Patrick Suskind - Le parfum
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Il dit et, sans plus rien d’imposant désormais, courbé comme il seyait à son âge et même avec une allure de chien battu, il s’éloigna en traînant les pieds et gravit lentement l’escalier qui menait au premier étage, où se trouvait son laboratoire.
Chénier prit derrière le comptoir la place et exactement la même pose que son maître, le regard rivé sur la porte. Il savait ce qui allait se passer au cours des prochaines heures : dans la boutique, rien, et dans le laboratoire, là-haut, la catastrophe habituelle. Baldini allait ôter son habit bleu imprégné de frangipane, s’asseoir à son bureau et attendre l’inspiration. L’inspiration ne viendrait pas. Sur quoi Baldini se précipiterait sur l’armoire contenant des centaines de flacons d’échantillons et fabriquerait un mélange au petit bonheur. Ce mélange serait raté. Baldini proférerait des jurons, ouvrirait lentement la fenêtre et jetterait le mélange dans le fleuve. Il ferait un autre essai, qui serait tout aussi raté, et cette fois il crierait, tempêterait et, dans la pièce déjà pleine de parfums, à vous faire tourner la tête, il aurait une crise de larmes. Il redescendrait vers sept heures dans un état lamentable, tremblant et pleurant, et dirait :
— Chénier, je n’ai plus de nez, je suis incapable de donner le jour à ce parfum, je ne peux pas livrer le maroquin du comte, je suis perdu, je suis déjà mort en dedans, je veux mourir, je vous en prie, Chénier, aidez-moi à mourir !
Et Chénier proposerait qu’on envoie quelqu’un chez Pélissier acheter un flacon d’« Amor et Psyché », et Baldini acquiescerait à condition que personne n’apprenne cette ignominie ; Chénier jurerait ses grands dieux et la nuit, en cachette, ils imprégneraient le maroquin du comte de Verhamont avec le parfum du concurrent. Voilà ce qui allait se passer, ni plus ni moins, et Chénier aurait seulement souhaité que toute cette comédie soit déjà finie. Baldini n’était plus un grand parfumeur. Autrefois, oui, dans sa jeunesse, il y a trente ou quarante ans, il avait créé « Rose du Sud » et le « Bouquet Galant » de Baldini, deux parfums splendides, auxquels il devait sa fortune. Mais maintenant il était vieux et usé, il ne connaissait plus les modes actuelles ni le nouveau goût des gens, et quand par hasard il raclait ses fonds de tiroir pour bricoler un parfum de son cru, c’était un truc complètement démodé et invendable, qu’au bout d’un an ils diluaient au dixième et écoulaient pour parfumer les fontaines. Dommage pour lui, songeait Chénier en vérifiant dans la glace la position de sa perruque, dommage pour le vieux Baldini ; dommage pour son affaire florissante, car il va la couler ; et dommage pour moi, car, d’ici qu’il l’ait coulée, je serai trop vieux pour la reprendre...
11
Giuseppe Baldini avait bien ôté son habit parfumé, mais ce n’était que par une vieille habitude. Il y avait longtemps que l’odeur de frangipane ne le dérangeait plus pour sentir les parfums, car enfin il la portait sur lui depuis des lustres et ne la percevait plus du tout. Il avait aussi fermé à clef la porte du laboratoire et demandé qu’on ne le dérangeât pas, mais il ne s’était pas assis à son bureau pour ruminer et attendre l’inspiration, car il savait bien mieux encore que Chénier que l’inspiration ne viendrait pas ; car en fait elle n’était jamais venue. C’était vrai qu’il était vieux et usé, et vrai aussi qu’il n’était plus un grand parfumeur ; mais lui savait qu’il ne l’avait jamais été de sa vie. « Rose du Sud », il l’avait hérité de son père, et la recette du « Bouquet Galant » de Baldini, il l’avait achetée à un marchand d’épices ambulant qui venait de Gênes. Ses autres parfums étaient des mélanges connus de toute éternité. Jamais il n’avait rien inventé. Il n’était pas un inventeur. Il était un fabricant soigneux de parfums qui avaient fait leurs preuves ; il était comme un cuisinier qui, à force d’expérience et de bonnes recettes, fait de la grande cuisine, mais n’a jamais encore inventé un seul plat. Laboratoire, expérimentations, inspiration, secrets de fabrication : il ne se livrait à toutes ces simagrées que parce qu’elles faisaient partie de l’image qu’on se faisait d’un « maître parfumeur et gantier ». Un parfumeur, c’était une sorte d’alchimiste, il faisait des miracles, voilà ce que voulaient les gens – eh bien, soit ! Que son art ne fût qu’un artisanat comme tant d’autres, il était le seul à le savoir, et c’était là sa fierté. Il n’entendait pas du tout être un inventeur. Toute invention lui était fort suspecte, car elle signifiait toujours qu’on enfreignait une règle. Il ne songeait d’ailleurs nullement à inventer un nouveau parfum pour ce comte de Verhamont. Du reste, il ne se laisserait pas persuader par Chénier, ce soir, de se procurer « Amor et Psyché » de Pélissier. Il l’avait déjà. Le parfum était là, sur son bureau, devant la fenêtre, dans un petit flacon de verre avec un bouchon à l’émeri. Cela faisait déjà quelques jours qu’il l’avait acheté. Pas lui-même, naturellement. Il ne pouvait tout de même pas aller en personne chez Pélissier acheter un parfum ! Mais il avait pris un intermédiaire, qui à son tour en avait pris un second... La prudence s’imposait. Car Baldini ne voulait pas seulement utiliser ce parfum pour le maroquin du comte, cette petite quantité n’y aurait d’ailleurs pas même suffi. Ses intentions étaient bien pires : ce parfum, il voulait le copier.
Au demeurant, ce n’était pas interdit. C’était seulement d’une extraordinaire inélégance. Contrefaire en cachette le parfum d’un concurrent et le vendre sous son propre nom, c’étaient des manières détestables. Mais c’était encore plus inélégant et plus détestable de se faire prendre sur le fait, et c’est pourquoi il ne fallait pas que Chénier fût au courant, car Chénier était bavard.
Ah ! quel malheur qu’un honnête homme fût contraint d’emprunter des voies aussi tortueuses ! Quel malheur de souiller de façon aussi sordide le bien le plus précieux qu’on possédait, à savoir son propre honneur ! Mais que faire ? Malgré tout, le comte de Verhamont était un client qu’on ne pouvait se permettre de perdre. De toute manière, Baldini n’avait plus guère de clients. Il était contraint à nouveau de courir derrière ses pratiques, comme au début des années vingt, lorsqu’il était au commencement de sa carrière et sillonnait les rues, son petit éventaire accroché sur le ventre. Or, Dieu sait que lui, Giuseppe Baldini, propriétaire du magasin de produits de parfumerie qui était le plus grand de Paris, et d’ailleurs florissant, ne bouclait plus son budget qu’à condition de visiter ses clients, sa mallette à la main. Et cela lui déplaisait fort, car il avait largement dépassé la soixantaine et il détestait attendre dans des antichambres froides, pour faire renifler à de vieilles marquises de l’Eau de Mille Fleurs ou du Vinaigre des Quatre Brigands, ou pour leur vanter les mérites d’un onguent contre la migraine. Au reste, il régnait dans ces antichambres une concurrence parfaitement écœurante. On y rencontrait cet arriviste de Brouet, de la rue Dauphine, qui prétendait posséder le plus vaste catalogue de pommades de toute l’Europe ; ou Calteau, de la rue Mauconseil, qui s’était débrouillé pour devenir fournisseur officiel de la comtesse d’Artois ; ou cet individu imprévisible, cet Antoine Pélissier, de la rue Saint-André-des-Arts, qui chaque saison lançait un nouveau parfum dont tout le monde se toquait.
Un parfum de Pélissier pouvait ainsi bouleverser tout le marché. Si, une année, la mode était à l’Eau de Hongrie, et que Baldini s’était par conséquent approvisionné en lavande, bergamote et romarin de manière à couvrir ses besoins, voilà que Pélissier sortait « Air de Musc », un parfum musqué extrêmement lourd. Il fallait tout d’un coup que tout le monde dégage cette odeur bestiale, et il ne restait plus à Baldini qu’à faire passer son romarin en lotions capillaires, et qu’à coudre sa lavande dans des petits sachets à mettre dans les armoires. Si au contraire, l’année suivante, il avait commandé en grandes quantités du musc, de la civette et du castoréum, il prenait à Pélissier la fantaisie de créer un parfum baptisé « Fleur des Bois », qui sans tarder était un succès. Et si, pour finir, Baldini, après avoir tâtonné pendant des nuits ou en graissant chèrement quelques pattes, réussissait à savoir de quoi « Fleur des Bois » était fait, voilà que Pélissier abattait une nouvelle carte, qui s’appelait « Nuits turques » ou « Senteur de Lisbonne » ou « Bouquet de la Cour », ou Dieu sait quoi encore. Cet animal était en tous cas, avec sa créativité débridée, un danger pour toute la profession. On aurait souhaité retrouver la rigidité des anciennes lois corporatives. On aurait souhaité que soient prises les mesures les plus draconiennes contre cet empêcheur de danser en rond, contre ce fauteur d’inflation parfumière. Il fallait lui retirer sa patente et lui coller une bonne interdiction d’exercer... et pour commencer, ce type aurait dû faire un apprentissage ! Car il n’avait pas sa maîtrise de parfumeur et gantier, ce Pélissier. Son père était vinaigrier, et Pélissier fils était vinaigrier, purement et simplement. Et c’est uniquement parce qu’en tant que vinaigrier il avait le droit de faire dans les spiritueux qu’il avait pu s’introduire subrepticement sur les terres des véritables parfumeurs et y faire tous ces dégâts, cet animal puant. Du reste, depuis quand avait-on besoin d’un nouveau parfum chaque saison ? Est-ce que c’était nécessaire ? Le public autrefois était aussi très satisfait avec de l’eau de violette et quelques bouquets simples à base de fleurs qu’on modifiait très légèrement peut être tous les dix ans. Pendant des millénaires, les hommes s’étaient contentés d’encens et de myrrhe, de quelques baumes et huiles, et d’aromates séchés. Et même quand ils eurent appris à distiller dans des cornues et des alambics, à se servir de la vapeur d’eau pour arracher aux plantes, aux fleurs et aux bois leur principe odorant sous forme d’huiles éthériques, à extraire ce principe avec des pressoirs de chêne à partir des graines et des noyaux et des écorces des fruits, ou bien à le soustraire aux pétales des fleurs avec des graisses soigneusement filtrées, le nombre des parfums était encore demeuré modeste. En ces temps-là, un personnage comme Pélissier n’eût pas été du tout possible, car alors, rien que pour produire une simple pommade, il fallait des capacités dont ce gâcheur de vinaigre n’avait pas la moindre idée. Il fallait non seulement savoir distiller, il fallait être expert en onguents et apothicaire, alchimiste et préparateur, commerçant, humaniste et jardinier tout à la fois. Il fallait être capable de distinguer entre la graisse de rognons d’agneau et la barde de veau, entre une violette Victoria et une violette de Parme. Il fallait savoir à fond le latin. Il fallait savoir quand se récolte l’héliotrope et quand fleurit le pélargonium, et que les fleurs du jasmin perdent leur arôme avec le lever du soleil, Autant de choses dont ce Pélissier n’avait aucune idée, cela va sans dire. Vraisemblablement, il n’avait jamais quitté Paris, ni vu de sa vie du jasmin en fleur. Sans parler du fait qu’il n’avait pas le moindre soupçon du travail de géant que cela exigeait, pour faire sourdre de cent mille fleurs de jasmin une pincée de concrète ou quelques gouttes d’essence absolue. Il ne connaissait vraisemblablement que cette dernière, ne connaissait le jasmin que comme un concentré liquide et brunâtre, contenu dans un petit flacon et rangé dans son coffre-fort à côté des nombreux autres flacons qui lui servaient à combiner ses parfums à la mode. Non, un personnage comme ce jeune fat de Pélissier, au bon vieux temps de la belle ouvrage, n’aurait même pas pu mettre un pied devant l’autre. Il lui manquait tout : caractère, instruction, frugalité, et le sens de la subordination corporative. Ses succès de parfumeur, il les devait purement et simplement à une découverte faite voilà tantôt deux cents ans par le génial Mauritius Frangipani (un Italien, du reste !), qui avait constaté que les principes des parfums sont solubles dans l’esprit de vin. En mélangeant à l’alcool ses poudres odorantes et en transférant ainsi leur parfum à un liquide évanescent, il avait affranchi le parfum de la matière, il avait spiritualisé le parfum, il avait inventé l’odeur pure, bref, il avait créé ce qu’on appelle le parfum. Quel exploit ! Quel événement historique ! Comparable en vérité seulement aux grandes conquêtes du genre humain, comme l’invention de l’écriture par les Assyriens, la géométrie euclidienne, les idées de Platon, et la transformation du raisin en vin par les Grecs. Un acte véritablement prométhéen !
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