elle désirait encore dans la vie.

Puisqu’à cet endroit de l’histoire nous allons abandonner Mme Gaillard et que nous ne la rencontrerons plus par la suite, nous allons en quelques phrases dépeindre la fin de sa vie. Cette dame, quoiqu’elle fût intérieurement morte depuis l’enfance, eut le malheur de se faire très, très vieille. En l’an de grâce 1782, à près de soixante-dix ans, elle cessa son activité, elle acquit comme prévu une rente, elle se retira dans sa petite maison et attendit la mort. Mais la mort ne vint pas. A sa place survint quelque chose à quoi personne au monde ne pouvait s’attendre et qui ne s’était encore jamais produit dans le pays, à savoir une révolution, autrement dit une transformation formidable de toutes les données sociales, morales et transcendantales. Pour commencer, cette révolution n’eut pas d’effets sur la destinée personnelle de Mme Gaillard. Mais ensuite (elle avait près de quatre-vingts ans), il s’avéra tout d’un coup que son débirentier était contraint d’émigrer, que ses biens étaient confisqués, vendus aux enchères et rachetés par un culottier en gros. Pendant quelque temps encore, cette nouvelle péripétie parut n’avoir pas non plus d’effets fâcheux pour Mme Gaillard, car le culottier continuait à lui verser ponctuellement sa rente. Mais alors vint le jour où elle ne toucha plus son argent en espèces sonnantes et trébuchantes, mais sous la forme de petits bouts de papier imprimé, et ce fut, matériellement, le commencement de sa fin.

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